Prière de Job en pleine dépression 😩😰!
Oh ! s’il était possible de peser ma douleur…
elle serait plus lourde que le sable de la mer…
Sans doute, Dieu m’a transpercé de ses flèches,
et j’ai absorbé le terrible poison…
Il reste une chose que je demande à Dieu :
qu’il accepte enfin que ma vie finisse !
(Job 6:2-9)
Quand tout craque, quand il lui semble que la moindre chose est d’un poids infini et un terrible poison, même alors c’est vers Dieu que Job s’adresse. Il lui crie sa douleur et lui demande la mort. Il faut reconnaître que sa prière est bien maladroite, il s’imagine que c’est Dieu qui le transperce de 1000 flèches, qui l’éprouve avec des terreurs incontrôlables. Cela, bien entendu, est complètement faux.
Mais c’est pour nous facile de le savoir maintenant que Jésus-Christ est venu et nous a révélé qui est vraiment Dieu. Et ce qu’il nous a dit, c’est que Dieu est amour, qu’il veut pour chacun de nous la joie, la paix, la vie. À chaque instant Dieu lutte pour faire reculer toute souffrance, même celle dont est accablé le coupable. Jésus fait comme son Père quand il prie pour ses persécuteurs occupés à se partager ses vêtements (Luc 23:34), il bénit ceux qui le maudissent, il fait du bien et prie pour ceux qui le persécutent. (Matthieu 5:44-48). Dieu n’est donc pas la source de la souffrance du coupable. Dieu est encore moins responsable de la souffrance qui nous tombe dessus sans que nous n’y soyons pour rien. Une souffrance qui vient du mal : d’un collègue maladroit ou méchant, d’un accident idiot, ou du chaos qui subsiste dans la nature. Dieu n’est jamais derrière cela car il est source de vie. Pure positivité.
Et pourtant, nous avons le droit de crier injustement notre révolte contre Dieu. Comme Job, comme cela a pu arriver même à Jésus lui-même.
La prière de Job est maladroite. Elle n’est pas juste théologiquement, mais l’attitude de Job est encore une attitude de foi puisqu’il se tourne vers Dieu, qu’il lui parle et attend de lui une délivrance. Cela aide Dieu à travailler pour lui, à travailler en lui, et à préparer un chemin de sortie du gouffre de l’épouvante..
Alors quand notre douleur est trop forte, quand elle fait monter en nous une révolte contre Dieu, ne craignons pas de lancer contre lui notre colère et notre angoisse, comme Job. Bien sûr cette prière est injuste, puisqu’elle accuse à tort Dieu de la vie d’être source de mort, le Dieu de la bénédiction de nous faire souffrir. Et que cette prière va même, paradoxe ultime, jusqu’à demander la mort au Dieu de la vie. Mais au moins c’est une prière. Mais au moins c’est un regard vers le haut. Au moins le contact est maintenu, il est ouvert, possible. Et Dieu est là près de nous, il pleure sur nous, sur cet enfant bien aimé que nous sommes, accablé de douleur. Dieu peut tenter de glisser entre nos lèvres entrouverte, non un souffle de mort, mais un souffle de vie. Et un peu de lait et de miel pour nous redonner de la force et calmer notre fièvre. Il peut souffler dans nos oreilles le murmure de sa tendresse qui comprend, et qui aime.
Ne craignons donc pas de prier faux. Prions même si notre foi est faible et notre théologie maladroite, même si nous ne savons que dire, ni même faire silence pour entendre ce que Dieu veut nous donner. Dieu guérira notre foi, et même peut-être notre théologie et notre prière.
Cela dit, ce n’est pas parce que nous prions pas que Dieu ferait la tête pour autant. Il n’est pas comme ça. Il ne cesse de semer de l’avenir pour nous. Mais en priant, on l’aide.
Dieu vous bénit et vous accompagne.
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Comment expliquez-vous job 1:12 et job 2:6
Qui a demandé à Lucifer de déposséder job de tous biens, enfants etc et de lui frapper de la maladie? N’est ce pas Dieu, Dieu a permis que ce malheur lui arrive, c’était une épreuve
Je pense qu’il est impossible de lire cela comme si c’était une rencontre entre deux dieux, un bon (l’Eternel) et un méchant (satan), qui font un pacte pour le malheur d’un homme, mais surtout de toute sa famille, ses enfants, ses animaux. C’est une théologie abominable, qui est tout le contraire de ce que manifeste Jésus-Christ.
Comment lire alors ce récit ? Il y a de multiples lectures possibles, toutes ne me semblent pas acceptables, donc, mais beaucoup le sont.
Personnellement, je dirais que c’est en nous-même, dans notre conscience que discutent l’enfant de Dieu en nous et notre tentation, notre instinct de domination, d’égoïsme, voulant se faire soi-même dieu et effectivement source de ruines autour de nous, et toujours se prétendant innocent.