Retour
« Réclame la paix et poursuis-la. » (Psaume 34:15)
J’hésite toujours à m’exprimer à l’impératif, à mon avis ce n’est pas le rôle de la religion de fixer des règles, mais de nous donner envie de réfléchir et de chercher à nous ajuster avec Dieu, avec les autres et avec notre vie. C’est plutôt sur ce mode là que je reçois ce conseil de David.
Nous pensons à la paix. Nous y pensons particulièrement quand nous sommes en soucis pour une situation de conflit quelque part, ou que nous connaissions des conflits intérieurs.
La bonne nouvelle de ce minuscule petit bout de psaume (3 mots en hébreu), c’est que nous pouvons faire quelque chose, et même deux choses pour la paix. Rien ne nous dit d’ailleurs qu’il faudrait attendre de faire face à une situation difficile pour faire ces deux choses, c’est parfois plus facile de songer à bâtir quand nous sommes relativement tranquille. Car la paix n’est pas un manque de soucis, c’est plutôt une construction harmonieuse.
La première chose que propose David c’est ce que l’on peut traduire par « recherche la paix » mais qu’il me semble plus juste de traduire par « réclame la paix », qui est moins solitaire : c’est un élan vers d’autres personnes qui ont une certaine prise sur la situation. Une parole qui leur est adressée, une supplication ou une protestation positive, réclamant la paix, c’est l’inverse d’un jugement. Il faut finement choisir à qui l’on adresse notre réclamation, que cela tombe juste et d’une bonne façon. C’est souvent à Dieu que nous adressons cette réclamation. Est-ce juste ? Comme s’il était responsable ? Évidemment non. Comme s’il n’était pas au courant ? Non. Comme s’il n’était pas assez motivé en faveur de la paix sans que nous le poussions ? Certainement pas. Alors ? À mon avis la prière relève de la seconde action proposée par David :
« La paix : poursuit-la ». Ce verbe poursuivre signifie comme en français courir derrière quelque chose qui file devant nous. Ce n’est alors plus seulement un vœux pieux ou des paroles, ce n’est plus aux autres mais à nous-même de jouer : c’est un mouvement de notre être projeté en avant sur la trace de la paix, qui semble fuir, peut-être. C’est là que notre prière à toute sa place : pour que Dieu nous aide à flairer la piste de la paix, à discerner ce qui relève de notre propre vocation, et à avoir l’énergie pour nous y élancer.
par : pasteur Marc Pernot
Vous pouvez partager en commentaire ce que ce verset vous dit, à vous, aujourd’hui…
Aller vers la liste des simples versets médités
Articles récents de la même catégorie
-
-
-
Articles récents avec des étiquettes similaires
-
-
-
Cher Marc,
En vous lisant, je ne cessais d’avoir en tête et dans le coeur cette béatitude de Matthieu 5 : 9 : heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu !
A ce sujet, Frédéric de Coninck écrit :
« Dans aucun des cas que nous avons mentionnés (petites guerres au quotidien comme grands conflits armés), la fabrique de la paix n’est une science exacte. Cela peut échouer et cela échoue souvent, d’ailleurs. Quand la paix progresse, cela rend beaucoup de gens heureux. Quand on échoue à construire la paix, il reste le bonheur fondamental de savoir que l’on a rejoint le Père dans sa manière, parfois tragique, d’intervenir dans l’histoire, en faisant lever son soleil sur les méchants comme sur les bons.
Soyons des soleils pour nos contemporains ! »
(Les Béatitudes au quotidien, La contre-culture heureuse des Evangiles dans l’ordinaire de nos vies, Frédéric de Coninck, Excelsis, 2023, p. 136)
Cordialement et merci de votre message !
Claire-Lise Rosset
Chère Claire-Lise
Grand merci pour cette belle piste, inspirante.
Si prier Dieu peut faire arriver la paix c’est que Dieu a bien le pouvoir de le faire. Alors pourquoi ne le fait-il pas tout de suite?
C’est ce que j’essaye d’expliquer dans l’article. Il ne s’agit pas d’essayer de convaincre Dieu de faire la paix (il fait certainement tout ce qu’il peut dans ce domaine), mais la question est de prier pour mieux discerner nous même quelle est notre vocation et prendre notre part dans la construction de la paix, autour de nous-même.
La prière, c’est bien parlé à l’Éternel notre Grand Dieu et cela nous permettra à avoir la paix avec Lui d’abord, ensuite notre propre conscience et la paix avec nos prochains !
Bonne soirée à tous uni dans la prière et passez un très bon dimanche !
Quant à la paix, comme Marc je considère que tant que la majorité des hommes et des femmes ne parviendront à atteindre une paix intérieure , réfléchissant le souffle divin, reconnaissant l’autre comme son égal en humanité , tant que le pouvoir et la maîtrise, l’absence de confiance agiteront nos esprits…. La paix sur terre n’est pas prête d’arriver..
Mais savons-nous nous recentrer ainsi sur la reconnaissance, l’amour de l’autre??
Après ce qui se passe à l’International nous dépasse et nous ne pouvons gagner que de petites victoires de paix sur le terrain.. je repense à ce film tourné dans les tranchées de 14/18 où des soldats allemand français et anglais on fêté Noël dans une tranchée.
Un peu comme on pourrait le faire en consultant un psychologue, non ? Pour ma part, j’ai un peu ce sentiment-là. Ma foi en Dieu, aller au culte pour nourrir ma spiritualité font que je ne ressens plus le besoin d’aller en thérapie.