
Que pense Dieu de la sexualité avant le mariage ?
Question posée :
Bonjour,
Je suis chrétien depuis plus de 30 ans, et j’ai fréquenté divers courants chrétiens : je suis né catholique, puis je me suis « converti » à l’âge de 22 ans et ai rejoint une Eglise évangélique de Réveil. J’ai ensuite fréquenté une Eglise évangélique Libre, puis l’Armée du Salut. Je lis beaucoup de livres chrétiens, de livres sur les relations humaines, des livres de psychologie, etc.
Mon esprit s’est beaucoup plus ouvert qu’à mes débuts de foi chrétienne. Actuellement, je fréquente une femme, et je me pose sérieusement la question de la sexualité avant le mariage. Si je lis des articles dans le monde évangélique, ce milieu semble le condamner de manière ferme, classant cela dans la catégorie « fornication », acte jugé sévèrement par Dieu.
Dans le milieu Réformé, ce thème ne semble pas poser de problème, dès le moment où la relation est une relation engagée, stable, durable et où le respect et l’amour sont au centre.
Aussi, je ne sais pas trop quoi penser… Chacun y va de ses arguments, mais ma lecture de la Bible me semble ne pas donner de verset 100% clair à ce sujet. Il y a sujet à interprétation… Si cela était tellement important pour Dieu, n’y aurait-il pas des versets qui diraient clairement : « Moi le Seigneur, je veux qu’un homme et une femme n’aient pas de relations sexuelles avant de s’être engagés par l’acte du mariage » ?
De plus, notre vision du mariage n’est pas la même que celle d’il y a 2000 ans, du temps de Jésus, n’est-ce pas ?
Je vous mets ci-dessous une copie d’un article que j’ai trouvé sur le site « TopChrétien », et j’aimerais avoir votre avis éclairé sur ce sujet, et vos commentaires sur ce type d’article…
Je désire de tout cœur obéir à la volonté de Dieu, et pour cela j’ai besoin d’avoir une vision claire et équilibrée sur ce thème…
Merci pour votre aide et que Dieu vous bénisse !
Copie de l’article sur « TopChrétien » :
Le sexe avant le mariage est-il péché ?
Dans la Bible, aucun terme hébreu ou grec employé ne fait précisément référence au sexe avant le mariage.
La Bible condamne clairement l’adultère et l’immoralité sexuelle, mais le sexe avant le mariage entre-t-il dans cette définition ?
D’après 1 Corinthiens 7.2, la réponse est clairement oui : « Toutefois, pour éviter toute immoralité sexuelle, que chaque homme ait sa femme et que chaque femme ait son mari ». Dans ce verset, Paul présente le mariage comme un « remède » à l’immoralité sexuelle. Pour résumer, 1 Corinthiens 7.2 dit que, puisque les hommes ne savent pas se contrôler et qu’il y a tant d’immoralité sexuelle hors mariage, ils doivent se marier pour satisfaire leurs passions d’une manière conforme à la morale.
Ainsi, comme 1 Corinthiens 7.2 inclut clairement le sexe avant le mariage dans sa définition de l’immoralité sexuelle, tous les versets bibliques qui condamnent l’immoralité sexuelle, condamnent aussi le sexe avant le mariage comme péché. Le sexe avant le mariage fait partie de la définition biblique de l’immoralité sexuelle. De nombreux passages des Écritures (Actes 15.20, Romains 1.29, 1 Corinthiens 5.1, 6.13, 18, 7.2, 10.8, 2 Corinthiens 12.21, Galates 5.19, Éphésiens 5.3, Colossiens 3.5, 1 Thessaloniciens 4.3, Jude 1.7) disent que le sexe hors mariage est péché. La Bible enseigne l’abstinence avant le mariage. Les rapports sexuels entre un mari et sa femme sont la seule forme de sexe que Dieu approuve (Hébreux 13.4)
Trop souvent, nous nous concentrons sur l’aspect récréatif du sexe à l’exclusion d‘un autre aspect important : la procréation. Le sexe dans le cadre du mariage procure beaucoup de plaisir et Dieu l’a voulu ainsi. Il veut que les hommes et les femmes aient du plaisir à leur activité sexuelle dans le cadre du mariage. Le Cantique des Cantiques et plusieurs autres passages bibliques (comme Proverbes 5.19) décrivent clairement les joies de la sexualité. Mais les couples doivent comprendre que Dieu a d’abord prévu la sexualité pour faire des enfants. Par conséquent, un couple qui a des rapports sexuels avant le mariage pèche à la fois en profitant de plaisirs qui n’étaient pas prévus pour lui et en risquant de donner naissance à une vie humaine en dehors de la structure familiale que Dieu a prévue pour chaque enfant.
