Un père emmène ses enfants à la pêche sur une barque - Photo de Les Anderson sur https://unsplash.com/fr/photos/homme-tenant-un-poisson-gris-debout-a-cote-de-deux-garcons-assis-sur-des-sieges-de-bateau-9bpwQIKnJYY
Développement

Comment expliquer à mes enfants que « Papa a une foi qui se base sur un mal-être »?

Question posée :

Bonjour

Je songe à devenir chrétien.
Je veux être clair et transparent: je ne songerai pas à cela si j’allais bien.

Je cherche une bouée de sauvetage, une ancre, un compagnon de route. Père de famille, marié, salarié, ma vie ne connaît pas de secousses.
Apparement.
Car enfoui en cet homme que je suis, il y a toujours cet enfant ayant vécu dans la violence , des traumatismes aux traces indélébiles dans mon esprit et mon cœur.
Il me manque toujours quelque chose intérieurement. Et ni la psychanalyse ni mon entourage n’a permis de soulager ce mal. La nature est pour moi une douce consolation. Et face à elle, je me dis quand même que ce serait pas improbable qu’elle soit l’œuvre d’un créateur. Et si ce créateur peut créer cela, il peut bien m’avoir créé également et donc il peut bien être présent en et parmi nous en quelque sorte.

Mais voilà, mon cheminement est intellectuel, mon désir profond naît d’un mal-être.
Quand j’étais enfant et que je jouais au foot ou regardais mes dessins animés, la question de Dieu ne se posait pas car la vie suivait son cours, et je suivais le mouvement, Comment donc être honnête et constructif dans une démarche qui de base est déséquilibrée. Comment expliquer à mes enfants que « Papa a une foi qui se base sur un mal-être »? Comment croire quand on sait qu’on cherche l’apaisement ?

Suivre Jésus, d’accord, c’est un homme inspirant. Mais se dire chrétien, en restant totalement honnête me paraît difficile.
Pourtant, je vois que cela pourrait me cadrer. Mais la fin justifie elle les moyens ?

Je connais une personne qui s’est mariée en « cochant les cases » avec son épouse, pour que la relation soit le moins problématique possible. Cela me semble une relation imperméable à la vie, construite sur plan, et j’ai peur de tomber dans cela également.

Je vous remercie de m’avoir lu.
Bonne journée.

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Le désir d’avoir la foi est une soif naturelle et bonne

Je répondrais simplement :
Faudrait-il arrêter de boire de l’eau parce que boire répond à notre soif ?

Est-ce qu’il ne faudrait boire que quand on n’a pas soif ? Afin que ce soit pour la pure beauté du geste ?

Il me semble trop négatif d’appeler la soif légitime de l’humain que vous êtes « un mal-être », de trouver que c’est une raison négative.

Oui, la soif est un déséquilibre. Marcher aussi est un processus qui implique un déséquilibre : lever un pied, se déporter légèrement vers l’avant, lancer le pied levé vers l’avant pour recevoir le poids du corps en déséquilibre.

On est ce que l’on est, il y a toujours eu du bon et du mauvais dans notre passé, ainsi que dans notre présent. Tout cela est normal, cela fait partie intégrante de la nature et de nous-même. Et même s’il n’y avait aucun trouble dans notre existence, pas une seule ombre, une vie tranquille et sereine ? Ce serait alors particulièrement le temps d’avoir soif de faire quelque chose de cette abondance, rester comme une plante en pot serait une folie et manquerait la vocation de l’humain qui est d’avancer. Donc même alors il serait sage et bon d’avoir soif, d’oser une part de déséquilibre pour avancer.

Ce n’est pas une raison négative et je ne vois pas de malhonnêteté à se dire que la foi répond à notre soif profonde, qu’elle aide à avancer et à choisir vers quoi nous désirons avancer. Que notre soif soit ressentie suite à ceci ou cela, cette soif est toujours plus vaste, elle est une part essentielle de tout humain par le fait qu’il est en évolution, qu’il a la capacité d’imaginer l’idéal, l’infini, et qu’il a une certaine liberté d’auto-déternination pour choisir d’avancer. C’est une bénédiction et c’est une croix, dans un certain sens. Cela fait la grandeur et la beauté de la vie, et sa difficulté aussi.

Des souffrances passées à soigner

Le fait que vous ayez connu des conditions difficiles rend probablement plus aigu à ressentir, mais cela ne change pas la nature de votre condition humaine, ni le fait de ressentir une soif. Vos blessures anciennes ne sont pas le tout de cette soif profonde, elles ne seraient pas là que cette soif existerait, je le pense, je l’espère, à moins d’être complètement à côté de la vie. De cette vie qui se voit tellemetn bien dans la nature, particulièrement quand elle est en forme, au printemps. Pas seulement quand la nature reprend après une catastrophe.

Ensuite, à chacun ensuite de trouver à quelle source il désire boire, quels mots mettre sur cette démarche, quels temps et quels exercices mettre en place. Dans le large panel d’options possibles, vous vous intéressez à la foi chrétienne, il me semble que c’est loin d’être un mauvais choix. Pour moi-même c’est même le meilleur, à condition de ne pas se laisser embarquer par n’importe quel mouvement, bien sûr.

Travailler sa foi aide Dieu à nous venir en aide, à prendre soin de nous.

Témoigner de sa foi à ses enfants

« Papa a une foi qui se base sur une soif, soif d’avancer, d’approfondir, de se déployer, soif d’être en forme et d’être heureux, soif de porter quelques bons fruits à ceux qui sont autour de moi »?

Cela ne me semble pas une honte.
Au contraire, je trouve votre démarche magnifique, belle, sincère, lucide, profonde et vraie. Je pense que cela vous apportera énormément sur le chemin de votre vie et que cela apportera énormément à vos enfants d’avoir un père comme vous.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

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7 Commentaires

  1. gerard dit :

    Jésus a dit :  » Celui qui parmi vous tous se comporte comme un petit, c’est lui qui est grand.” Luc 9:48. Pourquoi le Christ a dit : laissez venir à moi les petits enfants, et ne les empêchez pas : car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent ?
    Donc le véritable chemin, c’est de retrouver cette attitude d enfant, le comportement nature, d humilité d un enfant, revenir effectivement aux sources, notre enfant intérieur.
    Ainsi donc, descendant en nous même, nous laissons place à l’ aide généreuse, de puissance de l’ amour de Jésus. Jésus nous soigne intérieurement dans le temps , nous donne des forces, nous fait cheminer vers le bon.
    Ou l accompagnement de Jésus se traduit parfois par des petits signes de sa présence, par un renouveau intérieur, ou bien aussi par une véritable révélation de Jésus comme certaines personnes m ont raconté dernièrement. En ce sens il y a certains témoignages de personnes ayant vécu une expérience aux frontières de la mort, ou même certains cas où l Esprit Saint a inondé d amour tout l être intérieur de proches alors qu ils étaient distants de Dieu, les amenant à beaucoup pleurer au cours de cette expérience.
    Ensuite , tous ceux qui vivent ces expériences ne sont plus les mêmes.

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