« Consolez ! Consolez mon peuple ! dit votre Dieu. » (Ésaïe 40:1)
Ces mots ouvrent le livre d’un prophète anonyme qui a été ajouté à la suite des paroles d’Ésaïe (chapitres 1 à 39). Ce livre commence ainsi par ce cri redoublé, avec un verbe conjugué à une forme intensive « Consolez ! Consolez ! ». Cela retentit comme des sirènes d’alarmes dans une ville, comme le tocsin qui alerte la campagne. Une mission nous est confiée. Une mission cruciale, urgente.
Parmi le peuple, quelqu’un a le moral dans les chaussettes ? Encouragez-le, pas avec de la poudre aux yeux, du pain ou des jeux, mais en ouvrant un avenir avec lui, comme un vrai peuple, comme une famille qui a le même Dieu. Quelqu’un est épuisé physiquement ? Aidez-le à se remettre sur pieds. Aidez chacun à retrouver une nouvelle énergie, une envie d’avancer et d’aller vers une vie meilleure : retisser ce qu’est être un peuple, prendre soin de l’autre et que nul ne reste abandonné, renouer avec Dieu comme « notre » Dieu prenant soin de « son » peuple. Un lien profond, éternel, un lien plus fort que tout entre lui et nous, entre nous et lui. Une fidélité vivace enracinée dans le temps passé et dans le temps futur.
Notre vocation : penser à consoler
C’est lui, notre Dieu, qui se fait impératif, et en même temps il se fait mendiant devant nous. Il nous supplie : pour une fois, je vous demande quelque chose pour moi, pour mon peuple, mes enfants. Cette fois j’ai besoin de vous pour consoler. Je le répète : pour consoler, soutenir, prendre soin de personnes qui ME sont très chères, prendre soin de mon humanité que j’aime.
Double cri de notre vocation, double cri de la supplication de Dieu qui s’adresse à nous dans la nuit : « Consolez ! Consolez mon peuple ! » nous dit l’Éternel notre Dieu. Regardez et envisagez, consolez déjà un petit peu quelqu’un ? Parlez lui, en tout cas. Dites lui que Dieu espère sa consolation, espère avec urgence qu’elle puisse s’épanouir encore parce qu’elle a du prix au yeux de Dieu. En tout cas.
Quand Dieu nous appelle ainsi à cette vocation, Dieu travaille aussi à notre propre consolation, et à la sienne. Dieu nous espère tellement.
par : pasteur Marc Pernot
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Merci, cher Marc, du rappel de ce beau verset d’Esaïe, un des plus beaux de l’A.T.
A ce sujet , j’ai écrit :
“Comfort ye, comfort ye My people,
saith your God
Speak ye comfortably to Jerusalem; and cry unto her,
That her warfare is accomplished,
That her iniquity is pardoned.
The voice of him that crieth in the wilderness :
Prepare ye the way of the Lord,
Make straight in the desert a highway for our God.
3. AIR (tenor) Isaïe 40, 4
Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu.
Parlez au coeur de Jérusalem et criez-lui
Que son temps de service est accompli,
Que son péché est expié.
Une voix crie : Frayez dans le désert le chemin du Seigneur,
Aplanissez dans la steppe une route pour notre Dieu. »
(chrome-extension://efaidnbmnnnibpcajpcglclefindmkaj/https://lesmusiciensdeurope.com/docs/03-Annexe_Traduction_Messiah.pdf)
Ce magnifique air du ténor ouvre le Messie de Haendel : Consolez , consolez mon peuple….
Air que j’écoute en boucle quand je suis triste, jetée à terre, tellement cette musique m’offre une épaule symbolique pour pleurer.
Oui, la souffrance atteint tous les peuples, toutes les nations, avec plus ou moins d’acuité.
Jésus ne décrit-il pas cette diversité de souffrances en Matt. 25 : 45, 46 :
» Seigneur, quand t’avons-nous vu ayant faim, ou ayant soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t’avons-nous pas assisté?
Et il leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites. »
Et qu’est-ce qui nous empêche de compatir avec la souffrance d’autrui ?
Bernard Rimé, psycho-sociologue, évoque 3 facteurs :
1.- l’ ignorance face à la souffrance
2.- le sentiment d’invulnérabilité face à la vulnérabilité humaine
3.- l’ aliénation : « Une troisième source de difficultés dans les rapports entre les personnes bien portantes et celles qui sont dans la détresse doit être trouvée dans l’aliénation. D’une manière générale, aux yeux de celui qui se porte bien, celui qui souffre appartient à un autre monde. Devant une personne en détresse en effet, les inconnues abondent.
Comment faut-il l’aborder ?
Que faut-il lui dire ?
Que faut-il faire ?
Que peut-elle ressentir ?
Quels sont ses besoins ?
Pourquoi est-elle dans cet état ?
Comment va-t-elle réagir si je dis ceci ou si je fais cela ?
Dans les tentatives pour répondre à ces questions, on commet d’énormes erreurs d’appréciation, parce qu’on manque de guides d’action les plus élémentaires.
(…) A chaque rencontre, on se demande les uns aux autres si « ça va bien? » et chacun est tenu de répondre par l’affirmative. C’est ainsi notamment que se constitue le monde rassurant de la vie quotidienne. Dans ce contexte, la confrontation à quelqu’un « qui ne va pas bien » équivaut à rencontrer un étranger. Cette personne est différente. Elle fait partie d’un autre monde. Elle a connu des évènements ou des circonstances qui n’appartiennent pas à la vie ordinaire. Elle est étrangère au monde rassurant de la vie quotidienne. Le sentiment d’aliénation qui résulte de sa rencontre sera tangible pour les deux parties. »
(Le partage social des émotions, Bernard Rimé, PUF, 2005, p. 182 à 185)
Bien cordialement et encore merci !
Claire-Lise Rosset