Même si la pratique ne doit pas être un facteur déterminant pour distinguer le bien du mal, si le message biblique sur le sexe avant le mariage était suivi, il y aurait bien moins de maladies sexuellement transmissibles, d’avortements, de mères célibataires, de grossesses indésirables et d’enfants qui grandissent sans la présence de leurs deux parents. Pour Dieu, il n’y a pas d’alternative à l’abstinence avant le mariage. L’abstinence sauve des vies, protège les bébés, donne leur valeur appropriée aux relations sexuelles et, surtout, honore Dieu.
Réponse d’un pasteur :
Bonsoir cher Monsieur
Bravo pour votre recherche de fidélité à Dieu avant d’agir. Bravo aussi pour votre démarche d’intelligence et de discernement personnel, explorant les avis sans d’ailleurs négliger l’apport des sciences. Je suis intimement persuadé que cette démarche est extrêmement prometteuse et en elle même fidèle à l’Evangile du Christ.
Comme vous le remarquez, Jésus-Christ n’est pas du tout moraliste. S’il fallait prendre son Evangile comme un code moral, il serait très très mauvais, à la fois par les enseignements qui manqueraient cruellement sur des points essentiels (sur l’égalité homme femme, sur l’esclavage, par exemple), mais aussi par ses paroles inapplicables quand on les prends comme un commandement (par exemple « ne résistez pas au méchant » ou « soyez parfaits comme votre père céleste est parfait »).
Bizarrement, l’apôtre Paul qui semble être parfois un redoutable moraliste, est aussi le pasteur qui donne cette clef pour décider par soi-même « tout est permis mais tout n’est pas utile, tout est permis mais tout ne construit pas » (1 Corinthiens 10.23) et encore « Les commandements : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas, ainsi que tous les autres, se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait aucun tort au prochain ; l’amour est donc le plein accomplissement de la loi. » (Romains 13:8-10). Ce paradoxe entre un Paul parfois très direct dans ses conseils moraux et très très ouverts dans les principes éthiques qu’il donne dans les mêmes grandes lettres me semble important à noter. Il me semble en tout cas impossible ensuite d’utiliser ses conseils de conduite comme une nouvelle Loi religieuse s’imposant à la vie des chrétiens sans discernement des circonstances particulières, et certainement encore moins à des chrétiens qui vivent dans un tout autre contexte, avec aussi d’immenses progrès dans la conscience éthique, progrès qui sont en grande partie des fruits de l’Evangile et de l’Esprit Saint qui continue à souffler : les droits de la personne humaine, l’égalité homme femme, l’écologie, l’abolition de l’esclavage… et bien d’autres progrès encore à faire.
C’est donc à chacun de vous deux et à vous deux ensemble que vous devez décider si avoir des relations sexuelles avant votre mariage est ou n’est pas, plutôt constructif. Bien entendu, si l’un de vous deux hésitait, il ne faudrait pas que l’autre insiste le moins du monde. Je ne pense pas que l’activité soit un besoin, c’est un désir, ce qui n’est pas la même chose. On ne peut se passer de répondre à un besoin, le désir devrait pouvoir se gérer.
A propos de cette question, il me semble utile de comprendre le mariage civil et religieux comme une étape de la construction du couple, mais que cette construction commence avant et se poursuit après. Comme le dit l’Eternel à Samuel « l’humain regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Eternel regarde au coeur.” (1 Samuel 16:7).
- Quand dans votre cœur, l’un comme l’autre, vous vous dites que c’est avec cette personne là que vous voulez vivre en couple durant votre vie, déjà il y a quelque chose d’un couple qui se forme dans votre cœur, une alliance.
- Quand ensuite vous vous déclarez l’un à l’autre pour vous dire mutuellement oui, en vous regardant dans les yeux et en scellant cela peut-être d’un baiser romantique, on ne peut pas dire qu’il n’y ait pas quelque chose de l’ordre du couple qui s’est constitué.
