Perspective : Au nom de Dieu (par Jean-Jacques de Rham)
N°21 d’Une perspective à la foi
Eglise Protestante de Genève.
Un encouragement à réfléchir, discuter :
par exemple dans les commentaires ci-dessous.
Par : Jean-Jacques de Rham
On s’étripe gaiement
Au nom de Dieu.
On continue pourtant
En faisant toujours mieux.
Il est jamais content.
On lui a fait des églises
Pour calmer son courroux
Couroucoucou,
Des temples et des Mecque
Ou des femmes et des mecs
Toutes ces brebis
Y a ceux qui adorent Jésus
Ceux qui préfèrent Allah
D’autres leur canari.
Si t’es athée, sais-tu
Pour ces gars, t’es foutu.
Turlututu.
……
(Pierre Perret)
Dans la Bible, on trouve un grand nombre de récits d’actions marquantes, voire dérangeantes, qui sont faites « Au nom de Dieu » : la ligature d’Isaac (Ge 22) ; la colère de Moïse en apercevant le veau d’or, qui l’amène à massacrer 3’000 de ses coreligionnaires (ex 32, 19 et ss) ; l’extermination de 450 prêtres de Baal par Elie après qu’il fût sorti exaucé d’une ordalie, ce qui ne l’empêcha pas de tomber dans un profond abattement. (1R 17 à 19) ; les décès foudroyants d’Ananias et de Saphira à la suite de la condamnation de Pierre (Ac 5).
Ces exemples nous amènent à nous poser la question : A quel Dieu croyons-nous ?
Les récits bibliques nous donnent parfois quelques pistes pour nous permettre de donner un sens à ce qui nous semble difficile à imaginer si nous croyons à un Dieu qui serait l’expression de l’amour.
L’étude du texte de la ligature d’Isaac montre que le Dieu qui envoie Abraham sacrifier son fils n’est pas le même que celui qui l’empêche de porter la main sur son enfant. En effet, le titre du premier est Elolim alors que celui qui le retient est l’ange de YHWH (Tétragramme – Celui qui se laisse découvrir dans l’épisode du buisson ardent). En d’autres termes, Abraham n’aurait-il pas été égaré par son amour d’un Dieu imaginaire ?
Dans le récit du massacre du camp des israélites, provoqué par Moïse à la suite des événements du veau d’or, il se peut que la colère de Moïse et sa « folie » meurtrière soient la conséquence de son propre geste consistant à briser les tables de la Loi. En agissant ainsi, n’aurait-il pas coupé son lien privilégié avec le divin ?
Il en est de même avec le prophète Elie. Selon le récit, c’est de son propre chef qu’il décide d’égorger les prêtres de Baal. Cependant, la poursuite de son chemin spirituel l’amène à comprendre que Dieu n’est ni dans la force, ni dans la tempête, ni dans le chaos mais dans une douce et légère effluve.
Que faut-il en conclure ?
Jean-Jacques de Rham
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