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Texte Biblique

Marthe appela sa sœur et lui dit secrètement : « Le maître est ici et il t’appelle. » (Jean 11:28)

Marthe vient de rencontrer Jésus et a bénéficié d’un enseignement sur la vie plus forte que la mort, enseignement qui a marqué l’histoire de la théologie depuis deux mille ans. Elle est touchée et lui déclare sa foi, c’est à dire sa confiance en lui. Que va alors faire Marthe : est-ce qu’elle va rester aux pieds de Jésus à boire ses paroles ? Eh bien c’est tout le contraire ! Sans que Jésus le lui demande, Marie le quitte aussitôt et court voir sa sœur pour l’envoyer, elle, vers Jésus.

Cela me semble intéressant du point de vue de ce que la foi est censée nous apporter : la vie, nous dit Jésus, une vie plus forte que la mort : et cette vie n’est apparemment pas de demeurer aux pieds d’un maître, fusse-t-il le Christ, mais c’est d’être inspiré pour inventer notre vie d’une façon libre et féconde. C’est ainsi que Marthe devient « christique », source de salut à son tour : son cœur la pousse à aller vers sa sœur. Sa rencontre avec le Christ a élargi son cœur et lui a donné une énergie féconde. Elle se sent autorisée à prendre des initiatives librement, car elle est maintenant en confiance devant Dieu. Pensant à sa sœur que, maintenant, elle désire aider, que va faire Marthe ? Peut-être va-elle lui rapporter ce qu’elle a compris auprès de Jésus ? Eh bien absolument pas ! elle invite sa sœur à aller faire sa propre expérience du Christ. Pour cela, elle dit à sa sœur que le Christ est proche et disponible et qu’il l’appelle personnellement.

C’est éclairant sur le rôle de la religion : son rôle n’est pas de prendre la place de Dieu, au contraire, le rôle de la religion est d’aider une personne à aller vers Dieu, car Dieu s’intéresse à elle pour prendre soin d’elle et de sa vie. Car c’est le cas.

Hier soir, une personne me demandait pourquoi les religions sont parfois source d’intolérance et de violence alors qu’elles devraient nous rendre meilleurs, tous ? À mon avis, c’est quand la religion est prise comme un but alors qu’elle n’est qu’un moyen utile pour nous aider à nous approcher personnellement de Dieu. Un moyen puissant et donc forcément dangereux quand il est dévoyé. Mais un moyen essentiel quand il est bien employé, comme le fait Marthe ici.

par : pasteur Marc Pernot

verset médité prêt à être imprimé

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8 Commentaires

  1. Eric dit :

    Il convient d’ajouter le verset suivant ! Quand Marthe dit cela à sa sœur qui était effondrée, le texte grec dit… qu’elle se lève ou qu’elle ressuscite, oui le verbe a toute cette panoplie de sens. Dans ce récit, il n’y a pas que Lazare qui ressuscite !

    1. Marc Pernot dit :

      Oui, dans la suite de l’histoire : Lazare semble être réanimé. Mais c’est Marthe, puis sa sœur Marie qui, littéralement, ressuscitent.

  2. Rosset Claire-Lise dit :

    Cher Marc,
    Merci de me rappeler ce beau texte qui me parle.
    J’ai écrit :
    31 mai 2024 : Marthe appela sa sœur et lui dit secrètement : « Le maître est ici et il t’appelle. » (Jean 11:28)
    J’avais 18 ans quand j’ai demandé à être baptisée. Je m’y étais préparée en étudiant la Bible avec des commentaires bibliques à ce sujet. Symboliquement, cette notion de mort et de résurrection avec Christ me parlait beaucoup.
    Et en amont, dans la ferveur de ma foi et de l’amour pour mon Seigneur, je me répétais en boucle ce verset : « Le maître est ici et il t’appelle ».
    Les années ont passé depuis lors, avec ses moments de joie, mais aussi de désespoir et de déréliction dans lesquels je me demandais : mais où est mon Dieu ?, tant son silence était pesant.
    Pourtant , Dieu me disait : Le maître est ici et il t’appelle. Il me manquait de rencontrer Dieu comme Job l’a fait :
    « Et de fait, Job , à son insu, s’est rapproché de YHWH ; mais il lui manquait encore la force de traverser définitivement le scandale et de dire à Dieu un « oui » inconditionnel.
    C’est pourquoi Dieu vient au-devant de son serviteur. Alors, conforté dans sa liberté d’homme, puisque Dieu le pose devant lui en interlocuteur, Job accepte d’entrer par la foi dans la logique de l’amour créateur. »
    (…)  » Mais, cinq siècles déjà avant cette révélation définitive, Job, ou l’homme de Dieu qui se cache derrière lui, a su pressentir un des plus grands paradoxes du salut. Il a compris que la blessure ouverte en nous par le silence de Dieu n’est autre que l’espérance et, de cette blessure-là, il a accepté de ne pas guérir. »
    (Job ou le drame de la foi, Jean Levêque, Cerf, 2007, p. 64, 66)

    Bien cordialement
    Claire-Lise Rosset

  3. Morgane dit :

    Bonjour, merci beaucoup pour cet article car je me questionne vraiment à ce sujet en ce moment, cette lecture est comme une réponse à ma prière (même si c’était peut-être du hasard). Comment partager ce cadeau que j’ai reçu intimement avec des amis non chrétiens et en désir de progresser dans la qualité de relation avec leurs proches ?
    Certes elles savent que je fréquente l’église protestante et que Jésus Christ est mon chemin de vie mais je ne me vois pas vraiment en dire plus sans me perdre. Jésus n’est plus là physiquement et j’ai peur de les inciter à aller dans des églises de peur qu’elles n’y trouvent pas son message d’une façon à être compris par un néophyte. Il faudrait probablement que je me jette à l’eau comme Marthe et les invite au culte avec moi en acceptant qu’elles puissent ne pas apprécier l’expérience.

    1. Marc Pernot dit :

      Chère Morgane
      Vous pourriez leur suggérer d’essayer de prier Dieu. Leur disant qu’il leur veut du bien, seulement du bien.
      Et de laisser Dieu agir.
      Mai sil n’y a pas de « il faut ». Le mieux est de juste laisser parler son cœur, à telle ou telle occasion.
      Dieu vous bénit et vous accompagne

  4. Véronique Belen dit :

    « Le Maître est là, il t’appelle. »
    Seigneur, me voici, je cours vers toi !
    Je n’ai pas voulu t’importuner
    Je n’ai pas voulu me donner en spectacle devant les foules
    Je n’ai pas voulu courir spontanément vers toi avec des reproches plein la voix

    « Le Maître est là, il t’appelle. »
    Seigneur, me voici, je me jette à tes pieds !
    J’ai cru très fort que tu allais venir
    J’ai cru très fort que tu allais le guérir
    J’ai cru, pourquoi as-tu déçu ma foi ?

    « Le Maître est là, il t’appelle. »
    Seigneur, me voici, je te dis mon amertume
    Nous aurais-tu oubliées ?
    Aurais-tu omis de nous exaucer ?
    Aurais-tu refusé ta grâce à ton ami et tes bien-aimées ?

    « Le Maître est là, il t’appelle. »
    Seigneur, me voici, je plonge mes yeux dans ton regard
    Je les vois, tes yeux si purs, se troubler de larmes
    Je vois ton cœur meurtri par mon chagrin
    Je vois affleurer ta détresse devant la pierre scellée

    « Le Maître est là, il t’appelle. »
    Seigneur, le voici qui quitte le linceul de la mort
    Seigneur, le voici qui marche, qui vient dehors
    Seigneur, le voici qui brave vivant le verdict de sa maladie !

    « Le Maître est là, il t’appelle. »
    Seigneur, me voici, avec ma reconnaissance infinie
    Je le sais désormais, tu es fidélité et tu es vie
    Tu es victoire et puissance du ciel
    Appelle-moi tant que tu voudras
    J’accourrai de tous horizons
    Avec un seul désir : répondre à ton appel

    Véronique Belen Mars 2020
    A la mémoire de Marie de Béthanie

    1. Marc Pernot dit :

      Grand merci, Véronique

  5. Emmanuel dit :

    J’apprécie votre analyse sur ce passage.
    Aujourd’hui, je le conçois, beaucoup ont une perception très « dure » de ce que doit-être la foi de l’autre. Mais vous avez tout à fait raison.
    Nous pouvons, nous, être un « GPS » vers la parole, mais rien ne peut obliger quelqu’un à suivre le GPS, chaque personne a son chemin entre les mains, nous devons respecter les individualités et croyances de chacun et c’est l’une des choses essentielles, avoir de l’impact par des actes et des paroles. Mon souhait est juste d’être un exemple de droiture, même si je ne reste qu’un humain.

    Que la paix de Dieu soit sur vous !

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