Quartier de prostitution à Amsterdam - Image par Erik Tanghe de Pixabay
Ethique

Péché en allant chez une prostituée : suis-je toujours digne d’être appelé chrétien ?

Par : pasteur Marc Pernot

Quartier de prostitution à Amsterdam - Image par Erik Tanghe de Pixabay

Le pardon de Dieu. En même temps, il y a quand même des questions qui se posent.

Question posée :

Bonjour Monsieur Pernot,

Pas plus tard qu’aujourd’hui, j’ai succombé à ce que je qualifie d’un péché immonde, en tant chrétien pratiquant, allez chez une prostituée.

Est-ce que je suis toujours digne d’être appelé chrétien ?

Je suis mal, d’avoir fait cela, je suis déçu de moi.

En attendant votre retour, je vous souhaite monsieur, mes meilleures salutations !

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir monsieur

Pour être digne d’être appelé chrétien, la condition c’est de s’intéresser au Christ. Ce que vous faites manifestement.
Par ailleurs, Jésus était connu pour ne pas rejeter le pécheur, et accueillir, pardonner, encourager chaque personne de mauvaise vie comme de bonne vie (nous sommes tous entre les deux).

Il est possible que vous ayez plus de mal à vous pardonner à vous-même, et pour cela aussi, l’aide de Dieu, son pardon, sa paix peuvent vous aider à avancer.

La question est plus celle-ci, à mon avis : pourquoi est-ce que vous avez cherché à faire cela ?

  • Si c’est de la curiosité ce n’est pas grave car c’est fait. Sauf si c’est pour explorer des fantasmes scabreux car alors c’est creuser un puits sans fond et de plus en plus profond, ce qui n’est pas une bonne direction pour avancer !
  • Si c’est de la solitude, de la détresse afin d’avoir une relation ne serait-ce que tarifée, alors c’est intéressant de le noter afin de travailler cette question.
  • Si c’est …

Ce ne sont que des exemples, c’est à vous de chercher en sincérité ce qui est à l’origine de ce geste. Afin de pouvoir travailler, avec l’aide de Dieu, sur ce point et améliorer votre propre situation. Avoir une façon d’être plus saine, plus vraie, plus authentique.

Pour ce qui est du geste lui-même, il y a néanmoins une difficulté. Sauf de rares exceptions où c’est pour la personne un travail qu’elle a choisi, la plupart du temps il y a une terrible drame derrière la prostitution. Et ce n’est pas génial d’alimenter ce drame social par sa propre action, même si c’est fait dans le respect de cette personne qui travaille (c’est bien le minimum).

Bon courage. Bon cheminement.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

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10 Commentaires

  1. Stéphanie dit :

    Il y a une certaine gauche libertaire qui voudrait rendre « glamour » ou « acte libre » la prostitution. C’est une contre-vérité abject puisque la majorité des prostituées ne sont pas indépendantes (indépendants) et travaillent de manière plus ou moins contraintes (moins c’est l’argent, plus c’est les papiers ou la violence physique). Ça c’est pour dire que ce n’est pas anodin et que c’est un geste qui est trop souvent banalisé. J’inviterais bien toute personne qui y a recours à s’arrêter un instant pour considérer la personne qu’il ou elle a en face comme il ou elle-même.
    Le problème étant que, parfois les personnes qui y ont recours, se deconsiderent tellement elles-même qu’il est difficile de parler de dignité.
    Pour la parole chrétienne, le pasteur a fait son œuvre.

    1. Marc Pernot dit :

      Merci Stéphanie

      J’ai essayé aussi d’aborder la question du respect de la personne qui loue ainsi son corps. C’est une dimension essentielle.

      Et j’ai essayé de travailler en amont du désir de cette pratique chez la personne qui s’y adonne. Cela me semble la meilleure piste.

      Cela dit, avez vous déjà parlé avec des prostituées ou est-ce que vous en avez seulement entendu parler ? Cela fait une grande différence. Et à mon avis les législateurs qui ont pensé bien faire en persécutant d’abord les prostitué.es puis les clients n’ont même pas demandé leur avis aux travailleurs et travailleuses du sexe.

      Ensuite, votre conseil de considérer Il y a une certaine gauche libertaire qui voudrait rendre « glamour » ou « acte libre » la prostitution. C’est une contre-vérité abject puisque la majorité des prostituées ne sont pas indépendantes (indépendants) et travaillent de manière plus ou moins contraintes (moins c’est l’argent, plus c’est les papiers ou la violence physique). Ça c’est pour dire que ce n’est pas anodin et que c’est un geste qui est trop souvent banalisé. J’inviterais bien toute personne qui y a recours de s’arrêter un instant pour considérer la personne qu’il ou elle a en face comme il ou elle-même.

