24 août 2023

Extrait de la peinture de Mosè Bianchi représentant le Christ en croix (1879) - Archivio fotografico Museo Diocesano, Milano
Bible

Quand Jésus dit « Mon Dieu mon Dieu, pourquoi m’as tu abandonné? », il se parle à lui-même ?

Extrait de la peinture de Mosè Bianchi représentant le Christ en croix (1879) - Archivio fotografico Museo Diocesano, Milano

Question posée :

Bonjour, j’espère que vous allez bien. Je me demandais pourquoi Jesus lorsqu’il était sur la croix a dit: «Mon Dieu mon Dieu, pourquoi m’as tu abandonné?» J’ai du mal à comprendre ces paroles car Jésus est censé être Dieu n’est ce pas? Alors cela veut dire qu’il se sentait abandonnée par lui même et qu’il se parlait à lui même? J’aimerai vraiment avoir une explication pour mieux comprendre cette parole, merci d’avance et bonne journée!

Réponse d’un pasteur :

Bonjour

Bravo pour votre lecture fine des écritures et de vous poser des questions. Il n’y a pas de mauvaises questions, sauf celles que l’on ne se pose pas et qui nous laissent alors en panne sur le bord du chemin.

La théologie classique de la double nature du Christ : Dieu et homme

La théologie la plus classique ne dit pas que « Jésus est Dieu », mais que le Christ est Dieu et homme. Les deux à la fois. Le fait de dire que « Jésus est Dieu » tout court est même considéré par certains comme une hérésie (le monophysisme : Christ avec une seule nature). Dans la théologie classique, donc, ce serait la part humaine de Jésus qui connaîtrait ce moment de questionnement, et ce serait touchant de voir qu’il est allé ainsi jusqu’à vivre ce que nous vivons dans notre pauvrette humanité.

Je reconnais que cette explication habituelle est un petit peu tirée par les cheveux, ce serait comme un dédoublement de personnalité en Jésus, avec un écart entre ces deux faces absolument abyssal. C’est l’avantage de cette façon d’exprimer le Christ mais aussi l’incroyable situation de la personne humaine qui a effectivement cette position particulière d’avoir les pieds sur terre et le souffle divin. Mais effectivement, même si c’est l’homme Jésus qui se sent abandonné par Dieu, a-t-il complètement oublié qu’il est aussi Dieu ? C’est effectivement les limites de cette théorie classique.

Ou un Jésus qui est un humain particulièrement inspiré ?

C’est pourquoi certains chrétiens pensent plutôt que Jésus n’est pas d’une nature différente de nous tous : il serait un humain tout à fait humain ayant reçu l’Esprit Saint comme nous recevons tous plus ou moins l’Esprit Saint , ce qui fait de nous tous et toutes un humain enfant de Dieu, avec effectivement une dimension divine qui nous rend capables d’aimer et de créer. Dimension divine particulièrement rayonnante en Jésus. Mais effectivement, Jésus nous appelle ses frères (et sœurs), enfants du même Père que lui. Cela fait que nous sommes tous, comme lui, à la fois fils ou fille de l’humain & fils ou fille de Dieu. La différence, pour le moins, est que Jésus avait une vocation unique, un service à apporter à l’humanité, et qu’il l’a accompli, lui. Une autre spécificité de Jésus est qu’il était pour le moins très très avancé dans le domaine de la foi, de la relation à Dieu. Même si nous le voyons dans cet épisode que vous citez se sentir coupé de Dieu, abandonné par Dieu, (ce qui n’est bien entendu pas le cas). On peut comprendre ce sentiment devant l’injustice qui lui est infligée en conclusion de son immense service à l’humanité. Et même dans cette immense déception il s’adresse encore à ce Dieu dont il se sent coupé, ce qui est un signe de foi effective.

Se sentir libre d’aller au Christ comme on est

En tout cas, sentez vous tout à fait libre de vous faire votre propre opinion. Et d’évoluer ensuite dans votre opinion. Même si des personnes ont leur propre définition de ce qu’est la base de la foi chrétienne, cela ne vaut que pour ces personnes, elles n’ont pas de droit de propriété sur le Christ. Le Christ lui-même dit qu’il ne mettra pas dehors quiconque vient vers lui (Jean 6:37), Jésus ne met pas de condition sur la façon dont nous allons à lui pour qu’il nous accepte, ni sur les croyances qu’il faudrait avoir, ni sur notre chemin de vie, notre personnalité, notre appartenance religieuse ou non… Bien sûr.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

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8 Commentaires

  1. Serge dit :

    Il récite un psaume…Le psaume 22 ou le psaume 23 ???

