19 novembre 2019
Vous : « vous êtes la lumière du monde » dit Jésus (Matthieu 5:13-16)
Ce « vous » dont il parle, ce n’est pas l’humanité, ni encore moins l’église, mais c’est chaque homme, chaque femme, chaque enfant. C’est pour cela que le Christ s’est tant intéressé à tous ceux qu’il a rencontrés : au plus humble comme au puissant, au riche comme au pauvre, au malade et à celui qui est en forme, à celui dont la vie est pleine de fautes comme aux gens les plus structurés… Jésus les a tous vus comme ce qu’ils sont en réalité : des êtres qui sont la lumière du monde.
Ce Vous êtes la lumière du monde de Jésus est la base de l’Évangile. Jésus annonce ici quelque chose de fondamental sur la nature humaine en relation avec ce qu’est Dieu. Il pose ici les bases de la morale et de la théologie chrétienne.
Quiconque, quoi qu’il fasse est lumineux au plus profond de lui-même. Le plus petit d’entre nous, le plus mauvais, ou le plus stupide, a et gardera toujours cette qualité infinie qui fait de lui un frère ou une sœur de Jésus-Christ, un enfant bien-aimé de Dieu.
La lumière dont il est question ici. C’est la lumière véritable que la Bible appelle aussi la Parole de Dieu. Cette lumière c’est la première chose que Dieu crée selon la Genèse en disant : Que la lumière soit ! Il s’agit de la lumière spirituelle puisque la lumière physique du soleil et la lune n’apparaissent dans la Genèse que bien plus tard. À l’origine il y a la parole lumineuse de Dieu qui donne à l’univers son sens, qui précède toute réalité. De même, à l’origine de l’existence de chacun de nous il y a la lumière de l’amour de Dieu, de sa parole qui nous crée et qui donne un sens à notre existence. Dieu fait de nous un être extraordinaire, un petit peu divin.
Jésus affirme que nous sommes la lumière du monde comme un état de fait. Il reconnaît que notre lumière peut être masquée, mais, même alors, elle est bien réelle. C’est donc par nature que nous sommes des êtres lumineux. Nous avons parfois un peu l’impression de n’être qu’un ver de terre, l’Évangile nous dit : ne crains pas, au plus profond de toi-même il y a une lumière dont l’univers a besoin.
Jésus nous dit d’abord: vous êtes la lumière du monde, puis il ajoute: que votre lumière brille. Il ne dit pas : que la lumière de Dieu brille à travers vous, mais il dit que votre lumière brille. Chacun a sa lumière propre, comme chacun a son génie propre, c’est pourquoi il est essentiel que la lumière de chacun brille, sinon c’est un manque pour le monde. Cette lumière, c’est quelque chose qui a son origine en Dieu, mais ce n’est pas comme les images qu’un bête appareil devrait transmettre le plus fidèlement possible. Au contraire, Dieu nous donne sa lumière pour nous construire, pour développer nos qualités propres, pour épanouir ce qu’il y a d’unique et de bon en nous. C’est pourquoi la lumière que nous sommes c’est notre lumière, celle que personne d’autre ne peut donner au monde.
La question, c’est de faire en sorte que notre dimension lumineuse brille concrètement et qu’elle donne envie aux gens de rendre gloire à notre Père qui est dans les cieux.
Pour cela, Jésus nous propose d’élever notre propre lumière sur un chandelier, pour que ce qu’il y a de meilleur en nous-mêmes soit valorisé, utile et fécond. En réalité, Jésus ne nous dit pas de mettre notre lumière sur un chandelier, mais sur LE chandelier. De quel chandelier parle-t-il ? Quand Jésus a dit cela il n’y avait aucun doute pour personne. Le chandelier, c’est celui du Temple de Jérusalem, lieu qui évoque dans la Bible la présence de Dieu au milieu de nous, en nous.
Pour suivre ce conseil de Jésus, nous n’avons pas besoin d’aller à Jérusalem, Dieu n’y est pas plus présent qu’ailleurs. Pour faire briller notre lumière, nous nous dirigerons vers la présence de Dieu en l’aimant et en recherchant sa Parole. Puis nous placerons le sens de notre vie, là, sur cette lumière spirituelle qu’est Dieu.
Même le plus déshérité des hommes mérite d’être élevé ainsi, et il l’est souvent.
Marc Pernot
La lumière, suite : Trois témoignages
Deux louanges
L’Éternel est ma lumière et mon Salut
de qui aurais-je crainte ?
L’Éternel est le rempart de ma vie
devant qui tremblerais-je ?
David, Psaume 27
Qu’il est précieux Ton Amour ô mon Dieu !
À l’ombre de tes ailes, tu abrites les humains
ils savourent les festins de ta maison
aux torrents du paradis tu les abreuves
En toi est la source de Vie !
Par ta lumière nous voyons la lumière…
David, Psaume 36
Une prière
Seigneur, mon Dieu,
Toi qui es la lumière des aveugles
et la force des faibles,
Toi qui es aussi, la lumière des voyants
et la force des forts,
sois attentif à ma prière,
écoute les appels que je lance
du plus profond de ma misère.
Car si tu ne m’entends pas
et si tu te détournes de moi,
où puis‑je aller et à qui m’adresser ?Ô mon Dieu,
achève d’illuminer mon esprit :
ta parole est ma joie,
plus agréable que toutes les richesses,
tous les honneurs et tous les plaisirs.
Ne me laisse pas, Seigneur,
sans la plénitude de tes dons
ne m’abandonne pas,
je suis comme une plante
qui a besoin que tu l’arroses
en la favorisant de tes grâces.Seigneur,
aie pitié de moi, exauce mon souhait.
Fais, par ta miséricorde,
que je trouve grâce devant Toi,
pour me faire découvrir
les merveilles de ta parole.
Amen.
Saint Augustin, Confessions XI
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