Prédication

Recueillement et Écoute Authentique : La Clé de votre Vie Intérieure (prédication)

Au-delà du vide : Démarrez une transformation intérieure. Cet article explore la puissance du recueillement pour se recentrer et écouter au plus profond de soi. Découvrez comment la solitude, la contemplation et la prière ne sont pas des évasions, mais les étapes concrètes pour prendre en main votre vie intérieure et élaborer une vocation authentique. Un pont entre spiritualité et réflexion philosophique, inspiré des écritures..

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(Voir les textes bibliques ci-dessous)

prédication (message biblique donné au cours du culte)
à Genève le dimanche 9 novembre 2025,
par : Marc Pernot, pasteur à Genève

Transcription de la Vidéo :

L’importance du recueillement dans la vie spirituelle

Se recueillir, s’arrêter, prendre en main sa vie intérieure pour prendre en main sa vie tout court. C’est aussi important que de savoir ce qu’on va manger et boire, ce que nous ferons. Ce n’est pas plus important : c’est aussi important, ça fait un tout.

« Entre dans ta chambre et ferme la porte », nous conseille Jésus. Laissez dehors vos distractions, laissez les autres pour un temps, leurs conseils et leurs opinions. Ce n’est pas se dépréoccuper, c’est au contraire se soucier de notre intériorité. Ce n’est pas faire le vide en soi-même : mauvaise idée, nous dit Jésus, il explique dans une parabole que quand on fait le vide en soi-même, on a peut-être chassé un démon qui nous perturbait, mais ce n’est que pour un instant, le vide va vite attirer à nouveau ce démon et, voyant toute la place qu’il y a, va inviter sept copains démons pour faire la fête. (Matthieu 12:45)

Le Recueillement : Entrer en Soi-Même

Il ne s’agit donc pas de faire le vide, mais au contraire d’entrer en soi-même, d’ajouter soi-même à ce qui est à l’intérieur de nous : parfois trop vide, justement, parfois des démons et du fatras inutiles, mais aussi plein de merveilles. C’est ça le recueillement : entrer en soi-même pour visiter avec détermination et avec courage notre intériorité. C’est la première étape, la base de la base, une pratique quotidienne comme de manger, de boire et de dormir.

Pas besoin d’être croyant pour cela, au contraire, même. Car quand on est croyant, au moins on a cette confiance que nous sommes gardés, et que notre vie a un prix même si nous n’avons pas pris encore la peine de vraiment savoir quel sens notre vie en particulier pourrait avoir. Alors que quand on n’est pas croyant, on est seul dans notre intériorité à chercher à faire du sens et un petit peu de rangement, seul pour fonder ce qui fait que notre vie est digne d’être vécue. Donc, croyant comme non-croyant, il est très utile d’apprendre à nous recueillir. Il est favorable de commencer tout jeune à apprendre ce geste, mais ensuite : ce n’est jamais trop tard.

Entrer dans sa chambre la plus reculée et fermer la porte, nous conseille Jésus. Ce n’est pas seulement une image, c’est aussi un moment à prendre dans notre agenda, et c’est un geste pratique consistant à couper un instant nos distractions fort agréables et amusantes, ne pas les remplacer par de la musique. S’isoler un moment, car ce que nous avons à faire ne regarde personne, et surtout pas un quelconque directeur de conscience. Apprendre à explorer notre intériorité, aller au plus intime, comme nous le propose Jésus. Visiter les recoins, c’est là où se cachent les araignées fondant leur petite famille. Dans cet espace intérieur, il y a des parties qui nous font plus ou moins honte, il y a aussi pleins de choses aussi belles et merveilleuses que nous ne connaissions peut-être pas, que nous n’avions pas encore assez valorisées. Il y a aussi des peurs, du fatras encombrant, il y a de l’espérance que nous n’avions pas encore osé nous avouer. Tout mérite d’être visité, bien sûr. Au moins le visiter et si possible, essayer de décrire ce que nous avons trouvé, c’est bien utile.

Et puis, à notre surprise car cela nous dépasse complètement, en visitant cette partie qui est la plus intérieure, la plus intime de notre être, que nous soyons croyants ou non, nous avons bien des chances de trouver en nous quelque chose d’infiniment plus grand que nous. Car depuis que l’humain est un peu plus conscient qu’une sorte de singe, l’humain de toutes les races (sapiens, néandertalien, dénisovien…) commence à découvrir par ce travail d’intériorité que nous avons une dimension spirituelle qui transcende notre seule existence. Ces hommes commencent alors à enterrer leurs morts et à chercher à se tourner vers ce plus grand que nous, à l’explorer.

De la Contemplation à la Prière

La Contemplation : S’arrêter sur le Plus Grand

C’est là que notre recueillement est invité à s’arrêter un instant dans la contemplation. C’est plus que de pénétrer dans le monde des idées ou des théories profondes des philosophes et des théologiens. C’est considérer un instant cette réalité qui est en nous et qui nous dépasse.

Ensuite, et ensuite seulement, nous pouvons essayer, là encore, de mettre des mots sur ce que nous contemplons. C’est ce que Jésus nous montre dans sa fameuse prière en disant : « Notre Père qui es aux cieux », deux mots en hébreu : « Abinou Shèbachamaïm », c’est l’expression de sa contemplation et une invitation pour nous à la contemplation.

