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Texte Biblique

« L’amour est patient, l’amour est bon, il n’a pas de passion jalouse… » (1 Corinthiens 13:4-8)

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Un verset poétique, théologique et éthique

⤑ Avec son « hymne à l’amour », l’apôtre Paul nous a vraiment offert une des plus pages les plus célèbres de la littérature mondiale. Ce texte est plus qu’un joli poème :

⤑ Il remet à sa place la religion, à sa juste place. C’est très précieux car alors la religion sera pour notre meilleur et nous éviterons les risques que cet outil puissant présente.

⤑ Il est une réflexion profonde sur ce que c’est qu’aimer, de cette qualité d’amour qui est appelée « agapè » dans l’Évangile et consiste à chercher à aider l’autre à être plus en forme. C’est très précieux à ajouter à l’amour des amoureux, mais aussi à l’amour entre parents et enfant, et entre de bons amis.

⤑ Cet hymne à l’amour est aussi, et sans doute d’abord, une théologie : une description de Dieu et de sa façon d’être telle que Jésus-Christ nous l’a fait connaître. En effet, quoi d’autre ou qui d’autre est comme dans ce texte : incarnant les plus hautes qualités, ne mourant jamais et dans un mouvement en avant que Paul nous invite à rejoindre en courant à sa suite ? Cela ne peut être que Dieu, rien d’autre au monde n’est éternel et nous invite à l’éternité. Quand on remplace le mot « amour » dans ce texte par le mot « Dieu », nous découvrons une saisissante confession de foi en Dieu rejoignant Jean qui lui aussi affirme « Dieu est amour », ce qui est ici magnifiquement explicité par Paul :

↪ « Dieu est patient, il est bienfaisant, il n’a pas de passion jalouse, il ne compte pas le mal, il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il se réjouit de la fidélité, Dieu pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. Dieu ne meurt jamais… Poursuivez Dieu. »

⤑ Effectivement, cette théologie remet la religion à sa place : comme n’ayant de sens que comme une marche animée par cet amour qu’est Dieu. Cela guide notre façon de faire de la théologie, d’interpréter la Bible, de prier, d’aller au culte, et d’agir en ce monde.

par : pasteur Marc Pernot

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Un commentaire

  1. Rosset Claire-Lise dit :

    Cher Marc,

    Merci infiniment pour ce rappel de l’hymne à l’amour qui nous dépasse, tant nous avons besoin de nous sentir aimés, pardonnés, relevés, remis en vie par le Dieu d’amour pour le pratiquer envers notre prochain et…nous -mêmes si prompts à avoir des regrets.

    J’ai beaucoup étudié ce passage de Jean 21 sur cette patience du Christ qui se met au niveau de son disciple Pierre qui ne peut l’aimer que d’amitié et qui arrivera un jour à l’aimer de manière inconditionnelle. Et nous aussi, nous avons besoin de temps pour entrer dans cet amour infini de Dieu pour chacun-e de ses créatures.

    Je me permets de mettre une citation d’un livre de Viviane de Montalembert, théologienne, intitulé : Le regard de Jésus sur Pierre

    « En chaque juste, c’est tout le parcours qui conduit le monde au Père, toute l’histoire du salut qui est chaque fois convoquée. Ainsi Pierre, l’ami indéfectible, le compagnon fidèle, à l’issue de sa lamentable trahison sort pout pleurer. Ce soir-là Pierre est sauvé. A travers l’échec tragique de son bon vouloir, l’amour enfin peut le rejoindre. Les larmes en sont le signe*. L’aveu d’impuissance achève en lui ce que la volonté droite et la ferme détermination avaient depuis longtemps engagé. Tout ce qu’il a voulu donner, il peut enfin le recevoir. En face de lui, pour la première fois, il y a plus que lui-même, il y a quelqu’un !

    Le Seigneur, se retournant, fixa son regard sur Pierre. Et Pierre se ressouvint… (Luc 22 : 61)
    Enfin, il est vu ! L’échec vécu comme un triomphe ouvre devant lui un horizon libérateur.
    Et toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères. (Luc 22 : 32)

    Revenu de quoi ? De la méconnaissance d’un Dieu qui n’est même pas qui l’on croit. De même Zachée, de même Marie-Madeleine. Dans la vertu comme dans la transgression, pour celui qui veut la vie – et qui la veut quoi qu’il en coûte – un jour est atteinte la limite au-delà de laquelle il n’y a plus rien… ou Dieu ? La sainteté alors n’est pas loin, qui est de n’avoir absolument rien à soi, ni le bien qu’on fait, ni même le mal. Quand toute notre humanité, toutes les ornières de notre histoire et de notre mémoire ont été longuement traversées par la supplication, alors nous sommes prêts enfin à voir Dieu tel qu’il est. La vraie vie peut commencer, la nouvelle naissance annoncée à Nicodème.

    La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent ! (Jean 17 :3)
    Un Autre est là, qui enfin peut parler. »

    * note 7 :« On pleure quand l’amour vous rejoint. » (Jean-Pierre Olivier)

    (Voir comme Dieu voit, Viviane de Montalembert, Parole et Silence, 2003, p. 87, 88)

    Bien cordialement
    Claire-Lise

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