
Noël : adoration de Jésus ou de Dieu ?
À la naissance de Jésus, que font les anges ? Ils ne se jettent pas à plat ventre devant Jésus pour l’adorer mais ils rendent » gloire à Dieu qui est au plus haut des cieux » (Luc 2:14).
Jésus est le Christ, c’est-à-dire le salut que Dieu donne à chacun. Un salut n’est pas fait pour être adoré mais pour être reçu, utilisé, vécu dans la vie de tous les jours, sinon il ne nous apporte rien.
Même en ce temps de Noël, la question n’est donc pas tellement d’adorer Jésus, mais de le recevoir pour ce qu’il est : le salut que Dieu nous donne. Et les anges de Bethléem nous donne dans un certain sens le mode d’emploi de ce salut tout neuf. Ils nous disent que la louange à Dieu est essentielle dans ce processus de salut. En effet, la louange replace Dieu au centre alors que notre problème est fondamentalement de placer l’humain au centre de l’univers. Notre prière elle-même est trop souvent centrée sur nous-mêmes, cherchant à mettre Dieu à notre service, passant ainsi à côté du service qu’il veut nous rendre, l’immense service qui consiste à créer une dimension nouvelle à notre vie, celle de l’amour, celle du décentrement de soi.
Copernic a révolutionné notre conception de l’univers en comprenant que le soleil ne tourne pas autour de la terre, mais que ce sont la terre et les planètes qui tournent autour du soleil. Face à la venue de Jésus, les anges nous invitent à une révolution comparable à celle de Copernic. Ils nous montrent que recevoir le salut du Christ c’est « simplement » de remettre Dieu au centre par la louange et la confiance en lui. Les anges nous montrent que ce qui est simple à comprendre n’est pas toujours simple à vivre, les anges nous en montrent le chemin qui est le Christ : c’est grâce à lui que nous pourrons vivre ce miracle, cette révolution.
En Christ est manifesté un amour vrai, sans condition, sans chantage : l’amour de Dieu pour nous. Même si nous nous faisions l’ennemi de Dieu, nous dit Jésus. Il y a là quelque chose de tout à fait libérant : notre avenir, notre salut sont assurés, « n’ayez plus peur », ajoutent les anges. Nous pouvons donc sortir de notre coquille, compter sur nous-même mais aussi compter sur Dieu et faire corps avec les autres, c’est ce que nous pouvons faire grâce à ce souffle de vie qu’est le Dieu de l’univers, et notre Dieu, au plus intime de nous-même.
par : pasteur Marc Pernot
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Les enseignements de Jésus après son baptême relèvent sans doute d’une source différente des récits de l’enfance de Jésus.
Que cela soit allégorique, ou mythique ou un témoignage de foi de la part des évangélistes ou de personnes qu’ils ont intérerrogées :
Matthieu 1.20. l’ange du Seigneur lui apparut en rêve et dit : Joseph, fils de David, n’aie pas peur de prendre chez toi Marie, ta femme, car l’enfant qu’elle a conçu vient de l’Esprit saint ; 21. elle mettra au monde un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.
22. Tout cela arriva afin que s’accomplisse ce que le Seigneur avait dit par l’entremise du prophète :
23. La vierge sera enceinte ; elle mettra au monde un fils et on l’appellera du nom d’Emmanuel, ce qui se traduit : Dieu avec nous
=> donc selon l’évangéliste, Jésus = Emmanuel = Dieu avec nous, et selon l’ange mis en scène par l’évangéliste « c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés », et l’enfant Jésus « vient de l’Esprit saint ».
Jésus selon l’ange de Matthieu = un enfant sauveur de son peuple.
Luc 2.8. Il y avait, dans cette même région, des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux.
9. L’ange du Seigneur survint devant eux, et la gloire du Seigneur se mit à briller tout autour d’eux. Ils furent saisis d’une grande crainte.
10. Mais l’ange leur dit : N’ayez pas peur, car je vous annonce la bonne nouvelle d’une grande joie qui sera pour tout le peuple :
11. aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur.
=> selon Luc, l’ange est l’ange du Seigneur, selon cet ange de Luc, l’enfant né est un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur
Donc Jésus est le Seigneur.
Bilan : selon les anges de Matthieu et de Luc, Jésus est Christ, sauveur, et Seigneur. Les titres de sauveur et de Seigneur sont également des titres attribués à Dieu. Jésus Christ partage donc certains titres divins.
Il arrive donc que quelques chrétiennes et chrétiens en leur for intérieur puissent adorer Jésus Christ s’ils le souhaitent au sens de l’adoration de Dieu, car ils croient selon leur interprétation de la Bible (et/ou de la Tradition transmise par quelques Eglises) que Jésus Christ un membre de la famille divine, le Fils Unique de Dieu, et/ou un membre de la Trinité chrétienne.
Même si historiquement les notions de triade divine voire de trinité préexistait dans plusieurs religions depuis l’Antiquité : la Trimūrti dans l’hindouisme y compris actuel (même s’il contient une très grande diversité) avec {Brahman, Vishnou et Shiva} (partie manifestée de la divinité suprême qui se fait triple pour présider aux différents états de l’univers) ; auparavant dans les védas la triade-trinité {Agni, Vâyu et Sûrya} ; dans l’Egypte antique {Amon, Ré, Ptah}, et {Osiris, Isis, Horus}, une triade principale comme {Zeus pour le Ciel, Poséidon pour l’Océan et Adès pour l’intérieur de la Terre} chez les grecs ; puis à nouveau en Egypte à l’époque des Ptolémées {Sérapis, Isis, Horus}, avec Sérapis une divinité synchrétique Apis-Osiris-Zeus-Amon créée à Alexandrie spécialement par le prêtre égyptien héllénisé Manéthon au IIIème siècle avant notre ère à la demande de Ptolémée I ou II en vue d’un culte commun gréco-égyptien…
Bref selon l’histoire des religions, la notion de Trinité pourrait avoir des racines historiques bien en amont des grands Conciles comme Nicée, Constantinople.
Plusieurs compréhensions sont possibles, et a-t-on donc la possibilité d’adorer Jésus comme Seigneur, sauveur, Fils Unique de Dieu, source d’inspiration mystique, révélation de Dieu Notre Père… ?