Les 12 apôtres contribuant chacun à composer le « Symbole des apôtres ». Manuscrit de 1321, Bibliothèque Mazarine, ms. 0924
Théologie

Le « Crédo » ou « Symbole des apôtres » 2/4 : Je crois en Jésus-Christ… ?

Les 12 apôtres contribuant chacun à composer le « Symbole des apôtres ». Manuscrit de 1321, Bibliothèque Mazarine, ms. 0924

Les 12 apôtres contribuant chacun à composer le « Symbole des apôtres ». Manuscrit de 1321.

Pour ce cycle de quatre ateliers de théologie au chalet paroissial de Vandœuvres (bienvenue), j’ai préparé ces quelques notes comme base à nos débats, afin que chaque participant puisse poursuivre sa démarche de réflexion et de foi (éventuellement) en toute liberté et sincérité.

  1. Voir le premier document sur le contexte de rédaction ainsi que la partie « Je crois en Dieu ? »
  2. Vous lisez actuellement le deuxième document document sur ce texte que l’on appelle le « Crédo » ou « Symbole des apôtres »,
  3. Voici le troisième document portant sur « Je crois en l’Esprit-Saint ? »
  4. Voir le quatrième document sur « Je crois la sainte Église ?? »

Par : pasteur Marc Pernot

Le texte actuel

Je crois en Dieu,
le Père tout puissant,
créateur du ciel et de la terre.

Je crois en Jésus-Christ,
son fils unique, notre Seigneur,
qui a été conçu du Saint-Esprit
et qui est né de la vierge Marie.
Il a souffert sous Ponce Pilate,
il a été crucifié, il est mort,
il a été enseveli, il est descendu aux enfers.
Le troisième jour, il est ressuscité des morts,
il est monté au ciel,
il siège à la droite de Dieu, le Père tout puissant,
il viendra de là pour juger les vivants et les morts.

Je crois en l’Esprit-Saint.

Je crois la Sainte Église universelle, [l’église romaine dit « catholique », ce qui signifie « universel » en grec] la communion des saints,
la rémission des péchés,
la résurrection de la chair
et la vie éternelle.

Amen.

 

Je crois en Jésus

Croire QUE Jésus a existé, c’est facile : c’est l’hypothèse la plus raisonnable. Presque tous les historiens universitaires s’accordent pour dire que Jésus est un personnage historique, et cela, quel que soit leur religion ou leur athéisme. Les opposants à Jésus et à son mouvement, juifs comme romains, existaient dans les premiers siècles, mais aucun n’a jamais dit que le héros des chrétiens, Jésus, n’avait pas existé (par exemple Celse, au IIe siècle).

Croire EN Jésus, c’est autre chose. Comme nous l’avions vu à propos du « je crois en Dieu », qui est tout autre chose que « je pense que Dieu existe ». « Je crois en Jésus » c’est mettre sa confiance en lui, d’une façon ou d’une autre. C’est beaucoup plus discutable que de penser qu’il a existé. « Je crois en Jésus » c’est dire que cette référence est déterminante pour sa propre façon de vivre (même si ce n’est pas nécessairement exclusif).

Jésus est un personne historique, mais il est vrai que celui qui nous intéresse, et le seul auquel nous avons accès, c’est le Jésus qui est le héros des évangiles, c’est dans une certaine mesure une figure théologique construite à partir de la personne historique. Cette figure dit quelque chose sur Dieu, sur l’humanité, sur le monde et leurs rapports. Le personnage historique a eu une influence immense dans le cours de l’histoire de la pensée mondiale, à commencer par un spectaculaire enthousiasme de ses disciples dès les premières années après sa disparition. Les évangiles rédigés sur lui sont reconnus (même par les non chrétiens) comme faisant partie du patrimoine majeur de l’humanité pour leur apport philosophique et littéraire, au moins au même titre que la littérature grecque.

