Perspective : Une présence de Dieu au quotidien ? par Laurence Mottier
N°25 d’Une perspective à la foi
Eglise Protestante de Genève.
Un encouragement à réfléchir, discuter :
par exemple dans les commentaires ci-dessous.
par Laurence Mottier,
Modératrice de la compagnie des pasteurs et des diacres.
Associer Dieu avec le banal de nos vies ne sonne-t-il pas un peu faux ? Si nous associons bien souvent Dieu à une grandeur ultime, suprême et tellement au-dessus de nous, comment penser que cette instance puisse s’intéresser à ce qu’il passe ici-bas et puisse se laisser déranger par nos tracas humains. Il a mieux à faire, entend-on parfois. Chacun reste chez soi, Dieu au ciel et nous sur terre.
Associer le Christ avec le banal de nos vies est peut-être plus aisé, car lui s’est coltiné la sueur des jours, les larmes de colère et de déception ; il a vécu et ressenti les joies humaines, les pépites de chaque rencontre avec autrui, le feu d’un amour partagé. Il a été l’un d’entre nous. Mais la distance historique, culturelle, qui nous sépare de Jésus peut creuser un fossé d’indifférence : que peut-il comprendre de ma vie, de notre monde contemporain et de ses innombrables défis? Comme si l’Évangile au risque du 21ème siècle était aujourd’hui jeté à la face des Églises et des théologies chrétiennes.
Associer l’Esprit, le Souffle avec le banal de nos vies ouvre peut-être un espace de liberté à la saveur renouvelée, qui vient visiter, de manière impalpable et vivifiante, nos existences et notre monde. Passagère sans passeport religieux bien estampillé, la ruah[1] de Dieu a toute latitude de souffler où elle veut. Et elle vient respirer en moi, à l’inspire et l’expire, au premier souffle du nouveau-né et à l’expire du mourant, prière simple et nue, quotidienne et essentielle ; oui, la ruah de Dieu vient respirer dans la création et tous les êtres vivants. Non par ce qu’elle se fonderait dans la matière, mais parce qu’elle est Dieu, ce Dieu qui aime infiniment sa création et ses créatures et qu’elle vient vers chacune d’elles sans se lasser.
S’il est bon de ne pas se tailler un petit dieu de salon pourvoyeur de solutions toutes faites, il est tout aussi essentiel d’entrer dans cette danse confiante : Dieu est contemporain de chaque moment de ma vie, de chaque existence et son Souffle donne vie, toujours à nouveau.
Laurence Mottier
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