
Que pense Dieu de la sexualité avant le mariage ?
Question posée :
Bonjour,
Je suis chrétien depuis plus de 30 ans, et j’ai fréquenté divers courants chrétiens : je suis né catholique, puis je me suis « converti » à l’âge de 22 ans et ai rejoint une Eglise évangélique de Réveil. J’ai ensuite fréquenté une Eglise évangélique Libre, puis l’Armée du Salut. Je lis beaucoup de livres chrétiens, de livres sur les relations humaines, des livres de psychologie, etc.
Mon esprit s’est beaucoup plus ouvert qu’à mes débuts de foi chrétienne. Actuellement, je fréquente une femme, et je me pose sérieusement la question de la sexualité avant le mariage. Si je lis des articles dans le monde évangélique, ce milieu semble le condamner de manière ferme, classant cela dans la catégorie « fornication », acte jugé sévèrement par Dieu.
Dans le milieu Réformé, ce thème ne semble pas poser de problème, dès le moment où la relation est une relation engagée, stable, durable et où le respect et l’amour sont au centre.
Aussi, je ne sais pas trop quoi penser… Chacun y va de ses arguments, mais ma lecture de la Bible me semble ne pas donner de verset 100% clair à ce sujet. Il y a sujet à interprétation… Si cela était tellement important pour Dieu, n’y aurait-il pas des versets qui diraient clairement : « Moi le Seigneur, je veux qu’un homme et une femme n’aient pas de relations sexuelles avant de s’être engagés par l’acte du mariage » ?
De plus, notre vision du mariage n’est pas la même que celle d’il y a 2000 ans, du temps de Jésus, n’est-ce pas ?
Je vous mets ci-dessous une copie d’un article que j’ai trouvé sur le site « TopChrétien », et j’aimerais avoir votre avis éclairé sur ce sujet, et vos commentaires sur ce type d’article…
Je désire de tout cœur obéir à la volonté de Dieu, et pour cela j’ai besoin d’avoir une vision claire et équilibrée sur ce thème…
Merci pour votre aide et que Dieu vous bénisse !
Copie de l’article sur « TopChrétien » :
Le sexe avant le mariage est-il péché ?
Dans la Bible, aucun terme hébreu ou grec employé ne fait précisément référence au sexe avant le mariage.
La Bible condamne clairement l’adultère et l’immoralité sexuelle, mais le sexe avant le mariage entre-t-il dans cette définition ?
D’après 1 Corinthiens 7.2, la réponse est clairement oui : « Toutefois, pour éviter toute immoralité sexuelle, que chaque homme ait sa femme et que chaque femme ait son mari ». Dans ce verset, Paul présente le mariage comme un « remède » à l’immoralité sexuelle. Pour résumer, 1 Corinthiens 7.2 dit que, puisque les hommes ne savent pas se contrôler et qu’il y a tant d’immoralité sexuelle hors mariage, ils doivent se marier pour satisfaire leurs passions d’une manière conforme à la morale.
Ainsi, comme 1 Corinthiens 7.2 inclut clairement le sexe avant le mariage dans sa définition de l’immoralité sexuelle, tous les versets bibliques qui condamnent l’immoralité sexuelle, condamnent aussi le sexe avant le mariage comme péché. Le sexe avant le mariage fait partie de la définition biblique de l’immoralité sexuelle. De nombreux passages des Écritures (Actes 15.20, Romains 1.29, 1 Corinthiens 5.1, 6.13, 18, 7.2, 10.8, 2 Corinthiens 12.21, Galates 5.19, Éphésiens 5.3, Colossiens 3.5, 1 Thessaloniciens 4.3, Jude 1.7) disent que le sexe hors mariage est péché. La Bible enseigne l’abstinence avant le mariage. Les rapports sexuels entre un mari et sa femme sont la seule forme de sexe que Dieu approuve (Hébreux 13.4)
Trop souvent, nous nous concentrons sur l’aspect récréatif du sexe à l’exclusion d‘un autre aspect important : la procréation. Le sexe dans le cadre du mariage procure beaucoup de plaisir et Dieu l’a voulu ainsi. Il veut que les hommes et les femmes aient du plaisir à leur activité sexuelle dans le cadre du mariage. Le Cantique des Cantiques et plusieurs autres passages bibliques (comme Proverbes 5.19) décrivent clairement les joies de la sexualité. Mais les couples doivent comprendre que Dieu a d’abord prévu la sexualité pour faire des enfants. Par conséquent, un couple qui a des rapports sexuels avant le mariage pèche à la fois en profitant de plaisirs qui n’étaient pas prévus pour lui et en risquant de donner naissance à une vie humaine en dehors de la structure familiale que Dieu a prévue pour chaque enfant.
