un enfant émerveillé lors d'une lecture - Image par saralcassidy de https://pixabay.com/fr/photos/en-train-de-lire-surpris-3969956/
Texte Biblique

« L’Éternel essuie les larmes de tous les visages. » (Ésaïe 25:8)

↪ « L’Éternel essuie les larmes de tous les visages, il fait disparaître partout l’affront subi par son peuple, car l’Éternel a parlé. »
(Ésaïe 25:8)

⤑ Ce texte a parfois été traduit au futur, comme une promesse de lendemains qui chantent. Je pense que c’est vrai mais que c’est plus que cela. C’est trop facile de promettre un futur merveilleux, comme d’ailleurs de promettre des catastrophes de fin du monde. Bien des manipulations sont tissées d’annonces de ce genre. Ce n’est pas le cas ici. Pour la bonne raison qu’il n’y a pas de temps futur en hébreu. Les verbes sont ici au temps hébreu de « l’inaccompli », c’est à dire que l’action est en cours. C’est vrai qu’il y a encore du travail à faire pour atteindre la perfection du bonheur, c’est pourquoi les verbes ne sont pas à « l’accompli », mais ces actions sont à recevoir dans le présent de notre vie actuelle. C’est pour cela que cette annonce est importante, elle nous est donnée pour nous aider à vivre des choses décisives.

⤑ L’action de Dieu consiste à aider, soigner, secourir, en particulier la personne en pleurs (sans condition sur l’origine de sa détresse, que ce soient des larmes de souffrances, d’injustice subie ou de remords coupables). L’action de Dieu n’est pas réservée à tel ou tel « élu » ou « juste », mais il étend ses soins de consolation à tous les visages. « L’Éternel essuie les larmes de tous les visages » : c’est à dire que les larmes sont encore en train de couler, hélas : alors Dieu se dépêche, dans le présent, afin, d’abord, de palier au plus pressé en nous soulageant du symptôme : la souffrance aigue. En même temps, il travaille déjà en profondeur pour en supprimer la cause.

⤑ Il y a là une expérience de Dieu à faire dans le présent, particulièrement dans la prière où nous nous ouvrons volontiers à l’action de Dieu. Ce n’est pas un saut dans la joie parfaite, c’est un soin, un bon soin. C’est un mieux à vivre déjà maintenant, et à vivre comme un cheminement.

⤑ Il a parfois été redouté que la justice de Dieu sélectionne quelque personnes arbitrairement, ou ne retienne que certaines personnes plus performantes du point de vue de la foi, des rites ou des actes. Cette théologie nuit gravement à notre ouverture confiante à Dieu. Ce verset du livre d’Ésaïe, et plus encore chaque geste du Christ, nous assurent que nous n’avons rien à craindre, cette promesse de Dieu est absolument pour nous et pour maintenant.

par : pasteur Marc Pernot

verset médité prêt à être imprimé

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Un commentaire

  1. Claire-Lise dit :

    Cher Marc,

    Merci de ce beau verset d’Esaïe, cher Marc et de votre commentaire sur les pleurs.

    J’ai souvent eu médité ce passage de 1 Samuel : 10 où il est dit d’Anne, cette femme stérile : « l’amertume dans l’âme, elle pria et versa des pleurs. » Après avoir prié dans le temple de Silo, il est dit :

    « Cette femme s’en alla. Elle mangea et son visage ne fut plus le même. » C’est dire à Dieu dans un signe d’abandon : mes impasses, ma tristesse, je te les remets , tu vois que c’est trop lourd à porter pour moi.

    Je suis toujours émerveillée de voir que, tant de femmes dans la Bible, pleurent seules, mais devant Dieu. C’est peut-être le meilleur lieu pour épancher ses larmes.

    Le verset du psaume 56 : 8 m’a souvent eu encouragée : « Tu comptes les pas de ma vie errante ; recueille mes larmes dans ton outre : ne sont-elles pas inscrites dans ton livre ?  »

    Viendra le jour où il n’y aura plus de cri, plus de deuil, plus de peine, où Dieu essuiera toute larmes de mes yeux, ces larmes versées dans la solitude morale la plus intense et que Dieu a recueillies (Apoc. 21 : 4)

    Peu d’écrits théologiques concernent les larmes. Pour ma part, j’ai lu avec beaucoup d’intérêt et d’émotion le livre de Catherine Chalier, Le traité des larmes, ainsi que celui d’Anne Lécu : Des larmes.

     » Le Talmud enseigne ainsi que, si toutes les portes du Ciel semblent hermétiquement fermées, même aux plus ardentes prières, les larmes peuvent malgré tout encore les ouvrir , selon la parole du Psaume :  » Ne sois pas sourd à ma larme (el dimati al téherech) » (39,13).

    Rachi le remarque d’ailleurs, puisqu’il est écrit  » ne sois pas sourd  » – plutôt que « regarde » -, cela signifie que les larmes sont entendues par Dieu, même quand elles restent invisibles.

    Ce qui suggère qu’elles demeurent parfois l’unique prière à la disposition d’un homme meurtri au plus profond de lui-même par le mal, au point de murmurer, comme Job, qu’il est  » rassasié de honte  » (10,15) et de sombrer dans le mutisme. »

    (Traité des larmes, fragilité de Dieu, fragilité de l’âme, Catherine Chalier, Albin Michel, 2008, p.61, 62, 63 )

    Ou le livre d’Anne Lécu, médecin en milieu carcéral et dominicaine :  » Pour le croyant, chanter « chaque nuit, je pleure sur mon lit  » (Psaume 6 : 7), c’est prendre en son chant les éplorés qui n’ont plus de chant et le porter devant Dieu. Mais plus que tout, c’est mettre ses mots dans les mots du Christ, comme on met ses pas dans ses pas, car lui a prié les psaumes , et a chanté  » chaque nuit, je pleure sur mon lit ». Toute prière des psaumes est devenue prière du Christ puisqu’il a prié les psaumes. De même qu’il s’est fait homme, il a mis ses mots dans les mots des hommes, pour les habiter, les porter, et il a pleuré. Le croyant qui chante « chaque nuit, je pleure sur mon lit » rejoint aussi le Christ en larmes. A force de chanter les larmes ou de chanter les cris de joie des psaumes, il quitte l’anesthésie et apprend à faire de son coeur, un coeur de chair et non de pierre. »

    (Des larmes, Anne Lécu, Cerf, 2012, p. 68)

    Bien fraternellement et merci pour tout

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