
Quel rapport entre Dieu et le mal ? Que fait-il ? (Matthieu 13:24-43 – la parabole du bon grain et de l’ivraie)
Certaines théories chrétiennes sur le rapport entre Dieu et l’existence du mal ont fait énormément d’athées. Jésus affirme dans cette parabole que Dieu est une pure source de bien. Le mal vient d’ailleurs…
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Vidéo :
Podcast audio de la prédication
(Voir le texte biblique ci-dessous)
prédication (message biblique donné au cours du culte)
à Genève, le dimanche 3 mars 2024,
par : pasteur Marc Pernot
Les serviteurs vont voir le maître et l’interrogent « Seigneur, n’est-ce pas une bonne semence que tu as semé dans ton champ ? Comment donc y a-t-il tant de ronces et d’orties dans le champ du monde ? »
En trois phrases, Jésus trace un évangile : nous scandaliser du mal, voir que Dieu est la pure source du bien, et travailler l’articulation entre les deux. Jésus nous propose de faire ces trois gestes dans la prière, comme ces serviteurs vont voir le maître, comme les disciples vont interroger Jésus « à la maison ».
Avec cette parabole, Jésus nous apporte une connaissance sur l’origine du mal, seulement : à chaque point nous pourrons nous souvenir que cela nous propose ce travail sur nous-même, dans la prière.
Le mal ne vient pas de Dieu, jamais
Dans cette parabole nous voyons que selon Jésus Dieu est purement source de bien et qu’il s’oppose au mal. Ce n’était pas évident car il existe des passages dans la Bible qui pourraient faire penser que Dieu est non seulement source de bien, qu’il serait parfois source de souffrances et de destructions. Jésus affirme, lui, que Dieu ne sème dans le monde que de bonnes graines. Le mal ne vient pas de lui et Dieu travaille du mieux possible à éliminer la multitude de mauvaises herbes.
C’est peut-être cette partie qui pourrait nous faire peur car nous ne sommes pas parfait : est-ce qu’il n’y a pas le risque que Dieu nous arrache comme un chiendent ? Non, car Jésus nous montre ici que Dieu ne veut surtout pas que le moindre bon brin d’herbe soit perdu. Or, nous dit Jésus, nous avons tous été à la base ensemencé de bons grains de blés, s’il y a du mauvais en nous il est venu par dessus, mais chacun a ce bon fond venu de Dieu qui est notre personnalité profonde qui en nous dit « je ». Et toujours Dieu gardera cela.
Par conséquent, nous n’avons absolument rien à craindre de Dieu, au contraire, il nous protège, nous soigne, nous appelle à grandir, il nous garde.
Quand Jésus parle de larmes et de grincements de dents, ce n’est pas une menace, au contraire : c’est pour dire qu’il jette au feu toute larme et tout grincement de dent, toute souffrance et amertume comme de la mauvaise herbe. Cela aussi est une bonne nouvelle, bien sûr.
Dieu est pure source de bien. C’est essentiel sur le plan spirituel : car comment aurions-nous une relation à Dieu ouverte, sincère et confiante si nous pensions que Dieu pourrait être, en quoi que ce soit, source de mal ou même seulement coupable de non-assistance à personnes en danger ?
Dieu est pure source de bien. C’est essentiel pour ceux qui souffrent : Dieu n’est pas derrière leur souffrance, elle est pour Dieu un scandale et Dieu lutte du mieux possible aux côtés de la personne qui souffre contre sa souffrance et ses sources, travaillant à chasser toute larme et tout grincement de dent.
Dieu est pure source de bien. C’est essentiel sur le plan éthique : car si Dieu pouvait parfois être source d’horreurs, comme le disent certains, ce serait une façon de nous autoriser à faire nous-même du mal en osant l’appeler un bien. Si Dieu pouvait faire le mal, cela nous découragerait aussi de lutter contre les souffrances en ce monde, puisque quelque part elles seraient voulues ou permises par Dieu. Quelle horreur.
