15 janvier 2025

peinture représentant les 4 cavalliers de l'apocalypse - Viktor Vasnetsov, Les quatre cavaliers de l’Apocalypse et l’agneau, 1887 (Glinka National Museum)
Bible

J’ai feuilleté l’Apocalypse de Saint Jean et je l’ai vite refermée, c’est effrayant. Comment envisager ces textes ?

Question posée :

Bonjour,
J’ai feuilleté l’Apocalypse de Saint Jean et je l’ai vite refermée.
En effet, y est évoquée la colère de Dieu et celle de l’Agneau, des anges destructeurs semant la désolation et la souffrance sur terre.. bref un Dieu vengeur qui me semble bien différent du Dieu des Evangiles.
Comment envisager ces textes ?
Merci pour votre retour et bon début d’année!
Cordialement,

Réponse d’un pasteur :

Chère lectrice de la Bible

L’apocalypse est un genre littéraire différent, parfois utilisé dans cette culture. C’est tissé de symboles qui sont plus méconnus aujourd’hui. C’est donc difficile à saisir dans notre culture et cela prête ce livre aux interprétations les plus fantaisistes et menaçantes.

  • Certains prédicateurs ou églises utilisent ce texte dans des prédications menaçantes, cherchant à faire peur. Si vous voyez cela dans une église ou sur un site, c’est comme un signal d’alarme pour vous dire de fuir ce lieu où l’on cherche à vous manipuler. Ce que l’on appelle une « pastorale de la peur » est un mauvais signe, de la même façon qu’en politique l’usage de la menace est un moyen de propagande assez inquiétant.
  • Rien à craindre de Dieu, tout à espérer de son amour, de ses bons soins pour nous : voilà une clef incontournable (à mon avis) d’interprétation chrétienne des textes. En effet, dès lors que Christ est par définition LA bonne nouvelle de Dieu pour tous, notre lecture consiste à relire tout passage de la Bible à la lumière de cette bonne nouvelle qu’est le Christ. L’Apocalypse ne doit pas faire l’exception. Même s’il existe une multitude d’interprétations possibles (surtout de ce livre plein de symboles), il n’empêche que toutes les interprétations ne sont pas justes : par l’Esprit, une interprétation doit être une bonne nouvelle pour son lecteur. Celle annonçant ce que Dieu fait pour le sauver.

Mais le message n’est pas fondamentalement différent de celui des évangiles. La preuve en est les deux derniers chapitres (21 et 22), annonçant la fin de toutes les larmes et des cris, avec la ville / la vie resplendissante accueillant même les païens en son sein, Dieu éclairant lui-même chacune et chacun dans cette ville ouverte… C’est vrai qu’il y a aussi des passages avec des dragons, des chevaliers verdâtres évoquant la mort, des étangs de feu dans lesquels sont précipités les perdants, etc. On peut voir cela comme une description fantastique du salut de Dieu éliminant le mal, la souffrance, la méchanceté, ce qui est ténébreux et souffrant dans notre existence, dans l’humanité et dans le monde. Il y a certainement un boulot à faire dans ce domaine. Et c’est une bonne nouvelle que Dieu y travaille. Car ce n’est pas facile seulement par nos forces.

Mais je ne suis pas un grand amateur du livre de l’Apocalypse, je préfère effectivement les 4 évangiles. On n’est pas obligé de se forcer à souffrir en lisant des passages qui nous rebutent.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

Partagez cet article sur :
  • Icone de facebook
  • Icone de twitter
  • Icone d'email

Articles récents de la même catégorie

Articles récents avec des étiquettes similaires

4 Commentaires

    1. Marc Pernot dit :

      Chère Pascale, Merci !!

  1. François dit :

    La Bible s’ouvre et se ferme sur des poèmes. La Genèse est un texte poétique, l’Apocalypse en est un aussi. Mais il ne faudrait pas oublier que s’il y en eut plusieurs (poèmes de ce genre), tous ont été rédigés et conçus en réaction contre l’occupation romaine. Point avant, plus après.
    D’autre part, il est très important de ne jamais perdre de vue le fait que c’est un poème, et qu’il doit être compris comme tel. Dans ces conditions, les images, pour parlantes et peut-être effrayantes quelles puissent être, ne sont que des images, où bien entendu les « mauvais » sont les Romains !
    D’un autre côté, je suis assez amusé par la Cité Idéale, qui n’a pas de porte, ni pour entrer, ni pour sortir…

  2. Michel dit :

    Le livre de l’Apocalypse est intemporel: il s’adresse à chacun(e), dans sa situation présente.

    Les symboles du livre de l’Apocalypse représentent avant tout des états intérieurs de l’âme humaine, états qui, de par le comportement humain, déteignent sur la société et, au bout du compte, font l’Histoire.

    Si après la lecture d’une étude sur ce livre vous êtes troublé(e) et perdez contact avec la réalité, cette étude n’est pas sain(t)e: une étude inspirée du Saint-Esprit doit libérer notre esprit, et renforcer le fait que nous sommes en Christ.

    L’étude sain(t)e de ce livre a pour conséquence une liberté indescriptible, celle des enfants du Père – Jésus est venu apporter la vérité, qui libère, et non pas le trouble des esprits!

    Priez, et demandez d’être éclairé(e), d’être libéré(e) : vous connaîtrez la vérité, qui vous rendra libre.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *