Question pourquoi les Protestants des églises réformées n´ont pas d´évêque ?
Question posée :
Bonsoir Monsieur le Ministre
Les Catholiques ont un Evêque, Les Luthériens ont un Evêque ,
Voila ma question : Mais les Reformés n´ont pas d´Evêques dit dans une conference en Allemagne sans explications pas plus, pas moins.
Pourquoi ? est que vous pouvez me donnez une reponse courte est precise.
Et combien cela couterai ?
Joyeux Noel .
Merci d´avance
Bien cordialement.
Réponse d’un pasteur :
Bonjour Monsieur
Pourquoi les chrétiens protestants réformés n’ont pas d’évêque ? Il me semble que l’idée est que nous avons pour seul chef Jésus-Christ, que tous les chrétiens sont égaux devant Dieu, et que l’Esprit souffle où il veut, s’adressant aussi bien à une petit berger (ou une petite bergère) qu’à un grand savant. Que la vie est complexe, faite de cas particulier et qu’il convient donc à chacun de chercher qu’est-ce qu’il décide, en conscience, devant Dieu.
Nous avons donc une église sans hiérarchie du point de vue de ce que le chrétien devrait faire ou croire. Et je vous assure que c’est une vraie bénédiction. C’est un peu fatiguant car alors le fidèle est amené à se poser des questions, à prier, réfléchir, décider, évoluer par lui-même. Et sa seule sécurité est l’aide et le pardon de Dieu. C’est bien plus sûr que d’avoir un évêque.
Nous n’avons donc pas d’évêque, il y a par contre une organisation de l’église afin que l’institution fonctionne, avec des représentants des fidèles dans chaque paroisse, se réunissant en assemblées locales, régionales… Mais il s’agit d’organisation de l’église, pas de réguler la foi des fidèle, ni leur pratique.
Cela dit, je ne juge pas les autres chrétiens et autres églises, chacun son style, bien sûr.
Vous avez raison de penser au coût de l’organisation de l’église. C’est clair que cela demande des moyens financiers. Je ne pense pas que ça coûterait nécessairement plus cher d’avoir des évêques. Ils ne sont pas non plus obligés d’habiter dans des palais et d’être habillés comme des princes. En tout cas dans notre église : les dons sont libres, et toute personne de bonne volonté est bienvenue aux activités faites pour elle. C’est donc offert par ceux qui donnent librement. C’est en signe de la grâce de Dieu qui, par définition est gratuite.
Avec mes cordiales salutations
par : pasteur Marc Pernot
Articles récents de la même catégorie
- Quelle est la différence entre les éditions de la Bible Segond ? Que pensez-vous d’une déclaration anticipée d’euthanasie ?
- Demande de traduction littérale du Psaume 139:16, notre vie et notre mort aurait-elles été déterminées par avance ?
- Jésus fils unique de Dieu, pourtant nous sommes enfants de Dieu nous aussi ? Pourquoi prier « au nom de Jésus », ou prier Jésus ?
Articles récents avec des étiquettes similaires
- « Toute la nuit, j’ai cherché celui que mon cœur aime. » (Cantique des cantiques 3:1)
- Demande de traduction littérale du Psaume 139:16, notre vie et notre mort aurait-elles été déterminées par avance ?
- Je constate que je n’arrive pas du tout mais alors pas du tout à aller régulièrement à la messe et à prier. Je n’arrive pas à savoir pourquoi.
Bonjour,
Juste pour ajouter un grain de sel, je pense qu’il est important de souligner ce qu’un évêque implique pour les uns et pour les autres, car pour les Catholiques, les Orthodoxes et les Anglicans (jusqu’à un certain point), ce type d’organisation est lié à un point de dogme : la succession apostolique (soit la croyance en une légitimité de l’Église qui repose sur une « lignée » d’évêques qui remonterait jusqu’aux apôtres).
Pour les Luthériens et les Réformés, en revanche, la seule forme de « succession » est le sacerdoce universel transmis par le baptême, et quand évêque il y a (ou « surintendant », ou « inspecteur ecclésiastique », en fonction des traditions), il ne peut être qu’un élément de l’organisation de l’Église particulière, au même titre que les autres ministères personnels ou collégiaux.
L’une des meilleures preuves de la déconnexion, chez les Protestants, entre dénomination et type d’organisation, est que l’Église Réformée de Hongrie a des évêques. Cependant, ce titre n’est pas à vie, mais lié à un mandat (électif et temporaire) et, contrairement à certains épiscopats luthériens du Nord de l’ Europe, il n’existe pas de « primat » ou d' »archevêque » ; la comparaison avec les inspecteurs ecclésiastiques des Luthériens français est plus pertinente.
Concernant le coût de l’épiscopat réformé hongrois, je pense qu’il n’est pas prohibitif : l’apparat n’est pas sensiblement différent de ce qu’il en est pour les autres pasteurs, et je peux même préciser, pour avoir visité l’appartement de fonction de l’évêque de Debrecen, qu’il est comparable, par la taille et le confort, à bien des presbytères protestants français (et comme eux prévu pour l’accueil d’une famille raisonnablement nombreuse, le cas échéant).
Pour ajouter un point de vue français, l’Église Protestante Unie de France dispose déjà, dans sa « sphère réformée », de présidents de conseils régionaux qui sont des pasteurs affectés à plein temps aux instance régionales. Les remplacer par des inspecteurs ecclésiastiques ou des évêques ne devrait donc guère occasionner un surcoût. C’est par conséquent une simple question de choix, les Réformés français restant très attachés (comme l’Église Protestante de Genève, depuis son origine je pense) à un fonctionnement collégial des instance décisionnelles. L’existence d’inspecteurs ecclésiastiques se limite donc en France à la « sphère luthérienne », leur généralisation n’étant pas vraiment un sujet d’actualité.
Bien fraternellement
on ne peut trouver aucun argument probant à une hiérarchie sacerdotale dans l’Eglise du Christ, même le rôle du prêtre est sujet à caution; les Apôtres ne sont que les premiers disciples à avoir suivi le Christ. lorsque le Christ à la cène ordonne de: « faire ceci en mémoire de lui » il entend que le pain et le vin partagé sont son corps communautaire et sa vie spirituelle qui se répand. laissons au théologiens et à ceux qui ont vécu du système, le soin de se justifier. le Chrétien reçoit l’esprit du Christ au baptême; quand il adhère à la foi qui lui est proposée ; tout le reste est de la « cuisine ecclésiastique.
Heureusement que l’humain reçoit l’Esprit avant son baptême. Ce serait attacher trop d’importance à ce geste humain (à la cuisine ecclésiastique, comme vous dites).
C’est l’Esprit qui nous donne d’aimer (1Jean 4:7), et il arrive quand même d’aimer un peu avant le baptême !
L’Esprit est donné par grâce, par la seule grâce de Dieu. Notre amour et notre foi n’est pas une condition mais c’est une réponse à la grâce de Dieu.
La foi n’est pas une adhésion à quelque formule de doctrine (encore de la cuisine ecclésiastique), elle est une relation, une recherche, un appel à ce Dieu que nous ne connaissons que fort peu encore.