« Si un isolé est dominé, deux pourront faire face, et la corde à trois brins ne se rompt pas vite. » (Ecclésiaste 4:12)

L’Ecclésiaste part de cette évidence dans notre vie pratique, et il espère bien sûr que nous en tirerons matière à réflexion plus profonde sur l’humain. Comment savons-nous qu’une corde est plus solide qu’un fil ? Il n’a pas été nécessaire qu’on nous l’enseigne à l’école. Cela nous suggère que nous pouvons aussi enrichir notre connaissance de la vie en travaillant sur ce que nous vivons et sur ce que les autres ont vécu avant nous. C’est un travail de lucidité, de réflexion et de prière.

Que peut nous suggérer cette petite maxime ?

Après la lecture matérielle littérale, le deuxième plan auquel nous pensons tout de suite est le plan éthique. Cela nous encourage à nous serrer les coudes, à ne pas rester isolés, à soutenir notre voisin et à trouver naturel d’être parfois soutenu. Et donc à tisser des alliances, des attachements, à les travailler afin que les brins ne soient pas seulement côte à côte, et forment comme une tresse. Cela demande de mieux se connaître dans nos points communs et dans nos différences, cela demande de se dire et de s’écouter, de s’entendre et d’essayer de se comprendre. Cela demande de faire des choses ensemble, pas seulement de discuter. Cela demande de la fidélité et de la robustesse pour passer par-dessus les cahots de la route… Cela aussi, nous le savons, mais cela nous aide de le méditer afin d’y penser, et cela nous aide de le prier afin que Dieu nous aide à le faire.

Le troisième plan est comme souvent celui de notre être. Nous avons un corps, nous avons une vie psychique et nous avons une âme spirituelle. Bien sûr, nous pouvons vivre seulement par le physique, notre vie ne tient alors qu’à un fil. Notre vie est plus solide quand le corps et la pensée se mettent à travailler ensemble, à observer, à débattre, à apprendre, à réfléchir et à philosopher. Mais le meilleur est quand les trois fils de notre être sont tissés ensemble, sans qu’aucune de ces dimensions ne soit méprisée par une autre : le corps, l’intelligence et la foi. Tressées ensemble, unies : cela sera pour le meilleur, cela est très résilient. Dieu bénit cette corde à trois brins, elle nous rattache au monde, aux autres et à Dieu. Et nous procure en plus bien des joies.

par : pasteur Marc Pernot

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