Une femme regarde le ciel étoilé (illustration) - Image:
Question

Mon église me déconseille d’épouser l’homme que j’aime car il est athée ?

Par : pasteur Marc Pernot

Une femme regarde le ciel étoilé (illustration) - Image: 'Itamambuca' by Lucas Marcomini https://creativecommons.org/licenses/by-nc/2.0/ http://www.flickr.com/photos/52901568@N08/24616417217

Question posée :

Bonjour,
Je me permets de vous contacter suite à la lecture de quelques unes de vos réponses. Vous semblez avoir un esprit bien plus ouvert que bien des chrétiens « conservateurs », moins dans le jugement et cela m’a rassurée et mise en confiance. Je trouve que c’est plus accueillant et plus proche de l’exemple d’amour donné par Jésus.
Je vous explique ma situation et le sujet de mon mail. Je suis chrétienne et vis depuis 6 ans avec un athé qui, malheureusement pour moi, s’est « radicalisé »dans son athéisme à mon contact. Je me sens assez triste de cela car j’ai l’impression de ne pas avoir su et savoir lui apporter /montrer le message, la bonne nouvelle. Il s’est enfoncé dans l’athéisme en se renseignant sur la foi chrétienne et il dénonce « l’obscurantisme », lui qui est un scientifique fan de la théorie de l’évolution et de la « réalité raisonnable « . Après de nombreuses disputes et requestionnements dans notre couple dus à nos différences(dont une séparation de plusieurs semaines il y a 3 ans), nous nous sommes rendus compte que nous voulions vraiment faire notre vie ensemble malgré nos différences.

J’ai demandé plusieurs fois à Dieu de m’aider à me séparer de mon conjoint si c’était ce que je devais faire. Je sais que la décision doit venir de moi mais quand des situations auraient pu faciliter une séparation, cela n’a pas eu lieu. Exemple: nous avons travaillé à Lyon tous les deux. Il a voulu muter à Paris. J’étais liée par un contrat de 5 ans minimum supplémentaires sur Lyon mais j’ai quand même eu l’autorisation de muter à Paris et nous avons même muter dans le même service! Je ne prend pas ça comme une preuve mais nos chemins ont systématiquement été rapprochés, liés.

J’ai grandi dans une communauté chrétienne. Aujourd’hui je lis régulièrement la bible, prie et vais parfois dans une église évangélique. J’avoue que ma foi a déjà été plus forte et je ne pense pas que ce soit uniquement dû à mon conjoint, même si cela n’est pas facilitant et qu’être en couple avec un chrétien doit certainement fortifier la foi de chacun.
J’ai un peu discuté avec le pasteur de l’église où je vais parfois, qui m’a conseillé de quitter mon conjoint.
D’autres chrétiens me citent Corinthiens en me disant que la bible interdit les couples mixtes. De nombreux forums sur Internet ont le même discours.
Sauf votre site internet qui est plus ouvert.
Bien sur il est nécessaire que mon conjoint respecte ma foi et la ce n’est pas vraiment le cas. J’ai des inquiétudes sur l’éducation des enfants et sur ma croissance dans la Foi. C’est une situation difficile.

J’ai 30 ans et j’aimerais avoir des enfants. Le mariage est important pour moi avant de faire des enfants. Je souhaite me marier devant Dieu pour « régulariser » la situation et avoir des enfants dans le mariage, sous sa bénédiction . C’est peut être stupide vu ma situation… Mais ça me paraît essentiel quand même, malgré tout.
C’est aussi un positionnement que je veux prendre devant mon conjoint et mes proches.
Le temps passe et nos proches savent que nous n’avons pas d’enfant car nous avons des difficultés à nous entendre sur nos différences.
Je souhaite un mariage devant Dieu avant de faire des enfants et lui trouve ça ridicule de se marier devant quelque chose qui n’existe pas.
Il a récemment fait le compromis d’accepter une cérémonie « laïque » où plusieurs textes sont lus (dont des textes bibliques) et où j’ai le droit de « dire ce que je veux » ( prière ou autre) mais pas de bénédiction par un tiers. Ce n’est pas l’idéal mais vu que cela fait des mois qu’il me dit que ce sera à la mairie uniquement ou rien, c’est déjà un progrès. Je me dis que ça peut être l’occasion de faire une confession de foi devant nos proches et c’est peut être un engagement plus fort qu’une bénédiction par un tiers. Je pense que Dieu juge les cœurs et peut y voir que je Lui reste fidèle malgré l’opposition dans mon couple.
Que pensez vous de ce type de mariage un peu hybride?

