06 décembre 2023

Marc Pernot le 5 décembre 2023
Texte Biblique

Une traversée de la Bible 4/9 : Poèmes et Prières (Psaumes 1 et 23)

Une traversée de la Bible : Les livres de la Bible : genres littéraires et textes célèbres
un mardi par mois de 18h30 à 19h30, au Chalet paroissial de Vandoeuvres, avec le pasteur Marc Pernot
Voir une introduction, le programme de ce cycle ici, ainsi que les épisodes déjà disponibles.

Séance du mardi 5 décembre 2023 – 4ème Genre littéraire : Poèmes et Prières – Les Psaumes

Vidéo :

 

Podcast audio de la séance

feuille distribuée aux participants

Indroduction à la lecture priante et à l’étude des Psaumes

Le Psautier : une remarquable compilation de 150 textes de prières, de méditations, de liturgie. Il a nourri la prière des fidèles depuis 3000 ans. Rien que cela fait que ces textes ont une résonance spéciale en nous.
On y trouve des louanges, des lamentations et du doute (« pourquoi… » « jusques à quand… »), des repentances, de la colère noire, de la confiance totale en Dieu (23, 121), de l’espérance… une série d’appel à la louange (Alléluyah 113-118), une longue médiation sur le Parole (119), une série de Psaumes de pèlerinage (montées 120-134).

Ce ne sont pas des livres qui font la leçon : ils prennent l’humain tel que nous sommes, et nous aide à mettre des mots sur notre état d’esprit du moment. C’est pourquoi il est utile de les connaître pour retrouver le bon Psaume qui nous ira bien quand il le faut, en nous appropriant ces paroles comme si nous étions le psalmiste.

  • Cela permet une lecture « priante » où nous nous lisons nous-même devant Dieu : de quoi puis-je rendre grâce ? me plaindre ? quels sont mes ennemis (intérieurs) ? Qu’est-ce qui compte réellement pour moi ? qu’est ce que j’espère ? Cette lecture priante pouvant nous aider ensuite à prier plus personnellement (ce qui nous expose à la chance d’être transformé).
  • En parallèle avec cette lecture priante, les Psaumes sont passionnants comme sujet d’étude et de réflexion théologique et éthique. Bien entendu, avec le secours d’une étude un petit peu rigoureuse (sens des mots et concepts), et l’ouverture au sens spirituel (car non : « les méchants » ne sont pas de la paille à brûler, et non n’éclate pas la tête des enfants de nos ennemis au sens matériel comme le Psaume 137:9) !

Ces deux lectures s’interpellent, priante et étudiante, se corrigent mutuellement. La première manquant de recul, et la seconde pouvant manquer d’implication et de fruits dans notre vie.

C’est ainsi que les Psaumes sont particulièrement précieux parmi tous les textes de la Bible.

Textes

Psaume 1er

1Heureux [אֶשֶׁר èshèr : être heureux, ou en marche] l’homme

qui ne prend pas le parti des méchants [fait du mal],
ne s’arrête pas sur le chemin des pécheurs [rate la cible] et ne demeure [ou revient] pas au banc des moqueurs [mépris, orgueil],

2mais qui
se plaît à la loi [Torah : visée] de et récite sa loi jour et nuit !
3Il est comme un arbre planté près des courants des eaux :
il donne son fruit en son temps
et son feuillage [√monter] ne se flétrit pas ;
et tout ce qu’il fait réussit.

4Tel n’est pas le sort des méchants :
ils sont comme la paille que disperse le vent [Esprit].

5Lors du jugement, les méchants ne se relèveront pas,
ni les pécheurs au rassemblement des justes.
6Car connaît [connaît, aime, féconde] le chemin des justes,
mais le chemin des méchants se perd.

Cette présentation de la personne humaine sous forme de deux figures :  celle du juste et celle du méchant, présentes en chaque personne, et proportion variable, est assez classique da sla Bible et les évangiles, puis dans les premiers siècles de notre ère :

Illustration dans les premiers siècles du christianisme (catacombes de Rome, IVe siècle), figurant à la fois trois paraboles :

Jésus en berger - catacombes de Rome

 

 

Matthieu 25:32 Il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs ; et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche.

Luc 15 :4 Il va à la recherche de la brebis qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la trouve. Lorsqu’il l’a trouvée, il la met avec joie sur ses épaules.

Mt 13:32 La plus petite de toutes les semences; mais, quand elle a poussée… elle devient un arbre, et les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches.

 

 

 

Psaume 23

Psaume 23 - interrelinéaire hébreu français © Alliance Biblique Universelle

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2 Commentaires

  1. Pascale dit :

    Quelques remarques sans lien entre elles :
    S’il y a des textes que vous avez réussi à me faire aimer, Marc, ce sont bien ces psaumes, dont on sent qu’ils vous tiennent à cœur. Votre façon de les lire m’a permis de me les approprier davantage, alors qu’ils me paraissaient désuets et étrangers à ma vie.
    Je trouve vraiment utile au quotidien d’en apprendre par cœur au moins quelques extraits (je n’ai pas, comme vous, appris le psaume 23 dans mon enfance 🙂).
    C’est vrai que ces psaumes sont souvent présentés et utilisés comme des prières, mais ils ne contiennent finalement que très peu de véritable prière, c’est à dire celle qu’on adresse à Dieu. Peut-être qu’il y a déjà là l’idée selon laquelle on peut abondamment parler de Dieu, mais parler à Dieu reste de l’ordre de l’intime.
    Par ailleurs, il y a tout de même un sentiment qui me paraît être absent de ces textes : c’est le doute. Non pas l’absence de confiance en Dieu comme dans le psaume 22, mais le doute de l’existence même de Dieu, l’angoisse de prier face au néant.

    1. Marc Pernot dit :

      Grand merci, Pascale pour ces paroles, et cet encouragement à chacun de s’essayer à cet exercice des Psaumes, s’il ou elle le désire.
      C’est vrai, bien des Psaumes sont une pensée sur Dieu et une pensée sur notre propre vie : la prière c’est déjà cela, même si c’est effectivement une pensée solitaire. Et puis ces méditations basculent quelques fois sur une sorte d’éclair de contact avec Dieu qui s’étend sur un demi ou quelques versets, avant de redevenir une méditation solitaire. Je pense que cette méditation est encore féconde. Alors même qu’elle est agnostique et pas mystique, ou pas encore, ou plus.

      Comme Psaume de doute radical, je verrais en tout cas le Psaume 14. Ce fou qui crie « il n’y a pas de Dieu… pas un seul qui le cherche… » cela est aussi le lecteur, comme une voix en lui, celle du doute, celle de la lassitude de chercher, d’espérer, le sentiment de perdre pied avant que vienne comme des bribes de réminiscence de catéchisme un petit peu en vrac. Je trouve cela touchant.

      L’insensé dit en son cœur : Il n’y a point de Dieu !
      Ils se sont corrompus, ils ont commis des actions horribles ;
      Il n’en est aucun qui fasse le bien.
      L’Éternel, du haut des cieux, se penche sur les êtres humains,
      Pour voir s’il y a quelqu’un qui ait du bon sens,
      Qui cherche Dieu.
      Tous sont égarés, ensemble ils sont pervertis ;
      Il n’en est aucun qui fasse le bien,
      Pas même un seul….
      (Psaume 14)

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