Mon compagnon dit qu’il ne prétend pas vouloir / savoir être juste. Je trouve ça étrange.
Question posée :
Bonjour
Pourquoi être juste ? Par « juste », j’entends respecter les conseils évangéliques etc.
Mon compagnon dit qu’il ne prétend pas vouloir / savoir être juste. Je trouve ça étrange.
N’est-on pas sensé vouloir suivre le Christ ?
Et finalement, comment savoir si on le fait bien ?
Bien à vous, et merci encore
Réponse d’un pasteur :
Bonsoir
Pourquoi se fatiguer à « être juste » ?
- Je ne pense pas que ce soit parce qu’il faut suivre les préceptes de Jésus-Christ, pourquoi le faudrait-il ? C’est effectivement un choix personnel, et on peut être quelqu’un de bien sans se fixer cette référence là (cela dit,
- Ce n’est pas pour mériter la vie future, soit cela n’existe pas soit c’est un don de la grâce.
- Ce n’est pas non plus pour gagner des récompenses sur terre. Ceux qui ne font pas d’effort pour « être juste » vivent parfois très bien. Plutôt mieux, même, car un égoïste se fatigue moins le cœur, la tête, le corps et le porte monnaie qu’une personne qui aime les autres.
- Pourquoi ? C’est comme pour notre corps, pourquoi essayer de manger sainement et faire un peu d’exercice, et de se brosser les dents ? Parce que la santé vaut mieux que la maladie, enfin : il me semble. C’est une question de choix personnel, et de cohérence avec ses choix : si on pense que la santé vaut mieux que la maladie, que la paix vaut mieux que la violence, que la gentillesse vaut mieux que les vacheries et la haine… alors on choisit la vie, et on choisit ce qui va dans développe la qualité de vie bonne et belle.
- Ensuite, pourquoi chercher le bien plutôt que de ne rien chercher (ou pire, de chercher le pur égoïsme, ou de chercher le mal) ? Parce qu’alors notre vie est fait pour aller dansle sens de la vie. Chercher le bien répond à sa vocation, comme pour Picasso de peindre, comme pour une rose de sentir la rose, comme un sapin de s’élever un peu plus chaque année vers la lumière. Parce que cela nous procure des émotions, des sensations. Pourquoi compatir à la souffrance de quelqu’un que l’on aime ? Pas parce qu’il faudrait le faire, mais parce que c’est quelque chose de vrai, qui nous semble normal, parce que ne pas ressentir de compassion nous semblerait triste, plus triste encore que de soufrir avec celui que l’on aime.
Bref, nous ne cherchons pas à être juste pour faire plaisir à Jésus, mais nous cherchons à être juste parce que cela nous va bien d’avoir cet élan vers le haut. Et Jésus est un des chemins possibles pour chercher à être juste (vous avez raison, pas seulement chercher à faire ce qui est juste, mais à être juste). Et pour moi, en tout cas (et je ne suis pas le seul), la façon d’être, la foi et la théologie de Jésus sont indépassables.
Comment savoir si on le fait bien ? C’est à mon avis le rôle de la recherche de ce qui est juste, par la réflexion, par l’étude, par la théologie et l’éthique (l’un étant le reflet de l’autre). Mais aussi par la prière. Se sachant aimé sans condition, se sentant même aimé, on peut regarder un peu sa vie et son être comme dans un miroir, face à ce qui est ultimement juste, et travailler sur une certaine mise en cohérence de notre vie avec notre idéal, et réviser notre théologie et notre idéal dans la confrontation avec la vie réelle. Nous pouvons un peu mieux assumer, nous reconnaître comme à la fois juste et pécheur, et un peu nous pardonner à nous mêmes en nous sentant pardonné. Et vivre de ce pardon, le lendemain, de ce pardon qui n’est alors pas un pardon à bon compte mais responsable. Je suis persuadé que Dieu fait tout pour nous aider à grandir, quand on s’ouvre délibérément à ses bons soins, cela est une grande force. Ce n’est pas seulement une vague opinion intellectuelle, des milliards de personnes en témoignent.
Même si cette partie spirituelle ne dit rien à votre compagnon, il me semble au moins essentiel qu’il ait effectivement une recherche du bien, par exemple par la philosophie, l’éthique. Il y a des cheminements qui peuvent aider dans ce sens, par exemple Pierre Hadot « La Philosophie comme manière de vivre », ou André Comte-Sponville « Petit Traité des grandes vertus »…
Dieu vous bénit et vous accompagne.
par : pasteur Marc Pernot
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