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L’homme nait pécheur ? Ou naît-il sans péché mais le devient-il ensuite ?
Question posée :
Bonsoir,
Je m’appel François (comme le pape ;-)) et je suis membre de l’église Protestante dans le Jura. Avec un ami dans le paroisse, il nous arrive souvent de nous interroger sur des thèmes théologiques.
Le problème qui est le notre actuellement concerne l’origine du péché. Voici les deux thèses qui s’opposent :
- L’homme nait pécheur (est-ce une volonté de Dieu ?) et le reste toute sa vie. C’est l’une des raisons pour laquelle l’homme a besoin de Dieu,
- L’homme nait sans péché et c’est la liberté que Dieu donne à sa création qui le pousse à choisir systématiquement le péché.
Pourriez-vous nous donner votre avis de pasteur et théologien sur ce sujet ?
Merci par avance pour votre aide.
Cordialement.
Réponse d’un pasteur :
Bonjour, et bravo de vous poser des questions, et des questions théologiques en plus, c’est une bonne chose, cela fait avancer et cela maintient en éveil.
Je vous donne volontiers mon avis, qui est un avis de théologien et de croyant, mais à vrai dire, je pense que vous auriez autant de réponses différentes que de théologiens interrogés.
Je ne pense pas que l’on naisse pécheur au sens où nous serions marqués par une sorte de pourriture héréditaire. Cette théorie du « péché originel » développé par Saint Augustin (que j’aime énormément par ailleurs) est vraiment une horreur, à mon avis.
Mais oui, je pense que l’on naît pécheur, mais dans un autre sens : l’homme naît inachevé. Oui, c’est la volonté de Dieu, et que c’est une grâce immense. En effet, nous pouvons ainsi participer à notre développement, et influer sur ce que nous devenons. Le fait d’être inachevé est ainsi une grâce, celle d’avoir une liberté importante non seulement dans nos actes mais encore dans ce que nous devenons. Cela fait de nous un être doublement vivant : comme modifiant le monde autour de lui mais aussi en étant lui-même en mouvement, en évolution. Or c’est vraiment ça, vivre et être heureux : c’est progresser, c’est se construire.
Mais à l’inverse, comme nous sommes inachevés, nous sommes pécheurs. Il reste une part de chaos en nous-mêmes, une part qui a besoin de grandir dans des dimensions essentielles. Par exemple, au départ, nous ne sommes que quelques cellules en train de se multiplier. On ne peut pas en vouloir à ces 8 ou 16 cellules de ne pas avoir de capacité à aimer, les pauvres, elles font ce qu’elles peuvent pour se multiplier et ce ne sera qu’ensuite, bien plus tard, que naîtra quelque chose qui est de l’ordre de cette vie supérieure qu’est la capacité à aimer et à faire le bien.
Fondamentalement, c’est d’abord cela le péché, un manque de croissance. C’est une sorte de « péché originel » si on veut l’appeler comme ça, un péché constitutif de notre nature. Mais il y a aussi un péché plus grave qui est le refus de progresser, ou simplement le choix de ne pas vouloir progresser. Peut-être est-ce cela le fondamental « péché contre l’Esprit » dont parle Jésus. Ce n’est pas que Dieu nous en voudrait de refuser ainsi d’aller de l’avant, mais notre situation est alors assez grave, puisque nous refusons non seulement son aide, mais même l’idée d’avancer dans le sens de la vie.
Personnellement je vois donc ces deux origines au péché :
- une bonne qui est un manque
- et une mauvaise qui est un refus.
Il y a ensuite les péchés, au pluriel, qui son les bêtises que nous faisons. Oui, elle sont le résultat de nos manques : manque d’amour vrai, manque d’intelligence, manque de force. MAis encore orgueil, et l’extraordinaire plaisir qu’il y a parfois à faire du mal, à écraser, à gâcher, détruire. Alorts, au sens propre, on est « diabolique » en dispersant la réalité, faisant l’opération inverse de la création : faisant passer d’un état organisé au chaos.
Parfois ces fautes sont inévitables, parce que nous sommes dans une situation complexe où nous n’avons le choix qu’entre des solutions qui sont toutes plus ou moins mauvaises, et que même en choisissant la moins mauvaise des solutions nous sommes quand même source de souffrance dans le monde, et donc nous faisons du mal. Dans un certain sens, même si nous avons fait au mieux nous commettons un péché. Jésus-Christ lui-même, qui est allé au sommet de ce développement dont je parlais en premier, était donc, si l’on veut, sans péché (au singulier, au sens du développement personnel), mais il ne pouvait pas être sans péchés (au pluriel), car ce n’est pas possible. Par exemple quand il guérit quelqu’un le jour du sabbat, il a raison de le faire, mais c’est quand-même contre cet excellent principe du décalogue qui consiste à consacrer une journée par semaine pour ne rien faire d’autre que de penser à Dieu et à la dimension spirituelle de l’existence. Jésus a donc bien choisi, mais il n’avait le choix qu’entre deux solutions qui avaient toutes les deux un inconvénient, un part de péché.