 

Je crois en Jésus-Christ

Christ (traduction en grec du mot hébreu Messie) est une fonction, dans le judaïsme de l’époque de Jésus. C’est une fonction donnée par Dieu, parfois sanctionnée ou non par un sacre avec de l’huile (comme c’était le cas pour certains prophètes, grand prêtres ou rois). Le Christ (et non pas seulement un ou une christ), « le Christ » est une fonction unique dans l’histoire du monde, c’est LE sauveur ultime de l’humanité entière. Dire que Jésus est Christ, est donc une option majeure et qui n’est pas évidente. D’autant plus que le pluralisme de la Bible Hébraïque fait que selon ses livres, qui sont de diverses sensibilités, il y a plusieurs interprétations possibles sur ce que serait le Messie. Cela est une des caractéristiques de la pensée hébraïque : elle se sait riche de la pluralité des interprétations et des débats internes. Le Messie (le Christ) pourrait être :

  • Soit un chef de guerre du type David. Jésus n’a pas du tout endossé ce rôle, il ne s’est pas mêlé de résistance contre les occupant Romains. Et du point de vue de l’action dans le monde, il charge chaque personne de faire ce qu’elle peut pour faire « les œuvres de celui qui l’a envoyé ». C’est donc par délégation seulement que Jésus remplit cela.
  • Soit un nouveau prophète comme Moïse. Jésus n’a rien écrit et ne suit que très librement la Loi de Moïse, c’est comme cela qu’il accomplit la Loi dans l’amour. Ensuite, il promet que l’Esprit sera donné à toute personne, faisant d’elle un prophète ou une prophétesse par l’Esprit qui est donné individuellement à chaque personne.
  • Soit un grand prêtre comme Melchisédek ? Jésus était pratiquant mais il plutôt relativisé la religion religieuse pour mettre l’accent sur une relation directe, personnelle et intime de la personne seule à seul avec son Dieu (Matthieu 6). Plutôt que d’incarner un grand prêtre, Jésus fait de chaque personne un prêtre ou une prêtresse.
  • Soit un messie collectif comme Israël, lumière des nations ? C’est ce qu’il promet à chaque personne, d’être lumière du monde autour d’elle, et effectivement que l’humanité soit « corps du Christ ».

Jésus n’a donc que relativement incarné chacun de ces modèles, nous passant en quelque sorte le relai pour ces missions. Il correspond mieux au « serviteur souffrant » tel qu’annoncé par le prophète Isaïe (chapitre 53), incarnant une compassion vécue avec ceux qui souffrent plutôt qu’une toute puissance. Cela a énormément déçu des activistes de l’époque, qui ne sont pas devenus disciples, ou cessé de l’âtre (comme Judas, peut-être). Parmi les convaincus, certains chrétiens pensent que le Christ est parti et qu’il doit revenir comme un roi triomphant (voir la suite). D’autres chrétiens pensent que Jésus a fait et bien fait le job de Christ, avec la façon particulière dont il a endossé ces différentes fonctions messianiques possibles, que cela s’est avéré infiniment plus puissant, en réalité, que ce qui était attendu, et que son action se déploie dans le longs cours avec nous tous, avec chacune et chacun.

 

Je crois en Jésus-Christ, son fils unique

Que Jésus soit fils de Dieu peut s’entendre de diverses manières :

  • d’une façon charnelle avec l’idée de sa conception virginale en Marie, ce qui est très discutable au sens physique, mais qui est passionnant au sens figuré),
  • et/ou d’une façon spirituelle (avec une expérience mystique lors de son baptême par son cousin Jean),
  • et/ou par vocation adressée par Dieu… celle d’incarner « sa Parole », c’est à dire de révéler qui est Dieu par ses paroles et par sa façon d’être. Il ressemble à Dieu comme un fils ressemble à son père. En le voyant, lui qui est ainsi à l’image de Dieu (comme l’envisage Genèse 1:27), nous voyons en quelque sorte Dieu, et son amour.

En tout cas, Jésus dit en plusieurs occasions que nous sommes, nous, appelés à « devenir enfant de Dieu » (Jean 1, Jean 3), ce qui ferait de nous des frères et sœurs de Jésus. En quel sens serait-il alors LE fils unique de Dieu, s’il est, comme le dit Paul l’aîné d’une multitude de frères et sœurs (Romains 8:29) ? C’est que sa vocation est effectivement unique dans l’histoire de l’humanité, avec un avant et un après. Il est donc unique en son genre, comme chacun de nous est unique. A mon avis il est plus que cela : une des missions de Christ est de montrer ce que Dieu espère de la personne humaine. C’est ce qu’a incarné Jésus, ou en tout cas c’est ce que développe le personnage de Jésus-Christ dans les 4 évangiles : il est l’archétype de l’humain tel que Dieu l’espère : vivant en aimant Dieu avec confiance, et en aimant son prochain quel qu’il soit (aimer au sens d’avoir souci de l’autre, de chercher à l’aider à avancer). C’est unique et inégalable, par définition de l’idéal exprimé ainsi.

