Ma foi suit son cheminement et j’ai envie aujourd’hui de me mettre à lire la Bible.
Question posée :
Bonjour cher Pasteur,
Je vous avais déjà sollicité par mail pour échanger sur des questions qui me tenaient à coeur suite à une mésaventure : une amie « devenue » chrétienne mais qui de mon point de vue n’était pas du tout dans ce qu’elle prônait mais dans tout l’inverse : le rejet de ce qui est différent, « une seule voie possible » (elle est chez les Evangéliques). Ancienne amie désormais, nous n’avons donc plus de contact car manifestement des opinions différentes.
De mon côté j’ai fait mon petit bout de chemin, en suivant de près ou de loin les mises à jour de votre site tout d’abord… mais de plus en plus en m’autorisant à trouver un écho en moi positif lorsque je vois passer un verset sur Instagram. Au début j’avais envie de tout rejeter en bloc, convaincue vraiment que la foi chrétienne c’était se négliger au point de ne plus respecter notre propre nature, se faire du mal, suivre des interdits sans savoir pourquoi à part que « c’est écrit donc c’est comme ça » . Puis au fil du temps (et de mon temps sur les réseaux il faut bien le dire) je me suis octroyée le droit de suivre des comptes d’inspiration biblique sans pour autant m’identifier comme chrétienne. En me disant je suis cachée derrière mon pseudo Instagram, on ne va pas voir l’imposteuse que je suis, que je pense être.
Jusqu’à tomber sur une de vos réponses toujours pleines de bon sens où vous répondez justement à quelqu’un qui se demandait ce qu’est une vie chrétienne. Et j’ai été rassurée par votre réponse qui finalement ne dit pas autre chose que d’être soi-même et que tous les interdits, les lectures au premier degré ne sont que des constructions d’hommes, que ce n’est pas ça Dieu. Ce qui a amené à me réveiller un matin avec comme première pensée : « mais en fait c’est simple, Dieu c’est l’amour, c’est le bien, c’est TOUT » . Et aussi des échanges avec une collègue de travail qui va aussi dans une église évangélique mais qui ne m’a jamais forcée la main et m’a dit elle-même que je pouvais très bien prier tranquillement chez moi. Il me restait cette interrogation, c’est quoi prier ? Est-ce espérer que quelque chose arrive comme par magie sans tenir compte des moyens pour faire quelque chose par exemple ? Non, ma définition c’est plutôt « prier c’est espérer » rien de plus finalement. Et c’est déjà pas mal. En somme rien à voir avec ce qu’on a essayé de me faire croire, en me menaçant que si je ne crois pas comme ça il allait m’arriver malheur.
Ma foi suit donc son cheminement et j’ai envie aujourd’hui de me mettre à lire la Bible. Je ne cache pas que ma motivation à faire cela est surtout pour faire comme les Chrétiens. Mais bon je pense pouvoir essayer…
Je pense me procurer à court terme (pour Noël peut-être) une Bible au format numérique (pour l’avoir toujours avec moi) ou sinon me contenter du site de l’alliance biblique française. Mais comment commencer à lire et méditer la Bible, par où commencer et surtout comment ne pas me décourager ?
Merci d’avance pour votre éclairage 🙂
Réponse d’un pasteur :
Bonsoir
Bravo d’avancer d’une si belle façon, et de chercher à travailler votre foi !
Les versets sont intéressants. Tout dépend comment ils sont choisis. Et ce que vous en faites avec votre propre méditation. Surtout avec cette clef que vous avez en main, clef d’interprétation pour élaborer votre foi, votre pensée et votre prière : Dieu est amour, il est la source du bien.
Donc oui, bravo de suivre votre conscience, votre intuition, et l’effet produit sur vous.
Il me semble bon aussi de chercher un petit peu ce qui sera bon pour vous à un petit peu plus long terme : des exercices un peu plus ardus, et donc moins récompensants dans l’immédiat mais vous donnant une profondeur, une hauteur, des outils qui vous aideront à franchir des paliers. Donc grand bravo de vouloir commencer à étudier la Bible.