- Ensuite, c’est vrai, comme l’humain est un animal social, il est bon de poursuivre cette construction du couple devant la société, dans un contrat à la mairie, en particulier pour que la société puisse protéger les plus faibles par la suite.
- Et comme l’humain n’est pas seulement un animal social mais aussi un animal social et spirituel il est juste de poursuivre la construction du couple devant Dieu, lui demandant son aide et sa bénédiction, demandant aussi l’aide des proches, et en travaillant sur le sens, sur la vocation de ce couple. C’est la dimension religieuse du mariage, dimension qui ne se limite pas à la cérémonie à l’église mais qui commence avant dans les discussions du couple et qui se devrait se poursuivre après dans la prière de chacun, dans les discussions, dans des temps de retraite ensemble si l’on veut…
Donc : la cérémonie religieuse a plein de sens et vient graver quelque chose en nous d’important, mais ce n’est pas le tout. Et Dieu n’est pas un fonctionnaire des douanes qui vérifie que le passeport porte bien le visa de l’église ou de la mairie pour valider le couple. Encore une fois, Dieu regarde au cœur, pas à ce qui est spectaculaire. C’est nous, humains, qui avons grand besoin de signes visibles pour graver en nous les choses de l’Esprit.
A vous de mesurer dans vos cœurs à quel point vous êtes dans votre chemin d’engagement l’un avec l’autre, et si des relations sexuelles participeraient ou non à cette construction, ou si vous en abstenir serait constructifs dans ce temps d’approfondissement de votre projet de vie commune ? Il me semble qu’il serait particulièrement intrusif pour un pasteur ou un prêtre, et pour tout autre personne que vous deux de prétendre savoir ce qui est dans vos cœurs et de décider à votre place.
En ce qui concerne l’article que vous citez, je le trouve, à vrai dire, assez décevant. A plusieurs reprise, l’auteur affirme un commandement moral absolu comme découlant clairement de la Bible, alors que ce qui est clair c’est que le passage ne dit pas cela ! Par exemple :
- « 1 Corinthiens 7.2 inclut clairement le sexe avant le mariage dans sa définition de l’immoralité sexuelle » dit cet article. La réalité est que le mariage n’est pas évoqué dans ce passage. Il est seulement dit « que chaque homme ait sa femme et que chaque femme ait son homme« . A ma connaissance c’est votre cas, puisque vous n’avez pas plusieurs copines en même temps et votre fiancée plusieurs mecs ? Les mots « homme » et « femme » dans ce verset ne sont pas les termes techniques « époux » (nymphios) et épouse (nymphè) mais l’homme mâle (aner) et la femme (gyne). Ensuite, comment peut-on faire de ce verset un commandement absolu à appliquer intemporellement puisque Jésus lui-même, et apparemment Paul aussi n’avaient pas de femme ?
- Ensuite, l’auteur affirme « De nombreux passages des Écritures (Actes 15.20, Romains 1.29, 1 Corinthiens 5.1, 6.13, 18, 7.2, 10.8, 2 Corinthiens 12.21, Galates 5.19, Éphésiens 5.3, Colossiens 3.5, 1 Thessaloniciens 4.3, Jude 1.7) disent que le sexe hors mariage est péché. » Le lecteur se dit que si cet auteur, qui a l’air de connaître la Bible dans tous ses recoins, l’affirme avec un tel aplomb, cela doit être vrai. Mais bon, après le coup du verset précédent, allons voir :
– Actes 15.20 ne parle pas du mariage du tout, il dit effectivement d’éviter la « porneia », la débauche sexuelle, certes, c’est un conseil utile mais ce n’est a priori pas tellement votre intention !
– Romains 1:29 ne parle ni de mariage ni de sexualité !
– 1 Corinthiens 5:1 ne parle pas du mariage, il critique encore la porneia, et une personne qui peut-être s’est mis en couple avec la femme de son père : cela n’a pas de rapport avec la question. 1 Corinthiens 6:13-18 encore moins car le verset 15 montre que la pornéia dont Paul parle ici est le commerce du sexe avec des prostituées, ce qui n’est n’a rien à voir avec le cas de fiancés, je pense. 1 Corinthiens 10:8 ne parle pas du mariage ni de fiancés, mais encore de la pornéia non seulement physique mais aussi spirituelle dans l’épisode que cite Paul de Nombres 25.