    1. Marc Pernot dit :

      C’est le Psaume 22 dans la Bible hébraïque, seulement ce psaume porte le N° 21 dans sa traduction grecque dites « des septantes » (LXX), puis dans les Bibles en latin. Les éditions catholiques ont parfois suivi cette numérotation qui présente parfois quelques décalages avec celle qu’utilisent les juifs et les protestants. Mais finalement, ça n’a pas d’importance, ce sont les mêmes textes, sauf qu’on s’y perd un peu, parfois.

      Le Psaume 23 est ce Psaume magnifique « L’Eternel est mon berger, je ne manque de rien… » que les LXX appellent le Psaume 22 😅

  2. Louis-Francois dit :

    Quel magnifique texte! Merci beaucoup M. Pernot

  3. NATHAN ANDIRAN dit :

    L’arianisme, le nestorianisme, l’unitarisme .. En somme, des débats qui perdurent encore aujourd’hui. Peut-être qu’il serait bon de faire l’économie de l’intelligence pour en pouvoir trancher ?..

    1. Marc Pernot dit :

      L’erreur serait plutôt de penser devoir trancher.
      En effet, si Dieu a permis que l’on ne nous pas clairement la nature du Christ, tout en nous intéressant à sa foi (sa relation au Père), c’est afin que nous puissions nous interroger par nous-même, et en discutions dans le respect mutuel.

  4. Psaume 22 (21) : message final de bénédiction et d'espérance ? dit :

    Bonjour,

    merci pour la question, la réponse et les commentaires !

    Face à la douleur de la crucifixion, Jésus a pu ressentir un manque de la « spiration » (ou « spiration sainte », « spiration spirituelle », ou de l’Esprit Saint ou du Saint Esprit) le reliant soit aux deux autres entités de la Trinité (théologie du concile de Chalcédoine et donc des Églises et fidèles s’y référant) soit à Dieu (« théologie libre » non trinitaire).

    A noter que la version de la Septante insère un « prète attention à moi » (ou protège-moi) : « Mon Dieu, mon Dieu, prète attention à moi : pourquoi m’as tu abandonné ? » : cette insertion manquant en Matthieu 27:46 comme en Marc 15:34, Jésus n’a pas cité ici la Septante en grec, mais aurait donc cité la Bible hébraïque en hébreu ou un Targum (traduction en araméen de la Bible hébraïque) des psaumes. Les manuscrits latins (de la version avant la vulgate de Jérôme) donnent une transcription de l’hébreu (cf par exemple Codex Bezae Cantabriensis – transcription par Frederik H Scrivener, téléchargeable sur arxiv, ou autrement, mais pour Matthieu uniquement, les codex Vercellensis, Veronensis, Corbeiensis également disponibles sur arxiv). Les manuscrits grecs sont partagés et donnent parfois une transcription de l’hébreu, parfois de l’araméen, parfois un mélange des deux (Mon Dieu, mon Dieu en hébreu, et la suite en araméen). La Peshitta (vulgate syriaque, donc en araméen) donne encore une autre version pour la partie « mon Dieu, mon Dieu » : (Marc 15:34) אִיל אִיל למָנָא שׁבַקתָּני., transcription : ᵓīl ᵓīl ləmānā šəḇaqtān (Hil, Hil, lemana sebaqtani), et traduit ensuite en araméen (!) : dīṯēh ᵓălāh ᵓălāh ləmānā šəḇaqtān, ce qui signifie Alaha, Alaha, lemana sebaqtani. [ cf https://www.dukhrana.com/peshitta/index.php ].

    Mais seule une citation en hébreu rend plus plausible la suite du passage en Matthieu 27:47 comme en Marc 15:35, où des auditeurs témoins (parlant donc hébreu ou araméen) pensent entendre Jésus appeler le prophète Elie comme selon Malachie 3:23, son nom se prononçant « Eliyah » (sauf erreur de ma part) : Jésus aurait parlé avec difficulté et émis une sorte de râle de type « yah », « ah », « jah », ou « rah » ?

    Ce psaume 22 contient de nombreux éléments des récits de la crucifixion de Jésus, et se termine par une finale heureuse : « A vous, longue et heureuse vie ! » et « Une descendance servira le SEIGNEUR ; on parlera de lui à cette génération ; elle viendra proclamer sa justice, et dire au peuple qui va naître ce que Dieu a fait ».