 

notre Seigneur

L’expression « Jésus-Christ » ou « Jésus est le Christ » est la « confession de foi » la plus concentrée possible. Pierre confesse ensuite « Je crois que tu es le Christ, le fils du Dieu vivant » (Mt 16:16). La formule « Jésus-Christ est le Seigneur » (1Co 12:3) a été ensuite la confession de foi minimale en vigueur dans certaines des premières communautés chrétiennes. Cela ajoute à la formule minimale que l’on compte sur sa puissance d’action dans le présent de nos vies et de ce monde. C’est intéressant. La difficulté est que le titre de « Seigneur » est dans nos conscience assez lié à l’idée de pouvoir arbitraire absolu comme en régime féodal. Certes, il est assez pertinent de reconnaître Jésus comme supérieur à nous en terme de foi et de manière d’être, et donc de chercher à suivre son panache blanc. Mais sans la crainte de se voir se retourner contre nous sa seigneurie. Bien sûr.

En fait, le Christ est notre frère, nous sommes fils ou fille de Dieu comme lui. En même temps il y a comme une différence de niveau entre lui et nous, et il a en tout cas une vocation très particulière dans l’histoire de l’humanité, il est donc bien de le reconnaître, c’est ce que dit le fait de l’appeler « Seigneur ».

Enfin, notons cette irruption du pluriel dans « notre » seigneur. Il y a quelque chose là d’essentiel dans l’Evangile : chaque personne est essentielle, irremplaçable, c’est pourquoi le texte commence au singulier, mettant en valeur l’individu croyant dans le « je crois ». La dimension d’humanité comme un corps fait de multiples membres que Dieu espère réconcilier est essentielle aussi, c’est cela que valorise ce « notre Seigneur », et pas seulement mon petit seigneur à moi. Nous avons la même chose dans la prière de Jésus : il insiste pour que nous prions seul dans notre chambre, et cette prière s’exprime au pluriel « Notre Père… Notre pain… ».

 

qui a été conçu du Saint-Esprit et qui est né de la vierge Marie.

La mère de Jésus s’appelait Marie, c’est plus que très vraisemblable historiquement. Que Marie ait été « vierge » au moment de sa naissance (et même après, selon certains), on peut en douter. Seul un des quatre évangiles le raconte (Luc), celui de Matthieu relève que Joseph n’est pour rien dans cette conception mais qu’en définitive Dieu le bénit et en fait un magnifique projet. Les autres évangiles et les autres livres du Nouveau testament considèrent Jésus comme ayant une naissance normale. Cela laisse la liberté à chacun de prendre ce récit de Luc au sens littéral, ou bien au sens littéral et spirituel, ou bien au sens spirituel uniquement. On peut en effet comprendre ce récit comme disant que notre être et notre vie peuvent être fécondés très concrètement par l’Esprit de Dieu (sa dynamique d’évolution), et que cela nous donne d’être enfant de Dieu. C’est ce que dit Jean dans les premiers versets de son évangile.

Voir éventuellement ces prédications,pour aller plus loin :

 

Il a souffert sous Ponce Pilate, il a été crucifié.

Là aussi, c’est très probable historiquement. Jésus a été condamné comme agitateur politique, fomentant une insurrection. C’est une accusation fausse, car Jésus ne s’occupait pas de politique anti-romaine et encore moins de révolution violente. Mais ce n’est pas faux au point de vue de l’effervescence religieuse, car il relativisait la religion et ses carcans, ce qui posait évidemment problème aux autorités judéennes de l’époque, et donc compliquait le gouvernement de la population par les romains. La crucifixion était le supplice le plus épouvantable de l’époque, avec des heures, voire des journées d’agonie. Cela correspond effectivement au châtiment d’un terroriste de l’époque.

Il est à noter que la référence au gouverneur romain Ponce Pilate, ainsi que le mode d’exécution typiquement romaine (il aurait été facile aux autorités juives de le faire exécuter par lapidation (comme Etienne) ou par un « malheureux » accident (comme Judas) font porter la responsabilité de sa mort aux Romains, pas aux Juifs (l’antisémite parmi les chrétiens n’est apparemment apparu que plus tard).