Voilà, je vous ai (longuement) ouvert mon cœur et j’aimerais vraiment avoir votre avis sur tout ça (la situation et ce type de mariage)
C’est une situation qui me pèse vraiment et je ne sais pas à qui en parler pour avoir un point de vue « spirituel » et neutre ( vu que vous ne me connaissez pas).
Merci par avance pour votre aide.

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Franchement, je ne pense absolument pas digne de l’Evangile du Christ de chercher à briser votre couple parce que votre fiancé serait considéré comme n’étant pas ou pas assez croyant, ou pas croyant comme il faut. Si c’était parce que cet homme serait violent, ou méprisant contre vous, je serais le premier à vous suggérer de ne pas vous lier avec lui, mais là, ce qui est en cause est sa foi, le considérant à cause de cela comme indigne d’être épousé par une croyante. Je trouve cela assez choquant, et ce genre de comportements est un puissant contre témoignage de la Bonne Nouvelle qu’est l’Evangile du Christ, ce genre d’attitudes fait bien plus pour l’athéisme que mille athées comme cet homme respectueux que vous aimez.

Pourtant, sans cesse, l’Evangile annonce la grâce de Dieu, faisant que toute personne est considérée par Dieu comme son enfant, par adoption et non par ses mérites. En effet, le Christ célèbre la grande foi du centurion romain (donc nécessairement adorant César comme son dieu), Christ qui prie par amour pour les soldats romains qui viennent de le crucifier et qui en plus se fichent de lui.

Il y a une deuxième chose qui est affirmée fortement, c’est de ne pas juger son frère, parce que c’est se prendre pour Dieu. Puisque Dieu considère mon prochain comme son enfant, qui suis-je pour l’exclure de la famille des enfants de Dieu ? Qui sommes nous pour décider que tel monsieur n’est pas digne d’être aimé par une chrétienne ? Et qui sait si ce monsieur qui, certes est athée par la pensée, n’est pas mille fois plus croyant par le cœur et par les actes que bien des hyper pratiquants d’une église chrétienne ? L’Evangile du Christ nous dit d’aimer Dieu et notre prochain comme le Christ aime. Ça devrait nous calmer un peu avant de juger les autres.

Ensuite, il faut faire attention avant d’appliquer brutalement ce que dit l’apôtre Paul. Il écrit des lettres en réponse à des questions et des situations particulières de telle ou de telle église. Il y a bien des choses tout à fait inspirantes dans ce qu’il écrit, il y en a d’autres qui sont terribles si on voulait les appliquer directement, il justifie la soumissions aux autorités civiles comme si elles étaient nommées par Dieu (sympa pour ceux qui vivent dans un pays écrabouillé par un de ces épouvantables tyrans que l’humanité a produits), il justifie la soumission de l’esclave au maître qui le possède, il appelle la femme à se soumettre en toute chose à son mari (sympa aussi quand on sait que tous les 2 ou 3 jours une femme meurt sous les coups de son mari, rien qu’en France), il encourage à se soumettre au viol conjugal (le corps de la femme ne lui appartient plus, il appartient à son mari)… Donc, attention. Ces textes de la Bible sont à lire en les interprétant, en gardant ce qui nous rend meilleur, pas en en tirant des interprétations qui nous rendent pires. Le Christ, lui, ne dit pas un mot sur le fait qu’une personne chrétienne ne pourrait pas épouser un non chrétien, ou même un non croyant, ou même un athée militant. Ce que le Christ nous dit c’est de veiller et de prier, d’écouter Dieu, de l’aimer, et de l’aimer « avec intelligence », avec sa réflexion personnelle. Ce qu’il nous dit c’est de se méfier des pharisiens et des chefs d’églises qui font porter des jougs, des interdits et des menaces sur le dos de leurs fidèles. Ce qu’il nous dit c’est d’aimer notre prochain comme nous-même, que ce prochain soit ou non chrétien « comme il faut » ou athée.

Il me semble que vous n’êtes pas une gamine étourdie se laissant transporter par ses illusions et ses hormones… vous avez manifestement une maturité, une réflexion, une foi, un recul et un amour qui vous conduisent à vouloir construire une famille avec cet homme. Vous priez, vous aimez, vous avez une foi qui vous inspire un vrai respect, une recherche de constructiuon, d’engagement, une recherche… Excellent.

