Bible et téléphone branchée dessus - Image par congerdesign de Pixabay
Bible

Quelle est la spécificité de la lecture chrétienne de la Genèse ?

Par : pasteur Marc Pernot

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SOS devoir de théologie ?

Question posée :

Bonsoir Pasteur j’espère que ça va? Je vous remercie pour tous vos partages bibliques. Ce soir j’ai besoin de votre aide pour un devoir .
– Quelle est la spécificité de la lecture chrétienne de la genèse?
– Pourquoi la dimension prophétique donne-t-elle un sens eschatologique?
Merci d’avance.
Cordialement

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Bon courage pour vos études de théologie !

Quelle est la spécificité de la lecture chrétienne de la genèse?

D’abord, quelle est la spécificité du Christ ? Car une lecture chrétienne de la Bible Hébraïque est une lecture cohérente avec ce que Jésus a révélé de Dieu.

  • Comme le dit Paul, ce qui est particulièrement remarquable c’est que Christ a manifesté l’amour de Dieu : Ro 5:6-8 et Ro 8:39
  • Comme le dit Jean, ce que Christ a révélé c’est « que Dieu est lumière, et qu’il n’y a point en lui de ténèbres. » (1 Jean 1:5).
C’est à mon avis le kérygme (le cœur du cœur de l’Evangile du Christ), et par conséquent, c’est le principe herméneutique, la clef de toute interprétation d’un passage de la Bible Hébraïque.
En effet, quand le Christ dit que « tout est accompli », a-t-il accompli les écritures ? C’est très discutable. tout dépend comment on interprète tel ou tel passage de la Bible Hébraïque. C’est pourquoi certains juifs disent ne pas reconnaître Christ en Jésus. Ces juifs connaissant la Bible tout aussi bien et même mieux que nous. Par exemple « Le loup habitera avec l’agneau, Et la panthère se couchera avec le chevreau; Le veau, le lionceau, et le bétail qu’on engraisse, seront ensemble, Et un petit enfant les conduira. » (Esaïe 11:6) n’est manifestement toujours pas accompli au sens matériel.
Or, le chrétien est, par définition, une personne qui pense que Jésus est le Christ, accomplissant donc les écritures. Cela implique de faire toujours une interprétation de n’importe quel passage de la Bible Hébraïque qui fasse que Jésus effectivement accomplisse cette écriture. Que les actes de Dieu dans ce texte corresponde aux actes que nous savons que le Christ a fait (Jn 14:9). Et donc c’est comme avec le passage d’Esaïe 11, si le passage n’est pas possible au sens matériel, c’est qu’il convient de le lire au sens figuré.
Ensuite il y a des passages faciles, quand la citation est évidente. par exemple dans la première page de la Genèse, cette page est reprise par le prologue de Jean, quand il est question d’Esprit de Dieu qui se rend présent sur le chaos, on pense au Christ calmant la tempête, consolant, guérissant. Quand la lumière est créée, on pense à Christ lumière du monde et faisant de nous la lumière du monde, on pense à Jésus guérissant l’aveugle né, ses yeux et sa vue spirituelle…

Pourquoi la dimension prophétique donne-t-elles un sens eschatologique ?

Pour cette seconde question, j’ai plus de mal. Je ne mettrais pas ma main à couper que cela soit toujours vrai au sens premier du texte. La prophétie est un regard de vérité sur le présent, permettant de comprendre là où nous en sommes et où cela nous mène. Mais en même temps, la prophétie est souvent faite pour ne pas se vérifier ! Le prophète annonce que telle catastrophe va arriver afin que les personnes se convertissent et que la catastrophe n’arrive pas. Par exemple dans l’histoire de Jonas.
Pour arriver à l’affirmation que vous dites, il est alors question de la lecture allégorique de la prophétie : dans tout passage il est possible de chercher ce qui transparait de la finalité ultime, c’est le sens anagogique le 4e des quatre sens de l’écriture.
Cela dit, si votre faculté de théologie est « évangélique », il est possible que les écritures soient lues avec une grille de lecture imposée par la tradition de l’évangélisme, et à ce moment là, vous devriez vous référer à des ouvrages internes à cette tradition évangélique, sinon vous allez avoir des ennuis.
Dieu vous bénit et vous accompagne

.

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

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Un commentaire

  1. François Cabane dit :

    Bien entendu, n’oublions jamais que de nombreux textes étaient des poèmes, et par conséquent, devaient être interprétés comme tels. La Genèse, par exemple. Le centre du livre de Job, aussi. Et l’histoire de Jonas. L’Apocalypse, aussi. Je pense donc que le message qui doit être retenu est évidemment au deuxième degré (sinon davantage…). Les passages en prose dont plus complexes car il peut avoir plusieurs mains, de plusieurs écoles différentes. Chacun peut (doit ?) lire la Bible, mais il appartient a chacun (avec l’aide du pasteur) de se faire une opinion personnelle.

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