chapelle de la cathédrale de Genève
Témoignages

Ni nos peurs ni nous doutes, rien nous éloigne de l’amour de Dieu manifesté en Christ – méditation (Sandrine Landeau)

chapelle de la cathédrale de GenèveNous ne pouvions pas nous réunir physiquement ce midi dans la cathédrale de Genève, ce qui n’empêche pas de se relier autrement ! Vous trouverez ci-dessous quelques éléments préparés par Sandrine à prier soi-même, dans la solitude ou dans l’intimité familiale de notre confinement.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

 

Psaume 62,6-9

Mon âme se repose en silence sur Dieu.
De Lui, j’attends mon salut.
Lui seul est mon rocher, mon libérateur, ma citadelle.
Avec Lui je me maintiendrai.
En Dieu j’ai placé ma force et mon honneur.
L’énergie où je reprends courage, c’est Lui.
Mettez votre confiance en Lui, peuples de la terre.
C’est vos cœurs qu’il faut lui donner.
Le Seigneur est notre abri.

 

Matthieu 12,38-42

Alors, quelques scribes et pharisiens prirent la parole : « Maître, nous voudrions que tu nous fasses voir un signe. » Il leur répondit : « Génération mauvaise et adultère qui réclame un signe ! En fait de signe, il ne lui en sera pas donné d’autre que le signe du prophète Jonas. Car tout comme Jonas fut dans le ventre du monstre marin trois jours et trois nuits, ainsi le fils de l’homme sera dans le sein de la terre trois jours et trois nuits. Lors du jugement, les hommes de Ninive se lèveront avec cette génération et ils la condamneront car ils se sont convertis à la prédication de Jonas. Eh bien ! Ici il y a plus que Jonas. Lors du jugement, la reine du Midi s’élèvera avec cette génération et elle la condamnera, car elle est venue du bout du monde pour écouter la sagesse de Salomon. Eh bien ! Il y a plus ici que Salomon.

 

Méditation

Nous aimerions nous aussi voir des signes, sentir Sa présence, toucher Sa main. Surtout en ces jours où nous faisons face à une situation particulièrement difficile et anxiogène. Si seulement nous pouvions avoir un signe ! Si seulement Dieu pouvait d’un coup éliminer ce virus ! Ou au moins trouver d’ici ce soir un vaccin ! Ou au minimum nous faire sentir sa présence aimante, réconfortante et rassurante, dans la prière ou autrement. Cela arrive, mais pas à tout le monde, et pas tout le temps. Non que Dieu soit absent de nos prières, ni de nos vies, mais il n’est pas toujours palpable.

Oui, nous aimerions un signe, comme les interlocuteurs de Jésus. Est-ce mal ? Sommes-nous condamnables et condamnés ? Non, mille fois non ! L’Evangile est radicalement et intégralement bonne nouvelle.

Comme Jonas, les scribes et les pharisiens reçoivent en Jésus un appel, une ouverture. Et comme lui ils fuient, à leur façon. Jonas l’a fait en partant physiquement dans la direction opposée à celle qui lui était indiquée par Dieu. Les scribes et les pharisiens le font en cherchant à prendre Jésus en flagrant délit d’impuissance.

Jésus, certes sur un ton sans doute pour le moins agacé, commence par énoncer les choses telles qu’elles sont – c’est le début du chemin, le laisser poser son regard sur ce qui en nous est douloureux, honteux : si ses interlocuteurs ont besoin d’un signe, si nous aimerions tant en recevoir un, c’est parce qu’une part de nous est constamment tentée de mettre notre confiance ailleurs qu’en Dieu, constamment tentée de refuser que Dieu soit Dieu. Si Jonas s’enfuie, c’est parce qu’il sait bien que Dieu ne va pas punir les ninivites comme ils le mériteraient. Si nous voulons sentir sa présence, c’est que nous aimerions que Dieu se montre tout-puissant et plein d’éclat, nous sauve ici et maintenant de ce qui nous assaille, à l’intérieur comme à l’extérieur.

Jésus sait que nous sommes comme cela, et il sait aussi – comme Jonas le savait – que Dieu aime toujours le premier, qu’il ne condamne pas, qu’il est là même quand il semble absent, même quand nous ne sentons pas sa présence ou quand sa présence nous semble trop peu par rapport à ce que nous voudrions qu’il fasse. Et il nous appelle à convertir notre regard sur Dieu comme les ninivites l’ont fait, comme la reine de Saba l’a fait, à nous tourner vers Dieu afin qu’il nous nourrisse et nous relève, et que nos peurs, nos idoles, nos haines, ne prennent pas le dessus en nous. Et alors même cette part de nous qui refuse Dieu, pourra sortir du poisson pour vivre et, conjointement avec celle – peut-être vraiment minuscule – qui se tournait déjà un peu vers Dieu, elle pourra faire vivre d’autres.

Jésus n’annonce pas notre condamnation – si vous relisez le texte vous verrez que ce sont les ninivites qui condamnent, pas Dieu !- mais notre conversion, la conversion de tout notre être, petit à petit ! Nous pouvons avoir peur, nous pouvons réclamer un signe, la promesse qui nous est faite c’est que cela ne nous éloigne pas de l’amour de Dieu manifesté en Christ.

 

Prière

Je vous partage cette « Prière pour être simple », de Francis Jammes.

Les papillons obéissent à tous les souffles, comme des pétales de fleurs jetés vers vous, aux processions, par les petits enfants doux. Mon Dieu, c’est le matin et déjà, la prière monte vers vous avec des papillons fleuris, le cri du coq et le choc des casseurs de pierres. Sous les platanes dont les palmes vertes luisent, dans ce mois de juillet où la terre se craquèle, on entend, sans les voir, les cigales grinçantes chanter assidûment votre Toute-Puissance. Le merle inquiet, dans les noirs feuillages, essaie de siffler un peu longtemps, mais n’ose. Il ne sait ce qu’il y a qui l’ennuie. Il se pose et s’envole tout à coup en filant d’un seul trait, à ras de terre, et du côté où on n’est pas. Mon Dieu, tout doucement, aujourd’hui, recommence la vie, comme hier et comme tant de fois. Comme ces papillons, comme ces travailleurs, comme ces cigales mangeuses de soleil, et ces merles cachés dans le froid noir des feuilles, laissez-moi, ô mon Dieu, continuer la vie d’une façon aussi simple qu’il est possible.

Et j’y ajoute cette intention de prière :

Toi notre Dieu, viens habiter nos quotidiens bouleversés. Inspire-nous des gestes et des paroles qui nourrissent les liens avec celles et ceux qui nous sont chers. Sois auprès de celles et ceux qui souffrent et qui sont malades, et de leurs familles. Donne élan et courage à toutes celles et ceux qui assurent les services essentiels qui demeurent en ces jours où nous sommes invités à nous recentrer sur l’essentiel et à reconnaître notre immense dépendance les uns aux autres. Que nos mots et nos mains soient au service de cet élan de vie.

Amen

 

Envoi et bénédiction

Lorsque l’orage menace, que les torrents débordent, et que les vents sont contraires, il vaut mieux avoir une maison solide. Cette maison c’est la relation avec Dieu père et mère qui nous est offerte en Jésus qui est le Christ. Qu’en lui l’amour de Dieu vous accompagne et vous fortifie, que sa paix habite en vos coeurs.

Amen

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