Texte Biblique

« Il la cherche avec soin jusqu’à ce qu’il la trouve, et lorsqu’il l’a trouvée… » (Luc 15:4-5)

Le Christ en berger, Musée du Vatican

Un verset clé – LE verset clé ?

➔ Pour moi, ce verset est le cœur du cœur de l’Évangile du Christ. C’est même la clef d’interprétation de tous les autres passages de la Bible : tant que ma lecture d’un passage de l’Ancien ou du Nouveau Testament n’est pas cohérent avec ce que nous dit ici le Christ, je dois continuer à réfléchir et à prier afin de mieux interpréter ce que je lis.

➔ À vrai dire, cela n’a rien d’original de placer ce verset au cœur de notre compréhension de l’Évangile : représenter le Christ en berger ayant trouvé sa brebis perdue et la ramenant sur ses épaules est de très loin l’image la plus fréquente dans les quatre premiers siècles du Christianisme, représenter Christ en croix n’est venu que bien après. Le verset ci-dessus a donc été le verset clé de la foi de la plupart des chrétiennes et chrétiens des dix premières générations : la foi comme confiance radicale en Dieu même quand nous nous perdons, même quand nos forces ne nous portent plus, même quand nous ne cherchons pas Dieu.

➔ Car que nous dit ici Jésus, littéralement ? Que pour le berger de sa parabole, aucune brebis n’est perdue au point qu’il l’abandonne, au contraire, son amour pour sa brebis est tel qu’il va la chercher d’autant plus ardemment, sans se lasser, sans limite. C’est le premier point. Et voici le second : dans ces paroles de Jésus, il n’y a aucun doute que le berger retrouvera sa brebis. Jésus n’envisage pas d’autre issue possible. Pourtant, dans le récit de Jésus la brebis n’a pas fait un geste pour aider le berger à la trouver, elle ne s’est pas montrée digne d’être cherchée en faisant un premier pas, pas même un simple soupir de début de repentance, ou d’appel à Dieu. Le berger la trouve car c’est un bon berger. Cela suffit.

➔ Cela ne veut pas dire que tout le monde est gentil tout le temps. Au contraire. Cette parabole nous dit qu’effectivement la brebis perdue a besoin d’être cherchée, d’être arrachée à la ses propres errements, insuffisances, souffrances. Dieu fait la différence entre sa brebis et l’égarement de sa brebis. C’est ça « aimer », au sens du Christ.

➔ Le fait que Dieu garde et ramène vers la vie même la plus égarée des brebis égarées n’est pas à prendre au sens où Dieu arriverait à transformer durant sa vie sur terre un tueur en série en mère Térésa. Mais cela dit simplement que Dieu garde, pour l’éternité, la personnalité profonde de chacune et chacun. Cela dit, nous avons quand même le droit de progresser dans notre façon de vivre, comme un fruit du travail conjoint de l’amour de Dieu et de la personne elle-même. Et nous avons le droit de crier à Dieu pour qu’il nous aide à progresser et de lui dire notre louange pour chaque petit pas que nous avons accompli. C’est alors un fruit, pas une condition.

➔ Tout est dans ce verset : une théologie montrant que Dieu nous sauvera, et donc notre liberté et le droit de nous égarer, la foi comme confiance en Dieu, l’éthique chrétienne inspirée par ce berger. Et finalement la joie : celle de Dieu nous voyant aller mieux, et la joie d’être en paix avec les autres et avec Dieu (Luc 15:6-7)

par : pasteur Marc Pernot

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