Même si la pratique ne doit pas être un facteur déterminant pour distinguer le bien du mal, si le message biblique sur le sexe avant le mariage était suivi, il y aurait bien moins de maladies sexuellement transmissibles, d’avortements, de mères célibataires, de grossesses indésirables et d’enfants qui grandissent sans la présence de leurs deux parents. Pour Dieu, il n’y a pas d’alternative à l’abstinence avant le mariage. L’abstinence sauve des vies, protège les bébés, donne leur valeur appropriée aux relations sexuelles et, surtout, honore Dieu.
Réponse d’un pasteur :
Bonsoir cher Monsieur
Bravo pour votre recherche de fidélité à Dieu avant d’agir. Bravo aussi pour votre démarche d’intelligence et de discernement personnel, explorant les avis sans d’ailleurs négliger l’apport des sciences. Je suis intimement persuadé que cette démarche est extrêmement prometteuse et en elle même fidèle à l’Evangile du Christ.
Comme vous le remarquez, Jésus-Christ n’est pas du tout moraliste. S’il fallait prendre son Evangile comme un code moral, il serait très très mauvais, à la fois par les enseignements qui manqueraient cruellement sur des points essentiels (sur l’égalité homme femme, sur l’esclavage, par exemple), mais aussi par ses paroles inapplicables quand on les prends comme un commandement (par exemple « ne résistez pas au méchant » ou « soyez parfaits comme votre père céleste est parfait »).
Bizarrement, l’apôtre Paul qui semble être parfois un redoutable moraliste, est aussi le pasteur qui donne cette clef pour décider par soi-même « tout est permis mais tout n’est pas utile, tout est permis mais tout ne construit pas » (1 Corinthiens 10.23) et encore « Les commandements : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas, ainsi que tous les autres, se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait aucun tort au prochain ; l’amour est donc le plein accomplissement de la loi. » (Romains 13:8-10). Ce paradoxe entre un Paul parfois très direct dans ses conseils moraux et très très ouverts dans les principes éthiques qu’il donne dans les mêmes grandes lettres me semble important à noter. Il me semble en tout cas impossible ensuite d’utiliser ses conseils de conduite comme une nouvelle Loi religieuse s’imposant à la vie des chrétiens sans discernement des circonstances particulières, et certainement encore moins à des chrétiens qui vivent dans un tout autre contexte, avec aussi d’immenses progrès dans la conscience éthique, progrès qui sont en grande partie des fruits de l’Evangile et de l’Esprit Saint qui continue à souffler : les droits de la personne humaine, l’égalité homme femme, l’écologie, l’abolition de l’esclavage… et bien d’autres progrès encore à faire.
C’est donc à chacun de vous deux et à vous deux ensemble que vous devez décider si avoir des relations sexuelles avant votre mariage est ou n’est pas, plutôt constructif. Bien entendu, si l’un de vous deux hésitait, il ne faudrait pas que l’autre insiste le moins du monde. Je ne pense pas que l’activité soit un besoin, c’est un désir, ce qui n’est pas la même chose. On ne peut se passer de répondre à un besoin, le désir devrait pouvoir se gérer.
A propos de cette question, il me semble utile de comprendre le mariage civil et religieux comme une étape de la construction du couple, mais que cette construction commence avant et se poursuit après. Comme le dit l’Eternel à Samuel « l’humain regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Eternel regarde au coeur.” (1 Samuel 16:7).
- Quand dans votre cœur, l’un comme l’autre, vous vous dites que c’est avec cette personne là que vous voulez vivre en couple durant votre vie, déjà il y a quelque chose d’un couple qui se forme dans votre cœur, une alliance.