La souffrance et la mort de Jésus ont parfois été présentés comme nécessaires à racheter les péchés de l’humanité. C’est une théorie tardive et tout à fait épouvantable à tout point de vue :

  • théologique : Dieu se satisferait d’une certaine façon de la souffrance d’un innocent !),
  • du point de vue du salut (la grâce, par définition est gratuite, l’amour ne s’achète pas, la justice de Dieu soigne le coupable pour le rendre juste),
  • du point de vie éthique (la souffrance infligée par la punition ou la vengeance ajoute une souffrance à la souffrance ce qui fait deux souffrances et non zéro.

Voir l’article « économie du salut« .

 

il est mort ; il a été enseveli ; il est descendu aux enfers.

La mort de Jésus, une telle mort, a laissé historiquement ses disciples désemparés. Cela ressemblait fort à un échec humiliant. Certains ont donc nié sa mort, comme le font encore aujourd’hui les musulmans (il y aurait eu substitution, ou son jumeau sur la croix à sa place), ce qui pourrait expliquer rationnellement certaines apparitions de Jésus après la croix. Mais assez rapidement, les disciples se rendent compte que la mort de Jésus n’est pas la fin de l’espérance et de la foi qu’il a apportées. C’est même devenu le lieu d’une profonde conviction : oui Jésus est bien mort, et la mort n’est pas la fin de tout. Jésus est mort d’une façon cruelle et injuste. Cela dit qu’une foi et une vie juste ne portent pas chance : la foi n’est pas une superstition. Au contraire : cela coûte d’aimer et de s’engager.

« Il a été enseveli » fait référence au tombeau, qui se dit en grec « mémorial ». Cela nous invite à retrouver le Christ en faisant mémoire de ses paroles et de ses gestes, à travers les évangiles.

« Il est descendu aux enfers » peut-être compris comme une réponse à une question fort discutée à l’époque : celle du salut des personnes qui n’avaient pu connaître Jésus de leur vivant, le Christ va leur prêcher l’Évangile dans le séjour des morts. D’autres théologiens interprètent cela comme disant que le Christ est allé ouvrir la porte du séjour des morts pour libérer et donc sauver tout le monde (Christ a ensuite refermé définitivement cette porte, laissant ce lieu vide à jamais). Ce serait, me semble-t-il fidèle à la parabole du berger cherchant la plus perdue des brebis perdues (et la trouvant à coup sûr selon Jésus, en Luc 15).

Le « il a été enseveli ; il est descendu aux enfers » peut être lu aussi comme un résumé de ce qui arrivé à Jésus : incarnant la Parole de Dieu (son projet) dans une chair faite de la poussière du sol, vivant de dures tribulations et même un enfer sur terre (il n’y en a pas d’autres), pour manifester l’amour de Dieu (c’est le sens que Paul voit à la mort du Christ : manifester l’amour de Dieu pour les pécheurs (Romains 5:8)

 

Le troisième jour, il est ressuscité des morts ;

C’est le point essentiel vers lequel les quatre évangiles ont été unanimement rédigés. Et c’est un élément fort de la prédication chrétienne depuis les tout débuts. Dans la façon dont sont rapportées les apparitions de Jésus, sa « résurrection » a pour effet de ressusciter la foi des disciples, leur espérance, leur courage de vivre et de s’engager pour l’Évangile. Sur cela, tous les chrétiens sont d’accord. La matérialité de ce Christ ressuscité est pour le moins questionnée dans les quatre évangiles, le Christ ressuscité mange des poissons mais aussi : passe à travers les portes fermées, apparait et disparait en un instant. Nous pouvons donc nous faire notre propre conviction sur la matérialité ou non de ce corps du ressuscité. Reste que la résurrection du Christ parle de notre propre résurrection : et c’est bien plus intéressant e ce qui nous concerne que de revenir une brève période. Cela dit que quelque chose de la personne humaine ne meurt pas avec la mort de son corps. Cela dit que l’amour est plus fort que la mort : l’amour de Dieu, d’abord, qui garde chacun de ses enfants. Et que l’amour que nous avons de Dieu et de ceux que nous aimons aussi, demeure au delà de la mort de notre corps, et des drames que nous pouvons traverser.

