Illustration de yoga - Image: 'Yoga con Joana' http://www.flickr.com/photos/145438564@N04/41653507061 Found on flickrcc.net
Développement

Je suis chrétienne, le yoga et la méditation me font du bien mais on m’a dit que c’était diabolique ?

Illustration de yoga - Image: 'Yoga con Joana' by Carmen Alvarez Tames 
 https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/ http://www.flickr.com/photos/145438564@N04/41653507061

Question posée :

Bonjour Pasteur,

Depuis quelques années je pratique le yoga. Cet exercice doux me fait du bien physiquement. Et malgré le fait de chanter le fameux « om  » avec le reste du groupe au début et à la fin de la séance, je ne me sens aucune adhésion avec la spiritualité hindou en filigrane. Je sais bien que la lumière qui m’habite me vient de Jésus, il n’y a aucun doute dans mon coeur sur cette question.

Seulement voilà : assistant à une réunion dominicale (je fréquente sporadiquement une assemblée évangélique pentecôtiste), j’ai entendu le pasteur qui bavardait avec d’autres prétendre que le yoga est « diabolique ». Ce n’est pas la première fois que j’entends ce genre de raisonnement concernant aussi les diverses pratiques de méditation ou de relaxation et cela me désole.

J’ai même entendu, à une autre occasion, quelqu’un prétendre que lors de relaxation profonde notre esprit étant « à l’abandon » n’importe quel « mauvais esprit » peut s’y infiltrer.

Quelle est votre position sur ces questions?
D’où viennent ces peurs, sur quels versets peuvent s’appuyer ces personnes pour avancer de tels propos?
J’aimerais avoir votre avis car j’ai confiance en votre jugement ainsi qu’à la prudence et la modération dont vous faites preuve dans vos explications toujours appuyées sur la Parole.

Je vous remercie pour le temps que vous prenez pour lire et répondre à toutes nos interrogations. C’est toujours très instructif et cela illumine souvent des aspects auxquels je n’aurais pas pensé et me force à sortir des sentiers battus ou de ce je connais depuis toujours.

Soyez béni.

Réponse d’un pasteur :

Bonjour Madame

Bravo pour cette démarche de rechercher à avancer, et de chercher à avancer ainsi avec liberté, avec prudence, avec audace, avec intelligence.

Personnellement, la méditation ne me convient pas du tout, préférant effectivement la toute simple pratique de la prière personnelle. Mais ce n’est pas parce que cet exercice ne me convient pas à moi que je vais décréter tout d’un coup que c’est mauvais dans tous les cas pour tout le monde.

Dans le domaine de la religion, il me semble qu’il est bon d’être pragmatique : si tel exercice fait du bien à notre foi, votre prière, votre capacité à aimer les autres, votre élan pour espérer, votre ouverture confiante à Dieu, votre dynamique de vie… c’est que cet exercice fait partie de ce qu’est la bonne religion pour vous. Au contraire, si tel exercice vous plaît mais que vous ne remarquez pas de progrès significatifs dans ces domaines par la pratique de cet exercice, vous pouvez alors le laisser aux autres.

Vous me demandez des justifications bibliques de ce que j’avance. En même temps cela me plaît car l’étude de la Bible est pour moi un élément vraiment essentiel de ma recherche de ce que Dieu espère et promet. En même temps, je me méfie un petit peu car il me semble dangereux de faire de la Bible un livre de commandements à appliquer à la lettre (on a fait tant de mal avec cette façon de lire la Bible), mais la Bible est pour moi un extraordinaire livre de bonnes, d’excellentes questions à se poser, pour chercher ensuite quelle réponse chacun choisira d’apporter dans la prière et la réflexion. Dans le domaine de la religion, pour chercher ce qui est juste et bon (dans des circonstances précises), nous avons d’excellentes questions ici, me semble-t-il :

  • Jésus dit, après avoir transgressé un des commandements les plus importants du décalogue : « Le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat » (Marc 2:27), cela veut dire que le critère d’évaluation de tel ou tel exercice religieux est de savoir s’il participe à le genèse de la personne, ou non. Que tel exercice, même proposé par le décalogue (le cœur de la Loi dans la Torah), est à évaluer en fonction de cela, au cas par cas, en fonction des circonstances particulières.
  • Paul dit, à propos d’une question pratique (manger ou non des viandes sacrifiées dans un culte païen) : « Tout m’est permis mais tout n’est pas utile », « Tout est permis mais tout n’édifie pas » (1Corinthiens 6:12; 10:23). Cela fonde une liberté du chrétien, et pose en même temps de très bonnes questions : est-ce que tel exercice pour moi est édifiant, utile, ou est-ce qu’il m’asservit ? La méditation pour telle personne sera une façon d’effacer ses propres problèmes sans les résoudre, ce sera une sorte de distraction non constructive, peut-être une sorte de drogue si le moment où je me sens le mieux est au cours de cet exercice… Pour telle autre personne, la méditation sera une porte pour une prière plus sincère, plus profonde, plus sereine, plus ouverte à ce que Dieu m’apportera ? On ne peut pas faire de réponse globale valable pour tous et toutes, en toute circonstance de la vie.

Bien entendu, je connais les versets qui peuvent être utilisés contra la méditation, c’est cette histoire que raconte Jésus : « Lorsque l’esprit impur est sorti d’un homme, il va dans des lieux arides, pour chercher du repos. N’en trouvant point, il dit: Je retournerai dans ma maison d’où je suis sorti;
et, quand il arrive, il la trouve balayée et ornée. Alors il s’en va, et il prend sept autres esprits plus méchants que lui; ils entrent dans la maison, s’y établissent, et la dernière condition de cet homme est pire que la première. » (Luc 11:24-26). Alors faut-il appliquer ce verset à l’exercice de la méditation ? Peut-être, mais ce n’est pas certain. Là encore, c’est une bonne question à se poser. Est-ce que la méditation est POUR VOUS-MÊME une préparation à l’ouverture de l’Esprit de Dieu qui viendra vous soigner et vous construire ? Ou est-ce que la pratique de la méditation et du « ommmmmmmmmmm » est une préparation à la prière, une ouverture pour demander à Dieu son souffle saint ?

Vous avez raison d’écouter ce que disent les uns et les autres : tel pasteur, moi, tel ami, tel livre, tel passage de la Bible… écouter mais ne pas écouter aveuglement. Écouter pour mettre en tension avec un avis différent, puis peser le pour et le contre, peser dans la réflexion, s’interroger face à Dieu, dans la prière, lui demandant de vous éclairer. Et donc parfois écouter ce que vous dit telle personne, telle église et ne pas le retenir comme valable pour vous. Ce qui ne veut pas forcément dire que ce ne sera pas valable pour un autre.

Dieu vous bénit et vous éclaire.

Bien amicalement

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

Partagez cet article sur :
  • Icone de facebook
  • Icone de twitter
  • Icone d'email

Articles récents de la même catégorie

Articles récents avec des étiquettes similaires

6 Commentaires

  1. Lou dit :

    en méditant on cherche un bien être, une paix, pourquoi ne pas simplement trouvé cette paix dans la présence de Dieu qui donne la vvéritabl paix du coeur, qu’est-ce que la méditation peut apporter que Dieu ne peux offrir? Soyez bénis

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *