Texte Biblique

Que signifie « il est monté » sinon qu’il est aussi descendu dans les profondeurs de la terre ? (Éphésiens 4:9)

Il y a quelque chose du mythe d’Orphée dans ces récits du Christ qui après sa mort descend dans les profondeurs de la terre visiter les enfers, pour en sortir et être élevé aux cieux où il s’assied alors à la droite de Dieu. Ces « lieux » que sont les régions inférieures de la terre, les enfers, les cieux, le trône de Dieu, les strapontins à droite et à gauche de ce trône… ne sont pas des lieux géographiques, bien sûr. Dans les profondeurs de la terre il y a du magma et un noyau métallique. Au ciel il y a l’atmosphère, puis l’espace et quelques galaxies, comètes et astéroïdes. C’est visite du Christ en ces « lieux » sont des expériences qui sont à vivre pour être encore un petit peu plus ressuscité (éveillé, mis debout, en marche, débordant de vie).

Alors, de pieuse et invraisemblable légende, ce cheminement du Christ est pour nous un exercice spirituel bienfaisant à pratiquer si régulièrement que cela en devient une hygiène de vie. Descendre dans nos profondeurs humaines, là où peut-être règne une certaine obscurité, là où peut-être est notre enfer, lieu de nos tentations, de nos tourments, de ce qui nous tire vers le bas, vers la mort. C’est un lieu que l’on préférerait souvent oublier et laisser alors ces forces nous empoisonner dans les profondeurs. Avec Christ c’est tout autre chose, c’est avec lui que nous pouvons descendre dans ces profondeurs, main dans la main, il nous porte même parfois sur ses épaules. Être accompagné par le Christ pour aller visiter un instant (un instant seulement) nos profondeurs infernales c’est nous visiter avec l’amour du Christ comme regard sur nous-même, amour qui fait que nous pouvons ne plus avoir peur d’avancer. Dieu a « gravé notre nom sur la paume de ses mains » : signe d’un amour actif et éternel pour nous sauver et nous sauver encore.

Ce Dieu ne reste pas là à attendre sans rien faire, en Christ, il n’est pas dégoûté par nos profondeurs, il les visite pour les assainir, pour nous en ramener, nous en sortir, et nous élever. Et même nous asseoir avec Christ à droite de son trône. Nous y sommes déjà un petit peu : capables nous aussi d’une bienveillance active, à notre façon. Il nous accompagnera jusqu’au bout.

 

par : pasteur Marc Pernot

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9 Commentaires

  1. Charles dit :

    J’ai coutume de poser la question à des fidèles la semaine sainte de savoir quand le tombeau était vide (tout en précisant que je préférais utiliser l’expression « tombeau ouvert » et, pour le « jour » celle théologique de « troisième jour »). Et je dis alors que le tombeau est vide entre le vendredi saint et le matin de Pâques parce que le Christ est descendu aux Enfers!

  2. Franc dit :

    Je ne prends pas parti sur ce sujet, mais pour rester objectif, je souhaite citer quelques commentaires :

    • Cela a parfois été interprété d’Hadès, mais sûrement sans raison. Si l’expression indique plus que l’humble condition de Christ, cela signifie probablement la tombe. C’était le point culminant de l’humiliation du Christ. Commentaire Biblique de la Chaire.
    • Et celui qui est monté descendit aussi d’abord dans les parties inférieures de la terre. Cela signifie les profondeurs les plus profondes de la souffrance, la mort honteuse de la croix et qu’il a été enterré. Bible Annotée par A.C. Gaebelein
    • La signification de l’apôtre semble être la suivante: La personne qui est montée est le Messie, et son ascension indique clairement sa descension ; c’est-à-dire son incarnation, son humiliation, sa mort et sa résurrection. Commentaire Biblique Adam Clarke
    • « Dans les parties inférieures de la terre ». Ces mots ne signifient rien de plus que la condition de la vie présente. Les torturer de façon à en faire un purgatoire ou un enfer est extrêmement insensé. L’argument tiré du degré comparatif, «les parties inférieures », est tout à fait intenable. Une comparaison est établie, non entre une partie de la terre et une autre, mais entre la terre entière et le ciel; comme s’il avait dit que de cette haute demeure, le Christ est descendu dans notre gouffre profond. Commentaire Biblique de Jean Calvin.
    • Dans les parties inférieures de la terre – Au plus bas état d’humiliation. Cela semble être le sens juste des mots. Le ciel s’oppose à la terre. L’un est au-dessus, l’autre est en dessous. De l’un, le Christ est descendu à l’autre; et il est venu non seulement sur la terre, mais il s’est penché ici vers la plus humble condition de l’humanité. Certains ont compris cela de la tombe, d’autres de la région des esprits défunts, mais ces interprétations ne semblent pas nécessaires. C’est la «terre elle-même» qui contraste avec les cieux, et l’idée est que le Rédempteur est descendu de sa haute éminence dans le ciel, et est devenu un homme de rang et de condition humbles. Commentaire Biblique de Albert Barnes.
    1. Charles dit :

      Je faisais mention du séjour aux enfers qui est dans le Credo qui n’est pas à ma connaissance la parole de Dieu. Mais de fait certains récits ne sont pas à prendre au sens matériel, ainsi les récits de la Genèse qui sont de l’ordre de l’image et/ou du mythe (et d’autres récits bibliques bien entendu). Choses que l’on m’a apprises au séminaire. Pour la résurrection comme n’étant pas historique, je dois cette lecture au Cardinal Ratzinger.

      1. Franc dit :

        Je suis d’accord avec vous ! « La mention du séjour aux enfers n’est pas à ma connaissance la parole de Dieu. »
        Par contre, j’ai du mal à me rendre compte du « comment la résurrection pourrait ne pas être historique », mais c’est un autre sujet…
        Pour les récits de la Genèse, je dirai que « peu importe si on les voit comme des images ou des mythes, l’essentiel est leur sens, leur signification dans la relation entre l’Homme et Dieu »

        1. Marc Pernot dit :

          Outre le passage ci-dessus. il y a ce passage du discours de Pierre qui a souvent été interprété comme Christ passant par « le séjour des morts » entre le tombeau et la résurrection :

          c’est la résurrection du Christ qu’il a prévue et annoncée, en disant qu’il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts et que sa chair ne verrait pas la corruption.
          (Actes 2:31).

        2. Charles dit :

          pour la question (notamment) de la résurrection, quelqu’un d’aussi peu sujet à caution pour les catholiques que J. Ratzinger a écrit «Dans cette résurrection [celle de Jésus], le cadre de l’histoire est dépassé, et donc (…) le Ressuscité n’est pas revenu dans l’histoire intérieure au monde et accessible à chacun, mais au-dessus d’elle (…). En conséquence, la résurrection ne peut être un événement historique dans le même sens que la crucifixion. Elle n’est décrite en tant que telle par aucun récit, et l’instant de sa réalisation n’est pas déterminé autrement que par l’expression de type eschatologique ‘Le troisième jour’ (in Les Principes de la théologie catholique, p. 208).»
          A propos de ce troisième jour, feu le Cardinal Danneels (qui m’a ordonné prêtre) écrivait dans « Entretiens avec le cardinal Danneels » (Guido Van Hoof, Duculot, 1988) : « Le délai des trois jours doit être interprété théologiquement » (p. 91).
          Quant à Jésus, fils de Marie et de Joseph, J. Ratzinger, écrivait en 1979, dans Foi chrétienne hier et aujourd’hui « La filiation divine de Jésus ne repose donc pas, d’après la foi de l’Église, sur le fait que Jésus n’a pas eu de père humain ; la doctrine de la divinité de Jésus ne serait pas mise en cause si Jésus était issu d’un mariage normal. »

    2. Christiane dit :

      J’ai lu comment était été établi le credo – je m’arrange pour dire notre foi commune autrement – je me rends compte que vous êtes tous érudits ou consacrés, et je me demande si je suis à ma place – nous sommes tous prêtres et sacrificateurs mais dans la réalité, ce n’est pas tout à fait ça – alors je ne vais plus commenter –

      1. Marc Pernot dit :

        On a le droit de parler quand on n’a pas un diplôme de théologie. Un des objectifs principaux de ce site jecherchedieu.ch est de faire que toute personne se sente autorisée à parler, à chercher, à apprendre, à prier. Jamais on ne moquera de vous sur ce site. Dieu vous bénit et vous accompagne

        1. Charles dit :

          Le problème, notamment chez des catholiques, c’est que l’on a cadenassé le « savoir » en pensant que le peuple de Dieu n’était pas à même de comprendre. Et beaucoup se sont ainsi interdits de chercher, de penser. Ma doctoresse me disait que des patients viennent chez elle et ont d’abord fait des recherches sur Internet (certes en se méprenant, trompant parfois…) et je lui répondais que nombre de fidèles « cultivés », même universitaires, voire médecins, venaient demander le baptême ou la « communion » pour leur(s) enfant(s) et s’étaient arrêtés à leur « (petit) catéchisme »… Et là, e n’ai quasiment jamais entendu quelqu’un me dire qu’il avait fait des rechercher sur Internet… sinon, parfois, pour rechercher le numéro de téléphone du prêtre!
          Il y a vingt ans, un de mes professeurs, exégète vétéro-testamentaire mondialement réputé, aujourd’hui décédé et qui officiait dans notre doyenné, nous disait qu’il n’osait pas dire aux fidèles ce qu’il savait, par exemple sur le caractère non historique des récits de la « Nativité », et préférait les laisser dans une dynamique « légendaire » par peur de les choquer!

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