04 octobre 2024

Un cadenas d'amour, rouge évoquant le désir et l'engagement, accroché à une barrière - Image par Stain_Marylight de https://pixabay.com/fr/photos/cadenas-couple-r%C3%AAve-le-d%C3%A9sir-rouge-1763643/
Texte Biblique

« Toute la nuit, j’ai cherché celui que mon cœur aime. » (Cantique des cantiques 3:1)

Il m’a été rapporté que les sœurs du monastère de Collombey en Valais brodaient des cartes portant ces mots « Je suis né(e) du désir de Dieu ! ». C’est l’idée de ce curieux livre du Cantique des cantiques dans la Bible, comme en ce verset : Dieu nous désire ardemment et l’humain désire Dieu. Dans le Cantique des cantiques, Dieu et l’humain passent leur temps à se chercher, à se perdre de vue, à se trouver enfin et tombant dans les bras l’un de l’autre avant de se perdre à nouveau. Ce livre est un livre de désir ardent de Dieu et de l’humain, de l’humain et de Dieu. Il n’y est pas un instant question de procréation : le chant célèbre purement ce désir mutuel, son ardeur et la jubilation que cette relation procure à l’humain et à Dieu.

Dieu est un être de désir, de passion. Il a désiré notre création, notre existence. Il désire sans cesse que notre personne existe, s’exprime, et qu’il puisse être en relation avec nous. Pourquoi ? Parce que Dieu est amoureux de nous, répond le Cantique des cantiques. C’est la meilleure des raisons sans en être une, car l’amour est au-delà du raisonnable. Nous pourrions dire avec étonnement, comme quand nous découvrons que notre ami est amoureux de telle personne : « Qu’est-ce qu’il/elle lui trouve ? » Parfois, nous nous demandons qu’est-ce que Dieu trouve à ce monde, à cette humanité, et à nous-mêmes pour nous aimer tellement, pour avoir tant désiré notre existence, et encore, toujours désirer nous voir être, et être en forme.

Dieu nous crée à son image : nous sommes un être de désir. Parfois, cela nous rend gloutons, frénétiques dans la recherche d’assouvir n’importe comment notre désir. Parfois, cela nous rend honteux, à tort. Il est pourtant essentiel et magnifique que nous soyons vivants de désirs, que cela ne cesse pas. Ne laissons pas nous salir ou culpabiliser cette faculté puisqu’elle est un don de Dieu, que cette faculté est divine, comme la vie. Seulement, c’est comme tout, la vie comme le désir peuvent être pour le meilleur et peuvent être pour le pire. Alors, quand nous sentons que cela ne va pas trop bien de ce côté-là, nous pouvons dire : « Dans la nuit, je cherche Celui que mon cœur aime ». Tant que je n’y verrai pas un peu clair, je chercherai ce Dieu qui est la source du désir, qu’il m’aide à harmoniser mes désirs tumultueux ou étouffés, ils seront source de vie bonne.

par : pasteur Marc Pernot

verset médité prêt à être imprimé

Vous pouvez partager en commentaire ce que ce verset vous dit, à vous, aujourd’hui…

Aller vers la liste des simples versets médités

Partagez cet article sur :
  • Icone de facebook
  • Icone de twitter
  • Icone d'email

Articles récents de la même catégorie

Articles récents avec des étiquettes similaires

8 Commentaires

  1. Ruth dit :

    C’est le désir qui a fait tomber Adam et Ève ! Ils convoitèrent le fruit interdit ! L’homme peut être, lui un être de désir mais penser un dieu de désir c’est mettre Dieu à un niveau qui n’est pas le sien ! Si nous désirons cette Rencontre avec Dieu , Lui ne fait que de nous attendre « sans désir » ! Le désir est la resultante d’un sentiment, d’une émotion! Dieu est au delà de tout ça ! Comme le reprend Henri le Saulx « Il est l’Au Delà de Tout » et comme le dit Maître Eckhart « Dieu n’est-il jamais plus loin que devant la Porte ». Par contre oui Dieu ou notre adhésion à Lui, le Tout Puissant peut nous aider à harmoniser nos désirs qui ne sont qu’humains ! 🙏🏼

    1. Marc Pernot dit :

      Je dirais que c’est l’idolâtrie de leur propre désir que met en scène l’histoire d’Adam et Ève. Ce n’est pas leur désir en lui-même. La preuve c’est que le jardin où Dieu les place est « le jardin d’Éden » : « le jardon des délices », jardin propre à susciter, donc le désir.

      Dans la Bible, Dieu est sujet à des émotions : tristesse, colère, joie, déception. Et Dieu est sujet au désir, en particulier dans le Cantique des cantiques. Ou effectivement quand il est à notre porte et qu’il frappe à la porte : celui qui frappe à la porte désire entrer.

