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« Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l’observent. » (Luc 11:28)
Cette parole de Jésus n’est pas une leçon, c’est une observation issue de son expérience.
Un chrétien pratiquant serait-il plus heureux ? Ce n’est pas faux, mais ce n’est pas l’essentiel de ce message, parce qu’ici « être heureux » a également le sens d’être en mouvement. Les deux sont liés. Avancer, approfondir son être, être plus conscient de notre propre valeur, plus en possession de nos moyens, être mieux en relation avec notre entourage : tout cela n’est pas sans nous procurer une certaine joie et cela nous rend plus aptes à être heureux. C’est ce qui est en question ici.
La « Parole de Dieu » n’est pas une liste de choses à croire, à faire ou à éviter. L’expression « Parole de Dieu » est une image pour dire que Dieu nous propose quelque chose pour nous aider à évoluer de façon positive sur tel ou tel point. Pourquoi alors parler « d’écouter la Parole de Dieu » alors qu’il aurait été possible de parler « de recevoir l’action créatrice de Dieu », car c’est ça ? Il me semble qu’en parlant plutôt d’écoute d’une parole, cela montre mieux combien cette action de Dieu est douce et fait appel à notre participation. Une parole nous laisse libre de l’écouter ou non, de l’entendre ou non, de n’en prendre qu’une partie et de négocier une autre partie. Il en est ainsi avec Dieu en nous. C’est un travail avec lui dans notre intériorité.
C’est dans notre prière que nous nous plaçons à l’écoute. C’est l’essence même de la prière. Cela ne dispense pas de relire ce que nous avons sur le cœur, mais l’essentiel est de se mettre à l’écoute de la source de ce qui pourrait nous aider à évoluer. Jésus n’a pas tort : cela est certainement favorable pour avancer. Ce qui procure du bonheur.
Ensuite, Jésus nous conseille « d’observer », de faire quelque chose de ce que nous pourrions avoir reçu en écoutant. Cela nous laisse toute liberté dans l’appropriation de ce qui pourrait venir de Dieu dialoguant avec notre propre esprit. Comment se fait cette « observation » que Jésus nous recommande ? Dans la sincérité, dans l’implication personnelle de soi pour soi. C’est une façon d’être et de vivre de façon authentique et dynamique. C’est très prometteur, et assez jouissif.
par : pasteur Marc Pernot
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Cher Marc,
J’ai lu avec beaucoup d’attention votre méditation et j’avoue avoir du mal à saisir ce que vous appelez écoute de Dieu dans la prière. La prière est faite, soit de mots, soit de silence. Être en silence devant Dieu, je comprends que l’on puisse appeler cela une écoute de Dieu, car on est alors dans un décentrement, dans une disponibilité totale. Mais le silence, c’est compliqué et dure rarement longtemps. Redire chaque jour à Dieu mon désir de me laisser créer par lui, que ma foi ait une réelle incidence sur ma façon d’être, c’est peut-être aussi une manière de me mettre à l’écoute de Dieu.
Chère Pascale
Excellente question. Dieu ne parle pas, apparemment, avec des sons ou des mots. Je dirais que « l’écoute de sa parole » est la disponibilité à une idée nouvelle qui nous vient de nulle part, une force et une paix, une connexion surprenante, une opportunité inattendue, peut-être ? En tout cas du neuf qui survient. Parfois dans la nuit après la prière du soir. Ce n’est pas si facile de s’ouvrir à ce que nous n’avions pas prévu. Ensuite, toute idée saugrenue qui nous vient par surprise ne vient pas nécessairement de Dieu, cela vaut la peine de se poser la question et de prier à nouveau pour creuser la question par l’intelligence, le bon sens, le partage avec une personne de confiance… et le souffle de l’Esprit.