Pourquoi trois jours et pas deux ou quatre ? C’est à mon avis pour dire que ce n’est pas Jésus qui se ressuscite, ni que les disciples ont de la résilience remarquable, mais à travers le chiffre trois (évoquant Dieu dans bien des cultures, même avant l’apparition du concept de « trinité »), ce chiffre trois dit que Dieu est l’acteur de cette résurrection, Dieu et Dieu uniquement : Christ ne ressuscite pas, il « est ressuscité » (par Dieu), et nous aussi.

Le terme même de « ressuscité » en latin comme en français n’est pas fidèle à l’original grec, qui emploie des mots qui ne comportent pas l’idée d’un retour. Les mots employés signifient « être mis debout », ou « être éveillé ». Ils évoquent plus une naissance qu’une réanimation.

 

Il est monté au ciel ; il siège à la droite de Dieu, le Père tout puissant

Cette montée au ciel quarante jours après Pâques est racontée dans les évangiles de Matthieu et de Luc (qui la raconte aussi dans son second tome : les Actes de apôtres). Cela ne veut pas dire que Jésus serait physiquement quelque part entre Uranus et Pluton, mais que Jésus n’est plus présent en chair et en os sur terre, mais qu’il est « au ciel » : dans le domaine spirituel. Et que c’est dans cette dimension qu’il revient à nous, dans notre recherche, dans notre mémoire, dans notre foi qui est profondément inspirée de la sienne, dans notre façon d’être. Dans notre façon de faire corps ensemble (nous dit Paul parlant du « corps du Christ » dont nous sommes les membres vivants, si divers, unis par l’Esprit de Dieu et par le soucis de l’autre, 1 Corinthiens 12).

« La droite » de quelqu’un c’est le bras et la main active (portant l’épée), la gauche étant le côté défensif (portant le bouclier). Ce corps du Christ ressuscité est appelé ainsi à gouverner dans l’action, comme le dit Jésus selon Jean « Tant qu’il fait jour, il faut que NOUS fassions les œuvres de celui qui m’a envoyé. » (Jean 9:4). Et que nous les fassions, ces œuvres de salut, comme d’en haut, porté par le spirituel, par l’amour, la justice.

 

de là il reviendra pour juger les vivants et les morts.

Cette expression fait frémir d’effroi, en tout cas si on la comprend comme une menace d’un Dieu et d’un Christ qui seraient de terribles, de justes et impitoyables juges : nous sanctionnant à leur tribunal d’un « c’est trop tard, il fallait faire mieux avant ». Jamais Jésus ne s’est manifesté à quiconque avec ce genre d’attitude. Cette légende ressemble plus à la pesée des âmes en vogue dans la spiritualité égyptienne 2000 ans avant le Christ. Au contraire, Jésus est venu manifester un amour qui nous soigne, qui nous purifie chacune et chacun : qui nous rend juste.

Ensuite, une énigme s’est posée aux premiers chrétiens de la première heure : le Christ, le sauveur ultime est venu en Jésus. Ils en sont convaincus, et pourtant il existe encore du mal et de la souffrance dans le monde. Certains se sont alors mis à attendre une seconde venue du Christ, plus efficace que la première, mettant enfin de l’ordre de façon triomphante. Peut-être ? En tout cas, ce n’est pas arrivé pour les quelques 80 ou 100 générations d’humains qui ont vécu depuis le Christ.

Les évangiles parlent plutôt d’un Christ qui est et qui demeure avec nous « tous les jours » (Matthieu 28:20), qu’il demeure en nous par l’amour (Jean 14:23), qu’il est le corps vivant de l’humanité (Romains 12, 1 Corinthiens 12, sa tête selon Colossiens 1:18)… C’est alors en nous, dans notre être et dans notre vie que le Christ doit revenir.

Ce débat n’est pas une simple question de théologie abstraite, cela concerne notre vie quotidienne. Ce retour du Christ n’est pas une promesse pour la saint Glinglin, c’est une promesse à vivre aujourd’hui par la foi et l’amour. Comme une bonne nouvelle : son jugement est une bénédiction, c’est un bon soin pour nous, son jugement est un amour puissant qui éveille en nous le meilleur, ce qui est vivant. Et qui nous soigne, qui travaille à éliminer ce qui est souffrant en nous. Christ nous ressuscite ainsi un petit peu plus chaque jour. Le Christ vivant en nous est une puissance qui nous aide à bien discerner.

pasteur Marc Pernot

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