24 septembre 2018

pasteure Carolina Costa - Eglise Protestante de Genève
Témoignages

Confession de foi personnelle de la pasteure Carolina Costa

Par : pasteure Carolina Costa

pasteure Carolina Costa - Eglise Protestante de GenèveLorsque je considère l’histoire de l’univers depuis son commencement jusqu’à aujourd’hui, son immensité, sa complexité, sa beauté….
Lorsque je découvre la variété infinie d’étoiles, de galaxies, de planètes, d’espèces vivantes…
Lorsque je perçois qu’une somme d’atomes toute simple a permis de constituer un être humain capable de rêver, de penser, d’imaginer, d’inventer des langages différents, des alphabets, des musiques, des poésies, des œuvres artistiques, des constructions prodigieuses, des idées révolutionnaires, des religions… Lorsque je fais l’expérience des diverses déclinaisons de l’amour agapé comme la compassion, la tendresse, le partage, le pardon, la solidarité, la miséricorde…
Lorsque je suis le témoin de toute naissance, renaissance, vie, résurrection…
Lorsque je réalise que tout change, partout, tout le temps mais que la seule chose qui demeure est l’amour…
Alors je crois qu’il y a en-dehors de nous un Dieu Vivant, Créateur et Aimant qui a voulu tout cela.

Je crois que
« Dieu est Amour ;
Celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui…
Quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu ». 1 Jean 4

Je crois que l’Eternel, l’Insaisissable, le Père a semé cet amour dans le cœur de chaque être humain et qu’il est donné à tous de Le reconnaître par divers canaux. Je crois en effet que toute Parole ou tout Geste qui (é)meut nos cœurs est Parole/Geste de ce Dieu Vivant. Je crois qu’Il se révèle de manière discrète, douce et lumineuse à l’extérieur mais aussi au plus profond de soi, et qu’il est donné à chacun de découvrir Son existence et les secrets de Son Amour infini.

Je crois que Dieu nous a créés libres. Libres de nous tourner vers lui ou de le fuir, libres de l’accueillir ou de le rejeter, libres d’aimer ou de haïr, libres de vivre ou de mourir… Quels que soient nos choix, je crois qu’Il nous aime malgré tout, car Son amour n’a pas de limites, n’a pas de conditions et n’a pas de fin.

Je me déclare chrétienne, car je crois que le Très-Haut a choisi, à un moment donné dans l’histoire, de descendre au plus bas en s’incarnant dans un homme : Iéshoua, Jésus de Nazareth, que ses disciples ont reconnu comme Christ. Je crois qu’il est Fils de Dieu au sens de « cet homme » que Dieu a choisi de remplir de sa Présence, afin que les humains puissent découvrir à travers sa vie, sa parole, ses gestes, sa mort et sa résurrection qui IL EST et qui JE SUIS appelé à devenir. Il s’agit là du mystère profond de l’incarnation dans la foi chrétienne qui m’interpelle et me questionne continuellement.

Je crois que chaque être humain est appelé à vivre dans la plénitude de la Présence de Dieu et que le seul but de la vie est d’aimer et d’être aimé, selon l’enseignement de Jésus-Christ : « Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur ; tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là. ». (Mc 12, 29-31).

Je crois à l’enseignement de l’amour radical, enseigné par le Christ qui seul peut vaincre tout mal, toute obscurité et toute mort. Je crois que nous sommes appelés à devenir des apprentis de cette Parole, à la faire grandir en nous, à la laisser nous transpercer afin d’en vivre et de la pratiquer.

Je crois au Royaume de Dieu proclamé par Jésus, qui se trouve déjà en chacun de nous, et qui nous déclare bienheureux ici et maintenant. Je crois que nous sommes appelés à œuvrer au cœur de ce monde pour « faire voir » cet Invisible, à être porteurs de cette espérance en devenant des artisans de douceur, de paix, de justice, de miséricorde et d’amour agapé partout où cela est possible auprès des plus petits, en commençant par nous-mêmes.

Je crois que Jésus est mort sur une croix, trahi, abandonné, incompris, victime innocente de ce qu’il y a de pire dans l’humain, à savoir son orgueil, sa bêtise, son ignorance et sa violence. Je crois que c’est par ce geste ultime du don de lui-même, qu’il a révélé l’amour infini que Dieu a pour le monde et pour les humains, qu’Il aime malgré tout. Comme un Père ou une Mère qui aime ses enfants inconditionnellement, Il pardonne toutes nos fautes, nos misères et nos fragilités car Il veut notre bonheur. Lorsque je suis saisie de la profondeur de ce geste, je fais cette expérience incroyable et bouleversante de la grâce de Dieu. Une grâce qui me sauve de la toute-puissance, qui me libère de l’angoisse, de mes enfermements, de tout jugement, de tout ce qui m’empêche d’être unie dans son amour. Une grâce à l’œuvre jour après jour et que nous sommes invités à laisser nous transformer et à laisser s’enraciner dans les profondeurs de notre être.

Je crois que trois jours après la mort de Jésus, des femmes ont découvert son tombeau vide et qu’elles ont vécu une expérience spirituelle inouïe suivie par d’autres. Cette expérience s’est traduite par les disciples dans les mots Résurrection, Ascension, Vivant. Je fais confiance à cette Parole qui me dépasse et qui m’a été transmise depuis des générations et des générations. Ecouter ces croyants qui ont témoigné du fait que le Christ et sa Parole sont toujours vivants et qu’ils ont fait, font et feront encore vivre des millions d’êtres humains dans le monde, continue de m’émouvoir et de m’interpeller. Oui, je crois profondément que la mort n’a pas le dernier mot sur nos vies.

Je crois que depuis la résurrection de Jésus, Dieu nous a laissé son Esprit qui inspire, réunit et remplit les croyants de sa Présence. Je crois que son Esprit ne connaît pas de frontières et que nous pouvons le retrouver partout où l’Amour se fraie un chemin, où sa Parole est proclamée et là où deux ou trois sont réunis en son Nom.

Enfin, en tant que réformée, je m’inscris dans la tradition des Réformateurs du XVIème siècle. A leur suite, je place la Parole de la Bible, la Grâce et la Foi au cœur de ma vie. Une Parole toujours à être écoutée, méditée, interprétée, priée, pratiquée, jour après jour, et qui me permet de toucher un bout d’Infini, de me rapprocher de moi-même, des autres et donc de Dieu.

Je crois que la foi est un chemin et non pas un aboutissement, un travail continu plutôt qu’un but. Je ne la considère donc jamais acquise une fois pour toutes. Elle est nourrie d’une étude des Ecritures, d’une vie spirituelle de prière et d’une pratique quotidiens. Je suis donc toujours en chemin, sur ce chemin de Galilée avec d’autres disciples comme compagnons de route, en recherche, en apprentissage, ouverte aux questions, aux doutes, aux rencontres, au dialogue avec d’autres confessions chrétiennes et d’autres traditions spirituelles. Tout ce qui me permet d’enrichir et d’élargir toujours plus ma foi, ma spiritualité et mon humanité.

Enfin, je crois que Dieu a aussi beaucoup d’humour, qu’Il nous offre des signes toujours étonnants de sa Présence et qu’Il nous rencontre toujours là où nous ne l’attendons pas…

Amen

pasteure Carolina Costa

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3 Commentaires

  1. Émile Morantin dit :

    Bonjour pasteure Costa,
    Je me permets une intervention dans votre écrit!
    s’incarner(chair)j’ai un peu de mal avec ce mot;remplir de sa présence un homme,tout à fait d’accord!!
    Une petite piste,si je peux me permettre,un mot que j’ai entendu dans une lecture faite par un prêtre à un groupe d’enfants pendant que je méditais(distraitement donc!)dans un coin de la cathédrale de Vannes (France)
    « celui -ci est mon fils bien aimé celui qu’il m’a plu de « choisir »(Matthieu) ou Luc: »aujourd’hui »je t’ai engendré .
    Choix de Dieu sur un homme qu’il à élu ou incarnation mystérieuse dans le sein d’une vierge?
    Mais sans doute aie-je mal interprété vos propos!
    pouvez-vous m’éclairer?

    1. Marc Pernot dit :

      Bonjour
      Merci, c’est bien intéressant.
      S’incarner me semble plus sympa et riche que remplir. Car s’incarner veut dire que nous participons pleinement, cela nous invite à digérer ce qui vient de Dieu, le faire nôtre à noter façon. Que cet amour infuse dans notre existence, jusque dans nos actes.
      Mais bon, toute image a ses limites, car il s’agit bien entendu d’images, de façons de parler. L’essentiel est de le vivre à sa façon et de l’exprimer comme on le vie.

      Ce que vous avez entendu est parfaitement exact. Il y a une variante importante dans l’Evangile de Luc qui dit que, lors du baptême de Jésus, Dieu lui dit « Tu es mon Fils bien-aimé, aujourd’hui je t’ai engendré ». C’est effectivement une alternative à la conception miraculeuse, ou une autre façon de présenter ce lien qui unit Dieu à Jésus, et qui nous unit aussi à eux : par la grâce de Dieu qui nous adopte comme son enfant bien aimé, et qui nous engendre ensuite, en nous donnant son Esprit, un souffle qui nous anime.

  2. Gouider dit :

    bonjour pasteure Costa
    Ja vous souhaite une bonne fete de Noel et je vous souhate une bonne et heureuse nouvelle année pleine de joie,santé bbnheur et reussite dans tous les domaines
    A Gouider

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