femme seule devant un lac de montagne, l
Développement

Je me questionne sur le fait d’être solitaire, indépendante.. Qu’en pense Dieu ? Je m’en inquiète

Par : pasteur Marc Pernot

femme seule devant un lac de montagne, l'hiver - Image par Olya Adamovich de Pixabay

Question posée :

Bonjour mon Père,

Je suis une jeune femme ayant la trentaine passée, et je suis très croyante (Chrétienne) et je commence à beaucoup me questionner sur mon existence, notamment sur le fait : « qu’ai-je fais pour les autres durant mon existence  » ?

Car ayant souvent été déçue par des soit-disant amis, qui, ont tellement profiter de ma gentillesse, je suis quelqu’un qui est devenue très solitaire, indépendante.
De ce fait, je me plais à sortir me promener uniquement seule, tranquille, pour observer la nature, prendre des photos…. Et ainsi, prendre mes pinceaux chez moi, et m’évader dans mes tableaux, dont j’aime peindre du rêve. J’ai des animaux, car j’aime vraiment les animaux et leur compagnie si chaleureuse !
Si je souhaites de la compagnie humaine, c’est uniquement avec ma famille, car mon amour n’a pas de prix pour elle. 🙂
Quand des « amis » ou « collègues » me proposent des sorties, soirées, je me vois presque toujours refuser. Car en moi, je n’aime pas les soirées, ni vraiment les fêtes (dont souvent y a de l’alcool… et je n’aime pas). Mais principalement du fait que je ne suis pas du tout « fêtarde ».

Mais je me questionne beaucoup sur ce que pourrait penser Dieu sur moi….Car je me laisse vivre, sans vraiment aller aider les autres. Evidemment, je ne suis pas insensible, je suis même extrêmement sensible, car je suis toujours autant sidérée, triste, horrifié (j’en pleurs) de ce que vivent les gens dans les pays en guerre, pauvreté… Ainsi, j’essai de faire des dons pour aider (notamment pour aider les réfugiés syriens, où les petites sœurs des pauvres dernièrement). Je donne souvent aussi une pièce aux gens qui vivent dehors, quand je passe à côté d’eux. J’aime aussi aller à l’église/cathédrale de temps en temps, pour me poser, prier…. D’ailleurs, lorsque je prie, je demande toujours à Dieu « d’envoyer » mes prières de soutien et d’amour aux peuples les plus démunis.

Mais je ne m’investi pas vraiment pour de vraies causes et aider les gens. Du moins, dans le sens du contact réel (et non via des dons envoyés). Du coup, j’ai l’impression de rater des choses importantes, que je devrais faire, afin que Dieu soit fier de moi. Je ne sais quoi penser de mon comportement, je me questionne beaucoup actuellement. J’ai l’impression d’être égoïste, et de ne penser qu’à moi et à ma famille, et de ne pas aller au contact des autres.
Etant artiste, j’ai voulu faire de nombreux dessins pour les enfants malades. Mais les associations auxquels j’ai présenté cette idée sont restées silencieuses. Ce qui m’a s’en doute découragée.

J’ai l’impression de ne pas être dans le droit chemin, et de ne pas faire ce que Dieu a prévu pour moi. L’impression de manquer à un devoir, à un but que m’aurait donner le seigneur , et de donner un sens utile à ma vie comme répandre l’amour, aider, faire le bien . Mais moi, je me conduit en quelqu’un de solitaire, aimant me promener dans la nature, dessiner , peindre… Le contact avec les gens, je ne le recherche pas du tout. Je m’émerveille avant tout devant la nature, les animaux.

J’ose poser cette question (avec honte) : Pensez-vous que Dieu soit déçu de mon comportement ? Qu’il aimerait plutôt que j’aille au contact des gens, aider les autre, répandre l’amour ? Plutôt que de me voir me « laisser vivre » au gré du vent.. ?

Je vous remercie beaucoup de m’avoir lu,
Fraternellement,
Que Dieu vous Bénisse et vous protège.

