20 avril 2020

Témoignages

« Tout ce que vous faites, faites-le de toute votre âme, comme pour le Seigneur » (Paul aux Colossiens 3:23 )

Un homme seul, assis à la fenêtre devant la ville - Image par Pexels de Pixabay

Un Lièvre en son gîte songeait (Car que faire en un gîte, à moins que l’on ne songe ?) ; Dans un profond ennui ce Lièvre se plongeait : Cet animal est triste, et la crainte le ronge…. (Jean de La Fontaine)

Comment être fidèle à Dieu dans son métier, ou dans sa vie sans métier, dans ses occupations et dans ses loisirs, dans sa solitude peut-être ? L’apôtre Paul nous donne dans ce verset une piste intéressante : faire que toute activité, même profane, même la plus simple, devienne un acte religieux.

Autrefois, le christianisme a eu tendance à séparer les actes religieux de la vie courante. L’acte religieux par excellence était alors d’aller à l’église, de dire des prières, de jeûner, ou de faire un pèlerinage. Cela présente le risque de conserver une vie ordinaire, voire mauvaise, en toute bonne conscience parce que l’on pratique quelques œuvres de charité ou de piété. La réforme a cherché à rapprocher l’acte religieux de la vie courante, en relativisant les œuvres religieuses comme des moyens utiles au service de la foi. Cette façon de voir était déjà dans la prédication des prophètes et dans des psaumes disant que l’Éternel désire plus un cœur qui se confie en lui que des pèlerinages à Jérusalem ou des sacrifices d’animaux.

L’important n’est pas de faire des actes religieux, mais c’est d’être religieux, c’est-à-dire d’être en relation avec Dieu et que cela embellisse la vie. Chacune des 1000 activités de notre existence peut ainsi devenir un acte religieux, un acte habité, transformé par la foi, l’espérance et l’amour.

Pour progresser vers cet idéal, nous avons besoin de prendre du temps pour des activités ayant pour but d’entretenir et de développer notre foi. C’est une bonne hygiène, nous le faisons tous. Mais il est bon de le faire avec un certain humour, en nous souvenant que ces activités ne sont que des moyens, à nous-mêmes de faire en sorte de composer notre programme, d’évaluer ses résultats et de l’ajuster, de sorte qu’il ouvre plus largement notre être à Dieu, et le laisser embellir notre vie par sa présence, développant notre élévation, notre hauteur de vues, notre liberté, notre paix intérieure, notre prière, notre bienveillance pour les autres y compris ceux qui ne nous plaisent pas…

C’est ce que veut dire Jésus quand il dit  » le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat  » (Marc 2:27). Le culte est fait pour l’homme, pourrait-on dire à la suite de Jésus, pour qu’enfin notre existence soit une louange à Dieu. Le culte n’est pas, ne doit pas être, le sommet de notre vie religieuse, il est un exercice au service de l’essentiel qu’est la rencontre de la personne seule à seule avec son Dieu. Le culte n’est qu’un exercice… mais c’est un exercice qui fait du bien, qui aide fort. Même si l’on est que deux ou trois, dit Jésus (Mt 18:20). Car l’humain n’est pas seulement un animal spirituel, c’est aussi un animal social. Certes.

L’accent est mis sur la vie de tous les jours, plus que sur les activités d’église qui sont de simple moyens. C’est plus juste, cela remet chaque chose à sa place. De plus, en ce temps où nous ne pouvons malheureusement pas nous retrouver ensemble, nous pouvons avoir une autonomie de notre foi, de notre pensée, de notre prière. L’essentiel est bien là. Et en cette période pas très rigolote, c’est très très précieux.

N’hésitez pas à proposer un beau texte de foi qui vous aurait inspiré.

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