    Les derniers mots de Jésus seraient donc ainsi une invitation à se référer à ce psaume pour donner un sens et une interprétation à ce qui lui arrive, et délivrer un message final de bénédiction et d’espérance ?

    PSAUME 22 (21) (extraits choisis)
    1. Du chef de chœur, sur « Biche de l’aurore ». Psaume de David.

    2. Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? J’ai beau rugir, mon salut reste loin.
    3. Le jour, j’appelle, et tu ne réponds pas, mon Dieu ; la nuit, et je ne trouve pas le repos.

    4. Pourtant tu es le Saint : tu trônes, toi la louange d’Israël !
    5. Nos pères comptaient sur toi ; ils comptaient sur toi, et tu les libérais.
    6. Ils criaient vers toi, et ils étaient délivrés ; ils comptaient sur toi, et ils n’étaient pas déçus.

    7. Mais moi, je suis un ver et non plus un homme, injurié par les gens, rejeté par le peuple.
    8. Tous ceux qui me voient me raillent ; ils ricanent et hochent la tête :
    9. « Tourne-toi vers le SEIGNEUR ! Qu’il le libère, qu’il le délivre, puisqu’il l’aime ! »

    10. Toi, tu m’as fait surgir du ventre de ma mère et tu m’as mis en sécurité sur sa poitrine.
    11. Dès la sortie du sein, je fus remis à toi ; dès le ventre de ma mère, mon Dieu, c’est toi !
    12. Ne reste pas si loin, car le danger est proche et il n’y a pas d’aide.

    13. De nombreux taureaux me cernent, des bêtes du Bashân m’encerclent.
    14. Ils ouvrent la gueule contre moi, ces lions déchirant et rugissant.

    15. Comme l’eau je m’écoule ; tous mes membres se disloquent. Mon cœur est pareil à la cire, il fond dans mes entrailles.
    16. Ma vigueur est devenue sèche comme un tesson, la langue me colle aux mâchoires. Tu me déposes dans la poussière de la mort.

    17. Des chiens me cernent ; une bande de malfaiteurs m’entoure : ils m’ont percé les mains et les pieds.
    18. Je peux compter tous mes os ; des gens me voient, ils me regardent.
    19. Ils se partagent mes vêtements et tirent au sort mes habits.

    20. Mais toi, SEIGNEUR, ne reste pas si loin ! O ma force, à l’aide ! Fais vite !
    21. Sauve ma vie de l’épée et ma personne des pattes du chien ;
    22. arrache-moi à la gueule du lion, et aux cornes des buffles…

    +++++++

    Tu m’as répondu !
    23. je vais redire ton nom à mes frères et te louer en pleine assemblée :
    24. Vous qui craignez le SEIGNEUR, louez-le !

    25. Il n’a pas rejeté ni réprouvé un malheureux dans la misère ;
    il ne lui a pas caché sa face ; il a écouté quand il criait vers lui.

    26. De toi vient ma louange ! Dans la grande assemblée, j’accomplis mes vœux devant ceux qui le craignent :
    27. Les humbles mangent à satiété ; ils louent le SEIGNEUR, ceux qui cherchent le SEIGNEUR :
    « A vous, longue et heureuse vie ! »

    31. Une descendance servira le SEIGNEUR ; on parlera de lui à cette génération ;
    32. elle viendra proclamer sa justice, et dire au peuple qui va naître ce que Dieu a fait.

    1. Jésus-Christ est-il fini (consubstantiel aux humains) et infini (consubstantiel à Dieu le Père) à la fois ?! dit :

      Deux petites précisions :

      1. Eli Eli dans un Targum araméen moderne du psaume 22

      La page web suivante https://www.sefaria.org/Aramaic_Targum_to_Psalms.22.1?lang=bi
      donne un Targum araméen du psaume 22 (de quelle époque ?) avec, si j’arrive à transcrire correctement en alphabet latin :
      « Eli, Eli, metoul mah shebaqetani », donc assez proche de « Eli, Eli, lema sabaqtani ».

      אֵלִי אֵלִי מְטוּל מַה שְׁבַקְתַּנִי (lecture de droite à gauche)

      Les mots Eli Eli peuvent donc avoir été prononcés par Jésus soit en hébreu, soit en araméen, la forme Eli de l’hébreu liturgique ayant probablement influencé le judéo-araméen du Ier siècle.
      A noter que le nom du prophète Elie en araméen se dit Eliâ, ou Eliyah, avec Yah un autre nom de Dieu, donc Jésus a également pu dire : Eli, Eli, Yah, lema sabaqtani, que le Yah soit un râle ou un synonyme de Eli.

