J’ai retrouvé Dieu, mais je reste avec une culpabilité épouvantable pour mes grands péchés passés.
Question posée :
Bonjour
Excusez moi de vous déranger, j’espère que vous pourrez m’aider.
J’ai besoin de parler à quelqu’un de 2 choses qui me rendent très malheureuse.
J’ai retrouvé Dieu après m’être éloignée de ma foi pendant plus de 30 ans.
Pendant ces 30 ans, j’ai commis beaucoup d’erreur.
J’ai commis de nombreux péchés. Parmi ces péchés, il y a eu un adultère…
Aujourd’hui je vis avec ce poids sur ma conscience.
Je ressens une culpabilité épouvantable.
Je me suis confessée, bien sûr, et j’ai reçu l’absolution. Et j’ai énormément prié.
Je crois en notre Seigneur, en son infinie miséricorde, et je suis presque sûre qu’il me pardonne.
Mais moi… Moi je ne parviens pas à me pardonner.
Je ne peux pas demander à mon mari de me pardonner, même si ça pourrait peut-être être la seule chose susceptible de m’apaiser. Je sais le mal que je lui ferais, je refuse de lui infliger cette souffrance, il ne la mérite pas. Je préfère encore vivre avec cette culpabilité, ce poids, cette tâche en moi… Le faire souffrir pour me libérer, non, ça serait égoïste.
Mais du coup, je reste enfermée, engluée dans mon péché, j’en arrive même parfois à douter de mon pardon…
J’ai besoin d’aide.
Mon 2e tracas, qui me ronge aussi, c’est que pendant ces 30 années sans foi, j’ai eu 3 enfants. Ils ont été baptisés, ils ont fait leur catéchisme.
Mais seule ma fille a la foi, c’est même grâce à elle que je suis revenue à Dieu.
Mais mes 2 fils ?! Je ne leur ai pas appris à connaître Jésus, je n’ai pas été un modèle de foi, et à cause de moi ils se sont détourné de Dieu sitôt leur communion faite… Ils ne croient pas, et c’est à cause de moi ! Si j’étais restée près de Dieu, ils auraient pu être élevés dans la foi, ils auraient appris l’amour de jésus… Aujourd’hui leurs âmes sont perdues, et je m’en sens responsable… Je ressens une telle culpabilité !!!
Voilà mes 2 tourments.
C’est paradoxal, je suis infiniment heureuse d’être revenue à notre Seigneur, j’ai enfin l’impression d’être à ma place, je suis reconnaissante qu’Il m’ait accueillie tel le fils prodigue… Et en même temps je ne me sens pas entièrement légitime à recevoir tout cet amour, mon péché et mes remords restent en permanence comme une tâche sur mon âme..
Je ne sais pas si vous pourrez m’aider, je vous suis déjà reconnaissante de m’avoir lue.
Priez pour moi s’il vous plaît.
Merci,
Réponse d’un pasteur :
Chère Madame
Vous ne me dérangez pas, je suis là pour cela. Avec ma foi, ma prière.
Je voudrais vous dire mon admiration sincère et profonde pour votre histoire que je trouve magnifique. Une résurrection. Vous aimez Dieu, vous aimez votre mari, vous aimez votre fille et vos fils. Cet amour est manifestement pas un amour vague mais une espérance du meilleur pour chacun par intérêt pour lui, pour elle.
La culpabilité face à notre passé et Dieu
Vous savez très bien que votre culpabilité n’est ni juste ni bonne, que votre sentiment d’être illégitime aux yeux de Dieu n’a tout simplement pas lieu d’être. Par définition : l’amour de Dieu n’a pas à être justifié, il n’a absolument pas pour cause ce que nous sommes ou ne sommes pas, ni ce que nous avons fait, évité de faire, ou ferons : l’amour de Dieu n’a pas d’autre raison que la nature même de Dieu. Dieu vous aime comme l’eau est mouillée, comme le granit est dur, comme le feu brûle : c’est comme cela. Et donc l’amour de Dieu pour vous est légitime, car Dieu est légitime pour aimer. Tout simplement.
Mais en plus de son amour, Dieu a de la joie de vous voir avancer d’une si belle façon. La joie de Dieu n’est pas que nous ayons un passé étincelant de blancheur, mais de voir que nous avançons ne serait-ce qu’un petit peu. Sauf que votre joie manque à Dieu, votre paix manque à Dieu, et au monde, à vos proches, et bien entendu à vous même : la souffrance est de la bonne énergie perdue. Et cela n’est même pas favorable à votre épanouissement spirituel non plus.
D’où vient alors votre manque de paix ?
La dépression : le mal du siècle ?
Sans être médecin : je dirais que c’est tout simplement une dépression. C’est très douloureux et on ne voit pas comment s’en sortir, mil obstacles nous semblent alors infranchissables. Mais en soi ce n’est pas si grave que cela paraît, bien des personnes traversent des dépressions bien plus profondes que vous et retrouvent la paix et la joie. Cela prend en général quelques semaines pour déjà vraiment aller mieux, quelques mois pour être en forme et faire plein de belles choses, rayonner de votre qualité d’être.
Pour cela, il ne faut pas vous trompez d’ennemi, si je puis dire : ce n’est pas votre passé, ce n’est pas une question de foi : vous avez déjà bien travaillé sur ces deux champs, et vous êtes bien plus au point dans ces domaines que bien des personnes. La question n’est donc plus celle du passé mais de votre présent : ce mal-être qui n’a pas lieu d’être. C’est normal pour toute personne humaine d’avoir un fond de déception de soi-même car cela est le revers de cette belle qualité que nous avons de vouloir naturellement grandir et avancer. Mais pour vous maintenant le mal être est tout à fait exagéré, comme vous en avez bien conscience, et il me semble donc que c’est de la dépression, c’est elle qu’il faut combattre. Pas vous-même, pas vos fautes réelles ou supposées. Et pour cela, trouver un bon médecin, ou un bon service. Soigner cela, et redevenir la femme vive, joyeuse, pleine d’allant, au service… que je discerne en vous.
La foi en Dieu est un allié très utile dans votre remontée. Dans la Louange, dans la « contemplation » de l’amour de Dieu qui veut pour nous la joie et la paix.
Donnez-moi des nouvelles, j’en attends de bonnes de votre part très vite.
Dieu vous bénit et vous accompagne avec tendresse et admiration (mais ça vous le savez aussi bien que moi).
Marc
PS. Objectivement : avoir un enfant sur trois qui a la foi : c’est déjà très bien, et cela montre que vous avez effectivement témoigné d’une belle foi vivante et que vous avez laissés libres vos enfants de s’intéresser à Dieu ou non : c’est exactement ce que je recommanderais.
par : pasteur Marc Pernot
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N’ayez crainte, chère sœur. Même si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît toutes choses (1 Jean 3.20). La grâce et la paix du Seigneur Jésus-Christ soient sur elle !
Parfaitement.
Ensuite, Dieu peut nous aider à nous pardonner à nous-même. Et parfois c’est le plus dur. .Mais vous avez raison, on peut repartir de ce verset disant merveilleusement le pardon et l’amour de Dieu, le méditer tranquillement, autant qu’il faut, et ouvrir ainsi son être aux bons soins de Dieu.
Bonjour , votre culpabilité ne vient elle pas de ce que vous cachez à votre mari ?
Personnellement, je ne ferais pas ça. Ce serait vraiment ajouter de la peine à tout le monde, Comme le dit Paul « Tout est permis mais tout n’est pas utile, tout ne construit pas ». Cela torpillerait la relation qui est assez bonne et stable dans ce couple, créant une blessure assez profonde.