      Le problème étant que, parfois les personnes qui y ont recours, se de s’arrêter « un instant pour considérer la personne qu’il ou elle a en face comme il ou elle-même » est excellent. Cela s’applique pour bien des gestes anodins, par exemple j’ai acheté un grand arrosoir de 10 litres pour 2,30 francs. Tout content. Mais comment est-ce possible d’avoir pour ce prix la matière première, le façonnage, l’expédition, le transport, la mise en rayon, le magasin, les vendeurs ? Où est alors la dignité de ces travailleurs, travaillent-ils « de manière plus ou moins contraintes » pour quelle qualité de vie, de survie, de nourriture, de soins ?

  2. Pascale dit :

    À mon avis les personnes qui trouvent que c’est un geste anodin sont très minoritaires. Le problème ce n’est pas la prostitution en elle-même (je connais des personnes qui arrondissent leurs fins de mois en se livrant à une forme de prostitution) mais la pauvreté (matérielle ou autre) qui fait que l’on profite du malheur des autres. Une prostituée peut aussi profiter de la pauvreté affective de quelqu’un. Hélas, les autres domaines ne manquent pas : adoption, GPA, dons d’organes ou de sang, tests de médicaments, voyages à l’autre bout du monde pour des sommes dérisoires …

  3. Émile Morantin dit :

    Bonsoir,
    L’oeuf ou la poule? la demande ou l’offre ?Le mal dans la création ou pas?s’il n’y a pas le mal alors il ne peut y avoir le bien! enfin je crois?! L’être humain doit composer avec ses faiblesses.Vendre son bien pour un plat de lentilles,pour un plaisir immédiat ,quitte à vivre ensuite de regrets! ?Jésus n’a pas condamné la femme adultère:va et ne pèche plus!! ,Marie de Magdala était son amie! la vie n’est pas un long fleuve tranquille,le « bon » chemin est possiblement tortueux ,la chute possible,alors nous pouvons tendre la main à la personne qui tombe. Il n’en va pas se même pour ceux qui creusent un fossé au milieu de la route (enfin pour moi pour jésus je ne sais pas??)

  4. Myna Es dit :

    Bonjour.
    Comment pouvons-nous dire « c’est pas grave »? Quelque soit la raison, mon frère, c’est grave. Mais le fait que vous ayez de la culpabilité montre que Dieu parle à votre conscience: Là Bible nous dit que « 7 fois le juste tombe, l’Eternel le relève. » Le juste n’est pas juste par ses actions, mais parce-qu’il a cru. Aujourd’hui allez devant Dieu avouez votre faute ce que vous avez fait pourquoi comment etc confiez-vous à Dieu demandez pardon demandez lui d’être lavé par le sang de Jésus et de vous donner la force de marcher par l’Esprit et non par la chair demandez-lui d’être rempli de son Saint-Esprit pour pouvoir ne plus marcher selon les désirs de la chair et à la fin de votre prière CROYEZ que vous êtes pardonné et si l’Ennemi vous accuse encore en vous envoyant des pensées accusatrices rappelez-lui que Jesus a payé le prix et que vous êtes justifié Et pardonné par son sacrifice. Le Pst a bien répondu en disant qu’il vous faut chercher la cause de votre acte; si vous vous posez la question « c’est quoi mon problème ? » demandez la à Dieu dans votre prière, Il répond toujours car Notre Père est fidèle. Et rappelez-vous, Le Seigneur ne vous abandonnera jamais. Je prie pour vous.

  5. une femme dit :

    les femmes ne sont pas des poubelles à disposition des hommes pour se soulager. ça fait trop longtemps que ça dure. Repentez-vous sincèrement et ne recommencez plus.

    1. Marc Pernot dit :

      Bien envoyé.

      1. Léo dit :

        Bonjour,
        Vous disiez qu’il fallait creuser la question, pour le cas où ledit client est là pour avoir une relation, faire une pause dans sa solitude non-voulue, car il est détresse, seul, par force. Comment voyez-vous cet être, qui par misère sentimentale, solitude, cherche à aller dans les bras d’une femme ?
        Je vous remercie par avance pour votre réponse.
        Prions que Dieu nous veuille tous absoudre
        Léo

        1. Marc Pernot dit :

          En même temps, oui, je comprends et je compatis à cette détresse qui va jusqu’à payer des bras pour s’y blottir un instant.
          Seulement, comme c’est tarifé, c’est comme un théâtre, la professionnelle est en réalité là pour l’argent.
          Je pense que cela ne résout donc pas cette détresse, au contraire. C’est un peu comme de manger des cacahuètes pour distraire sa soif dans le désert. On croit avoir trouvé un truc qui marche un instant, et en réalité la situation est pire après.

  6. Eugène NuttyBear dit :

    Pour celles et ceux qui parlent à la place des prostituées, avez vous au moins déja adressé la parole à l’une d’entre elles, frequentez vous ce milieu ? Je pense que vous vous appuyez simplement sur les reportages que vous voyez à la télévision, et sur ce qu’impose la morale. Il est bien plus facile pour vous de vous bercer d’illusions et de vous persuader qu’elles font cela sous la contrainte car au fond vous n’accepter pas et vous ne comprenez pas le fait que cela peut être un choix de leur part. Bien sur tous ce que vous evoquez existe mais ne generalisez pas le phénomène.

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