Franchement, je pense très possible que l’amour qui vous lie, cet homme et vous, vienne de Dieu, comme une vocation pour faire du lien entre les planètes chrétiennes et athées ? En tout cas, si vous choisissez ce chemin Dieu vous accompagnera sur cette route et fera tout pour que la bénédiction soit puissante sur votre couple et votre famille. Cette bénédiction passera en tout cas à travers vous. Et c’est déjà très bien pour que Dieu puisse bénir votre famille ! Ça aussi, c’est ce merveilleux et parfois redoutable apôtre Paul qui le dit. Et puis, comme je le disais plus haut, cette bénédiction passera aussi, j’en suis persuadé, par cet homme athée, ne pouvant pas le toucher par la pensée consciente, il reste le cœur pour être touché par la source de la vie.

Pour ce qui est du mariage, Dieu n’est pas un fonctionnaire des douanes, vérifiant si votre passeport porte bien les bons visas. Dieu regarde au cœur, à l’engagement intime de chacun de vous deux dans la fidélité pour l’autre dans un couple, voulant construire quelque chose pour la vie tout entière. La cérémonie de mariage est importante, mais elle est pour vous deux et pour vos proches, afin de chercher ce qui fait sens pour vous comme idéal et/ou comme foi et en témoigner pour avoir le soutien des proches. Ce que vous proposez, de lire chacun un passage de livres qui vous inspirent, la Bible pour vous et quelque autre texte pour votre mari, cela me semble très bien. Cela me semblerait important que chacun fasse un petit commentaire pour expliquer en quoi ce texte fait sens pour vous. Il y a habituellement des engagements mutuels au cœur de ce temps de réflexion. Et au total, cela me semble pouvoir donner une belle et profonde cérémonie qui vous ressemble et qui fasse sens, dans le respect et l’enrichissement mutuels. Il ne me semble pas indispensable de prier oralement en public lors de cette cérémonie. Il serait plus respectueux pour votre mari et sa famille, allergiques à cela, de laisser un temps de musique méditative pour laisser chacun intérioriser ces textes et commentaires, et prier, pour ceux qui sont portés à cela.

Bien entendu, je suis absolument convaincu que Dieu reconnaîtra cette cérémonie ni plus ni moins « valable » qu’une cérémonie qui serait faite dans une église avec un pasteur ou un prêtre.

Vous avez raison de penser à l’éducation des enfants. Il faut un accord explicite et clair entre vous deux. Un engagement qui consiste non seulement à ne pas dire du mal de la foi ou de la non foi de l’autre, mais à dire aux enfants que la position de l’autre est respectable, et à l’encourager à en découvrir la foi ou la philosophie, et qu’il pourra choisir librement plus tard quel sera son propre chemin.

Avec mes amitiés
Dieu vous bénit et vous accompagne

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

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9 Commentaires

  1. Anonyme dit :

    Bonjour,

    J’arrive sûrement bien tard, mais je tenais à vous exposer ma vision des choses sur la situation car je connais et comprends la configuration de votre couple (l’homme qui ne croit pas en Dieu et la femme qui est profondément croyante)… Je m’explique :

    Pour ma part, je ne crois pas en Dieu et mon amie est croyante. Néanmoins, même si j’estime que chaque chose a une explication scientifique, je sais aussi que la Religion (avec une majuscule, donc il faut entendre par là l’ensemble des religions monothéistes comme polythéistes) fait partie de l’Histoire de l’humanité. La Religion a, depuis toujours, régit l’Homme et participé au fondement de nos sociétés actuelles. Elle fait partie intégrante de l’évolution de l’humanité, et la renier catégoriquement comme le fait votre ami n’est, à mon avis, pas une bonne chose. Comme chaque chose en ce monde (incluant la science), elle a apporté son lot de bonnes et de mauvaises choses et nous a permis d’évoluer et de faire grandir nos sociétés. La Religion est donc autant une affaire de culture qu’une affaire de croyance pure et dure. Je ne crois pas en Dieu, je ne suis pas croyant mais culturellement et historiquement, j’appartiens à la religion chrétienne.

    Mon amie elle, est croyante et va à l’église. Lorsque ça lui tient à cœur, je l’accompagne. Plus j’accumule de connaissances scientifiques, historiques et religieuses, plus ça me renforce dans mon incroyance. Pour autant, il ne me viendrait pas à l’idée de dire des convictions religieuses de mon amie qu’elles sont ridicules, car ça reviendrait à manquer lui manquer de respect à elle, à sa foi et à sa culture.

    Ce que je veux dire par là, c’est que je pense que l’union entre une personne croyante et une personne non-croyante est possible, il faut tout simplement qu’il y ait du respect. Votre ami est tombé dans une forme de radicalisation anti-religieuse, qui n’est pas mieux qu’une radicalisation religieuse, ou qu’une radicalisation politique, raciste, ou autre. Peut-être que l’aider à élargir ses connaissances, notamment en étudiant l’Histoire afin d’amener progressivement l’étude des religions et de leur impact sur l’humanité, lui permettrait de se dé-radicaliser et d’ouvrir un peu son esprit.

    Si il vous aime réellement et consent à vous respecter, il respectera ce qui est important à vos yeux et vous respecterez ce qui est important à ses yeux. Il prendra en compte le fait que la culture a plus de poids qu’une simple conviction idéologique, et que le mariage à l’église ne le tuera pas. Respecter ne veut pas dire adhérer, il s’agit juste de comprendre ce qui est important pour l’autre et d’accepter. Car, encore une fois, la Religion n’est pas juste une histoire de croyance, c’est aussi une affaire de culture.

    Bon courage à vous deux.

    1. Marc Pernot dit :

      Grand grand merci pour cette belle façon d’être et d’aimer. A tous les deux, dans le respect mutuel.
      Grand grand merci d’avoir pris la peine de témoigner de ce que vous vivez avec votre amie. Je pense que cela pourra inspirer d’autres couples, et leur permettre d’avancer.
      Bien respectueusement

  2. Caroline dit :

    Bonjour, je suis en couple depuis 5ans avec un homme qui n’est pas converti .Je précise aussi que j’ai 5 ans de plus que lui. 31 et 36 ans. On parle souvent mariage mais à chaque fois il y a des disputes qui surviennent . Nous avons eu ensemble deux petites filles d’âge rapproché. Cette relation a débuté comme un conte de fée . Il paraissait correspondre à mes attentes et tous les membres de ma famille et amis l’ont apprécié tout comme moi. C’est quelqu’un de bien en règle générale quelqu’un qui sait me dire qu’il m’aime . Qui est quelqu’un de doux et je sais qu’il m’aime comme moi je l’aime . Mais seulement voilà, lors de notre rencontre il m’avait caché qu’il avait beaucoup d’amis et qu’il aimait leur compagnie. Il m’avait dit qu’il ne buvait que deux bières aujourd’hui depuis le décès de mon père, il y a 3 ans ( avec qui il était proche) je me rends compte qu’il a une bonne descente si je peux le dire ironiquement . Il ne boit pas tous les jours et en règle général quand nous sommes ensemble on passe des soirées agréables . Le problème c’est que ces fréquentations amicales empiètent souvent sur notre couple et cela a créé beaucoup de disputes entre nous. En fait il a grandi dans une famille avec un père qui a été absent dès ces six ans et une maman qui a eu plusieurs relations mais est restée seule. Il s’est beaucoup construit sur l’extérieur Avec des amis aussi morcellés que lui sur le plan identitaire mais il s’est Construit Sur cette base. Lorsqu’il se trouve avec eux il n’y a plus de notion du temps . De plus , au niveau de sa famille il y a sa marraine dont il est proche qui pratique la sorcellerie et sa maman qui est dans l’occultisme même s’il elle pense qu’elle prie une puissance qui lui donnent des informations pour sa réussite. Enfin , je sors du sujet mais tout cela pour dire qu’il a des liens y que nous avons aussi des combats. Aujourd’hui monsieur a décidé de militer sur le plan politique et est souvent absent cela créer de la distance entre nous . J’ai l’impression d’être la seule à prier pour nous même si j’ai des amies qui ont la foi et qui prient aussi pour nous et qu’il y a un fossé qui se créer malgré mes prières. Un jour ça va un jour pas. Nos enfants sont au centre de tout ça et moi cela comment ce à m’epuiser . Pourtant quand il est venue à ma rencontre dans nos débuts il voulait se caser , ce sont ses mots . Notre deuxième enfant est arrivée plus tôt que prévue et nous ne sommes pas mariés. J’ai conscience que je n’ai pas suivi les choses comme Dieu le demandent mais sachant qu’il aspirait tout comme moi au mariage et y aspire encore quand tout va bien . Aujourd’hui J’ai l’impression d’être Face à un mur si bien qu’à l’heure actuelle j’avance ne sachant si on va s’en sortir , j’aimerais Que tout s’arrange mais je crois qu’il n’a pas fait sa rencontre avec Dieu et comment avancer avec une personne qui se repose plus sur ses forces plutôt que de mettre Dieu au devant de sa vie pour le guider . Voilà j’aspire au mariage et à une vie épanouie avec cette famille que nous avons construite ensemble mais je ne pensais pas que j’allais vivre autant de disputes et stagner autant dans ma relation alors je ne sais plus quoi faire . Vous en pensez quoi?

    1. Marc Pernot dit :

      Bonjour Madame

      Du point de vue de la religion :
      • Je n’ai aucune objection théologique ou spirituelle à ce que vous épousiez une personne non chrétienne. Comme le dit l’apôtre Paul (qui n’est pourtant vraiment pas commode, trop souvent) : « le mari non-croyant est sanctifié par la femme… et vos enfants sont saints. » (1 Corinthiens 7:14).
      • Donc, oui, vous pouvez prier et apporter une âme à votre famille, et donner une éducation biblique à vos enfants, c’est très bien.
      • C’est vrai que c’est mieux de se marier, à mon avis. Même si Dieu bénit les bonnes intentions sans attendre les papiers officiels. Mais c’est une belle occasion, précisément, à réfléchir dans le couple à ce que l’on veut vivre, et demander aux proches (y compris Dieu) et amis de soutenir l’union du couple.

      En ce qui concerne la façon d’être de votre mari, c’est un petit peu plus compliqué

      • Pour l’instant, il ne semble pas qu’il y ait une véritable dépendance de l’alcool chez votre conjoint puisqu’il peut s’en passer pendant plusieurs jours, mais vous avez raison d’être vigilante. Une augmentation de l’alcoolisation est souvent le signe d’un certain malaise chez la personne.
      • En ce qui concerne votre conjoint et son besoin d’amis, vous me semblez avoir vraiment bien compris votre conjoint, et c’est pour moi le signe que vous l’aimez vraiment.
      • Seulement, quand on aime quelqu’un, il convient de l’aimer tel qu’il est. Et de pas vouloir le changer. L’accepter tel qu’il est. Et le lui dire. Vous savez, changer un tant soit peu est un véritable miracle, car normalement on garde la même personnalité. Il est donc normal que vous ressentiez comme un mur si vous espérez qu’il soit autrement qu’il est.
      • Ce que j’aimerais, c’est qu’il puisse partager joyeusement ce qu’il a vécu de bon pour lui avec ses amis quand il rentre. Et qu’il soit si fier et heureux des bons moments en famille qu’il ait envie de les raconter à ses amis. Et que ces deux faces soient ainsi réconciliées, et qu’il puisse les vivre en paix avec lui-même.
      • Que sa famille pratique des trucs bizarres est leur problème. Tant qu’elles ne font pas de la publicité pour cela auprès des enfants, forcément influençables.
      Dieu vous bénit et vous accompagne
      Avec tous mes vœux de bonheur dans votre famille à vous tous et toutes
  3. Anne dit :

    Bonsoir Pasteur Pernot,

    Tout d’abord , merci pour le temps que vous allez m’accorder et j’espère que vous allez bien.

    Je vous ai contacté il y a quelques mois déjà. La situation ayant empirée, je souhaite avoir une réponse plus poussée et argumentée. Je vous explique:

    J’ai 24 ans, née dans une famille chrétienne, baptisée à l’âge de 20-21 ans.
    Je suis toujours en étude et je travaille en même temps. Depuis maintenant un an, je suis en couple avec un jeune homme qui n’est pas croyant mais qui s’intéresse à la spiritualité sous toute ses formes, qui n’a pas d’a priori ou quoi ou qu’est-ce sur ma foi, mes croyances. Je tiens à préciser que j’aime le Seigneur et je suis des principes de base dans ma vie, que je m’efforce de m’imposer. Je prie tout de même pour avoir une solution, mais rien n’y fait
    Ayant son appartement, il souhaiterai que je vienne vivre avec lui, et moi aussi. Nous pensons pour 2, agissons pour 2 et avons des projets pour 2.

    Maintenant, mes parents (et plus précisément ma mère) ne le permettent pas. Pourquoi ? Nous ne connaissons pas depuis suffisamment longtemps (nous avons travaillé ensemble pendant 2 ans et sommes restés en contact jusqu’à l’année où nous nous sommes mis ensemble), et ne sommes pas mariés. Revenons sur une chose, me marier ne les dérange pas, mais vivre ensemble; en concubinage donc; dérange.

    J’ai étudié la Bible, j’ai posé des questions autour de moi, et mis a part le seul verset encore et toujours rabâché « Ne pas se mettre sous un joug étrangé ». Plusieurs questions viennent ensuite: Quel verset dis que je dois absolument être mariée pour vivre avec l’homme que j’aime ? Quel verset stipule clairement qu’une personne chrétienne ne doit pas se marier avec une autre religion ? Et quel verset interdit formellement les relations sexuelles (couple s’aimant et ayant des projets concrets…) ? J’aimerai savoir. Je ne suis absolument pas du genre à courir après une relation.
    J’ai eu une seule relation en dehors de celle-ci qui a duré 6 ans et qui s’est justement terminé pour des raisons similaires. Sauf qu’aujourd’hui j’ai la maturité et suffisamment de raisonnement pour me poser les bonnes questions. J’ose espérer que Dieu ne m’en voudra pas, et ne me damnera pas non plus pour mon choix de vie.
    Je suis en proie à un véritable conflit au sein de ma famille et ça devient compliqué pour moi. C’est limite si je dois choisir entre ma famille et l’homme que j’aime et avec qui je souhaite vivre le restant de mes jours.
    Ceci étant dit, j’aimerai qu’avec toute votre objectivité, sincérité et bienveillance vous puissiez répondre à ma problématique qui comment à me pourrir la vie.

    Sur ce dramatique récit, je vous souhaite une excellente soirée ou journée selon l’heure à laquelle vous aurez connaissance de mon message.

    Bien à vous,

    1. Marc Pernot dit :

      Bonjour

      Je ne pense pas que vous devriez vous laisser culpabiliser par ce moralisme étroit.
      J’ai honte pour le témoignage que cela porte sur le christianisme.

      En ce qui concerne le fait de vivre ensemble avant de s’être marié, c’est une vision légaliste, un regard sur l’apparence, sur les papiers, sur la forme. Or, Dieu regarde au cœur, il regarde et il accompagne avec bienveillance. Dieu n’est pas un fonctionnaire des douanes se fixant sur la signature du préposé de la mairie et la cérémonie d’une église, mais au cœur des deux personnes, à l’engagement l’une pour l’autre, à la recherche de faire du bien à l’autre plus que de profiter soi-même, la volonté de construire. Il peut y avoir tout cela dans un couple de personnes vivant ensemble. Et tout cela peut manquer, hélas, dans un couple bien marié comme il faut à la mairie et à l’église, avec même de la violence subie par une des personnes du couple, violence verbale, sexuelle, morale, voire spirituelle (hélas, comme l’indique clairement, d’ailleurs la pression que vous font subir vos parents). Qu’est-ce que préfère Dieu ?

      Ensuite, c’est devant Dieu que nous sommes responsables, Dieu parle en nous par son Esprit, éclairant notre conscience, en ligne directe. C’est devant cela que nous nous décidons, que nous nous regardons. Hélas, il y a et il y aura toujours des personnes pour juger les autres, pour vouloir encadrer, diriger les autres. Si vous leur faisiez du mal, encore, je comprendrais qu’ils disent quelque chose. Mais là ? S’ils sont contre le fait d’habiter ensemble sans avoir les papiers des humains, et bien qu’ils se marient, eux ! Mais ils n’ont pas à se placer en intermédiaire entre Dieu et votre conscience. Certainement pas une église, mais pas non plus des parents. C’est vouloir prendre la place de Dieu, du Saint-Esprit dans notre être intérieur. Au contraire, le chrétien a reçu, comme le dit Paul, le « ministère de la réconciliation » de la personne avec son Dieu, en ligne directe, en confiance. Là, c’est l’inverse : tu n’as pas à te faire une opinion personnelle, je vais te dire, moi, ce que Dieu t’ordonne de faire.

      Le verset de « Ne pas se mettre sous un joug étranger » de Paul n’a rien à voir avec la question, c’est complètement hors contexte. On pourrait même le lire comme disant de ne pas se laisser mettre un joug, des règles et obligations, par une autre personne que celle de Dieu, et donc de fermer la bouche des donneurs de leçons pour se concentrer sur ce que Dieu nous dit personnellement, cœur à cœur, à nous-même pour nous-même. De plus, il n’est pas pertinent de prendre un verset de la Bible et d’en faire une loi absolue. Sinon, il faut prendre aussi à la lettre la parole de Jésus « ne résistez pas au méchant » et laisser les clefs sur sa voiture, la porte de sa maison ouverte en partant en vacances, et se laisser violer et tuer par les méchants ? Cela n’a pas de sens. La Bible est un réservoir de questions, de bonnes questions à se poser, pas un réservoir de commandements moraux utilisé pour taper sur la tête et sur la vie de sa fille ou des paroissiens.

      L’application de ce verset de 2 Corinthiens 6 à votre situation fait preuve d’une terrible intolérance, et quelques mots, il traite l’homme que vous aimez d’infidèle, d’inique, de ténèbres, de Bélial (démon pervers et méchant), d’idole. Et tranquillement, considère qu’une personne de leur église incarne la justice, la lumière, le Christ, la foi, et habités par Dieu ? C’est un regard épouvantable sur un être humain. Le Christ, au contraire, nous appelle à reconnaître dans l’autre un frère ou une sœur du Christ, et à se considérer soi-même comme pécheur, reconnu comme enfant de Dieu par sa seule grâce. En appeler à ce verset est donc inacceptable. D’autant plus que ce verset n’a rien à voir avec le mariage.

      Pour ce qui serait du mariage avec un non chrétien, il y a bien d’autres passages qui pourraient s’appliquer.

      • Par exemple chez Paul, puisqu’ils aiment sa façon de commander il dit que si dans un couple il y a un croyant et un incroyant, cela n’est absolument pas un sujet d’empêchement, le croyant des deux sanctifiant l’incroyant du couple et leurs enfants éventuels (1Corinthiens 7:14). Ce verset s’applique directement à la situation, car peu importe le fait que l’un des époux devienne chrétien avant ou après s’être marié, la situation est en définitive la même : il y a un couple, une famille où l’in des deux conjoints est chrétien et l’autre non. Paul dit que la foi d’au moins un des deux suffit pour sanctifier la famille entière. C’est même un petit peu plus compliqué dans le cas dont parle l’apôtre Paul ici, car le conjoint n’a alors pas choisi en connaissance de cause cette situation, alors que dans le cas où une personne chrétienne épouse une personne non-chrétienne, tout est clair dès le début et permet de s’engager après en avoir discuté.
      • On pourrait aussi prendre chez Jean qui dit que « quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu, car Dieu est amour » (1Jn 4:7), que cela est l’équivalent de confesser publiquement que Jésus est Fils de Dieu (4:15), et que quiconque dit qu’il aime Dieu mais n’aime pas son frère qu’il a sous ses yeux est un menteur (4:20).
      • Ils auraient pu s’en référer aux paroles de Jésus Christ lui-même qui nous dit d’aimer notre prochain comme nous-même, sans condition de baptême et de croyances, ou d’appartenance à telle ou telle église, et le fait que Jésus célèbre avec acclamation la foi d’un centurion romain qui n’est même pas monothéiste et qui rend un culte à l’empereur de Rome comme à un dieu…

      C’est à vous de décider, bien sûr, mais sentez vous vraiment libre de faire selon votre propre foi et votre propre conscience, votre propre intelligence de la volonté de Dieu. Je ne suis vraiment pas certain qu’il soit juste et bon de plier devant une telle attitude, ni pour vous, ni pour votre famille. Cela dit, je sais combien il est difficile de se retrouver dans votre situation. C’est cruel, injuste. Il arrive que dans le cas de parents vraiment obstinés ils refusent de voir leur enfant pendant des années. En général, ils finissent quand même à évoluer, laissant place à l’amour, au pardon, à plus de bienveillance et de respect de l’autre… Grâce à l’Esprit, je pense qui est souffle de vie et de paix.

      Dans tous les cas, je ne sais comment m’excuser devant votre ami de ce contre-témoignage porté par des chrétiens. J’en suis profondément désolé.

      Dieu vous bénit et vous accompagne

  4. Judith dit :

    Bonjour Pasteur, je vous suis depuis peu et admire considérablement la sagesse que Dieu vous a donné, et je souhaiterai avoir plus d’éclaircissement de votre part,par rapport à ce que je vis actuellement.
    Je suis croyante,d’une famille très très croyante (vous pourrez comprendre la raison de ce détail un peu plus bas) et amoureuse d’un homme depuis 4 ans. Un homme non,plein d’amour ,de considération,qui manifeste clairement son amour envers moi , bienveillant. Mais ce qui me préoccupe énormément est que depuis peu , il est devenu incroyant…disons qu’il croit au père sans croire au fils .
    Nous voulons nous marier mais j’appréhende que cette situation nous portes préjudice plus tard(deja que ça nous porte préjudice maintenant parce que je souhaites que l’on se préserve jusqu’au mariage mais qu’il ne voit pas les choses de cette manière) ,déjà pour nous marier vu la famille dans laquelle je suis mais même pour l’évolution en tant qu’une seule et même chair mais avec cela
    Qu’en pensez-vous ?

    1. Marc Pernot dit :

      Bonjour

      Tout repose sur votre respect à vous, envers cet homme.

      Si vous l’aimez, vous respecterez sa foi telle qu’elle est et telle qu’elle n’est pas.
      La foi est une dimension très très intime de la personne, et cela doit absolument être respecté. Cela serait tout à fait nocif de mettre de la pression en ce domaine.

      Comme le dit Jean : « Nous avons de Dieu ce commandement: que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. » (1 Jean 4:21), et donc le respecte, en particulier sa foi, sa façon d’aimer Dieu.

      Si vous aimez cet homme, non seulement vous respecterez sa foi, même si elle est un peu différente de la vôtre, et vous le protégerez de votre famille (au cas où certains se permettraient de critiquer sa foi). C’est comme cela que l’on aime. C’est comme cela que Dieu lui-même nous aime, sans condition.

      Par contre, vous devez également faire en sorte d’être respectée. Vous aussi, bien entendu.

      Quand une personne ne désire pas avoir de relations sexuelles, ou telle ou telle pratique sexuelle, cela ne se discute même pas, et doit être respecté par l’autre sans demander de justification. C’est là aussi la base du respect dû à toute personne, et encore plus à une personne que l’on prétend aimer. Que ce soit pour des raisons de foi, ou tout simplement parce que vous n’avez pas envie, dites simplement que vous n’avez pas envie de relation sexuelle. Il serait très TRÈS inquiétant qu’il insiste.

      Céder ne changerait rien à la question : quand on aime on pense d’abord à respecter l’autre dans son intimité. Sinon ce n’ets pas de l’amour. Et bâtir un couple sans ce respect de base, cela me semble une mauvaise idée

      Dieu vous bénit et vous accompagne

  5. Ju dit :

    Bonjour Pasteur, je viens de tomber sur votre page et j’avoue me retrouver dans la même situation.
    Pour contextualiser la situation, je suis chrétienne depuis 3 ans, mais j’ai réellement pris mon engagement avec le Seigneur cette année (2023). J’étais avec un homme depuis 2 ans, qui croit au père mais pas au fils. Cet homme, c’était mon premier amour étant plus jeune (l’âge de 13 ans), nous nous sommes retrouvés 5 ans plus tard à l’âge de 20 ans et avons recommencé notre histoire. Je suis encore jeune dans ma marche chrétienne, et viens tout juste de m’engager. De ce fait, pour pouvoir passer parles eaux du baptême, je me suis séparée de cette personne car selon les personnes de mon église, selon le pasteur, ce n’est pas une relation à la gloire du Seigneur. Elle pourrait entrainer des complications qui pourraient être évitées avec un chrétien, créer des disputes ou encore des incohérences quant à l’éducation de nos enfants (si nous en avons). Cependant, cet homme n’est pas pour autant une mauvaise personne, il m’a beaucoup fait évoluer et c’est en parti grâce à lui que j’ai enfin décidé de m’engager avec Dieu. Il m’a véritablement aidé à grandir.
    Cependant j’ai demandé à Dieu des réponses, des conseils, qu’il me montre si cette personne est faite pour moi, sa réponse a été négative sur le coup, j’ai rêvé, la nuit qui suivie cette question, qu’il m’abandonnait étant enceinte.
    De ce fait, j’ai pris la décision d’arrêter cette relation mais je n’arrive pas à tourner la page et je me demande pourquoi Dieu a-t-il permis que nos chemins se rencontrent une nouvelle fois si ce n’est pas pour finir ensemble?
    La réponse des personnes de mon église se trouve dans 2 Corinthiens 6:14. Mais pourquoi Dieu a-t-il permis ? Je me questionne véritablement car au delà de notre foi qui n’est pas la même, car il ne se décrit pas dans une religion, il m’a aidé à grandir spirituellement et en maturité, je ne serai sûrement pas passée par le baptême si je ne l’avais pas connu.
    De plus, j’ai demandé au Seigneur de me répondre, de me dire pourquoi cette souffrance est-elle nécessaire ? Est-ce le bon choix? Est-ce que j’ai pris la bonne décision. Selon mes amis et mon église ça l’est, car cette personne n’a pas accepté Christ et me « pousse » à pêcher. Bien-sûr ce ne serait pas de tout repos d’être avec une personne qui n’a pas la même foi, mais Dieu lui-même ne nous a-t-il pas appris à partager des repas et des moments de vie avec des incroyants ?
    Dieu m’ répondu quelques temps après avec un verset dans Philémon 1:15 « Peut-être a-t-il été séparé de toi pour un temps, afin que tu le recouvres pour l’éternité ».
    Aujourd’hui mon cœur souffre et je suis véritablement tiraillée entre ma conscience, mon amour, ma foi, mon église. J’aimerai avoir un avis extérieur selon l’évangile mais également selon votre neutralité.

    Alors voilà, nous sommes tristes chacun de notre côté, car nous nous aimons, nous voulons être ensemble malgré les obstacles mais je ne sais pas s’il s’agit du bon choix. Je voulais savoir ce que vous pensiez de cette situation?

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