Je suis catholique, est-ce que je ne pêche pas en faisant le chapelet, en me prosternant devant les statues ?

Par : pasteur Marc Pernot

une femme prie le rosaire - Photo by Thérèse Westby on https://unsplash.com/photos/XTEwnXUgFQc

Question posée :

Bonjour Pasteur
Je viens au près de vous pour m’aider à avoir un peu plus d’idées claires.
Je suis une chrétienne catholique depuis toute petite, et aujourd’hui adulte je suis un peu perdue en ce qui concerne certaines pratiques au sein des églises catholiques ( comme la vénération de la Sainte Vierge Marie, les statues et autres rites ) .
Je tiens à préciser que hormis ces rites qui me poussent à me poser plusieurs questions telles que  » est-ce que je vais à l’encontre de ce que la Bible nous enseigne, est-ce que je ne pêche pas en faisant le chapelet, en me prosternant devant les statuts qui sont pour nous des formes de représentations ? « , Je me sens très bien dans ma communauté . J’aimerai que vous puissiez m’aider, et aussi est-ce que je peux toujours être chrétienne catholique tout en évitant de faire tout ce que j’ai mentionné là dessus.
Merci de prendre le temps de lire mes préoccupations Pasteur .

Réponse d’un pasteur :

Chère Madame

Franchement bravo pour votre foi, et pour votre humble recherche de faire bien, devant Dieu.

Je suppose que des personnes se sont amusées à vous troubler en critiquant votre église ou votre pratique. Ce n’est vraiment pas sympa de la part de ces personnes. Leurs paroles montre leur cœur, un cœur qui ose troubler la foi chrétienne d’une personne sincère. Peut-être qu’ils cherchent à vous convaincre d’aller dans leur propre église. Ce n’est pas correct.

La Bible enseigne quantité de choses, tout dépend de la façon dont on l’interprète. S’ils aiment les versets pour les jeter aux visage d’une sœur croyante, qu’ils relisent les paroles de Jésus en ce qui concerne la paille et la poutre dans leur œil (Matthieu 7:3-5). Et qu’ils arrêtent de vous troubler.

Ne vous inquiétez pas. Ce genre d’attitude ne vient pas de Dieu, car Dieu est amour, lui, et il sait ce qui est dans votre cœur.

Je vous dit cela, et pourtant, dans mon église on ne récite pas le chapelet, on n’a pas de statues et on ne prie pas les saints, nous prions Dieu seulement. Mais chacun son style, sa façon d’adorer. Si ces moyens vous aident à penser à Dieu et à lui ouvrir votre cœur, à l’aimer et à lui faire confiance d’avantage, si cela vous aide à mieux aimer les autres autour de vous, si cela nourrit votre espérance … c’est que c’est bon pour vous. Et cela me réjouit. Et je suis certain que cela réjouit Dieu.

Nous n’avons pas besoin de prier tous de la même façon. C’est que Paul explique quand il parle du corps du Christ unissant les multiples membres différents qui composent le corps. L’unité dans le corps se fait par l’Esprit, elle ne se fait pas par une uniformisation des membres. Heureusement. Et l’Esprit nous donne à cœur de penser aux autres membres avec respect de leur propre façon d’être et de leur propre vocation. C’est ce qui fait qu’entre protestants et catholiques nous pouvons heureusement être en profonde communion.

L’église catholique ne confond pas les dévotions à Marie et le culte rendu à Dieu. La théologie catholique parle de culte de « latrie » pour Dieu, de culte de « dulie » pour les saints et de culte d’hyperdulie » pour Marie. Le culte de « dulie » est adressé à un serviteur de Dieu, donc cette prière à un saint, une créature de Dieu, est en communion avec ce saint mais ne s’arrête pas à cette créature de Dieu, la prière est bien, en définitive, adressée à Dieu.

Mais si vous préférez, une personne catholique a tout à fait le droit de prier Dieu seulement. Je connais des chrétiens catholiques fervents qui ne prient jamais ni Marie ni les saints.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

Marc Pernot

bio de Marc Pernot

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1 réponse

  1. Philippe dit :

    Merveilleuse réponse que la vôtre, cher pasteur. Dieu ne regarde pas les pratiques mais les cœurs, j’en suis comme vous convaincu. Catholique par la famille, protestant par affinités depuis quelques années, je suis bien placé pour ressentir la relativité des usages religieux. Plus encore actuellement où les circonstances me retiennent en ma ville natale très catholique, loin de mon temple préféré. Ainsi, j’ai observé les pèlerins au sanctuaire de Ste Bernadette Soubirous à Nevers. Cette dévotion n’est pas la mienne, par goût et par théologie. Mais je ne veux pas juger la forme de piété de ces gens. Je ne m’interdis même pas de me joindre à eux à l’occasion. Mon pari est que leur foi est plus pure que la mienne. Qu’il m’incombe de parvenir à ce niveau, sans doute par une autre voie. Que les voies n’importent pas, tant que la justice et l’amour ne sont pas négligés. Redisons-le aux inquiets et aux inquiètes, quelles que soient leur église, leurs pratiques ou non-pratiques : rassurez-vous, dé-dra-ma-ti-sez.
    Fraternellement

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