Comme le dit Albert Camus : « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde » (Poésie 44). Si on se met à dire que le mal serait parfois un bien selon Dieu, cela ajoute bien du malheur. Ce serait comme de prendre la route en confondant le rouge et le vert des feux, la gauche et la droite de la route, la pédale de frein et d’accélérateur… ce n’est pas une très bonne idée.
Je pense que c’est un point essentiel pour réfléchir sur le sens de la passion du Christ, et de toute souffrance.
Pour Jésus, Dieu est absolument toujours du côté du bien et contre la souffrance et ses sources. Il nous garde.
Mais alors pourquoi reste-t-il du mal ?
Dieu sème de bonnes graines et doit patienter
Est-ce que l’on peut en vouloir au paysan qui a semé à l’automne que le blé ne soit pas encore mûr pour être moissonné début mars ? Bien sûr que non. C’est ce que Jésus explique avec sa parabole : Dieu n’est pas comme un magicien qui pourrait faire sortir un lapin de son chapeau. Créer du bien prend du temps : Dieu est comme un semeur de bonnes semences, elles sont en train de germer dans la profondeur, et déjà nous voyons les premières pousses sortir de terre. Même Dieu doit patienter. Il travaille en douceur : il n’est pas question de labours, de cette violence qui écarte le sol de force pour lui imposer la graine. Dieu est comme un semeur de bonnes impulsions qui sont offertes au monde pour augmenter le bien, le bon, le beau, le bonheur, l’harmonie, apporter la vie qui pousse et porte du fruit.
Il faut du temps pour que le bien pousse, pour que la pâte lève : c’est la première cause de manque de bien en ce monde et en nous. Mais cela n’est pas décourageant : un bébé ne peut ni ne sait pas faire grand chose. Il lui faut du temps. Ce message de Jésus nous encourage à la patience vis à vis de nous même et de notre prochain, et de l’humanité : nous laisser le temps d’évoluer, de cheminer, que le bon fond donné par Dieu pousse, vienne jusqu’à la surface, grandisse encore, porte du fruit, mûrisse. Dieu est patient avec nous, il est confiant.
Que fait Dieu ? Il est encore en train de semer.
Il y en a une seconde cause que Jésus donne à l’existence du mal dans cette histoire, elle passe inaperçue dans certaines traductions qui comparent l’action de Dieu à celle d’un humain « qui avait semé de la bonne semence dans son champ. » Cela reprend cette vieille légende d’une création de Dieu parfaite au commencement des temps. Dans la parabole de Jésus, ce n’est pas un imparfait « avait semé », c’est un participe présent : Dieu est « comme un humain semant de la bonne semence » : c’est à dire que le propre de Dieu est de semer sans cesse de la bonne semence dans le champ du monde et en nous-mêmes. Dans cette action continue de Dieu : le meilleur est encore à venir. Il reste donc, c’est vrai, quelque chose du chaos primordial dont parle le premier récit de création dans le livre de la Genèse. Et cela fait du mal. Car le chaos : c’est ce qui survient par hasard, sans intention particulière de quiconque. C’est du chaos qui effleure dans certaines bonnes coïncidences de notre vie, mais parfois aussi dans de mauvaises surprises comme les catastrophes naturelles ou des maladies. Ce chaos n’est pas un mal voulu dont quiconque serait coupable, c’est une part du monde qui a besoin qu’on la soigne pour en faire de belles choses. C’est pourquoi, nous dit Jésus Dieu y travaille sans cesse et continue à semer de belles impulsions en ce monde.
La seconde source de mal : c’est que la création est encore en cours, Dieu y travaille sans cesse.
Il ne lâche rien. Il cherche à intensifier sont action en nous appelant, nous formant, nous envoyant.
Dieu nous appelle, nous forme et nous envoie
Dans l’explication que donne Jésus de sa parabole, il apporte un complément intéressant sur ces semailles que Dieu fait : « la bonne semence c’est les enfants du Royaume ». Dieu a travaillé avant que nous existions, seulement là c’est nous qui sommes maintenant les bonnes graines envoyées dans le monde.