- Quand ensuite vous vous déclarez l’un à l’autre pour vous dire mutuellement oui, en vous regardant dans les yeux et en scellant cela peut-être d’un baiser romantique, on ne peut pas dire qu’il n’y ait pas quelque chose de l’ordre du couple qui s’est constitué.
- Ensuite, c’est vrai, comme l’humain est un animal social, il est bon de poursuivre cette construction du couple devant la société, dans un contrat à la mairie, en particulier pour que la société puisse protéger les plus faibles par la suite.
- Et comme l’humain n’est pas seulement un animal social mais aussi un animal social et spirituel il est juste de poursuivre la construction du couple devant Dieu, lui demandant son aide et sa bénédiction, demandant aussi l’aide des proches, et en travaillant sur le sens, sur la vocation de ce couple. C’est la dimension religieuse du mariage, dimension qui ne se limite pas à la cérémonie à l’église mais qui commence avant dans les discussions du couple et qui se devrait se poursuivre après dans la prière de chacun, dans les discussions, dans des temps de retraite ensemble si l’on veut…
Donc : la cérémonie religieuse a plein de sens et vient graver quelque chose en nous d’important, mais ce n’est pas le tout. Et Dieu n’est pas un fonctionnaire des douanes qui vérifie que le passeport porte bien le visa de l’église ou de la mairie pour valider le couple. Encore une fois, Dieu regarde au cœur, pas à ce qui est spectaculaire. C’est nous, humains, qui avons grand besoin de signes visibles pour graver en nous les choses de l’Esprit.
A vous de mesurer dans vos cœurs à quel point vous êtes dans votre chemin d’engagement l’un avec l’autre, et si des relations sexuelles participeraient ou non à cette construction, ou si vous en abstenir serait constructifs dans ce temps d’approfondissement de votre projet de vie commune ? Il me semble qu’il serait particulièrement intrusif pour un pasteur ou un prêtre, et pour tout autre personne que vous deux de prétendre savoir ce qui est dans vos cœurs et de décider à votre place.
En ce qui concerne l’article que vous citez, je le trouve, à vrai dire, assez décevant. A plusieurs reprise, l’auteur affirme un commandement moral absolu comme découlant clairement de la Bible, alors que ce qui est clair c’est que le passage ne dit pas cela ! Par exemple :
- « 1 Corinthiens 7.2 inclut clairement le sexe avant le mariage dans sa définition de l’immoralité sexuelle » dit cet article. La réalité est que le mariage n’est pas évoqué dans ce passage. Il est seulement dit « que chaque homme ait sa femme et que chaque femme ait son homme« . A ma connaissance c’est votre cas, puisque vous n’avez pas plusieurs copines en même temps et votre fiancée plusieurs mecs ? Les mots « homme » et « femme » dans ce verset ne sont pas les termes techniques « époux » (nymphios) et épouse (nymphè) mais l’homme mâle (aner) et la femme (gyne). Ensuite, comment peut-on faire de ce verset un commandement absolu à appliquer intemporellement puisque Jésus lui-même, et apparemment Paul aussi n’avaient pas de femme ?
- Ensuite, l’auteur affirme « De nombreux passages des Écritures (Actes 15.20, Romains 1.29, 1 Corinthiens 5.1, 6.13, 18, 7.2, 10.8, 2 Corinthiens 12.21, Galates 5.19, Éphésiens 5.3, Colossiens 3.5, 1 Thessaloniciens 4.3, Jude 1.7) disent que le sexe hors mariage est péché. » Le lecteur se dit que si cet auteur, qui a l’air de connaître la Bible dans tous ses recoins, l’affirme avec un tel aplomb, cela doit être vrai. Mais bon, après le coup du verset précédent, allons voir :
– Actes 15.20 ne parle pas du mariage du tout, il dit effectivement d’éviter la « porneia », la débauche sexuelle, certes, c’est un conseil utile mais ce n’est a priori pas tellement votre intention !
– Romains 1:29 ne parle ni de mariage ni de sexualité !
