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Ethique

Nous sommes sauvé par la foi (même sans œuvres) ? Nous sommes sauvé même sans la foi ?

Par : pasteur Marc Pernot

tête d'une femme pensive, sur son areiller, yeux ouverts

Envisager la vie, le bien, Dieu, et se sentir libre et en confiance, avec cette volonté de faire au mieux

Question posée :

Bonjour
onjour, je me permet de vous contacter parce que j’ai une question qui ne trouve pas de réponse malgré mes recherches. Je ne comprend pas car on dit que nous sommes sauvé uniquement par la foi et non les œuvres mais en même temps les gens disent que la vraie foi amène de bonnes œuvres. Je comprend que une personne qui prétend avoir la foi mais qui dit seulement croire en Dieu et ne fait rien de + n’a pas réellement la foi. Mais ça veut dire quoi produire de bons fruits ou de bonne œuvres ? Ça veut dire qu’on doit constamment s’efforcer d’obéir à tout les commandements de la bible et si jamais on fais une chose qui ne serait pas approuvée par dieu alors on serait forcément condamné car on ne produirait pas une bonne œuvres ?

Je me doute qu’il faut obéir à Dieu et je veux accomplir sa volonté mais il y a 2 problèmes : d’une part c’est difficile de savoir ce que dieu veut vraiment car parfois il y a plein d’interprétations différentes de la bible et donc je ne veux pas croire des gens qui me dicteraient ma façon de conduite mais je veux croire dieu. De plus, certaines personnes ne vivent pas toujours les choses au mieux, elles ne viens pas forcément « l’idéal » que dieu voudrait. Par exemple, une personne qui divorce parce qu’elle ne s’entend plus du tout avec son mari ne fera pas l’idéal mais le + important n’est il pas l’attitude et le cœur ?

Ce que je veux dire c’est que je suis en couple depuis 4 ans avec une personne et nous avons des relations sexuelless qui se font dans le respect mutuel, qui sont consenties et se font dans l’amour l’un de l’autre mais plein de gens voient ça comme un péché et disent que c’est mal avant le mariage. Alors je ne sais pas quoi penser car la bible ne dit pas clairement que le sexe avant mariage est péché donc est ce la volonté de Dieu ? Et si je me disais que puisque j’aime mon partenaire, alors ce n’est pas très gênant si je ne fais pas les choses exactement comme Dieu le veut, si je ne fais pas l’idéal de ce que dieu veut, serais je condamné ou pas ? En gros, ça reviendrait à dire que si on ne faisait pas les choses exactement comme il faudrait le faire et qu’on continuait ainsi alors on ne serait pas sauvé ? Les bonnes œuvres qui ne sont pas nécessaires sont peut être simplement le fait d’être généreux et de donner à des associations par exemple ? Je comprend que ce soit effectivement inutile de faire ça pour être sauvé de dieu.

Mais j’ai donc peur car je sais que je ne vis pas forcément une vide idéale et irréprochable pour dieu, si on considère par exemple qu’il condamne vraiment le fait d’avoir des relations sexuelles avec mon compagnon que j’aime et respecte, donc suis je dans le mensonge ?

J’espère que j’ai été claire. Cordialement.

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Je ne suis pas certain que ce soit très précis de dire que l’on est « sauvé uniquement par la foi ». C’est un peu plus compliqué que cela.

Ce que dit l’apôtre Paul, c’est plutôt que l’on est « sauvé par grâce ». C’est à dire que la seule cause de notre salut est l’amour que Dieu nous porte sans autre raison que l’être de Dieu lui-même. C’est ce que signifie également l’image qui dit que nous avons été adopté par Dieu. Il n’y a donc rien à faire pour être aimé, reçu, béni par Dieu, pardonné. C’est juste cadeau.

Là où c’est un petit peu plus compliqué que cela, c’est que le salut n’est pas simplement le pardon de Dieu, ce n’est pas simplement d’être accepté par lui. Cette étape ne pose donc aucun problème. La question est de se laisser soigner et guérir par lui, de se laisser convertir par lui, de se laisser insuffler de l’espérance, de l’enthousiasme de vivre, la volonté de faire le bien, de l’amour pour les autres, pour ce monde que Dieu aime, et de l’amour pour Dieu… Or, même Dieu ne peut pas nous forcer à nous ouvrir à ces dimensions là. Cela passe par au moins un début d’espérance et Dieu, de recherche, d’ouverture confiante à Dieu : c’est ce que l’on appelle la foi. Dieu nous aimera de toute façon même si nous n’avons pas mêem un tout petit début de foi, mais cela ne lui faciliterait vraiment pas la tâche.

