30 octobre 2024

Une jeune femme avec des cheveux longs, vue de dos, dans un paysage d'automne - Photo de Vadim Sadovski sur Unsplash
Prière

Comment entendre Dieu ? Comment sait-on s’il nous connaît ? Si on lui parle assez ?

Question posée :

Bonsoir monsieur Le Pasteur,
J’ai des questions à vous poser :

1 ) Comment entendre Dieu ?
2 ) Comment sait-on s’il nous connaît ?
3 ) Si on lui parle assez ?

4》Dieu nous dit souvent d’écouter Ésaïe 55 :3 « écoutez et vous vivrez », Job 37 :2 « Écoutez, écoutez donc la voix de Dieu qui tonne, le roulement qui sort de sa bouche. »
Or voici mon problème : je ne sais pas faire la différence entre la voix de Dieu et mes pensées, qu’elles soient mauvaises ou bonnes. Par exemple, je vois souvent des gens qui disent : « J’ai demandé à Dieu quelle décision était la meilleure pour moi » ou par des mini-actions du quotidien comme « demande à Dieu quoi faire entre ça et ça » ou encore « demande à Dieu ce qu’il en pense ». Et ces personnes répondent : « Dieu m’a dit ça ».
Ils ont entendu sa voix audiblement ? Ils ont vu des signes qu’ils ont eux-mêmes interprétés ? Comment sont-ils sûr ?
Moi, quand je demande quelque chose à Dieu, j’ai souvent un long silence avec mes pensées qui se battent entre elles pour dire « oui, j’ai entendu Dieu » et d’autres « non, ça, c’est ce que moi, je voudrais ».

5 ) J’ai vu qu’il était important de connaître Dieu par sa parole, par lui-même quand il nous parle. Mais personnellement, je sais qui est Dieu par des gens qui m’ont dit que Dieu est amour, paix, joie… et que je l’ai aussi vu dans la Bible, mais je ne l’ai pas entendu me dire qu’il était si, qu’il était ça…
Et qu’il était important aussi que Dieu nous connaisse. Dieu nous connaît plus quand on le prend, quand on lui obéit ?
6 ) Comment sait-on si on parle assez à Dieu ? Comment on sait si Dieu veut nous parler à un tel moment ?
Moi, je prends quand je vais faire un truc important, manger, le matin, le soir… Mais Dieu a-t-il des fois envie de me parler quand il veut et pas quand je veux ?

Hier soir, j’ai demandé dans ma prière à Dieu de me parler, de me transmettre un message à travers les rêves. Et cette nuit, j’ai rêvé, mais pas de quelque chose qui aurait pu me rassurer. Je ne me voyais pas moi dans mon rêve, mais trois personnes : une mère, un père et leur enfant (garçon, je pense). Ils étaient dans le bureau, en face de quelqu’un qui, je pense, était un pasteur ou un exorciste ? Ils ont fait un examen, puis l’enfant est sortie du bureau. Et le pasteur ou exotiseur dit aux parents : « Je crois qu’il est perdu, qu’il n’y a plus rien à faire pour lui, il est condamné, Satan l’a dans la poche. Puis mon rêve s’est arrêté là. » J’avoue que dès que je me suis réveillée, je me sentais mal, comme si je portais mes péchés toute seule et que j’étais trop sale pour revenir à Dieu. Et j’ai prié Dieu puis Jésus qu’il m’aide à porter mes péchés, qu’il me pardonne pour mes péchés volontaires ou involontaires, et tout le long de cette prière, j’avais un poids lourd, comme si Satan voulais me faire tomber en me disant que je n’irai pas au paradis, que la porte restera fermée pour moi, que je suis dans sa poche pour l’éternité… Et maintenant, je me sens vide. J’essaie de garder mon droit vers Dieu, Jésus.
Satan peut-il répondre à nos prières ? Si oui, devrions-nous demander à Dieu le discernement ?
Est-ce un désert spirituel que je vis ? Ou une baisse de foi ?

Voilà, j’espère que je ne vous dérange pas avec mes nombreuses questions.

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Bravo pour votre recherche de Dieu, la vitalité de votre espérance.

Mais chercher à vous diriger par des rêves, je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

Et chercher à interpréter les rêves n’est pas une pratique sûre. Il y a des charlatans de toute sorte qui exploitent cela. C’est facile, car on peut leur faire dire n’importe quoi et son contraire :
En effet, nos rêves et songes mélangent nos espoirs et nos peurs, nos blessures et un film qu’on a vu la veille, et le bruit d’une mouche qui tourne dans la pièce où nous dormons devient un camion dans notre rêve. Donc, inutile d’essayer de les interpréter, personne (en réalité) ne peut démêler ce mélange, pas plus que l’on peut séparer le sucre et l’eau une fois mélangés. Donc inutile d’en avoir peur ou de s’en inspirer. La seule chose qui mérite d’avoir peur, à propos des songes, c’est de penser qu’ils ont une signification.

