15 juin 2018

Un péché c’est une faute que nous commettons, le mal dont nous sommes la cause ou une occasion manquée de faire du bien.
Le péché, avec un article défini singulier, c’est le fait d’être coupé de Dieu. Lui, Dieu, n’est jamais coupé de nous, ne nous rejette ni ne nous abandonne jamais, même s’il se fait souvent discret au point d’être comme absent. Mais c’est nous qui sommes plus ou moins coupés de lui, quand on le rejette, ou quand on l’oublie. Le contraire du péché, c’est la foi.
Comme le dit l’apôtre Paul, nous sommes tous pécheurs 1. Dans un sens, il y a là une bonne nouvelle : cela fait de nous tous des frères et sœurs, et nous sommes tous au bénéfice du pardon de Dieu. Cela invite à être bienveillant dans notre façon de voir les fautes des autres 2.
Nous sommes tous pécheurs parce que nous faisons des erreurs (et même des horreurs), parfois sans savoir ce que nous faisons, parfois parce que nous n’avons pas eu la force de résister à la tentation, et parfois même en choisissant délibérément de faire le mal. Nous avons besoin d’être libérés de toutes ces faiblesses, et être fort comme l’est Jésus quand il résiste face à la tentation de mettre ses qualités (exceptionnelles) au service de sa propre gloire, et quand il tient bon face à la peur d’être persécuté3 .
Mais nous sommes tous pécheurs aussi pour une deuxième raison, c’est qu’il n’est pas possible de vivre en ce monde sans se salir les mains. Nous sommes souvent obligés de choisir entre des solutions dont aucune n’est parfaitement bonne, nous obligeant matériellement à faire le mal, même si nous cherchons à en faire le moins possible. Même Jésus était soumis à cela, à la complexité de la vie humaine en ce monde.
Pas de panique, nous dit l’Évangile, Dieu comprend, il aime, il pardonne. La question n’est donc pas là, Dieu n’est pas fâché contre nous quand nous avons fait du mal.
Mais le problème, c’est précisément ce mal que nous avons fait, car le mal, c’est de la souffrance, ou du bonheur qui ne sera pas vécu, c’est parfois des blessures et de la mort pour nous et pour d’autres personnes qui nous entourent ou qui nous succèderont sur cette terre. Même si Dieu nous pardonne, cela ne veut pas dire que la vie n’est qu’une fête où nous pouvons faire et ne pas faire n’importe quoi sans conséquences. Nous sommes responsables, et Dieu est un allié de choix pour nous aider à faire face à nos responsabilités.
Le second problème, essentiel, c’est nous-mêmes qui sommes loin d’être parfaits comme le prouvent toutes les fautes que nous faisons, elles sont comme la fièvre pour notre corps qui est un signe qu’il y a une maladie quelque part. Un bon médecin va observer ces symptômes pour mieux résoudre le problème à sa source, à la racine du mal. Pour ce qui est de notre vie, reconnaître nos péchés est essentiel afin de mieux savoir là où nous devrions progresser, travailler là-dessus. Dieu peut vraiment nous aider dans cette démarche, il peut nous ouvrir les yeux sur la réalité de notre vie, et comme Créateur, il apporte un secours irremplaçable dans notre évolution.
Le péché au singulier non plus ne fâche pas Dieu contre nous, il ne cesse jamais de nous aimer et de venir à nous. Mais nous ne lui facilitons pas la tâche quand nous refusons son aide.
À mon avis, personne n’est totalement coupé de Dieu, comme personne ne pourrait vivre sans une toute petite place pour l’amour ou l’espérance dans sa vie. Le tout petit peu de foi que nous avons est une espérance, car par ce petit début de foi un début de conversion (voir cet article) est possible, permettant à Dieu de commencer à nous libérer du péché et à nous créer.
En bonus :
Ce dessin du génial dessinateur M.C. Escher – Enroulement me semble bien exprimer ce qu’est le péché : à force de se regarder le nombril, d’être concentré dessus, on s’enroule sur soi-même et on se met à rouler en perdant tout contrôle. Comme le dit Saint-Augustin, l’humain est replié sur lui-même (homo incurvatus in se), sans amour. Cette définition du péché est reprise par bien des théologiens dont Luther, Zwingli, Calvin… :

M.C. Escher – Enroulement
Suite :
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Quelques courtes définitions de mots essentiels de la théologie
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Comment peut-on imaginer que le péché du monde se rabatte sur une seule personne (le Christ en l’occurrence)
Cela voudrait dire que, d’une part, le mal peut se transférer d’une personne à une autre, et d’autre part, qu’il peut ainsi disparaître, après avoir au passage, anéanti le « bouc émissaire » ?
Je suis tout à fait du même avis que vous, cette théorie que le Christ aurait payé la note de nos épouvantables péchés n’a aucun sens. Cette théorie est même nocive, à mon avis du point de vie de la théologie (l’idée que nous nous faisons de Dieu), et donc spirituellement (comment prier en confiance un Dieu qui trouve une satisfaction dans les tortures et la mort de qui que ce soit), et moralement (l’idée qu’il serait juste qu’un innocent souffre et soit tué à la place des autres).
Voir la prédication de Vendredi Saint 2025, et les articles sur l’Expiation dans le 2e volume de mots théologiques, ou Rédemption, Économie du salut.
Alors, c’est vrai que cette théorie est très populaire dans certaines églises. Elle est critiquée par bien des théologiens et des croyants. Ensuite, chacun est libre d’avoir sa foi, son opinion. Heureusement.
Dieu vous bénit et vous accompagne
Marc