Ce n’e’st donc pas seulement à cause de la liberté que nous péchons. Mais aussi à cause de la complexité de ce monde dans lequel nous vivons.
Mais quel que soit le péché ou les péchés, Dieu ne se lasse jamais, lui, de nous vouloir du bien. Son attitude envers nous est donc plus aimante même que le pardon, elle est une attitude créatrice, par amour pour nous.
Bonne route à vous
Amitiés
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La question et la réponse proposées dans cet article m’interpellent. Normalement un espace de commentaire est principalement destiné à donner son propre point de vue mais je voudrais simplement partager les questions que cela me pose.
Si, comme je le pense, Jésus est la perfection de ce que peut être un humain, je me demande alors à quel moment il atteint ce stade. Si c’est au début de son ministère, il me semble qu’il continue d’évoluer ensuite. La perfection serait elle perfectible ? Ou bien la perfection consiste -t-elle à être en constante évolution ?
Si Jésus nait inachevé comme n’importe quel être humain, il y a alors aussi une part de chaos en lui et donc une part de péché au sens où il est défini ici. La perfection contiendrait-elle alors une part de péché (autre que celle de devoir choisir la moins mauvaise de deux mauvaises solutions) ?
Je pense que c’est « le Christ » qui est une figure de l’humain idéal. C’est le Christ des évangiles qui rend compte de cela, dans une méditation sur l’homme historique Jésus. Jésus, lui, a grandi en force, en sagesse et en grâce, comme le dit l’Evangile, c’est sans doute progressif, en constante évolution. Ainsi que sa conscience d’avoir pour vocation d’être le Christ.
A propos du péché, c’est intéressant aussi. Tout dépend de ce que l’on appelle par péché.
Je trouve cela fort encourageant pour nous-mêmes.
Merci pour cet éclairage. Décidément j’ai bien du mal à saisir qui était Jésus le Christ. Presque davantage qu’avec Dieu, car la transcendance de Dieu fait que j’accepte facilement qu’il est inconnaissable. Mais l’humanité de Jésus fait que je voudrais bien comprendre. Curieusement il m’est plus facile de parler de Dieu que de Jésus.
Le souhait de Dieu est que l’homme soit parfait,mais cette perfection était volé depuis la chute de l’homme.Étant crée par l’image et selon la ressemblance de Dieu l’homme naît parfait et imparfait.Tant que l’Hommme naîtra par la femme et la semence de l’homme,il naîtra toujours pêcheur.c’est pourquoi Jésus-Christ a dit (Matthieu 5:48)Soyez parfait comme votre père dans les cieux est parfait,on si on peut l’analyser donc l’homme naturellement naît pécheur par qu’il devient parfait ou saint si seulement s’il marche selon la parole de Dieu.En ce qui concerne les caractères,logiquement par là,l’homme naît bon,mais la société lui rend mauvais. Par ce qu’en naîtrant dans l’état de l’ignorance.
Cette théorie du « péché originel » qui aurait abîmé l’humanité et se transmettrait par la procréation a été inventée par Augustin au Ve siècle. C’est très très discutable.
Nous ne naissons pas coupable, ni sali, ni abîmé ! Nous naissons inachevés, nous naissons comme un être encore en genèse, en cours de création. C’est ainsi que l’on peut dire que le bébé est imparfait mais personne ne peut lui en vouloir, bien sûr. Et nous-même, il n’y a pas de possibilité de devenir parfait, évidemment. Cela nous donne à la fois un idéal infini (Dieu), ainsi que sa bienveillance radicale, son aide, pour avancer dans cette direction. C’est vrai qu’en cherchant Dieu, en s’ouvrant à son souffle, cela l’aide à nous aider.
Dieu vous bénit et vous accompagne
Qu’est-ce qui nous empêcherait de considérer qu’en tant qu’homme, tout comme nous, Jésus naît inachevé en potentialité d’être achevé? Lorsqu’il dit que tout et accompli, cela signifie qu’il a non seulement complété sa mission, mais qu’il il est l’homme abouti, le Christ total…
Petite entéléchie : la mission
Grande entéléchie : réaliser le Christ que nous sommes…
Mais aussi nous pourrions naître parfaits et subirions des modifications, formatages, compte tenu du contexte, éducation, conditionnellement, etc.
Je crois en notre innocence originelle…
On a pas besoin d’Augustin….
psaume 51:7 « Je suis né dans l’iniquité et ma mère m’a conçu dans le péché ». La double proposition est volontaire pour ne laisser aucune échapatoire à l’homme.
Job 14:4 : « Comment d’un être souillé sortira-t-il un homme pur? Il n’en peut sortir aucun. » La ça dit clairement que l’IMPURETÉ, donc oui quelque chose de sale, est hereditaire.