Quant à l’amour de Dieu, c’est précisément ce que le Christ nous a montré, lui qui a tout donné par amour pour les pécheurs : il est l’image de Dieu qui donne tout pour nous, même si nous étions son ennemi. Il nous aime, nous bénit, nous fait du bien, il prie pour nous (c’est-à-dire qu’il continue à nous appeler par notre nom).

N’ayez donc pas peur. Dieu vous a déjà choisie, et si elle vous a choisie, il se débrouillera pour vous garder en vie et maintenir le lien entre lui et vous.

Satan n’est qu’une figure de ce qui, en nous-mêmes, est coupé de Dieu. Il y a un seul Dieu et il est bon. Cette figure d’une sorte de dieu méchant n’est qu’un reste d’influence des théologies des peuples de Mésopotamie, au nord d’Israël. Ils pensaient qu’il y avait deux dieux, un bon et créateur, un méchant et source de chaos. Certains ont gardé ce type de croyances, chacun fait ce qu’il veut. Mais pour bien des théologiens chrétiens, Satan, le diable, les démons sont des figures de ce qui, en nous, est souffrant. La peur de Dieu est un de ces ennemis, soigneusement entretenu par des prédicateurs voulant manipuler les foules en leur faisant peur.

Je vous propose de casser cette crainte et de garder tranquillement la confiance dans l’amour de Dieu et sa volonté de vous aider chaque jour.

C’est la base de la base.

1) Comment entendre Dieu ?

À vrai dire, Dieu n’a pas de bouche et il ne parle pas. Ou rarement. Jean, dans le début de son Évangile, dit que la Parole est lumière : elle éclaire et nous permet de voir la réalité de nos propres yeux, de saisir la vérité dans notre propre conscience.
Vous pouvez :

Commencez par bien vous représenter mentalement Dieu comme un amour immense pour le monde et pour vous.
Penser à vous, à ce que vous avez vécu, comment vous vous sentez, ce que vous espérez
y penser dans la confiance en sa bienveillance,
Réfléchir.
Conclure en disant votre confiance en Dieu.
Laissez reposer jusqu’au lendemain, il est possible que les choses aient alors pris un autre éclairage. Déjà. Que vous voyez plus clair.
Recommencer le lendemain l’opération.

2)  Comment sait-on si Dieu nous connaît ?

Parfois, une personne peut avoir une expérience aiguë de cet amour. Cela arrive à 20 ou 30 % des gens une seule fois dans leur vie, pas à tout le monde. C’est une question de sensibilité de la personne.
Mais Dieu, lui, vous connaît et vous aime. C’est ce que l’on appelle « la grâce de Dieu » en théologie chrétienne. C’est la base de l’Évangile.

3 ) Si on parle assez à Dieu ?

Ce n’est pas une question de quantité.
Dieu n’a d’ailleurs même pas besoin qu’on lui parle pour savoir où nous en sommes.
C’est pour nous qu’il est bon de nous présenter devant lui, afin de bénéficier de son aide, de son éclairage, de ses bons soins.

4) Dieu nous dit souvent d’écouter. Problème : je ne sais pas faire la différence entre la voix de Dieu et mes pensées.
Des personnes affirment « Dieu m’a dit ça » Comment sont-ils sûr ?

Je suis d’accord avec vous. Cette façon d’être sur de soi est dangereuse, cette façon d’affirmer que Dieu leur aurait dit ceci ou cela, qu’il a donné un signe ou mille signes de sa volonté : c’est dangereux, et cela tourne plus à la superstition. Mais surtout, ne le dites pas à ces personnes, ce ne serait pas gentil. Je dis juste que chaque semaine, je reçois au moins trois messages de personnes hyper déçues de leur vie, car elles avaient imaginé que Dieu leur avait dit ceci ou cela, qu’elles avaient reçu des signes… et que cela les a mis dans des fausses pistes.

Ce sont dans les milieux des églises « évangéliques » que l’on trouve surtout ce genre de langage. Je ne suis pas certain que ce soit le meilleur milieu pour progresser dans une foi sereine et réfléchie. Mais chacun va dans l’Église de son choix.

C’est pourquoi je vous propose la démarche humble et confiante du point 1 ci-dessus. Confiante pour que Dieu nous ouvre notre intelligence, ensuite réfléchir par soi-même, prendre sa propre décision librement (Dieu nous libère, il ne nous prend pas pour un robot bien programmé), et ensuite évaluer avec lucidité et intelligence ce que cela donne, replacer tout cela devant Dieu, ajuster notre cheminement…

5 ) J’ai vu qu’il était important de connaître Dieu par sa parole, par lui-même quand il nous parle. Mais personnellement, je sais qui est Dieu par des gens qui m’ont dit que Dieu est amour, paix, joie… et que je l’ai aussi vu dans la Bible, mais je ne l’ai pas entendu me dire qu’il était si, qu’il était ça… Et qu’il était important aussi que Dieu nous connaisse. Dieu nous connaît plus quand on le prend, quand on lui obéit ?

