illustration : une personne marche dans la brume, une silhouette imaginaire semble la menacer - Image parStefan Keller de Pixabay
Bible

Je me suis posé des questions en lisant la Bible : est-ce pécher contre l’Esprit ?

Par : pasteur Marc Pernot

illustration : une personne marche dans la brume, une silhouette imaginaire semble la menacer - Image parStefan Keller de Pixabay

Question posée :

Bonjour, voila plusieurs semaines que je suis tourmenté. J’ai lu MAtt. 12 , et je me suis demandé si les pharisiens avaient raison. J’y ai réfléchi, cherchant une logique à leurs déclaration puis je me suis rendu compte que cela était impossible.

Mais, en cherchant une logique, ai-je péché contre le St Esprit ? Me suis-je rendu impardonnable seulement par la pensée ?

Je vous remercie d’avance pour votre réponse qui m’éclairera.

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir Monsieur

Vraiment, n’ayez pas de crainte.

Lire la Bible et se poser des questions est absolument tout le contraire de blasphémer le Saint Esprit, c’est s’ouvrir profondément à l’action du Saint Esprit. En effet, ce que Dieu cherche est la sincérité de la personne, car c’est cela avoir la foi, et c’est ce qui permet à Dieu de nous aider.

L’Esprit, c’est Dieu agissant pour créer, pour mettre en lumière, pour donner sa paix. Comment pourrions nous recevoir cette action de Dieu en notre faveur si nous n’avions pas le droit d nous présenter comme nous sommes en vérité, avec notre foi et notre intelligence, mais aussi, évidemment, avec nos erreurs, nos parts d’ombre, nos faiblesses, notre cœur troublé et angoissé ? En Christ, nous voyons que nous sommes bien accueillis tels que nous sommes. Et cela chasse toute crainte de Dieu, cela nous permet de penser, réfléchir, faire des projets, et les lui présenter dans la prière avec confiance.

Le péché contre l’Esprit serait de refuser de changer, d’évoluer. Contre cela, Dieu a de grandes difficultés à aider. Je pense que c’est ce que veut dire ce redoutable versets qui nous met en garde contre le péché contre l’Esprit. C’est plus le cas d’un intégriste sûr de sa bonne doctrine et de sa bonne religion. Mais vous montrez au contraire une vraie recherche personnelle, sincère, et capable d’évoluer. Vous auriez pu finalement trouver que les pharisiens de cette histoire avaient un peu raison quand même et vous n’auriez pas non plus été ennemi de l’Esprit de Dieu pour autant ! Puisque vous auriez cherché avec sincérité dans la confiance que si vous pensiez de travers Dieu vous aiderait à progresser.

Il est vrai que certains chef d’église ont tendances à vouloir empêcher leurs fidèles de se poser des questions et d’interpréter la Bible librement. Ils utilisent pour cela des arguments afin de faire peur, et d’annoncer que la vraie foi est de renoncer à utiliser sa propre intelligence. C’est de l’abus spirituel, c’est de la manipulation comme il peut en exister dans n’importe quel mouvement de pensée, et malheureusement aussi dans le christianisme. Cela demande de la vigilance pour ne pas se faire prendre, car c’est souvent hyper bien fait, insidieusement et en le mêlant au meilleur de l’Evangile, bien sûr.