« Les enfants du royaume » : cela signifie qu’il faut d’abord que Dieu arrive à nous toucher, qu’il nous forme, qu’il nous motive à agir et que nous ne soyons pas trop maladroits… avant de bénéficier de quelque bien que Dieu espère voir arriver grâce à nous. On comprend que ce n’est pas facile, même pour Dieu, d’autant plus qu’il ne sait travailler que dans le respect de sa créature.
C’est ce que Jésus nous propose de travailler dans sa prière « Notre Père, que ta volonté soit faite… donne nous notre pain ». La volonté de Dieu est bonne, seulement : elle est loin d’être encore totalement faite sur terre, cela prend du temps et Dieu continue à agir. En priant ces mots « Notre Père », nous répondons à l’espérance de Dieu en lui demandant de nous former un peu plus à son image comme source de bien sur cette terre. Ensuite quand nous demandons à Dieu « notre pain » cela nous rappelle que Dieu n’a pas de stock de pains ni de mains pour nourrir l’enfant qui meurt de faim et que c’est nous que Dieu envoie pour faire ce genre de travaux urgents.
Pour l’instant, je n’ai parlé que de l’action positive et bonne de Dieu face au chaos, face au temps et à notre inertie. Cette action de Dieu est source d’émerveillement, d’émotions profondes, et donc de gratitude et de louange. C’est une grande source d’inspiration pour notre façon d’agir nous-même en ce monde, en semant des graines de bien.
La suite de la réflexion de Jésus sur l’origine du mal est moins rigolote.
Dieu doit faire avec des éléments contraires
Jésus évoque un ennemi qui sème de la mauvaise herbe « pendant que les humains dormaient » (v. 25). Là encore, le mal ne vient absolument pas de Dieu, ni activement, ni par manque d’attention, ni par manque d’assistance de sa part. C’est nous que Jésus appelle, d’emblée, à nous sentir gardien du bien que Dieu a semé et sème encore dans le monde, dans notre prochain et en nous-même. Jésus nous encourage à veiller.
Plus loin, Jésus appelle cet ennemi « un ennemi humain » (v. 28), plus précisément, il s’agit de ce qui est ennemi en l’humain, en tout humain. Comme le monde, et comme tout le monde, nous sommes un ensemble déjà génial par certains côtés et encore un peu en chaos. Sauf que, par rapport au monde, nous avons une particularité : nous pouvons même choisir de faire du mal. Nous sommes ainsi une source spéciale de mal dans le monde.
Que fait Dieu ? C’est tragique, nous dit Jésus, il ne cesse de semer, il patiente, il cherche à convaincre mais il ne peut pas arracher en nous le mal sans nous abîmer, sans perdre quelques bons brins d’herbe de notre être, que Dieu tient absolument à garder précieusement.
Que fait Dieu ? Que fait l’ami pour son ami ? Dieu est patient, il ne désespère pas de nous, il est confiant qu’en définitive cette merveille que nous sommes brillera de toute sa splendeur. Et pour cela il nous envoie encore et encore ses anges, ses bons soins reçus dans la prière. Amen.