La théologie est comme la science, elle progresse de génération en génération en s’appuyant sur les avancées des générations précédentes, et ensuite, c’est à chaque génération, à chaque personne de trier et de voir si les propositions passées lui semblent pertinentes, d’ajouter nos propres expériences. C’est ainsi que je vous assure que Dieu vous connaît et vous aime. Qu’on lui obéisse ou non. Si on fait n’importe quoi, cela ne le fâchera jamais, il sera simplement triste et inquiet pour nous, mais pas fâché, non. Il ne nous aime ni plus ni moins quand on le prie : c’est nous qui bénéficions mieux de ce qu’il désire nous apporter.

6 ) Comment sait-on si on parle assez à Dieu ? Comment on sait si Dieu veut nous parler à un tel moment ?

Moi, je prends quand je vais faire un truc important, manger, le matin, le soir… Mais Dieu a-t-il des fois envie de me parler quand il veut et pas quand je veux ?
Vous avez raison : prier régulièrement à un moment de la journée (à peu près chaque jour). C’est le premier point. Et le second : se laisser surprendre par une envie de prier, n’importe quand. Cela vient de nous ou cela vient de Dieu, qui sait ? Et peu importe.

Dieu vous bénit et vous accompagne avec tendresse et joie d’être à vos côtés.

par : pasteur Marc Pernot

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4 Commentaires

  1. Gérard dit :

    Concernant le fait d entendre Dieu , mon raisonnement :
    – Dieu n’ est pas audible mais personnellement parfois rarement je pense, ça m est arrivé d entendre une voix en pensée. ( Par exemple alors que je roulais de nuit , en mon esprit j’ ai entendu  » attention au piéton  » . ) Ce n’est donc pas moi qui ai pû construire cette pensée sur ce que je ne voyais pas et n entendais pas. Et en fait , un piéton traversait , non éclairé.
    – je pense plus à l’ intuition pour que Dieu me guide notamment pour des détails de la vie quotidienne au service des autres. S agit il toujours de l’ Esprit Saint, sans doute pas, mais ça me fait évoluer de façon positive.

  2. Gérard dit :

    Un complément d’information :
    Dans les détails ou décisions importantes de ma vie quotidienne, je suis donc mon intuition, mon inspiration. Mais avant d’ agir je réfléchis juste un peu de temps pour vérifier que je vais faire ou apporter du bien à autrui, que mon action va être positive. C’est tout le contraire de quelqu un qui répond à une personne du  » tac au tac  » , rapidement, sans réfléchir. L’ expression  » tourner sa langue dans la bouche avant de parler » nous invite à prendre notre temps. Je me suis fait  » piéger » à parler trop vite et ça a engendré des discordes relationnelles. Il en est donc de même quant à agir. Le sens même des actions du chrétien se situe au niveau du service et notamment du plus nécessiteux. Donner sens à sa vie , c’est agir avec bon cœur.

    Concernant comment Dieu nous parle, la Bible regorge d appels à nombre de personnages bibliques, mais jusqu’à preuve du contraire comment précisément untel ou untel a été appelé. Personnellement je pense que c’est le Saint Esprit qui les a appelés.
    Et qu en est il de l’ appel pour être prêtre ou pasteur ?. J’ ai eu écho que l appel se situait au niveau du cœur. Pour donner sa vie à Dieu. Pour l évangélisation et autres services.
    Et un point important à dire, c’est que certaines personnes ont eu et ont encore des inspirations pour agir, malheureusement, ils agissent mal. On peut prendre le cas biblique de St Paul qui a été inspiré ( comme un appel ) d’ aller tuer des chrétiens. Sur notre Terre , actuellement , des personnes tuent au nom de Dieu. Elles se sentent elles mêmes investies d un pouvoir divin. Or tout ce qui représente le pouvoir, la domination sur autrui vient du Malin , c’est à dire l opposé de Dieu. Jésus nous a demandé d être petit comme des enfants. D être humble.

  3. Pascale dit :

    Merci pour cette phrase : « se laisser surprendre par une envie de prier, n’importe quand. Cela vient de nous ou cela vient de Dieu, qui sait ? » Je n’avais jamais pensé cela ainsi. Ce qui provoque ce besoin subit de se tourner vers la Source est souvent identifié : une émotion devant le beau, le bon, devant l’horreur d’une souffrance, un sentiment de détresse, une envie d’exprimer de la gratitude, … Mais il arrive aussi que ce soit réellement surprenant, sans raison particulière.

    1. Marc Pernot dit :

      Merci à vous ! Dans ce domaine, tout est bon, on prend tout ce qui vient !
      Avec joie.

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