– 2 Corinthiens 12.21, Galates 5.19, Éphésiens 5.3, Colossiens 3.5, 1 Thessaloniciens 4.3 aucun de ces textes ne parle ni du mariage ni de fiancés, mais seulement de la pornéia. La question peut éventuellement s’appliquer donc à tout acte sexuel, dans et hors mariage : est-ce de la pornéia ou non ? Par exemple un viol conjugal, une relation sexuelle imposée (physiquement ou psychologiquement) à l’autre, peut à mon avis entrer dans cette catégorie, même s’il y a eu un acte de mariage très officiel.
– Jude 1:7 ne parle pas non plus du mariage ni de fiancés, il évoque lui aussi un exemple de pornéia, celui de Sodomme et Gomorre, ce péché est explicitement le viol en réunion de deux étrangers de passage (Genèse 19:5). Là encore, cela n’a absolument rien à voir avec des rapports sexuels dans un couple de personnes engagées dans leurs cœurs, consentantes l’une et l’autre, et ayant qui plus est un projet de mariage.
Cette argumentation me semble donc pas rigoureuse (et peut-être délibérément mensongère, je ne sais pas) pour apporter le moindre argument en faveur de la thèse annoncée. Mais même si Paul avait dit (ce qui n’est pas le cas), que des fiancés non officiellement mariés ne devaient pas coucher ensemble, il resterait son « Tout est permis mais tout ne construit pas » qui laisserait à chacun le droit de décider sans que des chefs religieux viennent s’immiscer dans la vie intime des personnes et des couples avec un moralisme étranger à l’évangile du Christ.
D’ailleurs, du temps de Paul, ni le mariage civil ni le mariage religieux n’étaient pratiqués par les chrétiens. Le mariage civil pour les chrétiens est apparu quand l’empire romain est devenu chrétien (au IVe siècle) et la cérémonie religieuse de mariage est apparue au moyen-âge.
L’article continue en assénant « les couples doivent comprendre que Dieu a d’abord prévu la sexualité pour faire des enfants« . Ah oui ? Et d’où est-ce que l’auteur sort cela ? Les textes avancés disent précisément le contraire.
- A commencer par 1 Corinthiens 7.2 si important à ses yeux : Paul dit qu’il faudrait se mettre en couple pour que le désir sexuel soit calmé par la joyeuse pratique sexuelle, que c’est la seule bonne raison à ses yeux de se marier. Bon, Paul a ici une conception du couple qui me semble plus que limitée, mais en tout cas cela dit l’inverse que ce qu’annonce notre auteur comme venant de Dieu lui-même.
- Un autre texte cité est le livre du Cantique des cantiques qui est effectivement un long poème très sensuel sur la cour que se font deux amoureux et du plaisir qu’ils ont ensemble. Précisément, il n’est pas une fois question dans ce texte que ce couple fasse un enfant. Le plaisir que prennent ces deux amoureux ensemble a ainsi son intérêt pour lui-même en dehors de tout projet de procréation.
Ce livre de la Bible « Le Cantique des cantiques » est à double sens, il parle de l’amour de deux amoureux humains et il parle en même temps de l’amour de Dieu pour l’humain. Cela montre que pour son auteur, le sexe n’est pas sale comme certains le pensent, juste légitimée par la procréation. Non, c’est une activité qui peut avoir son rôle dans la construction et la vie d’un couple. C’est une activité facultative (il existe de vrais bons couples qui n’en n’ont pas). De même le projet d’avoir un enfant est facultatif pour un couple (dans l’évangile, la fécondité ne se limite pas au domaine matériel et biologique, mais avant tout relationnel et spirituel). Heureusement pour le Christ dont la fécondité en ce domaine n’a a priori pas été tellement brillante.
L’article se termine sur « Pour Dieu, il n’y a pas d’alternative à l’abstinence avant le mariage. L’abstinence sauve des vies, protège les bébés, donne leur valeur appropriée aux relations sexuelles et, surtout, honore Dieu. »
- Le « Pour Dieu… » et assez osé, même si l’auteur pense avoir eu une réflexion spéciale du Saint-Esprit.