C’est ainsi que Paul nous dit « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. » (Ephésiens 2:8).

La question n’est donc pas fondamentalement « d’obéir à Dieu ». En Christ, nous apprenons que l’essentiel est d’aimer Dieu, pas de lui être soumis. Nous ne sommes plus sous la Loi, mais au bénéfice de cette grâce de Dieu. Cela dit, c’est un peu vrai quand même, car quand on aime une personne et qu’on la respecte, on a assez envie de suivre son avis, surtout que les avis de Dieu ne sont pas là pour nous faire subir un examen mais pour nous aider à vivre bien et à faire vivre ceux qui sont autour de nous plutôt que de les faire souffrir. Ensuite, la question n’est pas de suivre l’interprétation de tel pasteur ou de tel autre théologien savant pour déterminer la volonté de Dieu, la question est de se placer sincèrement devant Dieu soi-même, en confiance, et lui demander de nous ouvrir les yeux, d’élever notre regard, notre intelligence et notre cœur, de sorte que nous discernions par nous-même qu’est-ce que Dieu nous conseille. C’est ainsi qu’en Christ, chacune et chacun est appelé à être prophète et prophétesse, directement par l’Esprit que Dieu nous donne personnellement. On peut donc écouter les conseils des uns des autres, mais il est bon de se méfier de ceux qui prétendent connaître mieux que vous quelle est la volonté de Dieu pour vous. Peut-être que cette personne est alors inspirée, et peut-être non.

Je suis donc bien d’accord avec vous et l’attitude spirituelle que vous vous efforcez d’avoir.
Je suis également du même avis que vous sur la complexité de la vie humaine. Nous sommes d’accord que le divorce n’est pas une belle chose, mais qu’il arrive que ce soit néanmoins la moins mauvaise des solutions, et que ce soit donc ce que Dieu nous invite à faire, et de le faire avec le plus d’humanité possible. C’est tout à fait cruel de refuser qu’il puisse y avoir ainsi des situations où le divorce et le remariage soit le chemin que Dieu veut. Ce refus ajoute une peine et une culpabilité à des personnes déjà éprouvées.
Dieu est un Dieu vivant, qui comprend les situations, qui encourage à avancer, qui donne la force de ressusciter, d’avoir de nouvelles chances. Car il nous aime personnellement.
Cela ne veut pas dire que c’est une bonne idée de se marier comme à l’essai et de changer au bout d’un certain temps comme on change de chaîne à la télé, juste pour voir ce qu’il y a ailleurs. Ce côté volage n’est certes pas une bonne chose, mieux vaut avancer avec fidélité, bien sûr. Mais toute sles situations de divorce ne sont pas de cet ordre là.

Pour le sexe avant le mariage, là aussi , il faut de la nuance dans le jugement. Quand on est mutuellement engagé dans un couple en vue du mariage on est déjà à moitié marié, et donc dire que dans tous les cas, absolument, Dieu réprouverait les relations sexuelles des fiancés est un avis trop brutal, à mon avis. C’est à chaque personne de décider devant Dieu ce qu’elle pense de la question, d’en discuter avec son partenaire, et si l’un des deux a des réticences, de surtout respecter ces réticences. Mais sinon, je pense sincèrement que Dieu comprend et bénit.

Mais de toute façon, ce n’est pas parce que vous feriez des fautes que Dieu vous condamnerait ! Car Dieu est amour et quand on aime une personen on ne l’abandonne pas à la mort. Seulement, si vous vivez en faisant n’importe quoi, il y a de grandes chances que vous semiez de la misère dans votre vie et autour de vous, cela sera malgré la volonté de Dieu, mais cela sera quand même ainsi. Dieu, lui, loin de vous condamner, redoublera d’efforts pour vous appeler, pour soigner votre être pas très en forme. Par exemple, il est dit de ne pas tuer, de ne pas mentir. Dieu ne foudroie pas celui qui tue ou qui ment, mais le fait est que cette personne répand la mort autour d’elle est que le fait de vivre comme cela tord quelque chose dans cette personne, son bon coeur, sa dignité, sa conscience, sa paix…

Vous espérez être avec Dieu : c’est essentiel.
Vous n’êtes pas parfaite ? Bienvenue au club (Paul dit qu’il n’y a pas une seule parfaite au monde). Mais c’est bioen, au moins de s’en rendre compte et d’y travailler, comptant sur l’aide de Dieu. Vous pouvez lui faire pleine confiance, rien à craindre de lui mais tout à espérer.