Textes de la Bible
Évangile selon Matthieu 13:24-43
Jésus leur proposa une autre parabole :
« Il en va du Royaume des cieux comme d’un humain semant une bonne semence dans son champ. 25Pendant que les humains dormaient, son ennemi est venu et, il a semé par-dessus des ivraies au milieu du blé et il s’en est allé. 26Quand l’herbe eut poussé et produit du fruit, alors apparurent aussi les ivraies. 27Les serviteurs du maître de maison vinrent lui dire : “Seigneur, n’est-ce pas une bonne semence que tu as semé dans ton champ ? Comment donc y a-t-il des ivraies ?” 28Il leur dit : “C’est un ennemi humain qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Alors, veux-tu que nous allions les ramasser ?” – 29“Non, dit-il, de peur qu’en ramassant les ivraies vous ne déraciniez le blé avec elles. 30Laissez les deux croître ensemble jusqu’à la moisson, et au temps de la moisson je dirai aux moissonneurs : Ramassez d’abord les ivraies et liez-les en bottes pour les brûler ; quant au blé, rassemblez-le dans mon grenier.” »
…
36Alors, laissant les foules, Jésus vint à la maison, et ses disciples s’approchèrent de lui et lui dirent : « Explique-nous la parabole des ivraies du champ. » 37Il leur répondit : « Le semeur de bonne semence est le Fils de l’homme ; 38le champ est le monde, la bonne semence est les enfants du Royaume, les ivraies sont les enfants du Malin, 39l’ennemi qui les sème est le diable, la moisson est la fin du monde, les moissonneurs sont les anges. 40De même que les ivraies sont ramassées et entièrement brûlées dans le feu, ainsi en sera-t-il à la fin des temps : 41le Fils de l’homme enverra ses anges ; ils rassembleront hors de son Royaume, toutes les chutes et toutes les sources d’iniquité, 42et ils les jetteront dans la fournaise de feu, c’est là que seront les pleurs et les grincements de dents. 43Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père. Entende qui a des oreilles !
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Merci pour cette formidable homélie. Cela fait du bien d’entendre que Dieu n’est pas consentant au mal de ce monde. Souvent nous revenons sur les textes de l’AT en oubliant que Jésus est venu faire une alliance nouvelle, envoyé par son Père. De la même manière, j’ai ré entendu récemment que Dieu attend que nous lui formulions nos désirs, sans ça il ne peut les retravailler avec nous. Désir de guérison, désir d’être meilleur. Merci Saint Ignace de Loyola et merci à vous M. Le pasteur.
Grand merci pour ces encouragements ! Et cette belle piste de réflexion. Les exercices de St Ignace sont très intéressants.
« Certaines théories chrétiennes sur le rapport entre Dieu et l’existence du mal ont fait énormément d’athées. Jésus affirme dans cette parabole que Dieu est une pure source de bien. Le mal vient d’ailleurs… »
Ici, au Québec, les abus sexuels de certains membres de l’église qui ont été protégés par notre église ont beaucoup nuit à la croyance en Dieu.
Hélas. trois fois hélas. Et cela doit être dit et condamné avec force au sein même de l’église, que cela vienne de la base comme un cri puissant.
Ensuite, ce n’est pas parce que quelques pères de familles violent leurs enfants que nous rejetons pour autant nos familles ni même l’idée de famille.
C’est un peu un prétexte de quitter l’église parce qu’il y a des abus dans l’église, tout à fait contraires à l’Évangile du Christ. Si on aime le Christ, eh bien on s’engage encore plus dans l’église afin qu’elle soit meilleure, ne pensez-vous pas ?
Comment donc concilier Isaïe 45 ?
05 Je suis le Seigneur, il n’en est pas d’autre : hors moi, pas de Dieu. Je t’ai rendu puissant, alors que tu ne me connaissais pas,
06 pour que l’on sache, de l’orient à l’occident, qu’il n’y a rien en dehors de moi. Je suis le Seigneur, il n’en est pas d’autre :
07 je façonne la lumière et je crée les ténèbres, je fais la paix et je crée le malheur. C’est moi, le Seigneur, qui fais tout cela.
Et Chouraqui traduit :
7 le formateur de la lumière, le créateur de la ténèbre, le faiseur de la paix, le créateur du mal. Moi, IHVH-Adonaï, l’auteur de tout cela !
C’est ce dont je parle dans le début de la prédication : il existe des passages où l’auteur pense que Dieu pourrait être parfois source de malheur et de souffrance. Certes, mais que Jésus, lui, choisit délibérément d’affirmer que Dieu n’est source que de bien.
C’est aussi ce que dit Jean dans le début de sa première lettre « La nouvelle que nous avons apprise de Christ, et que nous vous annonçons, c’est que Dieu est lumière, et qu’il n’y a pas en lui de ténèbres du tout. » (1 Jean 1:5). Si Jean dit cela en introduction de sa 1ère lettre c’est sans doute que certaines personnes continuaient d’affirmer que Dieu pouvait être source de mal, et que Jean se sent devoir poser ce socle essentiel pour la foi du Christ : Dieu est purement bon, Dieu est lumière et jamais ténèbre, Dieu est amour (ce qui est bien plus que de dire qu’il arrive à Dieu d’aimer, « Dieu est amour » cela veut dire que par nature Dieu ne peut faire autrement que d’aimer sans cesse totalement.