– 1 Corinthiens 5:1 ne parle pas du mariage, il critique encore la porneia, et une personne qui peut-être s’est mis en couple avec la femme de son père : cela n’a pas de rapport avec la question. 1 Corinthiens 6:13-18 encore moins car le verset 15 montre que la pornéia dont Paul parle ici est le commerce du sexe avec des prostituées, ce qui n’est n’a rien à voir avec le cas de fiancés, je pense. 1 Corinthiens 10:8 ne parle pas du mariage ni de fiancés, mais encore de la pornéia non seulement physique mais aussi spirituelle dans l’épisode que cite Paul de Nombres 25.
– 2 Corinthiens 12.21, Galates 5.19, Éphésiens 5.3, Colossiens 3.5, 1 Thessaloniciens 4.3 aucun de ces textes ne parle ni du mariage ni de fiancés, mais seulement de la pornéia. La question peut éventuellement s’appliquer donc à tout acte sexuel, dans et hors mariage : est-ce de la pornéia ou non ? Par exemple un viol conjugal, une relation sexuelle imposée (physiquement ou psychologiquement) à l’autre, peut à mon avis entrer dans cette catégorie, même s’il y a eu un acte de mariage très officiel.
– Jude 1:7 ne parle pas non plus du mariage ni de fiancés, il évoque lui aussi un exemple de pornéia, celui de Sodomme et Gomorre, ce péché est explicitement le viol en réunion de deux étrangers de passage (Genèse 19:5). Là encore, cela n’a absolument rien à voir avec des rapports sexuels dans un couple de personnes engagées dans leurs cœurs, consentantes l’une et l’autre, et ayant qui plus est un projet de mariage.
Cette argumentation me semble donc pas rigoureuse (et peut-être délibérément mensongère, je ne sais pas) pour apporter le moindre argument en faveur de la thèse annoncée. Mais même si Paul avait dit (ce qui n’est pas le cas), que des fiancés non officiellement mariés ne devaient pas coucher ensemble, il resterait son « Tout est permis mais tout ne construit pas » qui laisserait à chacun le droit de décider sans que des chefs religieux viennent s’immiscer dans la vie intime des personnes et des couples avec un moralisme étranger à l’évangile du Christ.
D’ailleurs, du temps de Paul, ni le mariage civil ni le mariage religieux n’étaient pratiqués par les chrétiens. Le mariage civil pour les chrétiens est apparu quand l’empire romain est devenu chrétien (au IVe siècle) et la cérémonie religieuse de mariage est apparue au moyen-âge.
L’article continue en assénant « les couples doivent comprendre que Dieu a d’abord prévu la sexualité pour faire des enfants« . Ah oui ? Et d’où est-ce que l’auteur sort cela ? Les textes avancés disent précisément le contraire.
- A commencer par 1 Corinthiens 7.2 si important à ses yeux : Paul dit qu’il faudrait se mettre en couple pour que le désir sexuel soit calmé par la joyeuse pratique sexuelle, que c’est la seule bonne raison à ses yeux de se marier. Bon, Paul a ici une conception du couple qui me semble plus que limitée, mais en tout cas cela dit l’inverse que ce qu’annonce notre auteur comme venant de Dieu lui-même.
- Un autre texte cité est le livre du Cantique des cantiques qui est effectivement un long poème très sensuel sur la cour que se font deux amoureux et du plaisir qu’ils ont ensemble. Précisément, il n’est pas une fois question dans ce texte que ce couple fasse un enfant. Le plaisir que prennent ces deux amoureux ensemble a ainsi son intérêt pour lui-même en dehors de tout projet de procréation.
Ce livre de la Bible « Le Cantique des cantiques » est à double sens, il parle de l’amour de deux amoureux humains et il parle en même temps de l’amour de Dieu pour l’humain. Cela montre que pour son auteur, le sexe n’est pas sale comme certains le pensent, juste légitimée par la procréation. Non, c’est une activité qui peut avoir son rôle dans la construction et la vie d’un couple. C’est une activité facultative (il existe de vrais bons couples qui n’en n’ont pas). De même le projet d’avoir un enfant est facultatif pour un couple (dans l’évangile, la fécondité ne se limite pas au domaine matériel et biologique, mais avant tout relationnel et spirituel). Heureusement pour le Christ dont la fécondité en ce domaine n’a a priori pas été tellement brillante.