Il vous bénit et vous accompagne

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

 

Réponse du visiteur :

Merci de cette réponse complète et riche. Votre point de vue me semble vraiment cohérent face à notre réalité. Je suis convaincue qu’on ne peut pas ériger des lois et ne jamais accorder de souplesse. Par exemple, je comprend qu’on ne puisse pas encourager l’avortement mais je pense aussi que dans certaines situations, il vaut mieux recourir à cette situation difficile plutôt que de continuer à s’enfoncer dans des problèmes. Tout ça pour dire que je ne pense pas qu’on puisse faire de la bible un code civil du chrétien. Mais il y a des choses qui me dérangent.

Tout d’abord, j’ai eu l’occasion d’échanger avec un autre pasteur qui a tenu une réponse beaucoup plus nuancée et moins agréable… voici ce qu’il m’a dit :
« Dieu va juger les impudiques qui concernent ceux qui ne respectent pas le mariage institué par Dieu. C’est clair et net, c’est écrit dans Hébreux 13:4. Donc Dieu va juger par rapport au fait que tu aies décidé de vivre dans l’impudicité. Il en décidera de la conséquence. Mon rôle c’est celui d’ambassadeur de Christ qui te supplie d’être réconciliée avec Dieu, car c’est bien aux chrétiens de Corinthe qui vivaient dans des péchés (pas seulement sexuels) qu’il s’adressait ».

Je suis donc assez perplexe car même si je suis convaincue qu’on ne peut pas appréhender la bible de manière littérale, il est vrai aussi qu’on ne peut pas fermer les yeux sur ces passages. De plus, la doctrine dans sa majorité rejoint cette position. Simplement, si je peux comprendre que la sexualité est importante pour dieu et qu’elle ne doit pas être vécue n’importe comment, je ne comprend pas ce que ça changerait de ne pas coucher la veille et de se marier le lendemain puis avoir le droit ! Je pense que si dieu est capable de voir le cœur des gens alors il sait si une personne est la « juste pour le sexe » ou non. Je pense que tout ça est aussi lié au contexte culturel de l’époque mais je ne veux pas me convaincre que ce n’est pas un péché si c’est le cas, comme je ne veux pas marchander avec dieu.

Une autre qui pour le coup, me perturbe un peu, concerne votre vision de la foi et de dieu. Je ne comprend pas très bien. J’ai lu presque partout que la vrai foi nous sauve. Dieu veut nous sauver mais je pense que pour qu’on soit sauvé, il faut encore qu’on en laisse la possibilité à dieu. Une personne refusant catégoriquement de se tourner vers dieu serait naturellement dans une situation bien compliqué. J’ai du mal avec l’idée que dieu pardonne tout même à ceux qui ne sont pas tourné vers lui car justement l’idée de la foi est de dire qu’une personne est sauvé quand elle reconnaît Jésus comme son sauver et place sa foi, sa confiance en lui. Le problème est justement de savoir si c’est la foi ET aussi les œuvres qui sauvent ou pas ! Je pense avoir place ma confiance en jesus et vouloir le suivre mais je n’ai pas envie d’arrêter de réfléchir par moi même, de devoir renoncer à ma liberté de penser et parfois même de me questionner et de devoir appliquer ce qu’on me dis de faire pour être sauvé. Sauf que sinj’ai le malheur de me dire que je n’agis peut être pas mal en ayant des rapports avec mon partenaire, je risque de désobéir à dieu comme certains le disent et donc de ne pas avoir une VRAIE foi, celle qui sauve et qui produit des bonnes œuvres puisque je refuserais de renoncer à ces relations sexuelles.
Sauf votre respect, j’ai un peu peur car cette conception d’un dieu pardonnant tout même si on tourne catégoriquement le dos à dieu, me paraît impossible. Jésus dit clairement « si vous m’aimez, suivez mes commandements ». Également, j’ai vu justement une personne reprendre ces passages de la bible pour contrer l’argument selon lequel tout le monde sera sauvé en disant que « Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement. »Et ceux–ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle. »

