Je me questionne sur le fait d’être solitaire, indépendante.. Qu’en pense Dieu ? Je m’en inquiète
Question posée :
Bonjour mon Père,
Je suis une jeune femme ayant la trentaine passée, et je suis très croyante (Chrétienne) et je commence à beaucoup me questionner sur mon existence, notamment sur le fait : « qu’ai-je fais pour les autres durant mon existence » ?
Car ayant souvent été déçue par des soit-disant amis, qui, ont tellement profiter de ma gentillesse, je suis quelqu’un qui est devenue très solitaire, indépendante.
De ce fait, je me plais à sortir me promener uniquement seule, tranquille, pour observer la nature, prendre des photos…. Et ainsi, prendre mes pinceaux chez moi, et m’évader dans mes tableaux, dont j’aime peindre du rêve. J’ai des animaux, car j’aime vraiment les animaux et leur compagnie si chaleureuse !
Si je souhaites de la compagnie humaine, c’est uniquement avec ma famille, car mon amour n’a pas de prix pour elle. 🙂
Quand des « amis » ou « collègues » me proposent des sorties, soirées, je me vois presque toujours refuser. Car en moi, je n’aime pas les soirées, ni vraiment les fêtes (dont souvent y a de l’alcool… et je n’aime pas). Mais principalement du fait que je ne suis pas du tout « fêtarde ».
Mais je me questionne beaucoup sur ce que pourrait penser Dieu sur moi….Car je me laisse vivre, sans vraiment aller aider les autres. Evidemment, je ne suis pas insensible, je suis même extrêmement sensible, car je suis toujours autant sidérée, triste, horrifié (j’en pleurs) de ce que vivent les gens dans les pays en guerre, pauvreté… Ainsi, j’essai de faire des dons pour aider (notamment pour aider les réfugiés syriens, où les petites sœurs des pauvres dernièrement). Je donne souvent aussi une pièce aux gens qui vivent dehors, quand je passe à côté d’eux. J’aime aussi aller à l’église/cathédrale de temps en temps, pour me poser, prier…. D’ailleurs, lorsque je prie, je demande toujours à Dieu « d’envoyer » mes prières de soutien et d’amour aux peuples les plus démunis.
Mais je ne m’investi pas vraiment pour de vraies causes et aider les gens. Du moins, dans le sens du contact réel (et non via des dons envoyés). Du coup, j’ai l’impression de rater des choses importantes, que je devrais faire, afin que Dieu soit fier de moi. Je ne sais quoi penser de mon comportement, je me questionne beaucoup actuellement. J’ai l’impression d’être égoïste, et de ne penser qu’à moi et à ma famille, et de ne pas aller au contact des autres.
Etant artiste, j’ai voulu faire de nombreux dessins pour les enfants malades. Mais les associations auxquels j’ai présenté cette idée sont restées silencieuses. Ce qui m’a s’en doute découragée.
J’ai l’impression de ne pas être dans le droit chemin, et de ne pas faire ce que Dieu a prévu pour moi. L’impression de manquer à un devoir, à un but que m’aurait donner le seigneur , et de donner un sens utile à ma vie comme répandre l’amour, aider, faire le bien . Mais moi, je me conduit en quelqu’un de solitaire, aimant me promener dans la nature, dessiner , peindre… Le contact avec les gens, je ne le recherche pas du tout. Je m’émerveille avant tout devant la nature, les animaux.
J’ose poser cette question (avec honte) : Pensez-vous que Dieu soit déçu de mon comportement ? Qu’il aimerait plutôt que j’aille au contact des gens, aider les autre, répandre l’amour ? Plutôt que de me voir me « laisser vivre » au gré du vent.. ?
Je vous remercie beaucoup de m’avoir lu,
Fraternellement,
Que Dieu vous Bénisse et vous protège.
Réponse d’un pasteur :
Bonsoir
Dieu vous bénit et vous accompagne.
par : Marc Pernot, pasteur à Genève
Réponse reçue :
Bonjour mon père ,
Je vous remercie énormément pour votre patience de m’avoir répondu , et vos mots ont été d’un très grand réconfort pour moi et cela m’a beaucoup ouvert l’esprit sur mes questionnements. !
Vous avez raison, il faut que je reste « moi », et que je continue de faire les choses naturellement, et non avec cette façon « il faut que »…. Vous l’avez si bien expliqué et j’ai bien compris.
Grâce à vous, je m’accepte mieux telle que je suis, et je pense que Dieu n’aimerait pas que l’on change de A à Z, surtout avec une notion d’obligation « il faut que »… (je dirais même, de « croire » en une certaine « obligation » qui n’a pas lieu ^^).
Merci encore pour toute la patience que vous m’avez accordé pour me répondre.
Que Dieu vous bénisse
Fraternellement,
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- « Aujourd’hui cette Écriture est accomplie dans vos oreilles. » (Luc 4:14-30)
Bonjour,
merci pour ce très bel article, question comme réponse.
Il me semble que vous (Marc) insistez sur la « nature » de chacune, chacun, sur sa personnalité propre : vous seriez plutôt contre une invitation universelle à se retirer du monde, mais pour bien sûr s’il s’agit d’un ressourcement ou d’une retraite pour quelques temps, mais surtout quand il s’agit d’effectuer des activités introverties et ainsi se ressourcer et se protéger quand cela nous est naturel. Jésus des évangiles canoniques a eu une vie publique à la fois introvertie et extravertie : alternance de ressourcements et de contact avec des foules ou avec un cercle plus restreint ou une seule personne. Je pense que ce caractère plus ou moins introverti ou extraverti n’est pas forcément une « caractéristique » propre à chacun, mais une sorte de stratégie de vie dans un certain milieu social à une certaine époque. Sans doute, qu’ailleurs, ou à une autre époque, ou dans un monde imaginaire (par exemple où les gens seraient en moyenne beaucoup beaucoup plus sympas), notre style de vie introverti ou extraverti serait parfois à peu près le même, mais parfois assez différent.
A noter aussi, même si cela n’est pas le sujet central, mais cela peut être une indication importante néanmoins, qu’il semble exister une corrélation entre la situation économique et cette tendance à l’introversion ou à l’extraversion : la situation économique la plus favorable (ce n’est pas forcément le but, juste une sorte de constatation) est corrélée avec une personnalité (encore une fois de nos jours, là où l’on vit, selon moi en réaction et en adaptation à la société où l’on vit) de type « ambivert » : alternance d’introversion (plus d’études, plus d’efficacité intellectuelle souvent), et d’extraversion (plus de sociabilité).