L’article se termine sur « Pour Dieu, il n’y a pas d’alternative à l’abstinence avant le mariage. L’abstinence sauve des vies, protège les bébés, donne leur valeur appropriée aux relations sexuelles et, surtout, honore Dieu. »
- Le « Pour Dieu… » et assez osé, même si l’auteur pense avoir eu une réflexion spéciale du Saint-Esprit.
- Ce qui « honore Dieu », c’est de le respecter et de ne pas s’intercaler entre Dieu en la personne individuelle en prétendant parler à sa place au lieu de conseiller à la personne de voir avec Dieu, directement, quel est le mieux dans les circonstances présentes, et quelle est sa vocation personnelle.
En ce qui concerne la suite, ce qui, à mon avis, éviterait bien des maux, c’est de responsabiliser la personne individuelle en lui donnant les moyens de faire face aux questions de sa propre vie, avec l’aide de Dieu. Et non d’étouffer sa conscience et sa foi sous un moralisme brutal.
Paul nous rend un fier service en nous donnant cette question comme conseil « tout est permis mais tout n’est constructif« . Avec cela comme viatique, et en se posant cette question dans la réflexion et dans la prière, je pense que bien des réponses peuvent être trouvées personnellement.
Dieu vous bénit, vous, votre fiancée et votre couple.
par : Marc Pernot, pasteur à Genève
Si vous voulez, vous pouvez voir aussi, dans le petit dictionnaire de théologie :
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Bonjour, pasteur. Je vous remercie d’avance pour le temps que vous prendrai pour lire mon message.
Je suis assez confuse depuis un bout de temps. J’ai 18 ans et mon petit-ami en a 19. Nous sommes en couple depuis 1 an et 2 mois et cette relation a pris une tournure de relation à distance depuis 11 mois. Autrement dit, les études nous séparent depuis 11 mois déjà, mais nous continuons la relation. C’est mon petit-ami lui-même qui a tenu à ce que nous ne comptons pas, parce qu’il a la volonté de m’épouser, dit-il. Une volonté qu’il me manifeste assez souvent.
Cependant, le problème du sexe commence à se poser. Les études de mon petit-ami à l’étranger doivent durer six ans, et il vient de me dire hier par conversation téléphonique et en toute honnêteté, ce que j’ai vraiment apprécié même si j’étais bouleversée, qu’il ne pouvait pas rester six longues années sans sexe. Il a peur que cela porte atteinte à sa masculinité, dit-il. Il m’a exprimé qu’il voulait être honnête envers moi, parce qu’il n’a pas envie de me perdre où me tromper.
Pour lui, pour répondre à cette solution, nous devons faire l’amour dans un an, lorsqu’il reviendra pour les vacances. Il me dit qu’il ne me force pas, mais que si je ne veux pas, il se peut qu’il couche avec une autre fille après, parce qu’il ne peut pas rester six ans sans sexe.
Je lui ai fait part de mes doutes à propos de la solidité de notre relation, car pour moi, je ne m’estime pas du tout prête pour le sexe en premier lieu, et en deuxième lieu, j’aimerais aussi le faire lorsque je me sentirai dans l’esprit de vouloir me poser toute ma vie avec mon partenaire. J’estime que nous sommes assez jeunes, les désirs peuvent changer d’un jour à l’autre, les certitudes qu’il a à propos de notre couple également.
Je ne me sens pas prête et je n’ai pas envie d’avoir des regrets, je n’ai pas envie d’avoir à multiplier les partenaires sexuels dans ma vie. J’aimerais en avoir un seul. De plus, je suis encore vierge.
Alors, je suis assez confuse, pasteur. Il me donne du temps pour réfléchir, parce qu’il ne conçoit pas que je doute de sa sincérité envers moi. Pour lui, il ne m’abandonnera pas juste parce qu’il aura eu du sexe avec moi. Je ne sais quoi faire, si je dois tout arrêter parce que je ne suis pas prête à lui donner du sexe, si je dois le laisser le faire avec une autre fille en attendant d’être prête ? Je l’aime et je sais qu’il m’aime aussi, même si je ne suis pas encore sûre qu’il soit l’homme de ma vie. Il a toujours été sincère avec moi. Et je n’ai pas envie de le perdre.
Chère Mademoiselle
Franchement, je suis désolé pour vous.