      Ceci renforce la question de la christologie haute ou basse de Jésus s’adressant à Dieu : humain ou humain et divin ?

      Mais concernant la critique textuelle, sur la base de la suite du texte ou des témoins semblent entendre Jésus appeler le prophète Elie, il est possible de donner une préférence aux versions qui transcrivent « Eli, Eli ». Comme à la fois un targum moderne des psaumes et le texte hébreu de la Bible hébraïque donnent cette version, ceci laisse ouvert la seconde partie de la transcription (en alphabet grec, latin, copte…) entre « lema sabaqtani » en araméen, et « lama azavtani » en hébreu.
      L’accumulation de ce genre de « préférences » peut conduire à argumenter en faveur d’un manuscrit particulier, ou d’une famille de manuscrits. Or ici beaucoup de témoins (= de manuscrits) donnent Eloi, Eloi…, et non Eli, Eli…

      2. Conceptions trinitaires non chalcédoniennes, résumé des conciles historiques pour essayer d’y voir plus clair

      La conception trinitaire est standardisée en partie avec le symbole de Nicée du concile de Nicée, lui-même mis à jour par celui de Constantinople (2ème concile) pour donne le symbole de Nicée-Constantinople. Le troisième concile (d’Ephèse) introduit surtout (selon ma compréhension) l’expression de Marie mère de Dieu par l’humanité ou de mère du Christ, et le concile de Chalcédoine porte principalement sur la double nature humaine et divine de Jésus. Je n’ai pas trouvé d’élément majeur dans les cinquièmes et sixièmes conciles à part de nouvelles identifications de christologies non admises à l’époque. Un des points essentiels du septième concile concerne le culte via les icônes, qui a engendré l’iconographie surtout chez les Églises orthodoxes (celles qui reconnaissent les 7 premiers conciles, les églises préchalcédoniennes n’en reconnaissant que 2 ou 3), et peut-être la décoration intérieure des Églises catholiques à base de tableaux, statues, vitraux en style réalistes… . Enfin l’Église catholique reconnaît au total 21 conciles, les 13 ou 14 derniers lui étant propres. Parmi les églises protestantes et évangéliques (et sauf erreur(s) de ma part), certaines reconnaissent entre 2 à 6 conciles en partant du 1er (en laissant aux participants aux assemblées la liberté d’adhésion ou non aux différents dogmes officiels proposés, c’est le cas notamment pour l’Église anglicane en tout cas), et certaines (parfois les mêmes) considérent ces conciles comme utiles à la réflexion, mais non directement fondés sur la Bible, et donc sujets à interprétation personnelle même pour les Églises (plutôt évangéliques ou pentecôtistes) ayant une approche assez littéraliste du Nouveau Testament. Les positions (plutôt non officielles ?) les plus fréquentes au sein des Églises réformées varient il me semble entre 0, 2 (préchalcédonisme) et 4 (Trinité chalcédoniste) conciles reconnus.

      Ceci ne répond pas à la question de savoir si Jésus se parlait à lui-même, ce qui est effectivement illogique, et donc que l’on peut exclure, ou souhaitait délivrer à travers l’issue du Psaume 22 un message d’espoir malgré la souffrance et l’échec et l’humiliation et même la mort imminente, ou s’il s’est senti physiquement momentanément comme « hors spiration » (le terme « spiration » vient de la théologie, mais ressemble à respiration, inspiration, aspiration, ce qui fait penser à un souffle, et paraît intéressant pour traduire « pneuma » en grec, l’Esprit, le souffle) et qu’il a ressenti une forme de détresse humaine. Et ne permet il me semble pas vraiment d’argumenter sur la base de ce seul passage en faveur d’une conception trinitaire (chalcédonnienne ou préchalcédonienne) ou non, les deux étant posibles. Selon une analogie qui a elle aussi ses limites, Jésus Christ n’est qu’un des Trois Côtés, ou un des Trois Sommets, ou un Tiers de la Surface du Triangle de la Trinité, en relation avec les deux autres.