- Ce qui « honore Dieu », c’est de le respecter et de ne pas s’intercaler entre Dieu en la personne individuelle en prétendant parler à sa place au lieu de conseiller à la personne de voir avec Dieu, directement, quel est le mieux dans les circonstances présentes, et quelle est sa vocation personnelle.
En ce qui concerne la suite, ce qui, à mon avis, éviterait bien des maux, c’est de responsabiliser la personne individuelle en lui donnant les moyens de faire face aux questions de sa propre vie, avec l’aide de Dieu. Et non d’étouffer sa conscience et sa foi sous un moralisme brutal.
Paul nous rend un fier service en nous donnant cette question comme conseil « tout est permis mais tout n’est constructif« . Avec cela comme viatique, et en se posant cette question dans la réflexion et dans la prière, je pense que bien des réponses peuvent être trouvées personnellement.
Dieu vous bénit, vous, votre fiancée et votre couple.
par : Marc Pernot, pasteur à Genève
Si vous voulez, vous pouvez voir aussi, dans le petit dictionnaire de théologie :
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Bonjour M. Pernot,
Je suis en contacts réguliers avec une femme depuis quelques semaines, j’ai 18 ans et elle en a 25, et on aimerait beaucoup se rencontrer.
Toutefois, elle aimerait une relation sexuelle en premier lieu et est assez ambiguë quant au fait de bâtir un couple sur le long-terme. Est-ce que le fait d’avoir une relation sexuelle dans ce cas-ci constituerait un péché, car je ne veux pas tomber dans l’immoralité et je veux que mon premier rapport sexuel se fasse avec qqn de confiance. Elle insiste bcp sur le fait qu’on aurait un rapport sexuel »dans le respect et avec un feeling mutuel ».
Que dois-je penser ?
Que le Seigneur vous bénisse, je suis chrétien depuis ma naissance et j’essaie constamment de ramener mon éducation à la Bible, mais là je vous avoue que je suis un peu perdu, raison pour laquelle je demande votre aide d’un point de vue spirituel.
Bonjour
Cela me semble tout simplement se laisser gouverner par ses hormones et ses organes génitaux.Il me semble qu’il vaut mieux mettre le centre de commande de notre être un peu plus haut, au niveau du cœur, de la tête, de la foi.
Chacun fait ce qu’il veut. Personnellement, je trouve que ce n’est pas une façon constructive de vivre, franchement, de coucher comme cela, en dehors de tout couple stable et s’engageant au fond de soi à vivre ensemble pour la vie.
Ce n’est pas que Dieu punirait puisqu’il est amour et pardon. C’est la vie et c’est vous-même qui êtes façonné par votre façon de vivre, par les maîtres que vous suivez.
Personnellement, j’ai toujours choisi de ne pas suivre ce genre d’inclinaison.
Cette femme a montré ce qui l’anime en réalité. Ce n’est pas un jugement, qu’elle vive comme elle le souhaite. Mais il me semble que ce n’est pas compatible avec une perspective de fonder une famille.
Dieu vous bénit et vous accompagne.
Merci beaucoup M. Pernot pour votre réponse.
Je ne suis pas du genre à suivre mes hormones, je n’ai même jamais eu de relation sexuelle et ne souhaite en réalité que d’en avoir avec une personne avec qui ce serait logique de le faire.
Le problème, c’est qu’au fond de moi, je suis un peu abrité par une peur de terminer tout seul car je n’ai jamais été en couple de ma vie, c’est ce qui faisait que je ne me sentais pas très sûr et cette personne cherchait peut-être tout simplement à me manipuler dans ce cas-là. J’ai coupé tous contacts de ce genre avec cette femme.
Que Dieu vous bénisse et vous accompagne aussi !
Cher Yannis
Même si vous aviez 78 ans, je ne dirais pas qu’il serait trop tard pour rencontrer la personne de votre vie.