Lévitique 17:11 : « Car l’âme de la chair est dans le sang. Je vous l’ai donné sur l’autel, afin qu’il servît d’expiation pour vos âmes; car c’est par l’âme que le sang fait l’expiation. » La ça dit que si l’âme est corrompue le sang avec.
Psaumes 58:3 : Les méchants sont pervertis dès le sein maternel, Les menteurs s’égarent au sortir du ventre de leur mère. » Evidemment pas mechant dans le sens actif néanmoins on sait que le terme est utilisé pour tous les incroyants représentés par Adam, en oppositions aux « justes » c’est à dire les croyants représentés par le Christ.
Nous étions des enfants de colère par nature, comme les autres » Eph 2:3. Cette expression parle d’une nature, à l’image du léopard ne pouvant changer ses tâches ni l’Ethiopien sa peau Jeremie 13:23. Ce qui est né de la chair est chair, ce qui est né de l’Esprit est Esprit, Jean 3:6. Le coeur est tortueux par dessus toute chose et il est méchant, qui peut le connaître ? » Jeremie 17:9.
Concernant Jésus Christ, Luc 1:35 l’appelle « le saint enfant », pourquoi lui donner cette particularité si c’était une banalité ? Il lui a fallut tout un ensemble de miracles pour se faire.
Bonjour, merci pour votre opinion,
On a souvent besoin des autres pour nous aider à nous poser des questions.
Dieu vous bénit et vous accompagne
C’est dommage de percevoir ainsi la conception de la vie et la naissance. Cette idée jette en plus l’opprobe sur les femmes puisque ce sont elles qui mènent les grossesses et accouchent. Je ne vois pas ce qu’il y aurait de sale, d’impur, encore moins de peccamineux, à cet endroit où la biologie s’exprime dans toute sa perfection.
On voit, par exemple, que la rencontre d’un spermatozoïde et d’un ovocyte relève du grand art, d’un prodige de technologie ! Notamment, je me rappelle que le spermatozoïde envoie un signal de calcium pour « réveiller » l’ovocyte au moment où il le rencontre et que l’ovocyte est capable de détecter ce signal et de commencer son développement. Je crois qu’on ne sait toujours pas avec quel récepteur il reconnaît le signal. Cela peut difficilement relever de la saleté ou de l’impureté, mais tout « bêtement » du miracle, j’en suis persuadée. Et j’en parle à mon aise.
Ma remarque n’est qu’intuitive. Quand on a passé sept ans dans un parcours de pma, on a pu constater que la vie ne se développe pas toujours si facilement. Toutes sortes d’obstacles surgissent lors des traitements et examens, justement parce que cette mécanique est si précise, si fine. Mais quand le bébé est là – j’ai eu cette incroyable chance – toutes ses années s’effacent en quelques secondes et il ne reste que cette idée : la vie relève on ne sait pas exactement de quoi mais, a priori, d’un truc assez génial.
Chère Lili, merci pour ce magnifique regard sur la procréation. Salir le début de la vie est effectivement une idée qui semble bien curieuse.
Je préfère personnellement votre regard émerveillé sur ce miracle époustouflant.
Et de la gratitude pour les médecins, et une immense gratitude pour les femmes, d’autant plus que le chemin est parfois bien rude.
Poser des questions, disons que c’est une remarque que je fais, ça aurait été interessant de mentionner ces versets sur la nature de l’homme dès la conception et de défendre votre point de vue avec. Je pense aussi qu’il aurait été bienvenue d’expliquer par des versets concrets que l’homme naîtrait inachevé car pour l’instant il n’y a que des suppositions sans appuis biblique. Moi ce que je vois c’est que Dieu commence ce qu’il finit, et il a jugé chaque étape de sa creation comme étant bonne. Je ne vois pas pourquoi il manquerait une case à l’homme depuis la chute, hormis par le péché, qui ferait du nourrisson ou de l’enfant un être inachevé et saint. Sans parler du fait que bien sur il a fallut tout un miracle pour que Jésus s’incarne sans tâche…. ça aussi ça aurait été très pertinent.
Il n’est pas bon d’avancer à coup de batailles de versets, car o’est instrumentaliser la Bible, et cela n’a jamais convaincu personne, l’autre ayant ses propres versets et ses propres interprétations. Avec des versets, certains ont pu défendre que les noirs sont faits pour être esclaves des blancs !
Mais, par exemple, il y a ce beau passage où Jésus présente des enfants et nous dit « le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. Et il leur imposa les mains » (Mt 19:14). C’est un acte de création continuée. Le concept même de « royaume », ou de « règne » de Dieu évoque une action créatrice de Dieu qui se poursuit dans le présent à notre bénéfice.
Cette théorie du péché originel, avec cette tache du péché qui est comme une maladie sexuellement transmissible est une théorie qui a fait beaucoup de mal, théorie tr§ès discutable, et tardive, c’est inventé par Saint Augustin (que par ailleurs j’aime beaucoup).