Oui mais Esaie considéré comme un grand prophète est que sa conception de Dieu était erronée ou c etait la tradition de cette période ?
Belle journée à tous
Oui, Esaïe est un des tout grands prophètes. Cela ne veut pas dire qu’il ait tout compris de Dieu, ni que l’on soit obligé d’être du même avis que lui sur tout. C’est pour cela qu’il y de multiples témoignages dans la Bible avec de vraies différences, c’est pour cela que Christ est venu, pour êtr eet pour agir mais aussi pour éclairer un certain nombre de points, et c’est pour cela que l’Esprit nous est donné afin que nous soyons, pour notre temps, prophète ou prophétesse.
L’affirmation selon laquelle Dieu n’est pas la source du mal me semble beaucoup trop rapide et simpliste. Mais d’abord qu’est-ce que le mal ? Pas si simple que cela d’y répondre. Dans tout l’Univers s’affrontent et s’équilibre des forces de destruction et de construction. Si Dieu est la source de l’Univers, il est aussi la source de ces forces antagonistes dont aucunes ne l’emporte sur les autres, il y a un équilibre, toujours vacillant, toujours remis en causes par l’alternance de ces forces. Quand je vois à l’œuvre ces forces dans la nature, je suis parfois effrayé par le mal qu’elles entraînent. Mais un arbre qui tombe sur un être vivant, homme ou animal, un animal qui en dévorent font-ils le mal ? Je pense qu’ils vivent seulement dans le jeu de ces forces. Je crois aussi que l’être humain dont Dieu est la source est habité par ces forces. Mais pourquoi deviennent-elles le mal pour lui quand il est frappé par les forces de destruction qui viennent de la nature ? pourquoi ces forces sont-elles si fortes à l’intérieur de lui qu’il peut les utiliser pour blesser et tuer les autres humains ? Ces forces : le mal autant que le bien ont leur source en Dieu, mais mais on ne peut ni innocenter Dieu du mal, ni non plus l’en accuser. C’est un mystère que personne ne peut résoudre. Jésus n’a pas répondu à cette question, il nous a invité par sa vie et son enseignement à tout faire pour réduire la souffrance et ce qui nous semble le mal.
Dans cette parabole de Jésus, relevez-vous une allusion au fait que Dieu serait source du mal ?
Pour entendre réellement ce type de message, je pense qu’il faut impérativement deux préalables : accepter d’une part que Dieu n’est pas tout puissant, qu’il ne maîtrise pas tout, et d’autre part que la Bible est plurielle, qu’elle contient effectivement des points de vue différents et qu’il est donc inutile de faire des tours de passe-passe pour essayer de les concilier. Parmi ces deux idées, Dieu est uniquement source de bien et Dieu est à l’origine du bien et du mal, toutes deux déjà présentes dans l’Ancien Testament, vous nous montrez qu’ici, Jésus a clairement tranché. Merci, je n’avais jamais lu cette parabole ainsi, parasitée comme souvent par des lectures trop classiques. C’est franchement réjouissant.
Ce qui est curieux de noter, c’est que lorsque Jésus explique sa parabole, le semeur n’est pas Dieu, mais le fils de l’homme (la majuscule me paraît déjà être une interprétation). L’humain serait alors à la fois le semeur et la semence, ou bien c’est Jésus qui est le semeur puisque plus loin ce fils de l’homme envoie des anges. Cela donne l’impression qu’il donne lui-même une autre lecture de sa propre parabole car plus haut, le semeur, c’est bien Dieu.
Pour finir, on peut remarquer que les justes sont appelés ainsi qu’une fois que la mauvaise herbe est brûlée.
Chère Pascale
Merci pour ces magnifiques pistes.