Peut on parler à Dieu sans forcément prier ou demander pardon, comme discuter avec lui et créer une relation ?
Question posée :
Bonsoir, j’ai une question qui me trotte, peut on parler à Dieu sans forcément prier ou demander pardon, disons comme discuter avec lui et créer une relation ?
Réponse d’un pasteur :
Bonsoir
Oui, absolument, vous avez le droit de parler librement avec Dieu comme cela, librement.
Je dirais même que c’est en quelque sorte un sommet dans la prière de prier comme cela. Car c’est une prière nourrie de confiance en Dieu, d’amitié pour Dieu, d’ouverture de votre cœur, de sincérité.
Prier ainsi, est excellent pour vous et cela fait la joie de Dieu de voir un de ses enfants avoir ce type de relation. Car Jésus nous indique que l’essentiel est d’aimer Dieu, d’avoir confiance (foi) en lui. Et ce que l’on appelle « la conversion » est littéralement se tourner vers Dieu ainsi.
Mais ce n’est pas si facile de pouvoir prier ainsi. Cela peut nous aider de nous donner des exercices de préparation, un échauffement, avant d’arriver à ce degré de confiance et de spontanéité avec Dieu. Il peut être utile, par exemple, de lire un psaume de la Bible ou une prière que nous aimons. Cela peut nous aider de choisir des chapitres de points à creuser devant Dieu, avec Dieu : notre louange, ce qui nous trouble, notre honte, nos regrets et nos plaintes, notre espérance, notre fierté, notre soif… Cela peut aider aussi si vous aviez l’impression que votre discussion avec Dieu tourne un peu en rond. Mais il s’agit là plus d’exercices pour s’entraîner, la véritable prière est cette relation avec lui que vous dites.
Je ne sais pas si c’est possible pour vous, mais je connais une personne extrêmement avancée dans la foi, dans la prière et dans la réflexion théologique qui, chaque matin, prend à l’aube un temps d’exercice physique, puis qui, dans la solitude du petit matin, parle à haute voix à Dieu comme avec un ami. Cela rejoint ce que vous dites. La prière à haute voix ajoutant un plus, impliquant notre corps. Bien sûr, ce n’est pas possible de prier à haute voix si des personnes entendent. Cela troublerait l’intimité de ce moment, et il est probable que ces personnes ne comprennent pas. Donc dans une pièce isolée (pas besoin non plus de parler fort), ou dans une promenade solitaire en pleine nature. Discuter avec Dieu comme avec son ami.
Donc, Bravo pour votre élan de prière. Je suis certain que cela portera de bons fruits.
Dieu vous bénit et vous accompagne.
par : pasteur Marc Pernot
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Pendant un demi-siècle, j’ai parlé a Dieu comme à un ami, plutôt a l’Ami absolu. Intimior intimo meo. Et puis le voile s’est déchiré, le réel s’est imposé : je n’étais que le ventriloque complaisant et surdoué d’un Dieu inconnu. D’un Dieu fantasmé. D’un Dieu inexistant. La prière abandonnée me manque parfois, surtout pour partager un bonheur, une joie…pas pour quémander. Mais le mal est fait. Ou le bien ! Dieu est aux abonnés absents. C’est à la fois une libération et un deuil jamais achevé. Car Il était le summum du Sens et de l’Amour. Il faut que je fasse désormais avec l’Homme seul. Et que je travaille à grandir en humanité.
Il suffit de passer du Dieu fantasmé au Dieu qui fait effectivement vivre. Une innombrable foule de personnes des plus simples aux plus savantes y arrivent.
J’ignore si les prières formelles telles que les oraisons de la messe peuvent être pour certains des exercices pour avancer dans la relation à Dieu. Mais je peux témoigner à quel point elles peuvent être un obstacle. Il m’est arrivé d’animer un groupe de prière pour quelques enfants de 5ème. Ils étaient incapables de s’adresser à Dieu autrement que sous la forme d’une oraison dominicale. Il m’a fallu plusieurs séances au cours desquels je leur disais : « Mais pourquoi tu t’embrouilles? Est-ce que tu comprends toi-même ce que tu dis? Parlerais-tu comme cela à tes parents? » Plusieurs séances pour qu’ils en viennent simplement à parler à Dieu normalement et que l’un d’entre eux en vienne à me dire : « J’aime bien ces réunions. » Il n’employait plus le mot « prière » parce qu’il s’était mis à prier vraiment mais que cela ne ressemblait pas à ce qu’il croyait être la prière. Le formatage dans un langage de curé pour s’adresser à Dieu peut couper de la relation à Dieu et être profondément aliénant.
Excellent ! Merci pour ce partage. En même temps le « Notre Père » rabâché a été une porte d’entré, et vous avez pu les amener plus loin. Dans 50 ans, s’ils ont perdu la pratique de la prière sincère et intime, c’est peut-être par le « Notre Père » de leur enfance qu’ils retrouverons la porte, et le souvenir de leur catéchiste, encore, les aidera à aller plus profondément dans leur relation personnelle à Dieu.
Je Lui parle, je L’implore et même « Le dispute quand …!!!!!!! Comme un Père !!!
Abraham, Moïse, David et même Jésus ont eux aussi « disputé Dieu », on a donc le droit, et même le devoir de le faire quand cela se trouve, car c’est encore de la confiance et de la sincérité dans notre relation à Dieu.
Pour en finir avec le Dieu de la relation contractuelle, lire sans modération le bien pratique et très beau petit livre de Marion Muller-Colard, « L’Autre Dieu: la plainte, la menace et la grâce. ». Une révolution dans ma recherche.
Et on peut même se taire !
C’est, ou ce serait même le top. Certains grands mystiques arrivent à « faire silence devant l’Éternel ». Personnellement, je m’y exerce, j’arrive à peu près à tenir 10 secondes avant que mes idées reprennent leur divagations. C’est normal. En même temps, c’est vrai qu’avec un ami on peut rester en silence sans que ce soit gênant, mais souvent avec un ami on a plein de choses à partager. Je ne ferais donc pas de la prière silencieuse (ou d’une tentative de prière silencieuse) le must du must. Chacun son style, sa spiritualité, sa sensibilité.
J’ai l’impression parfois que la réponse de Dieu me vient dans le sommeil qui suit ma prière.
Pour ma part, j’aime bien les trois : un peu de silence (lorsque cela est possible), de l’expression personnelle et de la récitation (Notre Père et bribes de Psaumes), récitation qui n’en est pas réellement car quand on prend la peine d’étudier et de réfléchir à y mettre du sens, on peut vraiment investir ces mots.
Bonjour.
Je n’aime pas mère Teresa mais j’aime cette anecdote et ce qu’elle souligne.
Une personne demande à mère Teresa ce qu’elle dit à Dieu lorsqu’elle prie.
Je ne dit rien, répond-elle. J’écoute simplement.
La personne demande alors ce que Dieu lui dit.
Il ne dit rien, répond mère Teresa.
Il écoute simplement. Et si vous ne comprenez pas cela je ne peux pas vous l’expliquer.
J’ai l’intuition que la prière se niche dans ce face à face silencieux.
Mais j’ai bien du mal à l’appliquer (tellement de choses à penser…, qui ne me permettent pas d’accéder au silence…).
Oui, sans doute, les prières formelles sont-elles des exercices pour avancer dans ce face à face silencieux.
Seigneur, donne-nous le silence.
Belle journée. HF