« Le matin, en pleine obscurité, il se leva, sortit, s’écarta dans un lieu désert, et pria. » (Marc 1:35)

➔ Voilà ce que faisait Jésus, nous dit l’Évangile.

➔ C’est ce que nous pouvons faire dans les jours intenables, quand nous sommes dans le noir total, à tout point de vue, n’arrivant pas à dormir. Même alors, nous fait-on remarquer ici, c’est déjà le matin : le jour se lèvera. Au sens propre avec la lumière de l’aube, de même au sens spirituel. Oui, mais si l’instant nous est intenable ?  Dans la nuit de ce matin-là, encore dans la nuit totale, nous dit le ce récit, Jésus prépare le jour. Il le prépare dans la prière. Il le prépare avec l’aide de Dieu qui crée la lumière du premier jour à partir du chaos le plus total (Genèse 1:1-4). Dans la nuit, seul à seul avec Dieu, Jésus pria. Peu à peu, il va voir les choses autrement et il va prendre une décision, celle d’un nouveau départ. Il en a reçu la force et l’élan.

➔ Cette prière d’avant même l’aube, ce peut être aussi la prière d’un jour de paix et de confiance, celle d’un jour serein : pour goûter cette paix, savourer cette chance, cette bénédiction que nous avons. Se lever, écarter pour un moment tout le reste, caresser le velours de cette nuit, de son silence, de ce temps pour nous. Sourire à ce bonheur que nous avions failli laisser passer sans le goûter vraiment. Le goûter avec Dieu, lui qui est cette source qui nous donne de respirer dans le calme de cette nuit. Nous n’avons rien d’autre à faire, à cet instant, que de goûter d’être vivant en ce monde que Dieu aime, que nous aimons avec Dieu. Être là, aimé par Dieu dans ce monde qu’il aime, habité de personnes que nous pouvons aimer. Rendre grâce. Goûter cela un instant, avant de retourner au lit, peut-être, ou de prendre les arrhes d’un bon petit déjeuner ?

➔ Et par la suite, dans un jour intenable, peut-être, je pourrai me souvenir de ce matin où j’ai vraiment goûté Dieu et la vie. C’était un matin nocturne comme celui-ci. C’était déjà moi-même, et c’était le même Dieu qui m’aime encore. Et cela affermira notre cœur. Et prier alors comme David : Mon cœur est prêt, ô mon Dieu, ô ma force ! Bientôt, par ma prière, par ma louange : j’éveillerai l’aurore ! (Psaume 108)

par : pasteur Marc Pernot

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