Jésus : « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5:48)
⤑ Insupportable exigence de perfection ? Au contraire. Tout le contraire : c’est manifestement de l’ironie de la part de Jésus qui relativise ainsi la charge que font peser sur nous les idéologues de tout poil, religieux ou laïcs : le moindre écart tiendrait du sacrilège.
⤑ Jésus : je l’imagine avec un grand sourire, nous dire : vous voulez être parfait ? Autant vouloir être Dieu. Comme dans cette histoire de la Genèse où l’humain écoute l’éternel serpent de sa tentation. Mais alors renoncerions nous à toute idée de mettre un peu d’ordre dans notre vie ? C’est tout le contraire également. Il s’agit de progresser à notre mesure, à notre rythme, et de faire preuve d’un peu de bonté et de bienveillance vis à vis de ce que nous sommes.
⤑ C’est ce que souligne Michel de Montaigne dans ses essais « Ils veulent se mettre hors d’eux, et échapper à l’homme. C’est folie : au lieu de se transformer en anges, ils se transforment en bêtes : au lieu de se hausser, ils s’abattent. », c’est ce que reprend Blaise Pascal dans cette pensée : « L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête. ».
⤑ Jésus ne nous invite pas à nous prendre pour Dieu, mais à nous laisser inspirer par Dieu, à nous laisser enfanter par Dieu : par Dieu qui aime, qui prend soin de toute personne, ce Dieu dont nous n’aurons jamais rien à craindre puisqu’il prend soin aussi des méchants, des injustes…
⤑ Jésus nous propose d’assumer notre propre nature d’humain imparfait plaçant notre confiance en un Dieu parfait, comptant sur ses bons soins pour nous aider à nous élever, à avancer, à devenir un petit peu meilleur.
⤑ C’est un idéal infini, un idéal qui me semble génial, insurpassable : la façon d’être de Dieu que révèle Jésus. Et c’est assumer que nous ne pourrons jamais être parfait, nous ne ferons jamais d’omelette sans casser des œufs, nous avons des forces et des moyens limités. Nous ne pouvons être parfait avec une vie parfaite, mais sans doute pouvons-nous, avec l’aide de Dieu, être demain un petit peu meilleur qu’aujourd’hui, être, cette année déjà, un peu meilleur que l’an dernier. Cela est déjà un vrai bonheur, pour nous, pour ceux qui nous entourent, et pour Dieu.
par : pasteur Marc Pernot
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Il est parfaitement exact que nous n’atteindrons jamais la perfection, faut-il en désespérer ou se résigner ?
Toute remise en question est diffile et il me semble que plus on avance en âge, plus elle est douloureuse. Faut-il y renoncer ? Sûrement pas. Lorsque je déroule le fil de ma vie, il y a certes bien des erreurs que j’aimerais pouvoir gommer, dont je ne suis pas fière, mais en même temps il est probable que ce sont ces mêmes erreurs qui m’ont permis de progresser, de grandir.
Consciente de mes manques, de mes faiblesses, de mes égoïsmes, j’essaie de les vaincre, de m’améliorer; ce n’est pas tâche aisée et effectivement sans l’aide de notre Seigneur c’est mission impossible.
Bonne semaine
Merci, cher Marc, du rappel de ce verset et du sourire de Jésus pour faire baisser en nous la pression du perfectionnisme chrétien !
J’ai nourri ma réflexion à ce sujet et ce matin j’ai écrit :
13 juin 2023 : Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait
Parfait : « Du lat. perfectus, part. passé adj. de perficere «faire complètement, achever» qui est normalement à l’orig. des formes de type parfit, auxquelles se sont ajoutées, sous l’infl. de parfaire*, les formes de type parfait qui l’ont emporté. »
La perfection n’est pas de ce monde. Si tel était le cas, ça se saurait depuis longtemps, non ?
J’ai longtemps été interpellée, et je le suis encore, par ce verset de 2 Pierre 3 : 18 où il est question de croissance :
« Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
A lui soit la gloire, maintenant et pour l’éternité !
Amen ! »
Le danger permanent est de me mettre sous l’emprise d’un imposteur, de s’attacher à son apparence religieuse, de m’en faire une idole dans une « servitude volontaire » (Etienne de la Boétie), sans discernement.
« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux; vous n’y entrez pas vous-mêmes, et vous n’y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer. »
(Matt. 23 : 13)
Or, Jésus me met en garde :
» Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères.
Et n’appelez personne sur la terre votre père; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux.
Ne vous faites pas appeler directeurs; car un seul est votre Directeur, le Christ.
Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé ».
(Matt. 23 : 8-12)
Comme une semence jetée en terre, qui croît à son rythme au fil des saisons, dans mes jours d’obscurité comme de luminosité, telle est la parole de l’Eternel adressée à son prophète Jérémie et qui s’adresse à moi ce matin :
« Regarde, je t’établis aujourd’hui sur les nations et sur les royaumes, pour que tu arraches et que tu abattes, pour que tu ruines et que tu détruises, pour que tu bâtisses et que tu plantes. »
(Jérémie 1 : 10)
Arracher, abattre, ruiner, détruire, finalement bâtir et planter. Tout un programme !
« J’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître,
en sorte que ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître.
Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail.
Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu.
Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus.
Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus Christ. »
(1 Cor. 3 : 6 – 11)
Moi-même suis restée trop longtemps comme une petite graine desséchée, piétinée et enfouie sous la terre du fondamentalisme religieux qui m’aliénait.
Il m’a fallu des décennies – le temps de la croissance de ma petite graine de sénevé -, pour que cette petite semence arrive progressivement à plus de maturité : passer de la loi pharisaïque pour accéder à cette vérité qui me rendra libre, celle des enfants de Dieu :
« Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » (Jean 8 : 31)
Il fallait aussi que ma petite graine de l’obscurantisme religieux entende cette Parole de Dieu murmurer à mon oreille : le voile qui séparait le lieu saint du lieu très saint dans le Temple est ôté. Définitivement. Une fois pour toutes, à tout jamais déchiré, déchiré de haut en bas sous le cri de victoire du Fils unique de Dieu sur la croix : tout est accompli !
« Mais ils sont devenus durs d’entendement. Car jusqu’à ce jour le même voile demeure quand, ils font la lecture de l’Ancien Testament, et il ne se lève pas, parce que c’est en Christ qu’il disparaît.
Jusqu’à ce jour, quand on lit Moïse, un voile est jeté sur leurs coeurs;
mais lorsque les coeurs se convertissent au Seigneur, le voile est ôté.
Or, le Seigneur c’est l’Esprit; et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté.
Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit. »
(2 Cor. 3 : 14-18)
Le voile du perfectionnisme, de la loi, de la condamnation, des peines éternelles, de la perversion théologique est ôté, détruit, déchiré : définitivement.
Il est passé par le feu du buisson ardent pour découvrir Celui qui me dit :
« Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.
Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur; et vous trouverez du repos pour vos âmes.
Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. »
(Matthieu 11 : 28)
Alors, en ce matin, dans la chapelle d’une maison de paroisse, j’ai joint ma prière à tant de rachetés du Seigneur :
« Esprit de Dieu, tu as promis de nous écouter,
Tu es capable de nous changer,
Tu es prêt à faire de nous ta demeure.
Nous te le demandons : mets-nous au défi !
Redresse-nous, pardonne-nous et encourage-nous ;
C’est toi qui sais le mieux de quoi nous avons besoin.
Qu’ainsi, Seigneur, nous cultivions dans nos coeurs
L’espoir et la conviction que nous proclamons de nos lèvres :
La bonté est plus forte que le mal
L’amour est plus fort que la haine
La lumière est plus forte que l’obscurité
La vérité est plus forte que le mensonge.
(Petit livre des Célébrations, Wild Goose Resource Group, OPEC Olivétan, 2017, p. 32, 33)
Bien fraternellement et merci pour tout
Claire-Lise
Merci Claire-lise votre prière est très inspirante et vient compléter à merveille la réflexion de Marc et me remplit de joie et d’espérance pour commencer la journée.
André