Paul : « Je prierai, je chanterai par l’esprit et aussi avec l’intelligence. » (1 Corinthiens 14:15)
↪ « Je prierai par l’esprit et je prierai aussi avec l’intelligence, je chanterai par l’esprit et je chanterai aussi avec l’intelligence. » (1 Corinthiens 14:15)
⤑ L’apôtre Paul répond à la situation particulier de cette difficile église de Corinthe vers 55, cela pourrait ne pas nous concerner extraordinairement, mais voilà qu’au détour de son argumentation Paul a ce témoignage à la première personne. Il parle au futur : c’est comme une résolution qu’il se donne à lui-même. Il ne dit pas qu’il y arrive toujours, mais qu’il aimerait que ce soit le cas.
La prière et le chant ?
⤑ La prière et le chant : la première permet de boire à la source afin de devenir nous-même. Le chant permet d’apporter aux autres quelque chose de beau et de bon qui vient de nous-même. Comme le chant, nos actes et nos paroles associent à la fois la matière du monde et une énergie, une modulation qui vient directement du fond de notre être. Notre prière et notre chant forment comme la respiration de notre vie. La prière devrait avoir une influence sur notre façon d’être dans notre vie quotidienne des prochains jours. Paul ne dit pas qu’il y arrive toujours, mais qu’il y travaille en les associant. C’est pour cela que la prière vient aussi après que nous ayons « chanté » notre vie, afin d’avancer. Jésus nous invite aussi à prier et à aimer, que ce soit concret et sincère.
L’esprit et l’intelligence ?
⤑ Pour cela, Paul met à égalité l’esprit et l’intelligence, comme un binôme, une équipe à l’œuvre aussi bien dans notre prière que dans l’expression de ce que nous sommes.
⤑ L’esprit au sens de notre personnalité profonde, et l’esprit au sens du souffle de Dieu, sa source au fin fond de notre conscience. Le texte est ambigu pour savoir si Paul parle de notre esprit ou du Saint-Esprit : ce sont donc les deux ici, indissociablement, dans notre prière et dans notre action.
⤑ L’esprit est la première bénédiction, notre première force. La seconde est l’intelligence : c’est notre propre capacité à voir clair, à analyser, à réfléchir, à discerner : extraordinaire bénédiction que Jésus valorise si souvent. Cette intelligence c’est aussi chez Paul la « noûs » (νοῦς) de la philosophie grecque, mettant de l’ordre dans le cosmos. Pour agir, bien sûr, mais aussi pour prier ! Voilà d’excellentes ressources vives que nous avons pour prier et pour chanter notre vie.
par : pasteur Marc Pernot
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Cher Marc,
En vous lisant je ne cessais de penser au Magnificat de Marie, qui lie prière et chant.
« Et Marie dit: Mon âme exalte le Seigneur,
Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur,
Parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante.
Car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse,
Parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses.
Son nom est saint,
Et sa miséricorde s’étend d’âge en âge Sur ceux qui le craignent.
Il a déployé la force de son bras;
Il a dispersé ceux qui avaient dans le coeur des pensées orgueilleuses.
Il a renversé les puissants de leurs trônes,
Et il a élevé les humbles.
Il a rassasié de biens les affamés,
Et il a renvoyé les riches à vide.
Il a secouru Israël, son serviteur,
Et il s’est souvenu de sa miséricorde, –
Comme il l’avait dit à nos pères,
-Envers Abraham et sa postérité pour toujours. »
(Luc 1 : 46 – 55)
« A en croire Luc, les premières paroles de l’ange sont une bénédiction : « Grâce sur toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. » Il ne prononce pas d’emblée ton nom, comme s’il se tenait lui-même sur la réserve, impressionné (si tant que puisse l’être un ange) par l’annonce qu’il porte. J’aime à entendre dans cette première annonce sans adresse une promesse pour chacun de nous. La grâce qui vient sur toi vient sur nous et sur l’humanité entière, et tu es toi, Marie, la messagère de cette grâce à tous adressée. Le Seigneur est avec toi, et voilà qu’il est avec nous, comme son nom, Emmanuel, prononcé du fond des âges par Isaïe le prophète, l’a promis. Avec toi, avec nous, avec tous, une fois pour toutes. »
(A Marie, Lettres, Anne Lécu, Cerf, 2022, p, 25)
Bien de futures parturientes se retrouvent en la figure de Marie dans la stigmatisation sociale qui peuvent être le leur. Marie est cette femme qui vit une naissance hors normes, qui mérite la lapidation et qui pourtant obéit à l’appel de l’Ange. Oui, envers et contre tout, elle enfantera son enfant en chantant son Magnificat.
Bien des mères se retrouvent en la figure de Marie dans l’incompréhension qu’elles trouvent en leur propre enfant, tel Jésus qui fait sa « fugue dans le temple de Jérusalem » à l’âge de 12 ans.
Bien des mères se retrouvent en la figure de Marie qui encouragent leur enfant dans son chemin propre lorsqu’aux noces de Cana elle dit aux serviteurs en parlant de son fils : faites tout ce qu’Il vous dira.
Bien des mères en deuil d’enfant, en deuil de perte de relation avec leur enfant, en deuil symbolique d’un enfant qui vit à l’étranger, se retrouveront dans le Stabat Mater de Marie au pied de la croix de Jésus et qui lui indique un fils symbolique qui prendra soin d’elle.
Un livre encourageant dans les rires comme dans les pleurs.
Bien cordialement
Claire-Lise R.