Chacun sa sensibilité, sa façon d’être. Une bonne base est déjà d’aimer ce que l’on est. Vous êtes célibataire en ce moment, le mieux est d’aimer cette situation, de s’y épanouir d’une belle façon. Et de rester disponible, ni de s’enfermer dans le fait d’être célibataire, ni d’être avide d’être en couple (c’est la meilleure façon d’avoir une vie compliquée). Juste heureux de ce que l’on vit dans le présent et disponible pour de belles surprises. C’est une sorte de paix dynamique, qui laisse la place à l’espérance avec un spectre large. Dieu est la source de surprises imprévisibles, avoir l’esprit large favorise l’accueil de ces bénédictions, à commencer par le supplément d’Esprit dont il cherche à nous faire profiter.
Dieu vous bénit et vous accompagne.
Merci beaucoup pour votre aide cher Pasteur, cela m’a sérieusement redonné confiance en moi.
J’ai encore une dernière interrogation si cela ne vous dérange pas: auriez-vous une idée de pourquoi la Bible est si vague concernant la sexualité ?
Est-ce que l’objectif de tous ceux qui ont témoigné à ce sujet pour l’écriture de la Bible n’était peut-être pas de montrer une certaine forme de diversité des opinions sans pour autant montrer trop de liberté ni de moralité afin que les hommes sachent se discerner à ce sujet ?
Contrairement à ce que l’on pense parfois de la religion en général, Jésus n’était pas franchement moraliste. Les conseils qu’il donne ouvrent sur un idéal infini et donc inatteignable : c’est à la fois inspirant et non culpabilisant.
Ce qu’il conseille c’est d’écouter Dieu et de l’aimer de tout son être, il ajoute de l’aimer avec intelligence, avec sa réflexion personnelle. Cela invite à chercher dans la réflexion et dans la prière quel chemin nous allons ouvrir devant nos propres pas. Il conseille ensuite d’aimer (chercher à faire du bien à) notre prochain comme nous même : c’est infini car il y a quelques 7 milliards de prochains, cela nous invite à chercher notre propre vocation et à s’interroger lors d’occasions nouvelles. Enfin cela nous invite aussi à nous aimer nous-même ce qui n’est pas le plus simple, mais là aussi, avec son aide et un peu de réflexion quotidienne, on peut avancer. Là est l’essentiel de ce que propose Jésus dans l’Evangile sur la morale. Mais cela s’applique très bien aussi à la morale sexuelle.
Vous avez raison, l’objectif est d’aider le lecteur de l’Evangile à se forger sa propre conscience, sa propre façon d’être et à accepter la diversité. Un moralisme strict est rassurant pour certaines personnes. Cela me semble couper les ailes de l’humain, sa personnalité, sa créativité, sa liberté face aux circonstances toujours particulières d’une vie. Par la menace, le moralisme casse aussi la relation à Dieu confiante que nous pourrions avoir, pour inviter à une soumission et à la culpabilité. Cela invite aussi au mimétisme par rapport au groupe et à exclure les personnes qui n’entreraient pas dans le moule. Au contraire, comme vous le dites, l’éthique de l’Evangile du Christ invite au discernement personnel, avec l’aide de Dieu, certes, à la fois pour faire le point et pour nous dire que nous pouvons décider et avancer en confiance qu’il nous accompagnera avec bienveillance.
Merci beaucoup pour toutes vos réponses et pour le temps que vous avez pris pour me répondre M. Pernot ! Je vous souhaite une bonne continuation et que le Seigneur vous bénisse.