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

D’abord, une chose certaine, c’est Que Dieu vous comprend et vous aime. Il aime votre personnalité, votre façon d’être, et il compte dessus. La diversité de la personne humaine est une richesse, il n’y a pas d’autre norme que d’être soi-même et bien soi-même.
Votre humilité est sympa. C’est comme cela que l’on avance. Cela dit, je n’ose vous féliciter trop de cette humilité, car il ne faut pas non plus exagérer dans ce domaine. Par exemple dans la parabole de la brebis perdue que raconte Jésus, il parle de 99 moutons qui n’ont pas besoin de changer, et un mouton qui est perdu et qui a besoin d’être retrouvé par le bon berger (Luc 15). Tout le monde est à la fois les deux : juste et pécheur. Dieu nous aime comme nous sommes, à 99%, et il espère, il a l’ambition de nous voir progresser de 1%, et il se consacre à cela. Donc vous avez raison, Dieu aimerait que vous avanciez de 1%, il vous appelle et il vous en donne la force, et pour le reste il est prêt à vous porter si besoin. Mais il n’y a rien non plus de catastrophique, car de toute façon il aime infiniment telle que vous êtes. Il s’attarde s’attache aux 99%. C’est comme ça quand on aime.
Alors peut-être que ce que vous dites en ce qui concerne la rencontre des autres est cet appel de Dieu en ce qui concerne un petit pourcent qu’il vous suggère ? Peut-être. Mais il ne faudrait pas que ce soit un « il faut » culpabilisant qui vous pousse à cela. Ce n’est pas « parce qu’il faut » qu’on aide une personne, c’est parce que dans l’occasion qui se présente de donner un coup de main, cela nous est venu comme cela. Donc j’aime votre « me laisser vivre au gré du vent ». C’est cela, avec l »œil et le cœur ouvert sur l’occasion qui se présente. Il y aura peut-être un jour une personne à aider, pour ce qui vous semblera alors tout naturel. C’est ce que raconte Jésus dans une autre parabole hyperconnue, celle du « bon samaritain » (Luc 10:29-37). Cela dit, vous avez raison, on est souvent déçu par les personne que l’on aide. À leur décharge, il n’est pas facile d’avoir eu à bénéficier d’aide, cela demande une grande spiritualité, je pense, pour l’accepter sans se sentir abaissé. Ce qui n’excuse pas la méchanceté et l’ingratitude, bien entendu.
Donnez des sous aux associations si vous pensez que c’est juste. Mais c’est autre chose. cela n’a pas à être mis en balance avec la vocation personnelle. Vous pourriez aussi mettre de côté ce que vous pouvez donner, dans une cagnotte, et l’avoir pour l’occasion spéciale où vous pourriez aider une personne directement.
Vous pouvez donc vous aimez telle que vous êtes, vous aimez et vous accepter vous-même avec votre style, votre façon d’être, votre bon cœur, votre âme d’artiste et votre émerveillement, voter discrétion, votre esprit de famille, et votre côté solitaire.
N’ayez crainte, je suis sûr que Dieu est fier de vous. Très fier de cette fille chérie que vous êtes. Il n’en a pas d’autre comme ça. Et cela lui plaît.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

Réponse reçue :

Bonjour mon père ,

Je vous remercie énormément pour votre patience de m’avoir répondu , et vos mots ont été d’un très grand réconfort pour moi et cela m’a beaucoup ouvert l’esprit sur mes questionnements. !

Vous avez raison, il faut que je reste « moi », et que je continue de faire les choses naturellement, et non avec cette façon « il faut que »…. Vous l’avez si bien expliqué et j’ai bien compris.
Grâce à vous, je m’accepte mieux telle que je suis, et je pense que Dieu n’aimerait pas que l’on change de A à Z, surtout avec une notion d’obligation « il faut que »… (je dirais même, de « croire » en une certaine « obligation » qui n’a pas lieu ^^).

Merci encore pour toute la patience que vous m’avez accordé pour me répondre.

Que Dieu vous bénisse
Fraternellement,

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Un commentaire

  1. ambivert dit :

    Bonjour,

    merci pour ce très bel article, question comme réponse.

    Il me semble que vous (Marc) insistez sur la « nature » de chacune, chacun, sur sa personnalité propre : vous seriez plutôt contre une invitation universelle à se retirer du monde, mais pour bien sûr s’il s’agit d’un ressourcement ou d’une retraite pour quelques temps, mais surtout quand il s’agit d’effectuer des activités introverties et ainsi se ressourcer et se protéger quand cela nous est naturel. Jésus des évangiles canoniques a eu une vie publique à la fois introvertie et extravertie : alternance de ressourcements et de contact avec des foules ou avec un cercle plus restreint ou une seule personne. Je pense que ce caractère plus ou moins introverti ou extraverti n’est pas forcément une « caractéristique » propre à chacun, mais une sorte de stratégie de vie dans un certain milieu social à une certaine époque. Sans doute, qu’ailleurs, ou à une autre époque, ou dans un monde imaginaire (par exemple où les gens seraient en moyenne beaucoup beaucoup plus sympas), notre style de vie introverti ou extraverti serait parfois à peu près le même, mais parfois assez différent.

    A noter aussi, même si cela n’est pas le sujet central, mais cela peut être une indication importante néanmoins, qu’il semble exister une corrélation entre la situation économique et cette tendance à l’introversion ou à l’extraversion : la situation économique la plus favorable (ce n’est pas forcément le but, juste une sorte de constatation) est corrélée avec une personnalité (encore une fois de nos jours, là où l’on vit, selon moi en réaction et en adaptation à la société où l’on vit) de type « ambivert » : alternance d’introversion (plus d’études, plus d’efficacité intellectuelle souvent), et d’extraversion (plus de sociabilité).

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