      Je propose une question dans le prolongement de la précédente qui me paraît difficile : Dieu existant (axiome posé par la foi, et selon la théologie naturelle),
      – si Dieu est infini,
      – si Dieu est Trinité, (concile de Nicée)
      – si le Christ Logos part de la Trinité s’est incarné en Jésus-Christ, (concile de Nicée)
      – si Jésus à une double nature humaine, et divine, (concile de Chalcédoine)
      – si le Christ est consubstantiel à Dieu le Père par la divinité, et aux humains par l’humanité, (concile de Chalcédoine)
      => Jésus-Christ au moins pendant son incarnation serait à la fois fini (incarné et consubstantiel aux humains) et infini (consubstantiel à Dieu le Père) ?!

      ce qui est proche de Eli, Eli, lema shabaqetani

  5. Eli, mon Dieu = Abba, Père ? dit :

    Juste pour signaler au total au moins 4 passages du même ordre, soit au moins 1 dans chaque évangile, où Jésus s’adresse à Dieu ou à son Père céleste (citations NBS) :

    Matthieu 27:46 Et vers la neuvième heure, Jésus cria : Eli, Eli, lema sabachthani ? c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
    Marc 15:34 A la neuvième heure, Jésus cria : Eloï, Eloï, lema sabachthani ? ce qui se traduit : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
    Luc 23:44-46 C’était déjà la sixième heure environ ; il y eut des ténèbres sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure ; le soleil avait disparu. Et le voile du sanctuaire se déchira par le milieu. Jésus cria : Père, je remets mon esprit entre tes mains. Après avoir dit cela, il expira.
    Jean 11:41-44 (le relèvement de Lazare)
    Jésus lui dit : Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? Ils enlevèrent donc la pierre.
    => Jésus leva les yeux et dit : Père, je te rends grâce de ce que tu m’as entendu. Quant à moi, je savais que tu m’entends toujours, mais j’ai parlé à cause de la foule qui se tient ici, pour qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé.
    Après avoir dit cela, il cria : Lazare, sors ! Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes, et le visage enveloppé d’un linge. Jésus leur dit : Déliez-le, et laissez-le aller.

    => Dans les deux premières citations, l’invocation mon Dieu semble avoir le même sens pour Jésus que « Père ». Jésus ne se parle donc pas à lui-même mais bien à « Dieu le Père ».

    Solutions envisagées :
    Dans tous les cas Dieu transcendant mais pouvant agir dans l’Univers d’une façon ou d’une autre.
    Ensuite
    1. Jésus seulement humain (mais alors il faut désactiver beaucoup de versets et d’enseignements entiers de Jean, la finale de 1-Jean…)
    2. Jésus humain et divin mais fini et en une seule nature (= miaphysisme des Églises des deux ou trois conciles ?), interface entre le transcendant et l’immanent, Dieu le Père a priori plutôt purement transcendant et infini, Spiration a priori immanente dans l’Univers et infinie ;

    La consubstantialité entre le Dieu le Père et Dieu le Fils serait à comprendre au sens d’une similarité quant à certaines propriétés essentielles, mais le terme me paraît trop fort car substance signifie (à ma compréhension) base de l’être, fondation sur laquelle s’exprime l’essence, Dieu le Père ayant une essence infinie a priori…

    Autre dissociation apparente entre Jésus et Dieu :
    Marc 10:17-18. Comme il se mettait en route, quelqu’un vint en courant et se jeta à genoux devant lui ; il lui demandait : « Bon Maître, que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle en partage ? Jésus lui dit : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon que Dieu seul.

    Selon la norme même que Jésus exhorte le jeune homme à adopter, Jésus est bon. Et il s’ensuit nécessairement que si Jésus est effectivement bon selon cette norme, Jésus déclare implicitement sa divinité. Ainsi, la question de Jésus à l’homme n’est pas destinée à nier sa divinité, mais plutôt à amener l’homme à reconnaître l’identité divine du Christ. Une telle interprétation est corroborée par des passages tels que Jean 10:11, où Jésus se déclare « le bon berger ». De même, en Jean 8:46, Jésus demande : « Qui de vous me convaincra de péché ? » Bien sûr, la réponse est « personne ». Jésus était « sans péché » (Hébreux 4:15), saint et sans tache (Hébreux 7:26), le seul qui « n’a point connu le péché » (2 Corinthiens 5:21).

    La logique peut donc être résumée comme suit :
    1 : Jésus affirme que seul Dieu est bon.
    2 : Jésus affirme (dans ce passage et ailleurs) être bon.
    3 : Par conséquent, Jésus affirme être Dieu.

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