Hyper d’accord avec votre principe fondamental : Mais en fait c’est simple : Dieu, c’est l’amour, c’est le bien. Et de se le rappeler, de se placer face à cette réalité, et alors de chercher à prier comme on le sent.
Prier c’est espérer. Cela me semble excellent. Parfois, cela peut aussi être : prier, c’est se poser. Prendre souffle. Porter un regard sur là où nous en sommes, sur ce qui nous arrive, sur ce que l’on a fait. Devant cet amour qu’est Dieu. Reprendre souffle. C’est boire à la source. On peut alors travailler, si on en est là, son espérance avec Dieu.
Pour lire la Bible :
- Premier conseil, commencer par les Évangiles. Au moins deux, par exemple Matthieu et Jean. Ou Luc et Jean. Ou les quatre, tant qu’à faire (même si des passages identiques se retrouvent dans plusieurs).
- Avec encore cette clef d’interprétation que Dieu est amour et donc qu’aucun passage n’est à interpréter comme une menace. (Dieu n’a aucune haine contre un homme méchant, mais Dieu cherche à éliminer la méchanceté qui est en toute personne).
- Et cet outil d’interprétation : quand un passage semble aberrant, il est alors bon de le lire au sens figuré. Par exemple, quand 5 petits pains suffisent à nourrir des milliers de personnes.
Ensuite, j’ai donné quelques conseils plus précis ici : https://jecherchedieu.ch/reflechir-avec-la-bible
Comme traduction de la Bible, je vous conseille de prendre par exemple : la NBS (Nouvelle Bible Second), ou la TOB (traduction œcuménique de la Bible).
Vous pouvez commencer effectivement ici : https://abf.ibep-prod.com/bible/TOB/LUK.1 il y a aussi des applications sur le téléphone, mais elles ont souvent des traductions pas géniales et demandent une inscription, et je n’aime pas trop être mis en fiches.
Il y a bien des façons possibles de lire la Bible sans se décourager :
- Il y a des listes de lectures (mais, perso, j’aime bien rester libre, selon l’inspiration, comme vous dites).
- Peut-être qu’il faut se lancer un bon coup et lire carrément un évangile entier (cela prend 3 ou 4 heures) pendant une journée de vacances. Puis continuer plus lentement.
- Lire chaque jour ce que l’on appelle une « péricope » : l’évangile est écrit par petits bouts de récits ou d’enseignements. Chaque petit élément est mis en valeur dans les traductions par un sous-titre en gras qui a été ajouté par l’éditeur. On peut en prendre seulement une par jour (si on n’a pas fini son boulot trop tard), Cela suffit. Ça ne prend que quelques minutes, ce n’est pas un effort monstrueux,
- Ensuite, c’est comme pour tout exercice physique, c’est parfois plus facile en se fixant une routine : à tel moment de la journée : en se couchant, avant le petit déjeuner ou après, pendant la pause du déjeuner….
Bonne route à vous. Je sais que vous avancez bien, à votre rythme, et c’est exactement comme cela que l’on va loin.
Dieu vous bénit et vous accompagne.
par : pasteur Marc Pernot
PS. Si vous avez des idées qui vous ont réussi pour commencer à découvrir la Bible et à la lire sans se décourager, n’hésitez pas à les partager en commentaires ⇊ Merci.
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Bonjour,
Mon petit conseil personnel: ne pas lire les 3 évangiles synoptiques à la suite. Après avoir lu Matthieu, si on enchaine directement avec Marc, on risque de trouver trop de ressemblances avec Matthieu et donc de ne pas apprécier Marc à sa juste valeur. Idem avec Luc après avoir lu Matthieu et Marc.
Par contre, cela peut faire grandement apprécié Jean qui est assez différent des autres.