      1. Ruth dit :

        merci. 🙏🏼« Quand il est a notre porte celui qui frappe à la porte désire entrer ». Pour ma perception Dieu ne frappe pas à la porte Il attend que l’on sorte de notre ego pour que la porte s’ouvre sur un autre niveau où Dieu attend pour nous accueillir ! Quant à lui attribuer la tristesse, colère, joie (que l’on trouve c’est vrai dans les textes) je n’y vois que notre interprétation humaine qui permet là encore de percevoir les différents états par lesquels l’humain se manifeste ! Jésus « fils de l’Homme » pleure en apprenant la mort de Lazare et c’est Jésus Fils de Dieu qui le ressuscite ! Mais c’est vrai que le sujet est vaste et impose de profondes réflexions en même temps qu’ à la lumière des textes a reconsulter, à réétudier (je parle pour moi bien sûr) ! Je me dis que Jésus Fils de Dieu fait Homme est là pour nous montrer que le chemin de l’homme fait de sentiments, de passion et aussi de misère et de doute est celui qui nous mène à la Lumière de Dieu, si la conscience s’est ouverte à Lui ! là où ne réside que Paix et Félicité hors tous sentiments . Celle de la Résurrection ! 🙏🏼

        1. Marc Pernot dit :

          OK. Mais c’est vrai que retirer à Dieu désirs et émotions répond à une certaine vision de l’idéal, et que cela me semble nocif. On a éduqué les hommes pendant des siècles à ne pas montrer d’émotion, c’était réservé à ces êtres inférieurs qu’étaient les femmes et les enfants, les hommes et Dieu étant au dessus de cela ?! C’est nocif pour tout le monde, car les émotions sont bonnes, et le désir aussi. C’est de la vie vivante, de la vie incarnée dans le monde. Le Christ a montré si souvent des émotions et une soif vive, en le voyant on voit le Père.
          Mais chacun sa sensibilité, sa lecture de la Bible, son éducation. Et donc je respecte bien entendu votre vision.

      2. Christophe dit :

        Seul problème: « Adam » et « Eve », c’est un mythe, ça n’a aucune réalité scientifique. Quant au « péché originel », la pastrice (je respecte l’étymologie) Carolina Costa, de Genève, a récemment fait observer que jamais Jésus n’en a parlé. Les théologiens vont-ils en tirer les conséquences??? S’il n’y a pas de « péché originel » (notion absurde aux yeux d’un scientifique), quel sens peut bien avoir l’idée d’un « rachat de nos péchés » par la mort de Jésus sur la « croix » (s’il est bien mort sur cette « croix » qui avait très probablement la forme non d’une croix, mais d’un T majuscule)??? On entend aussi les théologiens dire que Jésus nous a « délivrés » (du péché… originel?!), « rachetés » (comme si nous étions des esclaves… esclaves du « péché »?!).

        1. Marc Pernot dit :

          Ce n’est pas que « Adam et Eve n’ont aucune réalité », au contraire. Ils sont une figure de l’humain, ils ont une réalité en chaque personne. Le péché d’Adam et Ève est « originel » au sens où il est à l’origine de tout péché chaque jour en nous : quand nous choisissons comme dieu notre propre désir de l’instant. C’est bien entendu une folie qui nous coupe non seulement de Dieu mais des personnes qui sont autour de nous.
          Bien entendu, cette histoire d’un Dieu qui comptabiliserait les fautes et attendant comme réparation la souffrance d’un innocent est une légende complètement épouvantable aussi bien théologiquement qu’éthiquement. Dieu est amour et donc pardon, il n’y a rien à racheter, la question n’est pas celle d’une amnistie mais de soigner ce qui ne va pas, d’évoluer, de cheminer. Voir par exemple l’article « expiation »

  2. Pascale dit :

    Lorsque l’on prête à Dieu des émotions et des sentiments humains, on peut effectivement se demander s’il ne s’agit pas seulement d’anthropomorphisme. Mais on peut aussi y voir l’inverse, un Dieu capable de sentiments pour pouvoir rejoindre l’humain, en quelque sorte ce qu’on pourrait appeler une forme d’incarnation. Pour moi il y a certainement des deux, sans cela aucune relation ne me semble possible. Mais il est évidemment difficile de démêler tout cela, un peu comme il est parfois bien difficile de faire la part des choses entre Dieu qui crée l’homme à son image et l’homme qui crée Dieu à son image.

    1. Marc Pernot dit :

      Oui, cela me semble important.

      • Dans un sens Dieu crée l’humain à son image,
      • Dans un autre sens, Dieu étant notre visée ultime, dès lors que nous nous tournons vers lui par la prière et le culte, il est notre idéal de développement, ce vers quoi nous aimerions tendre, nous inspirer.

      Dans les deux cas, un Dieu sans sentiment engendre des humains sans sentiments ni désirs. Et c’est absolument effrayant.

      Mais c’est vrai que tout langage humain est tiré de notre existence mondaine, et donc que tout langage humain ne s’applique à Dieu qu’au sens figuré. Pas au sens propre, littéral. C’est ce que met bien en valeur la théologie apophatique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *