Le Contexte de la Division : Une Question Cruciale
Les conflits entre confessions – catholiques traditionalistes contre conciliaires, protestants fondamentalistes contre libéraux – semblent accaparer le débat public, surtout sur les réseaux sociaux. Cette fragmentation apparente pose une question fondamentale à toute personne en quête de foi ou de spiritualité : la chrétienté est-elle condamnée à la division? En tant que pasteur réformé, je vois souvent ces tensions de près. Pourtant, l’idée d’une chrétienté irréconciliable est, selon moi, une minorité bruyante masquant une réalité bien plus riche. Loin d’être un signe de faiblesse, la diversité chrétienne est une force, un don que l’apôtre Paul nous invite à considérer comme la composition même du Corps du Christ. Plongeons dans cette réflexion théologique pour découvrir comment le respect mutuel et le dialogue peuvent transformer la discorde en une source d’enrichissement.
Au-delà de l’Anathème : La Richesse de la Diversité
Comme partout dans le monde, il y a des extrémistes qui ont effectivement l’anathème et l’injure rapides, en particulier sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les commentaires de ce site. Ce n’est qu’une minorité. En ce qui me concerne, je suis rarement injurié, la plupart du temps c’est par un chrétien évangélique ou un musulman radical. Ce n’est que très très rarement, mais cela arrive, par un catholique traditionaliste ou par un athée intégriste. Ce n’est pas tellement un problème pour moi, j’enlève de toute façon en un clic les commentaires haineux, presque toujours sans répondre, car si je les laissais, et encore pire si je répondais, il me semble que les haineux auraient déjà gagné en pourrissant l’ambiance. Or je tiens à ce que le forum du site soit un endroit où l’on est en sécurité, où une personne peut apporter son point de vue sans risque de se faire injurier. Nous avons la même règle en paroisse : on a le droit de penser ce que l’on veut dans nos paroisses (et dans notre forum), mais pas d’injurier ceux qui pensent différemment (en leur disant par exemple qu’ils ne sont pas chrétiens, ou méritent d’aller droit en enfer).
Ces personnes haineuses sont donc une minorité. Je ne dirais donc pas que la chrétienté est profondément divisée. Je dirais qu’elle est profondément diverse. Ce qui à mon sens est une vraie richesse. C’est ce que dit l’apôtre Paul quand il parle du corps mystique et du Christ, composé d’une multitude de membres, tous différents, avec chacun sa propre façon d’être et sa propre vocation. Et cela ouvre des débats fort intéressants où chacun est enrichi par la position de l’autre. Réellement. C’est ainsi avec bien des catholiques, des prêtres, des théologiens, des fidèles, et avec bien des protestants, des pasteurs, des théologiens et des fidèles. C’est ainsi dans une multitude de couples, bien entendu.
L’Unité Spirituelle Fondée sur le Christ,
Donc oui, nous pouvons nous concentrer sur ce qui nous unit. C’est déjà très riche. Mais je ne me limiterais pas seulement au plus petit dénominateur commun, à ce qui forme un consensus. Car c’est précisément la spécificité de chacun qui est enrichissante et qui nous pose question et donc nous aide à avancer, quand c’est vécu dans le respect mutuel, bien entendu.
Ce qui nous unit entre chrétiens, finalement :
- C’est une personne, Jésus, que nous connaissons principalement par les Évangiles,
- C’est une dynamique : celle de l’Esprit qui nous aide à nous soucier de l’autre.
Et c’est alors de nous rencontrer régulièrement, sans chercher à fusionner pour autant.








Pour ma part, je ne sais pas si la diversité est une richesse, mais c’est a minima une chance. Si tous les chrétiens devaient être à l’unisson, il y aurait très certainement bien moins de personnes dans le monde vivant de l’Évangile, la diversité permettant au moins de trouver à peu près chaussure à son pied. J’ai évolué dans différents milieux au cours de ma vie, et je pense qu’à chaque fois, cela correspondait à ce dont j’avais besoin à ce moment-là.
En ce qui concerne le dialogue, je trouve que c’est compliqué car c’est souvent un dialogue de sourds. Mais, même sans dialogue, le respect est possible. Ce qui me paraît indispensable, c’est de ne jamais refuser à quelqu’un le droit de se dire chrétien.
Grand merci, Pascale pour ce message. C’est vrai que le dialogue entre personnes qui ne voient pas les choses de la même façon ne permet pas toujours d’évoluer soi-même, mais cela peut arriver, peut-être parfois seulement de mieux ressentir que notre point de vue n’est pas le seul à faire sens.
Le grand problème c’est la « déification » des dogmes. Si on accepte pas un certain « relativisme » des dogmes, nous serons toujours dans le cas de figure où chacun dit: » c’est mon dogmes qui est le vrai ».
L’Unité c’est le Christ. Les dogmes ne sont que des « documents » qui disent. Ils ne sont pas des textes absolus comme certains voudraient le faire croire. Ces derniers continuent de « décortiquer chaque phrase à la manière ancienne en théologie où elle était un entre-soi indépendant de toute vie ecclésiale » un peu beaucoup à côté de ce monde où l’âme voit tant de vilénies. Cette tentation est toujours là. La preuve de cette affirmation? Reprenons 2 textes majeurs :Lumen Gentium et Gaudium et Spes , or certains clercs ( que je comprends …) souhaitent mettre, uniquement en avant, la sainte liturgie. voudraient ne mettre en avant que le texte sur la liturgie . Or cette liturgie est une « présence réelle »; elle est dans la vie des hommes » Il s’agit donc. de souligner partout et en tous lieux « hic et nunc » pour reprendre une autre expression cette »dynamis » « dans le noyau de ce que vivent les hommes là où ils sont dans la Vie » Le patchwork du Concile est un mosaïque pour une Eglise qui doit, devra s’obliger à entendre les appels de tous. Il revient aux évêques de garder l’Eglise fidèle et non à des présidents d’assemblée de spectateurs intégristes tournant le dos au peuple. « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom » ne peut s’arrêter à une réception de la Parole par des gens suffisants et se croyant infaillibles parce que connaissant quelques brides de savoirs théologiques. La Justice, les grands ministères interprètent les situations pour rénover, restaurer, proposer des lectures des sciences diverses et variées. A l’Eglise de redire sa lecture sa version globale du Concile sur l’idée d’un lien entre les hommes dans tous les événements de notre monde. Voilà notre vigne : elle ne peut pousser. avec des violents, coteries BCBG mais dans l’action et la méditation « ora et lab -ora » . L’Eglise ne peut avoir qu’une lecture globale. Elle est chacun de ses serviteurs « officaint » témoignant dans son milieu en « fraternité d’armes « avec le Christ ( les armes ont été décrites pas saint Paul dans sa lettre aux colossiens)