05 décembre 2019

La découverte du tombeau vide, par Fra Angelico, fresque (1437-1446), musée national San Marco, Florence - wikicommons distributed by DIRECTMEDIA Publishing GmbH
Texte

Perspective : Noël – Un Dieu qui s’incarne, qu’est-ce que ça change ? (Etienne Perrot)

La découverte du tombeau vide, par Fra Angelico, fresque (1437-1446), musée national San Marco, Florence - wikicommons distributed by DIRECTMEDIA Publishing GmbH

N°3 d’Une perspective à la foi
Eglise Protestante de Genève.
Un encouragement à réfléchir, discuter :
par exemple dans les commentaires ci-dessous.

Ma foi chrétienne repose sur deux événements historiques : la croix et le tombeau vide. Pas plus. Faites l’hypothèse un instant que les chrétiens ne croient pas à la résurrection des morts, que la mort est le terme définitif de la vie humaine. Dans une telle expérience de pensée, que manquerait-il à la foi des chrétiens ? Rien d’essentiel.
En effet, même dans l’hypothèse où la mort est la fin de tout, l’Evangile (mot qui veut dire bonne nouvelle), reste vital : en réaffirmant sans cesse l’amour sans condition de Dieu, il libère du risque de se soumettre sans réfléchir à des rites et à des textes de loi pour préparer un bonheur à venir dans l’au-delà. Cette annonce coûta cher à Jésus, condamné à la croix pour blasphème et pour sédition. Le tombeau vide, quant à lui, n’est pas une preuve de la résurrection, mais un appel à chercher ailleurs, sur les chemins du monde, la trace de cet amour manifesté jadis par Jésus.

Sans généalogie, sans condition préalable, l’amour en Christ échappe à toute main-mise. La tentation est grande alors de l’imaginer, de le théoriser, plutôt que de le vivre. C’est la fête de Noël qui vient mettre en images la dimension incarnée de ce mystère : Noël rend visible que l’amour gratuit, celui qui pardonne l’impardonnable et suscite la louange, a été incarné sur la terre – et non en pensée – par Jésus ! Et c’est bien sur la terre que cet amour peut être vécu en Christ ! Telle est la signification de cette fête placée symboliquement au milieu de l’hiver, au milieu de la nuit. La commémoration de la naissance de Jésus est d’autant plus utile que, aujourd’hui comme parmi les premiers chrétiens, beaucoup trouvent plus facile de laisser Dieu « au ciel », c’est à dire dans les idées où rien n’a vraiment d’importance.

Où se cache alors, à Noël, la résurrection de la chair, centrale dans la pensée chrétienne ? Vous avez compris qu’elle n’arrivera ni demain, ni après-demain, ni dans les siècles à venir, ni dans un futur, aussi lointain que vous pouvez l’imaginer. Car, incarnation de l’amour en Christ et résurrection de la chair, c’est tout un, au présent.

Etienne Perrot, prêtre, théologien, économiste, jésuite,
pour l’équipe de Perspectives protestantes

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