Pourquoi faudrait-t-il souffrir pour être aimé de Dieu, alors que par définition il est Amour et surtout amour inconditionnel ?

Question posée :

Bonjour cher Pasteur,
J’avance tranquillement dans ma foi en l’ajoutant à mon quotidien mais je retrouve régulièrement en contradiction avec certaines publications dites chrétiennes (vraiment ?) selon lesquelles quand je les lis au premier degré je ne souffre pas assez et qu’il faudrait que j’abandonne tout ce que j’aime, tout ce que je suis pour « renaître ». Mais pourtant j’ai une intelligence, Dieu m’a comme nous tous doté d’un cerveau, on est quand même capable de savoir ce qui est bon pour nous, qui ne fait de mal ni à nous ni à personne… Mais selon certaines façons de penser on pourrait presque croire que notre façon de respirer est mauvaise ! En étant un peu plus terre-à-terre, on ne peut pas vivre dignement sans un peu de matériel, ne serait-ce qu’un toit sur la tête. J’ai du mal à comprendre comment certains peuvent croire ou faire croire qu’il faut « tout abandonner », tout détester… On ne va quand même pas finir sans domicile fixe alors qu’on a un logement et qu’on est en sécurité ? Pire encore , un parent ne va pas abandonner ses enfants ?! On ne va pas abandonner les gens qu’on aime ?! Je trouve que ce genre de croyances est dangereuse et surtout, où est l’amour là-dedans ? Renoncer au bonheur, sombrer dans le malheur, se créer des difficultés là où il n’y en a pas… l’amour de Dieu est-il vraiment à ce prix-là ?
Je vous remercie par avance pour votre point de vue par rapport à ma réflexion et vous souhaite une bonne journée 🙂

Réponse d’un pasteur :

Bonjour,

Bravo : il n’y a pas de meilleur rythme que d’avancer tranquillement : d’abord parce que c’est ainsi que toute vraie construction se fait, et ensuite parce que la grâce de Dieu est elle-même faite de patience. Bien des paraboles de Jésus parlent de notre cheminement (le Royaume de Dieu : l’action de Dieu en nous) sous forme d’une image agricole, par exemple d’un arbre qui pousse.

Je suis du même avis que vous, absolument, pour refuser tout message chrétien qui appelle à la souffrance, au sacrifice, qui nous rabaisse, nous humilie, tout ce qui oublie que notre corps, le plaisir, la joie, l’intelligence, la vie en ce monde : sont des bénédictions de Dieu, sont l’espérance de Dieu pour chaque personne. C’est pourquoi la Parole apportée par le Christ s’appelle « l’Évangile » : la meilleure de toutes les nouvelles pour nous. C’est pourquoi il parle du bonheur et de la vie en abondance qui nous est promise, c’est pourquoi Jésus fait son premier miracle dans une fête de mariage en fournissant du bon vin (Jean 2)…

Je ne sais pas où vous avez déniché ce genre de messages, mais, à mon avis, vous pourriez trouver mieux, effectivement.

Bien sûr, ils trouveront toujours un verset qu’ils interprètent à leur façon pour appeler à ces tristes choses. Ces passages peuvent être interprétés autrement, à la lumière de l’Évangile du Christ : Dieu est amour et il fait, depuis toujours et sans cesse, tout pour nous relever, nous élever, nous faire du bien, nous épanouir. Bravo d’avoir écouté plein de choses différentes et de ne pas être tombée dans le panneau de ces prêches inquiétants. Dieu est amour et il fait, depuis toujours et sans cesse, tout pour nous relever, nous élever, nous faire du bien, nous épanouir. Nous voir souffrir et nous priver n’est pas quelque chose qui apporte à Dieu la moindre satisfaction. Comme un père ou une mère qui aime son enfant, comme un ami aime son ami : on trouve insupportable que la personne que l’on aime souffre.

C’est pourquoi il est important d’avoir son propre discernement, sa propre réflexion théologique, sa propre prière : cela permet à chacun de faire comme l’apôtre Paul le recommande : «Examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon.» Cela est utile afin de ne pas laisser des personnes vous faire tomber dans la crainte, alors que Dieu n’espère qu’une chose, c’est que nous aimions un petit peu, comme nous le pouvons : aimions Dieu et aimions ceux que nous avons à cœur d’aider, ,et pour cela que nous commencions par nous aimer nous-mêmes, nous et notre vie : que nous relevions la tête, soyons en forme, c’est alors que nous pourrons le mieux aimer.

Donc, bravo d’avoir écouté plein de choses différentes et de ne pas être tombée dans le panneau de ces prêches inquiétants.

Ne craignez rien : Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot