« Ne crains‭‭‭ pas‭, Marie‭, car‭ tu as trouvé‭‭ grâce‭ devant‭ Dieu‭.‭ » (Luc 1:30)

En lisant ce verset, vous pouvez remplacer « Marie » par votre propre prénom ou votre surnom. Car ce texte de l’Évangile a été écrit pour vous : Marie est ici votre figure. Vous pouvez alors relire ce verset, le méditer tranquillement, le laisser un moment infuser dans votre conscience, sentir votre cœur s’ouvrir, une paix s’établir.

Cent fois dans la Bible, nous entendons un ange, ou Jésus, ou Dieu dire à une personne ces mots : « ne crains pas », « n’aies pas peur », « ne t’effraye pas », « sois en paix ».

Or, la vie est risquée, c’est vrai. Tout en nous est si fragile : fragilité de notre santé, fragilité de notre psychisme, de notre insertion dans le tissu de nos relations, légèreté de notre vision du monde et de notre foi. Mais ne pas avoir peur n’est pas oublier les risques. C’est méditer le fait qu’au-delà de tout ce qui peut nous arriver, effectivement, nous sommes dignes d’être, dignes de vivre, dignes d’avoir notre place. Parce que nous avons trouvé grâce aux yeux de Dieu. Ceux qui prient peuvent le sentir dans la prière, parfois de façon vive (comme Paul sur le chemin de Damas, ou Marie, la mère de Jésus, et bien d’autres personnes – ce n’est pas si rare). Parfois de façon diffuse. Parfois parce qu’une personne nous aime inconditionnellement (tel grand-parent, par exemple, un amoureux ou un ami, ou une personne qui vous tend la main au bon moment).

C’est pourquoi je ne pense pas qu’il soit juste de dénigrer la période de Noël et ses cadeaux, ses repas de fêtes, ces cartes de vœux, ces chocolats et ces marrons-glacés… : tant de gestes d’amour sont ainsi manifestés. C’est de l’amour qui est enfin déclaré, il est même transformé en geste. C’est une Parole qui s’incarne, disant : tu es important pour moi. Tu es rempli de grâce, parmi toutes les personnes qui existent (Luc 1:42).

C’est à chaque fois une occasion de recharger notre courage, notre confiance dans l’avenir : l’essentiel de notre être est en sécurité, il repose sur le roc solide de la grâce : de la grâce de Dieu. À nous d’en cueillir les signes. De nous armer de cette force. Alors nous pourrons mesurer les risques de ce qui pourrait nous atteindre, nous et ceux qui nous sont chers, et faire ce que nous avons à faire, ce que nous pouvons faire, résolument et sereinement.

par : pasteur Marc Pernot

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