Donc je ne sais quoi penser. Je pense bien sûr que dieu pardonne les erreurs MAIS si on persiste dans un péché, alors la c’est différent. Je me dis que si vraiment le sexe avant mariage est un péché alors dieu pourra me pardonner mes actes passés mais si je décide de persister dans ces rapports, alors par contre je risquerais de me couper de Diej visiblement puisque je n’aurais pas la foi qui sauve, quand bien même je déciderais de placer ma confiance en Dieu. Je ne sais donc pas comment agir. Ça me ferait mal de ne plus avoir de rapports « par prudence », au cas où ce serait un péché pour dieu. Mais je me dis que si je persiste là dedans alors visiblement je serais condamnée car visiblement, il est un peu hypocrite de dire que seul la foi sauve et pas les œuvres, si on considère qu’une vrai foi amène des œuvres et des fruits et donc qu’il faut une obéissance totale à dieu. A moins qu’on laisse une certaine souplesse ? Je ne sais pas. J’espère que vous ne prendrez pas mes quelques « critiques théologiques » mal et que vous accepterez de me répondre. Bonne soirée

 

Réponse d’un pasteur :

On a le droit de penser que Dieu ne sauve que ceux qui ont la foi. Mais comme vous dites, ce n’est pas logique. Pour bien des raisons :

  • Car cela fait de la foi une œuvre. Et comme vous le dites, une vraie foi produit de belles œuvres (comme un bon arbre de bons fruits).
  • Car cela place Dieu en dessous de la personne humaine. Dieu décide par sa grâce de nous sauver, mais la décision de la personne qui est la plus forte, selon cette théorie, et Dieu laisse tomber la personne comme cela ? Cette théorie ruine toute grâce de Dieu.
  • Que si c’est la foi qui est nécessaire au salut, il faut combien de foi ? Si c’est à 100 % personne n’atteindra ce score. Alors à 50% ? Mais entre celui qui a la foi à 49,9% n’a pas moins de foi que celui qui est à 50%, cela dépend des jours. Et les apôtres de Jésus eux mêmes sont des personnes de « petite foi », donc bien en dessous de la moyenne… Si c’est à 0,000001 % de foi qu’est placée la barre : alors, tout le monde sera sauvé, car ce germe de foi est un don de Dieu.
  • Et puis qu’entend-on par « avoir la foi » ? certaines églises disent que c’est de l’ordre de la croyance, avec des dogmes et une façon de lire la Bible traditionnelle dans leur église à eux, avec le bon rite fait à leur façon réputée la seule valable ? Mais là encore, c’est très basé sur la tradition humaine sur les gestes et les cultures.
  • Bien des passages des évangiles montrent des situations où Jésus sauve et guérit la personne qui ne l’a pas demandé, simplement par son amour à lui. Par exemple la brebis perdue de Luc 15, son salut est l’œuvre du seul berger, il n’y a pas un mot pour dire que la brebis a fait quoi que ce soit pour se laisser trouver ou pour accepter que le berger la prenne sur ses épaules. De même pour l’homme descendu par ses amis à travers la toiture pour que Jésus le sauve, il ne dit pas un mot et Jésus lui annonce le pardon et le renvoie libéré, figure de notre salut…
  • N’importe quel vrai ami aime son ami, vrai parent aime son enfant même lorsque l’autre n’est pas en forme. Et Dieu cesserait de s’occuper, de soigner, de donner la vie à son enfant quand il n’a pas la foi ou pas assez la foi ? Dieu serait moins bon que n’importe quelle mère normale ? Et avec sa puissance, si Dieu aime, soigne et garde, si Dieu est pour nous, dit encore Paul qui sera contre nous ? pas même nous-même, rien ne nous séparera de l’amour de Dieu manifesté en Christ (Romains 8).
  • S’il fallait absolument la foi en Christ pour être sauvé, c’est hyper cruel pour le handicapé mental profond, il est aimé par ses parents qui le reconnaissent comem leur enfant au même titre que les autres, mais Dieu, lui, attendrait que cette personne puisse ouvrir son cœur à Jésus ? Accepté d’être sauvé ? C’est hyper cruel.

Mais effectivement, quand on dit comme Paul que nous sommes sauvé par grâce, les églises et ses autorités perdent du pouvoir sur les fidèles. Pouvoir de leur dire de bien croire ce qu’on leur dit de penser, de bien filer doux. Que Dieu est un Dieu terrible qui surveille pour voir si l’on ne fait pas l’infraction de se poser une question théologique impertinente, ou si l’on couche avec la personne que l’on aime la veille du jour où le pasteur aura signé le registre (quelle offense à l’église, quel blasphème) !

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

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