Bonjour Pasteur Marc Pernot, je me présente je me prénomme Aboubacar je vis en Côte d’Ivoire et j’ai 29ans. Après avoir lu une de vos réponses sur une page concernant la sexualité, je vous écris pour vous faire part de mon soucis dans mon couple actuelle. Sa fais 8 ans que je suis avec ma partenaire nous avions eu une fille qui auras 4 ans le 1 septembre, dans le début de nos relations aucun de nous deux n’étais encore en Jésus, avant même d’avoir notre fille aucun de nous n’étais en Jésus, ce n’est qu’en ces dernières années qu’elle a commencé à être même plus actif que moi dans la religion plus que moi qui ne suis pas encore très actif j’avoue, il n’y a avais pas de soucis de sexe depuis le début de notre relation mais depuis qu’elle es en religion et très impliqué d’ailleurs les deux dernières années il commence à y avoir des soucis de sexe elle mets tout sur le faite d’être chrétienne maintenant et que la bible condamne cela avant le mariage, je ne sais pas si c’est son pasteur qui lui instruit sa je lui es fais par de cela plusieurs fois que cela ne me plaisait pas elle me dis non que ce n’est pas son pasteur mais qu’elle lis la bible elle même et donc qu’elle le sais, pourtant nous avions de grand projet de notre relation nous avions commencer à parlé de la dote et après le mariage nous somme pas encore près côté financier mais nous en parlons déjà une fois près on le fais les parents savent que nous sommes ensemble et tout et nous vivons même ensemble déjà depuis qu’elle était enceinte jusqu’à présent don j’aime ma femme ne veux pas la perdre je veux toujours ces projets entre nous mais elle ne semble pas voir les choses comme cela côté sexe j’essaie de ne pas pété les plombs alors je demande conseil ou pour qu’elle sois mieux éclairé des versets bibliques comme vous l’avez si bien précisé dans votre message que j’ai lu pour qu’elle sache qu’elle se trompe et donc que dois-je faire j’ai besoin d’être éclairé et je pense qu’elle aussi. Je vous remercie
Bonjour monsieur
Cette volonté de votre amie doit ABSOLUMENT être respectée. Bien sûr. Et sans que vous insistiez le moins du monde. C’est le minimum de respect, le minimum d’humanité à avoir vis à vis d’une personne. Et encore plus vis à vis de la mère de votre enfant.
Votre pénis passe après, désolé. Si vraiment il vous démange, masturbez vous. Mais que le respect et l’écoute de l’autre soit le fondement de votre foyer. Je suis désolé, mais c’est la base.
Effectivement, j’ai l’impression que vous avez besoin d’être éclairé. Je pense que si vous étiez un peu plus investi dans votre réflexion et dans votre prière, cela pourrait aller mieux ?
Dieu vous bénit et vous accompagne
Bonjour,
Je suis en couple avec ma copine âgé de 15 ans et moi 21ans,tout les deux on s’aiment sincèrement, même qu’on a déjà la bénédiction de ses parents,on a donc décidé de se marier dans les 5ans si tout se passe bien,le problème ce sont les pulsions sexuelles.bref on hésite a le faire par peur de commettre un grave péché et par conséquent de compromettre notre avenir, quelle résolution devons nous prendre svp.merci d’avance
Bonjour Monsieur
J’ai effectivement l’impression que vous avez un problème de pulsion sexuelle.
La question n’est pas celle de fâcher Dieu (il est amour et pardon). Le problème est de se laisser diriger par ses organes génitaux. Ce sont des serviteurs très sympathiques, mais si on les laisse nous gouverner ils sont d’impitoyables tyrans qui vident notre tête et notre cœur.
En plus, votre fiancée est une adolescente. Le minimum serait d’attendre qu’elle ait la majorité.
C’est d’ailleurs mieux pour vous aussi, cela vous laisse le temps de mettre de l’ordre dans votre être, avec la foi et les idéaux gouvernant effectivement votre vie.
Dieu peut vous aider dans ce travail de croissance de vous-même.
Il vous bénit et vous accompagne
Cher pasteur,
Merci pour votre analyse dans cet article. Il a grandement contribué à nous ouvrir les yeux, moi et mon copain. Nous sommes en ce moment dans une situation bien particulière. Je fréquente depuis plus d’un an une église évangélique (ADD pentecôtiste). Mon copain, de tradition catholique, voulant revenir à la foi plus sérieusement m’accompagne depuis quelques mois. Il a même entrepris des démarches pour se faire rebaptiser (immersion totale). Il y a peu, un des pasteurs lui a proposé un entretien pour voir où il en était, et très vite lui a posé cette question sur notre couple: « jusqu’où avez vous été charnellement ? » Mon copain n’a pas cherché à mentir ce qui a provoqué une réaction en chaîne. J’ai moi aussi été interrogée par la suite. Ce pasteur défend ce qui pour moi relève de l’intrusion comme étant de sa responsabilité. En l’état, il refuse le baptême à mon copain et m’a écartée du service à l’église (j’aidais ponctuellement avec les enfants). Pendant notre « confrontation » je lui ai exposé certains de vos arguments car je les partage. Il les juge comme des déformations du texte. Il explique que même lorsque Paul parle en son nom, il est inspiré du Saint-Esprit et que de facto tout doit être compris comme la volonté pure du Seigneur. Il n’y a aucune nuance possible. Se référer au Grec ne l’a pas plus convaincu. Son argument est: vous n’êtes pas mariés alors qu’est ce qui vous lie, à part votre amour ? Le cadre du mariage est le seul valable. Il le justifie en prenant l’exemple de Jésus et de la femme samaritaine à qui il « reproche » d’avoir eu cinq maris et que l’homme avec lequel elle est n’est pas son mari. Donc Jésus lui même ferait la différence. Il va plus loin en prétextant que jamais on imaginerait Jésus vivre en concubinage avec une femme. Il est aussi allé jusqu’à demander ce que nous envisagerions pour régler le problème de notre impudicité. Il considère que notre approche du texte témoigne que « quelque chose cloche » dans nos cœurs. Suite à tout cela nous nous interrogeons. Pensez-vous qu’il soit normal qu’un pasteur s’accorde de telles libertés ? J’ai personnellement beaucoup de mal à le tolérer mais votre regard m’intéresse. Nous envisageons de quitter l’église et de nous rapprocher du côté Réformé. Pensez-vous que cela nous mettrait à l’abri d’un tel contrôle social et personnel ?
Nous espérons nous pacser bientôt (bien entendu pas reconnu). Dans ces conditions devons-nous sincèrement croire que nous vivons en abomination à Dieu, « dans le péché » selon les mots de notre pasteur?
Merci pour votre aide, soyez béni.
Chère Nicole
Je suis profondément désolé que vous et que votre ami aient subit cette intrusion dans votre vie intime, et ce jugement péjoratif. Et en plus que ce soit donné au nom du Christ.
A ma connaissance, Jésus n’a jamais eu ce regard inquisiteur sur l’intimité d’une personne, ni la moindre parole de jugement sur la façon de vivre d’une personne avant de la bénir. Car Jésus manifeste ainsi la grâce de Dieu, qu enous n’avons rien à craindre de lui, qu’il nous accompagne.
Je maintiens ma conviction profonde que Dieu regarde au cœur de la personne, pas aux papiers de la mairie, ni à la cérémonie organisée à l’église par le pasteur ou le prêtre. L’engagement mutuel de l’un pour l’autre, le respect et l’attention que vous avez l’un pour l’autre : c’est déjà une alliance entre vous deux. Ensuite, ce que vous faites sous la couette, ou non, ne regarde que vous deux.
À 98 %, je suis persuadé que dans l’église réformée le ou la pasteur respectera votre intimité, et travaillera plutôt avec vous deux à ce qui fait du sens pour vous, ce qui vous anime comme foi et comme idéaux.
Je pense que l’on n’ira pas non plus vous dire que « quelque chose cloche » dans votre cœur ou dans votre foi. Et encore moins qu’un personne pourrait être une abomination pour Dieu ( !!!). Certes, nous sommes tous pécheurs, comme le dit Paul très justement, et tous pardonnés. Là où le péché abonde, la grâce de Dieu surabonde.
Bravo à votre ami de vouloir approfondir sa vie de voi. C’est génial et cela montre que votre couple vous fait du bien à tous les deux. Ne serait-ce que cela me semble être le signe que votre couple est tout l’inverse d’une abomination. Il ne faudrait pas que votre ami se sente obligé de quitter le catholicisme pour autant. Ce n’est en rien un obstacle d’être de eux églises différentes tant qu’il y a du respect mutuel, de la joie de voir l’autre bien dans sa foi, avec sa sensibilité. Cela dit, s’il veut devenir protestant parce que cela lui correspondrait mieux, bienvenue au club. Il ne lui sera pas demandé d’être rebaptisé pour autant. Nous reconnaissons pleinement tout baptême fait dans une autre église chrétienne, bien sûr, car nous ne sommes pas propriétaire du Christ. Ensemble ou séparément, si vous le désiriez, pourriez faire une profession de foi manifestant ce nouveau départ dans votre foi, mais cela n’a rien d’obligatoire.
Franchement, votre démarche me semble pleine de sincérité, d’amour entre vous deux, de foi vivante et nourrie. Cela me désole d’autant plus que vous ayez subi cette violence.
Dieu vous bénit, chacun de vous deux, et il bénit ce qui vous unit. Dieu vous accompagne sur votre chemin.