Vous n’êtes absolument pas obligée d’être d’accord avec moi, bien sûr. Je vous parle en tout cas sincèrement, avec mon expérience de centaines de couples rencontrés, et ma prière à Dieu.
La question qui me semble extrêmement préoccupante, ce n’est pas tant cette question de sexe ou pas. La question très grave est que cette histoire montre le vrai visage de cet homme. Et ce n’est pas bon du tout, à mon avis.
Bref, je sais que c’est dur pour vous. Mais dans un sens, vous avez une sacrée chance de découvrir aussi tôt le vrai visage de ce garçon. Mon conseil : dites lui que c’est fini, et même s’il revient, s’excuse, pleure, vous dit que vous êtes la femme de sa vie, que Dieu et mil anges du ciel lui ont changé son cœur et lui ont révélé que vous étiez l’élue… je vous conseille de tenir bon, car on ne change pas un homme comme cela.
Vous avez donc raison, tout à fait raison d’attendre d’être vraiment sûre avant de vous engager. Et de ne pas vous précipiter pour coucher. C’est ce qui a servi ici à laisser tomber le masque de ce moniseur hyper charmant et charmeur, j’en suis sûr.
Dieu vous bénit et vous accompagne
Merci vraiment beaucoup pour ces explications. Ce que je retiens est que le sexe avant le mariage n’est pas une fatalité comme en Afrique on le dis, les prêtres et autres. Tant que la volonté de le faire est réciproque et que l’amour qu’on a pour le prochain est prochain alors on peut le faire.
Merci beaucoup Pasteur.
Moi j’ai 20ans et mon copain en a 22. Ça fait deux ans que nous sommes ensembles et avons envie d’evoluer ensemble. Je n’ai pas voulu de rapports sexuels hors mariage et jusqu’à présent il a patienté ne voulant pas aller contre ma volonté. J’ai toujours vu ça comme un péché impardonnable de Dieu. J’ai souvent envie de le faire puisque c’est celui que j’aime mais j’ai peur de Dieu
Je réfléchirai mieux.
La volonté réciproque est importante, certe.
Mais j’ajouterais la volonté des deux personnes de vouloir bâtir ensemble un vrai couple. C’est un autre point essentiel.
Comme le dit Paul « tout est permis, mais tout ne construit pas ».
Cela me semble de toute façon sage de prendre son temps. Le temps de se découvrir, de connaître un peu mieux l’autre et de mieux se connaître soi-même et sentir si l’on a soif de bâtir du solide, du fidèle et durable avec cette personne là.
En tout cas. Il n’y a pas à avoir peur de Dieu.
ce sujet est très compliqué, dans mon pays le pasteur et autres personnes de l’église disent que le sex avant le mariage est un péché l’un de plus horrible de pêché peut importe que vous soyez fiancé engagé ou que vous vous aimez profondément c’est tout simplement un pêché et que quand on le fait tout nos bénédictions et les bonnes choses que nous demandons à Dieu on ne peut pas les recevoir parce qu’on a pêché, alors par peur on prie, par peur on s’abstient, par peur on évite de s’exprimer ou de montre à nos compagnons l’amour et l’affection qu’on a pour, juste par peur. alors je me demande ça sert à quoi si on le fait par peur si on le fait parce qu’on a peur de Dieu ? parce qu’on a peur de ce qui pourrait nous arrive et non pas parce qu’on veut être libre d’avoir une relation avec notre Dieu.
C’est une curieuse conception de Dieu, il serait alors bien moins bon qu’un père aimant, qu’une mère tendre et compréhensive ou qu’un ami. Ces personnes comprennent et entourent la personne, voyant le cœur et non les papiers et les cérémonies.
De plus, Dieu est grâce, et Jésus nous dit qu’il aime et fait du bien même à ses ennemis. Donc même si nous avions des actes mauvais, cela n’empêcherait pas Dieu de nous envoyer ses bénédictions.
Comme vous le dites, cette prédication de la peur ruine la sincérité dans le cœur de la personne, elle agit alors par égoïsme, e, pensant à elle-même, son petit salut et ses petites bénédictions. Cela encourage donc à l’égoïsme. C’est le contraire de la grâce, de la confiance et de l’amour.