Mais en plus, concernant ce texte en particulier (voir ci-dessous Evangile selon Matthieu chapitre 12), la difficulté est que les pharisiens n’ont pas tout à fait tort. C’est un péché de travailler le jours du shabbat, c’est même un des interdits majeurs puisque cela fait partie des 10 paroles de la Loi de Moïse. A mon avis, Jésus montre qu’il y a la loi et l’esprit de la Loi. Bien sûr que c’est bien de prendre du temps de repos pour penser à Dieu et se placer devant lui. Moïse a raison. Jésus, d’ailleurs prend effectivement du temps pour prier, seul, souvent dans la montagne. Mais est-ce que cela doit être exactement tel jour précis ? Peu importe. Par contre, quand est le temps d’être bienveillant pour une personne qui souffre, ou qui a faim ? Quand une personne qui souffre ou qui a faim passe devant nous sans secours. Et quand ses disciples ont de la joie à grignoter un épi de blé, c’est peut-être pour eux un temps de louange à Dieu pour la beauté de la vie et un temps de joie partagée entre eux. N’est-ce pas une jolie façon de célébrer shabbat ? La lettre de la loi n’est-elle pas aveugle et méchante quand elle appelle « travailler » le fait d’arracher un épi parce que c’est une moisson, même toute petite ? Et même si c’est un travail de soigner une personne malade, n’est-ce pas pire de montrer un manque de compassion pour cette personne en lui disant de repasser le lendemain ? La situation est donc effectivement un peu délicate et floue, avec de bonnes raisons des deux côtés : la religion ou le cœur, la bienveillance pour la joie et la peine de son prochain. Jésus effectivement, met la bienveillance au dessus des sages et rigides commandements religieux. Il faut comprendre les pharisiens, ce n’est pas facile d’évoluer. Ni pour eux, ni pour nous aujourd’hui.

Dieu vous bénit et vous accompagne
vous n’avez donc rien à craindre de lui, mais tout à espérer. .

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

Si vous voulez, vous pouvez voir aussi, dans le petit dictionnaire de théologie :

Texte de l’Evangile selon Matthieu, chapitre 12 (traduction NBS)

En ce temps-là, un jour de sabbat, Jésus vint à passer à travers des champs de blé. Ses disciples eurent faim et se mirent à arracher des épis et à les manger. Voyant cela, les Pharisiens lui dirent : « Vois tes disciples qui font ce qu’il n’est pas permis de faire pendant le sabbat. » Il leur répondit : « N’avez-vous pas lu ce que fit David, lorsqu’il eut faim, lui et ses compagnons, comment il est entré dans la maison de Dieu et comment ils ont mangé les pains de l’offrande, que ni lui, ni ses compagnons n’avaient le droit de manger, mais seulement les prêtres ? Ou n’avez-vous pas lu dans la Loi que, le jour du sabbat, dans le temple, les prêtres profanent le sabbat sans être en faute ? Or, je vous le déclare, il y a ici plus grand que le temple. Si vous aviez compris ce que signifie : C’est la miséricorde que je veux, non le sacrifice, vous n’auriez pas condamné ces hommes qui ne sont pas en faute. Car il est maître du sabbat, le Fils de l’homme. »

De là, il se dirigea vers leur synagogue et y entra. Or se trouvait là un homme qui avait une main paralysée ; ils lui posèrent cette question : « Est-il permis de faire une guérison le jour du sabbat ? » C’était pour l’accuser. Mais il leur dit : « Qui d’entre vous, s’il n’a qu’une brebis et qu’elle tombe dans un trou le jour du sabbat, n’ira la prendre et l’en retirer ? Or, combien l’homme l’emporte sur la brebis ! Il est donc permis de faire le bien le jour du sabbat. » Alors il dit à cet homme : « Etends la main. » Il l’étendit et elle fut remise en état, aussi saine que l’autre. Une fois sortis, les Pharisiens tinrent conseil contre lui, sur les moyens de le faire périr.

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2 Commentaires

  1. Michel de Bibletude dit :

    Merci d’utiliser la NBS: c’est actuellement la moins mauvaise traduction de la bible en français (je les ai toutes comparées…)

  2. Nanou dit :

    Bonjour, voilà aujourd’hui je me suis posé une question sur la justice de notre Dieu mais j’ai aussitôt écarté cette question car je connais la vérité. C’est n’importe quoi cette question, elle n’avait pas lieu d’être et je comprends même pas pourquoi elle est sortie… je m’en veux terriblement car je sais que en me posant cette question j’ai attristé mon Papa… Alors que je ne le veux pas…je suis une nouvelle convertie et je lutte contre ma chaire car avant je croyais mais sans pratiqué alors j’ai souvent peur de mal faire, de blasphémer contre le Saint Esprit (même si votre parole ci dessus me rassure). Je ne veux pas offensé le Seigneur… Faible que je suis… je n’ai jamais autant compris Saint Paul disant : »Je ne fais pas le bien que je veux mais le mal que je ne veux pas… »

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