« Abinou », « notre père » : si proche que j’en suis le portrait craché, si familier et qui me donne la vie. En même temps ce père si proche est « Shèbachamaïm », « dans les cieux », d’une tout autre dimension que moi, que nous. C’est ce paradoxe qui est puissant à contempler, comme un amour infini qui se soucie de nous comme un parent de son enfant montrera Jésus-Christ, comme une espérance au-delà du visible, ajoutera l’apôtre Paul, et cela est touchant au point de nous donner la foi, au point de reconnaître que mon prochain est de la même famille que moi, enfant de ce Père de nous tous, de ce père tout autre et si proche.

La Prière : L’action de la Contemplation

Cette contemplation devient alors une prière, s’adressant à ce Père en le tutoyant, remettant cette relation à Dieu au centre de notre vie en devenir.

Le recueillement, puis la contemplation et la prière. L’éducation de tout enfant devrait comprendre ce travail sur son intériorité qu’est le recueillement (que la famille soit athée ou croyante). L’initiation à la contemplation peut se faire en rappelant l’infinie bonté de Dieu pour nous, avant la prière quotidienne du soir : c’est vraiment une façon d’aider l’enfant à visiter son espace intérieur, et à prendre sa propre vie en main : c’est bon à tout âge de la vie. Comme le dit Jésus : le retour sur cet investissement de quelques minutes est incroyablement puissant en termes de développement personnel.

Il ne s’agit pas de « lâcher prise », il s’agit au contraire de prendre en main notre vie et son devenir en buvant à la source de la vie.

L’Écoute Authentique : Dialogue et Intelligence

Le Cœur de l’Écoute

Après le recueillement, la contemplation et la prière, vient donc l’écoute.

« Écoute le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est un. » dit Jésus en citant cet essentiel « Shema Israël » répété plusieurs fois par jour par le juif pratiquant, fixé sur le montant droit de toutes les portes de sa maison. Écouter Dieu à la fois comme l’amour infini qui nous porte, et comme créateur au-dessus de tous. Écoute de cette Parole divine qui nous fait naître à la vie, dit Jacques. C’est de la contemplation et plus que de la contemplation, c’est plus qu’une prière où nous faisons le point devant lui : c’est décider de boire à cette source qu’est Dieu. Dans notre prière, cela ne durera peut-être qu’une fraction de seconde : l’écouter. L’écouter et l’aimer, lui faire place dans les différentes dimensions de notre être : dans notre cœur pour nous recentrer, dans notre âme pour évoluer, dans nos forces pour faire un tant soit peu de bien autour de nous.

« Écouter l’Éternel notre Dieu. » Il n’a pourtant pas de bouche pour parler, point de vibration dans l’air : un enregistreur ne détecterait aucune parole. C’est en nous qu’il parle, dans cette intériorité d’où l’importance de cette démarche. La difficulté, c’est que de nombreuses voix s’expriment au fond de nous et que plusieurs excellent à se faire passer pour la voix de Dieu : nos instincts que nous partageons avec bien des animaux et des végétaux, nos idées, nos rêves, nos blessures anciennes, l’impression provoquée par une actualité ou une lecture… Comment faire le tri ? C’est un travail de discernement, dans le recueillement, dans la contemplation, dans la prière… et dans le travail de notre intelligence, ose ajouter Jésus à ce commandement connu par cœur de tous ceux qui l’entourent.

L’Intelligence : La Diánoia

L’intelligence, c’est ici la « dianoia » chère aux philosophes grecs, c’est un dialogue intérieur critique posant des hypothèses, cherchant des arguments, pensant le pour et le contre avant de faire son choix personnel : tout ce qui est interdit par les fascismes, les idéologies, les intégrismes de tout temps, religieux ou non.

Notre intelligence se forme dans le dialogue avec les autres et dans l’observation du monde, dans la lecture de textes propres à nourrir cette intelligence, comme la Bible, mais pas seulement. C’est sur ce point que le catéchisme peut apporter une aide essentielle aux jeunes et aux adultes.

Mais ensuite : pour être authentique cette écoute et ce discernement sont faits dans la solitude : car c’est là que nous pourrons écouter ce que Dieu cherche à nous dire à nous, cœur à cœur. C’est là que nous élaborerons avec lui notre vocation : dans le recueillement, dans une écoute directe de Dieu, dans une écoute aimante et intelligente. Le recueillement, l’amour, l’intelligence : c’est ce qui fait l’écoute authentique de cet acte de fidélité par lequel Dieu nous fait naître et grandir à la vie.

Textes de la Bible

Matthieu 6:6-11 (La prière dans le lieu secret)

Jésus dit : Toi, quand tu pries, entre dans la pièce la plus retirée, ferme la porte et prie ton Père qui est dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. 7En priant, ne multipliez pas les paroles, comme les païens qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. 8Ne faites pas comme eux, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant que vous le lui demandiez. 9Voici donc comment vous devez prier : Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié, 10que ton règne vienne, que ta volonté advienne sur la terre comme au ciel. 11Donne-nous, aujourd’hui, notre pain pour ce jour…

Marc 12:29-31 (Écouter… avec intelligence)

Jésus dit : Voici le premier commandement : Écoute, Israël ! Le Seigneur, notre Dieu, le Seigneur est un, 30et tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ton intelligence et de toute ta force. 31Le second, c’est : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là.

Jacques 1:18-20 (Naître de la Parole)

Parce que le Père des lumières en a décidé ainsi, il nous a fait naître par une parole de vérité, pour que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures. 19Sachez-le, mes frères et sœurs bien-aimés : que chacun soit prompt à écouter, lent à parler, lent à la colère, 20car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu.

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